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Transmis par notre camarade François Rippe, de la Gauche Anticapitaliste, cet interview sans langue de bois de Leïla Shahid qui donne à réfléchir...
"Notre stratégie non-violente face à Israël est un échec"
RTBF. Entretien avec Leila Shahid, dimanche 18 novembre 2012
La déléguée générale de l’Autorité palestinienne auprès de l’Union européenne a accordé un entretien poignant à la RTBF. Leïla Shahid estime que le conflit qui se ravive à Gaza sert les intérêts électoraux de Benjamin Netanyahou et pointe la responsabilité de la communauté internationale.
Surtout, elle constate l’échec de la stratégie de la négociation avec Israël. "Nous avons commencé à négocier à Madrid en 1990, (…) on a arrêté la lutte armée, (…) et Israël nous a donné une claque", constate- t- elle. "Dites- moi à quoi ont servi les négociations pendant 20 ans ?".
Leïla Shahid, l’armée israélienne a mobilisé 75 000 réservistes. Les blindés se déploient petit à petit. Vous craignez un conflit terrestre ?
Oui, je pense que cette situation absolument tragique, parce que c’est la répétition de ce que la population de Gaza a vécu il y a à peine 4 ans, c’est une guerre annoncée. C’est presque indécent de prétendre qu’on est surpris que ça recommence puisque, depuis l’offensive de 2008- 2009, rien n’a changé à Gaza et qu’une population occupée depuis 45 ans ne peut pas continuer à vivre humiliée comme elle l’est et qu’il était évident que la communauté internationale aussi est responsable parce qu’elle n’a rien fait de tout ce qu’elle a promis, Union européenne incluse.
Et je pense que l’arrière-pensée de Monsieur Netanyahou dans cette nouvelle guerre qu’il prépare est vraiment beaucoup plus électorale qu’autre chose. Il n’a pas le scrupule d’en faire payer le prix ni à la population civile israélienne, qui est bien sûr incessamment terrorisée par les missiles et les obus que les Palestiniens tirent de Gaza, ni à une population palestinienne encore plus terrorisée…
Donc, pour vous, on est dans un contexte électoral ?
Mais bien sûr ! Le 22 janvier, le Premier ministre israélien a décidé qu’il voulait faire des élections anticipées. Il a pris comme partenaire dans sa coalition, Monsieur Lieberman, l’actuel ministre des Affaires étrangères israélien, qui est un homme qui ne cache pas ses positions très radicales. Monsieur Netanyahou a essayé de convaincre le Président Obama de partir en guerre contre l’Iran, il n’a pas réussi. Donc il choisit de faire la guerre contre l’ennemi le plus faible, le moins équipé sur le plan militaire, qui est la population civile de Gaza. Vous n’allez pas me dire que le Hamas, avec les quelques obus qu’ils fabriquent dans les petits ateliers locaux, va tenir tête à une armée nucléaire et aussi puissante que l’armée israélienne. Et ça va être un nouveau massacre.
Alors, justement, le gouvernement israélien dit défendre sa population. Les Occidentaux pointent, eux aussi, la responsabilité du Hamas dans cette affaire, dans le déclenchement de ce conflit. Quelle est la position de l’Autorité palestinienne sur cette question justement ?
Écoutez, nous, nous avons décidé, il y a 19 ans, d’arrêter toute la lutte militaire pour décider de négocier la solution de deux Etats. Mais soyons honnêtes, nous avons échoué. La solution préconisée par le Président Mahmoud Abbas, par le Premier ministre, par Yasser Arafat avant son décès, ça fait 20 ans que nous négocions soi- disant une solution de l’occupation militaire de nos territoires depuis 45 ans. Et qu’est-ce que nous avons fait ? Nous n’avons même pas réussi à faire retirer l’armée israélienne ni de Gaza ni de Cisjordanie, ni de Jérusalem-Est. Donc regardons la réalité en face : la communauté internationale est responsable aussi de notre propre échec, parce qu’il est évident que nous avons un déséquilibre de forces total en faveur d’Israël.
Et le Hamas, lui, il est responsable ? Le Hamas en lui- même ?
Oui, mais le Hamas, qui n’est pas le parti que je représente, mais le Hamas représente une population. D’ailleurs, je vais vous dire : ce n’est pas le Hamas qui tire, ce n’est pas vrai que c’est le Hamas. C’est le Jihad islamique et les autres organisations. Le Hamas, ça fait 5 ans, pour des raisons tout à fait évidentes d’opportunisme, a fait respecter un cessez-le-feu intégral, il n’y a plus eu de tirs. Le Hamas a vraiment imposé un cessez- le- feu. Les tirs, ils ont sûrement un peu à voir avec la situation régionale. Mais ils sont possibles parce que la population est excédée que rien n’ait changé dans sa vie.
La tragédie de la Palestine, c’est que la communauté internationale est de mauvaise foi, d’un côté, y compris d’ailleurs l’Union européenne et les Américains, ou incapable de se mettre d’accord sur une vraie politique. Israël est traité comme l’Etat le plus démocratique, le plus gentil, il a les meilleures relations. L’Union européenne vient de lui accorder tous les privilèges au niveau des accords d’association. Et la population palestinienne a le droit aussi de se défendre comme elle pense qu’elle peut le faire. Nous, autorité, nous pensons qu’on peut le faire sur le plan politique, mais on n’a pas vraiment acquis beaucoup de crédibilité, à vous dire vrai, depuis 20 ans, puisque nous avons échoué. Les organisations comme le Hamas et le Jihad islamique, eux, préconisent qu’il faut revenir à une lutte armée.
Ce point de vue du Hamas, ça vous inquiète ?
Ça ne me surprend pas, mais ça m’inquiète. Je vais vous dire pourquoi ça m’inquiète : ça m’inquiète parce que la disproportion du rapport de force est telle que c’est encore une fois la population civile de Gaza qui va payer le prix. Qui est mort, il y a 4 ans ? 1400 femmes, enfants, et vieillards qui ont été bombardés. Qui est en train de mourir depuis maintenant 3 jours ? Ce sont 30 civils palestiniens, ce ne sont pas les combattants qui meurent. Lorsque Israël tire avec des avions F16, ce n’est pas le Hamas ni le Jihad islamique qu’on punit, c’est la population de Gaza qui ne peut même pas fuir parce que toutes les frontières de Gaza sont fermées par Israël.
On a assisté, avant-hier, à des scènes assez rares en Cisjordanie. On avait certaines personnes qui brandissaient sur le territoire de la Cisjordanie des drapeaux en signe de ralliement au Hamas.
Mais c’est normal parce que je vous dis que moi, je suis l’ambassadeur de Palestine, et je vous dis que, malheureusement, la stratégie de ma direction, la mienne, celle que je défends maintenant depuis 45 ans, elle a échoué. Dites- moi à quoi ont servi les négociations pendant 20 ans ? Nous avons commencé à négocier à Madrid en 1990. On a continué en 1993, on a arrêté la lutte armée, on a voulu montrer qu’on était respectueux du droit international, et Israël nous a donné une claque.
Nous avons des résolutions qui obligent Israël depuis maintenant 45 ans, c’est-à-dire la résolution 242, à quitter les territoires occupés parce que l’occupation de territoires par la force armée est illégale. Qui a fait appliquer ça dans les territoires palestiniens ? Personne. Donc ne donnez pas de leçon de morale à une population qui est excédée. Et nous devons, nous, faire une autocritique de dire que, malheureusement, nous n’avons pas réussi à mettre fin à l’occupation par des moyens non-violents, donc nous allons voir encore plus que Monsieur Netanyahou utilise cela pour son agenda électoral. Il va se mettre comme candidat, lui et Monsieur Lieberman, dans un mois comme le héros, je dirais, de l’unité nationale israélienne contre soi- disant les ennemis. Et il revient vers la guerre des civilisations et il reprend le discours de Monsieur Bush « d’axe du bien contre le mal » , et bien sûr il diabolise le Hamas et tout ce qui est islamique pour se faire lui le chantre de la liberté.
Et d’après vous, quel rôle peut jouer l’Egypte ?
Tout front militaire, à côté de la frontière de l’Egypte et de Gaza, va déstabiliser aussi le président Morsi. C’est pour ça qu’il a été très vite mobilisé et, bien sûr, il a une relation, en tant que parti politique, avec le Hamas. Mais je vous dis, le Hamas a pratiquement respecté intégralement le cessez-le-feu pendant 5 ans. Pourquoi aujourd’hui ça reprend ? Je pense que c’est aussi le contexte national israélien et les élections. Et Morsi va voir, et il a déjà appelé deux fois le président Obama pour essayer aussi de dire aux puissances internationales qu’il faut qu’elles l’aident à calmer les visées de Monsieur Netanyahou qui ne mettent pas seulement en danger les Palestiniens, mais aussi toute la région.
Keny_Arkana-Live_TV-Prix_constantin: Le "Nettoyage au Karchër", défi jeté à la sale trogne de Sarkozy lors des cérémonies du prix Constantin à la télévision:
C'était samedi soir. Un immense moment d'émotion au Roudour de Saint Martin des Champs, qui a connu sans doute peu de concerts aussi "chauds" et chaleureux.
Devant 1100 personnes venus de toute la Bretagne et même pour certains, du sud de la France, la rappeuse contestataire marseillaise d'origine argentine Keny Arkana, née en 1982 et depuis quelques années une égérie des milieux alternatifs, alter-mondialistes et anti-capitalistes, a déployé avec beaucoup de charisme et de générosité toutes les facettes de son immense talent de chanteuse et de parolière au service de la fraternité et de la révolte collective contre le désordre capitaliste mondial, l'irresponsabilité des puissants qui mettent le monde à feu et à sang, détruisent la nature, la dignité humaine et les liens sociaux au profit de leurs intérêts financiers. Son appel à la fraternité humaine, résistance, à la mobilisation collective, au refus de la résignatuion, à la lucidité face à nous autres qui "avons peur de la liberté" alors qu'on réprésente la force et le nombre, ont été entendus... Mais "ce n'est pas que des mots" comme elle dit avec du sourire et de la gravité...
Des paroles de lutte entraînantes et souvent tellement justes dont je voudrais ici en délivrer un petit florilège issu de l'album "Désobéissance" pour faire découvrir un rap intelligent qui traque le sens plus que l'effet, tourne le dos au cynisme, à la vulgarité, à la consommation ostentatoire et au nihilisme:
Réveillez-vous
Ca pleut l'injustice, et la tempête est programmée
Tout va de plus en plus vite, oui la guerre est proclammée
Une guerre glaciale, de moins en moins discrète
Qui s'attaque aux plus pauvres et à ceux qui refusent d'intégrer la disquette
On divise la populace, on instaure l'état policier
Sors des rangs, et tu mangeras la matraque de l'officier
Nouvel ordre officieux, le terrorisme officiel
N'est qu'un outil pour instaurer la surveillance et la peur
Eteins ta télé, et leurs émissions d'arriérés
Eteins ta télé, avant de finir complètement aliéné
Propagande de peur pour une soumission offishal
Métro, boulot, dodo, biométrie et fichage...
Réveillez-vous, ils nous ont déclaré la guerre
Réveillez-vous, peuples du monde et enfants de la Terre
Réveillez-vous, avant le point de non-retour
On aura besoin de tout le monde, tout le monde, tout le monde, tous
Réveillez-vous, car demain sera pire encore
Réveillez-vous, avant qu'ils nous mettent des puces dans le corps
Réveillez-vous, c'est nos vies qui sont en jeu
Réveillez-vous, réveillez-vous
Ordre mondial
Je suis là, partout, j'ai resséré les murs
J'ai imposé ma surveillance, caméra partout dans les rues
J'ai approfondi les frontières, un rempart pour le Tiers-Monde
Un champ de tir pour les sans faf, histoire que les affaires montent
Je ne défends pas l'être humain, je défends les capitaux
J'instaure les règles du commerce en faveur des occidentaux
Je suis l'art de piller, en faisant croire qu'on ne vole rien
Au service de la croissance, les droits de l'homme j'en rigole bien
Je me cache derrière des idéologies pour que l'opinion soit d'accord
J'ai imposé la biométrie sur vos passeports
(...)
Je contrôle vos esprits par le biais des médias, vous êtes à ma merci
Les pieds embourbés dans l'inertie
Car vous vous croyez libre, mais formatés depuis l'école
Pour vous apprendre la hiérarchie, à toujours obéir aux ordres
Je suis l'ordre mondial
L'ordre créé par les puissants
Confréries, chefs de multinationale
Politiques économiques, je suis la conjoncture
Imposé à la planète, j'ai instauré ma dictature
J'ai anéanti le pouvoir national, j'impose ma loi dans les^pays
C'est le jeu de l'illusion que vous appelez "démocratie"
Car l'ordre vient de moi, certainement pas d'un peuple
Je vous façonne à mes choix dès que vous tombez dans la peur
Je suis le produit des tyrans, la structure qui détruit
Au nom des valeurs marchandes, implantées jusqu'à vos esprits
Je pompe le sang du Tiers Monde, j'chope leur politique
Leur ordonne de nous vendre tous leurs services publics
Un peuple qui se lève? moi je lui couperai les vivres
Pour mieux alimenter sa haine et l'emmener en guerre civile
Car y'a pas de meilleur business que la mort
Destruction, reconstruction, investissement, marchés des armes
Pro-guerre, prospère, je fais monter la sauce
Vous monte les uns contre les autres, pour mieux alimenter ma force
Car mon règne prend son ampleur dans toutes vos divisions
Littéralement capitaliste, au service de vos illusions....
La rue nous appartient
Expulsés de nos centre-villes, expropriés de nos droits
Colonisation trop subtile, pour que vraiment le peuple voit
Divisés dans la peur, trop renfermés sur nos merdes
Celles qu'ils sèment et dont les fruits nous arrivent en pleine gueule
C'est le même bourreau qui vient taper sur nos crânes
Et entre nous on se déverse tout le poison de nos drames
Ca dort dans la rue, supporte tous les malheurs
Pendant ques les bâtiments sont vides, dorment pour prendre de la valeur
Ca expulse des familles, des vieux, des enfants
Entre cars de CRS et caméras de surveillance
Quelques années ont suffi pour aseptiser nos ruelles
Apartheid social et culturel
Aujourd'hui, les fachos s'affirment, aiment nous humilier
La ville n'est plus au peuple, mais aux marchands d'immobilier
Fonds spéculatifs, les appétits deviennent tarés
Depuis que la guerre aux pauvres est déclarée
Expulsés de nos villes, comme expulsés de nos vies
On ira occuper la rue, comme tous les immeubles vides
On ira affronter l'abus qui sévit et va trop loin
On se laissera pas voler la rue, car la rue nous appartient
Ils veulent dessiner l'apartheid, on dessinera le maquis
On ira se réapproprier tout ce qu'ils ont pris pour acquis
Sans logis, sans papiers, sans rêves et sans droits
Solidarité, on est ensemble, c'est le front des sans voix...
Crie leur qu'on est le monde
Que le peuple finira par vaincre
Qu'ils ont le chiffre, qu'on a le nombre
Et que la rue nous appartient...
Les chemins du retour
Enfermés dans la peur qu'on nous inculque
Laisse-les nous mépriser nous appeler jeunes et incultes
C'est la maladie du siècle, dans le coeur, les surins
Les terriens sont en colère, ont enterré ce qui faisaient d'eux des humains
Ca fait un bail qu'on a tout balancé dans la fosse
Comment a t-on pu zapper que l'Amour était le moteur de notre propre force
On se renferme tous malheureux dans nos petites cases
La Vie se cache dans chaque recoin, même des plus petites phrases
Veille sur ton coeur, il peut vite glacer de froid
Faut garder sa vigilance pour ne pas s'éloigner de soi
Chaque instant est une prière, prends soin de tes pensées
Demeure-les sensées pour ne plus broyer de la pierre
Le système est un mirage, les barrières illusoires
Les angoisses sont des vibes, auxquelles Babylone veut nous faire croire
Le coeur détaché, tout commence dans la tête
La Révolution totale n'est pas qu'un but, c'est un chemin et une quête
On doit redevenir humain (X4)
Les barrières sont dans nos têtes, les limites sont dans nos coeurs
Le travail est profond pour s'émanciper de l'horreur
Après des siècles d'aliénations, après des siècles d'aberrations
On s'est construit nos propres prisons
Enfermés dans les forteresses de nos egos
La Vie ne passe plus à travers, on se sent mourir, on sort les crocs
On s'entretue et on s'oublie, en accusant autrui
On brûle nos rêves de notre plein gré pour libérer nos cris
Demi-Hommes, on a des clous au bout de nos ailes
La vraie révolution sera le changement de nos êtres
La Force est en nous-même, secret de la Création
Entends les Anges à tes oreilles, te souffler ta mission
Cherche la pureté en ton coeur, vu que l'horreur nous encercle
Trésor enfoui, trésor de nos ancêtres
Mémoire oubliée dans un coin de l'évolution
Enfants de l'Humanité, on porte en nous la Solution
On doit redevenir Humain (X4)
La machine nous a appris à ne pas sourire dans la rue
A ne pas voir le pauvre qui crève en demandant de l'aide
Elle nous a enseigné que l'Amour était une faiblesse
Tout comme les larmes et que les faiblesses n'ont pas leur place dans leur système
Violente, elle nous a formé à encaisser les coups
Clamant le chacun pour soi et le diable pour tous
Elle nous appris à ne pas regarder son voisin
A part pour comparer et pour jalouser son pain
Elle nous a dénaturé jusqu'à ce qu'on banalise le mal
Qu'on glorifie le diable et qu'on sous-estime le drame
Elle nous a convaincu que pour vivre à Babylone
Il ne fallait plus être humain mais un robot ou un clone
Elle a fait de nous ces enfants, redessinés à son image
Aussi gris que l'ensemble de son rivage
Enfants de Dieu, l'Amour et la Mémoire seront nos armes
Sur les chemins du retour, vers la Vérité de nos âmes
On doit redevenir Humain (X4)
Certains y verront une sentimentalité creuse, une bigoterie ou un idéalisme outranciers. Moi, j'y retrouve mon Rousseau, que j'aime tant dans son mélange d'optimisme anthropologique et de pessimisme culturel, de critique radical du social et d'ouverture à une idéalité dans l'immanence : l'homme, animal dénaturé jeté en dehors de lui-même et de sa divine nature originelle par une civilisation fondée sur l'apparence, l'appropriation exclusive, l'inégalité et la fuite en avant technique. L'homme aliéné, abîmé, ennemi de ses semblables et de lui-même, qui peut retrouver la trace de sa pureté originelle et sa générosité de coeur en replongeant en lui-même, en regoûtant le contact à la nature, loin des faux-semblants de l'amour propre et des séductions du monde. L'homme, qui peut devenir vraiment civilisé et rendre justice à la beauté intrinsèque de la Vie, en transformant son attitude individuelle et en s'éduquant contre une société corruptrice, en défaisant ses chaînes sociales pour retrouver la vérité de sa nature.
Les chansons de Keny Arkana sont parfois un peu didactiques (on croirait lire un article du Monde Diplomatique dirons certains, l'énergie et la rage en plus) mais leur radicalité mêlée à sa bonne humeur sur scène a quelque chose de rejouissant et la chanteuse n'émeut jamais autant que quand elle retrouve le chemin de l'intimité, pour évoquer comment est née en elle une soif inextinguible de liberté, à travers ses expériences des prisons de l'enfance perdue (les foyers, les psychiatres, la rue) ou pour s'adresser à Dieu ou à la Terre sous la forme d'une prière qui nous emporte très haut au-dessus de la politique partisane et donne un fondement mystique à son engagement révolutionnaire.
Pour le plaisir, des liens avec quelques autres vidéos de Keny Arkana:
"J'me Barre, tcha, tcha, le foyer, j'm barre... ": http://www.youtube.com/watch?v=CYsDi-Q5k5o
"Cinquième soleil": http://www.youtube.com/watch?v=wA9LzNQdgY4
"Le missile est lancé": http://www.youtube.com/watch?v=UoQ5NEQhA-0
"Entre ciment et belle étoile": http://www.youtube.com/watch?v=45pwd3YCMlA
I.D
C'était hier la grande manifestation nationale (et même internationale) pour interrompre le projet d'aéroport à Notre-Dame des Landes et condamner la répression policière visant à expulser les habitants de la Zone d'Activité Différée, autrement appelée la ZAD, Zone à défendre. 40 000 manifestants sont venus soutenir les résistants à la construction de l'aéroport et à l'expulsion de cette partie du bocage nantais: ce fut un incontestable succès. L'opposition à ce projet défendu bec et ongle par Ayrault et Hollande grandit, cristallisant les mécontentements et les envies d'en découdre. Cela paraît même un peu irrationnel quoique compréhensible de voir comment le refus de l'aéroport mobilise bien plus efficacement certaines personnes qui partagent nos valeurs et nos préoccupations sociales et de remise en cause du capitalisme que le refus de l'austérité, du TSCG, aux conséquences pourtant bien plus importantes et dramatiques.
C'est sans doute que cela apparaît comme un combat gagnable, qui symbolise pour un certain nombre de gens, de jeunes notamment, mais pas seulement, le refus du système que perpétuent sans état d'âme les socialistes au pouvoir: délégation de pouvoir; puissance des multinationales; productivisme pour aller chercher la croissance à tout prix, sans se soucier de la terre, de l'avenir, et des inégalités; désir de passer à la postérité en betonnant; fascination pour la vitesse; désir de mise en concurrence généralisée des territoires et d'intégration toujours plus avancée dans la mondialisation capitaliste; indifférence à la petite agriculture, aux alternatives locales au système dominant de vie, de production, d'échanges, de consommation.
En Bretagne, en Loire-Atlantique et en Vendée, la mobilisation populaire contre ce projet d'infrastructure de grande dimension coûteux pour le contribuable, l'environnement et le maintien des terres agricoles, est extrêmement importante, à la hauteur de la révolte suscitée chez beaucoup de simples citoyens par la mise au service d'un appareil répressif impressionnant pour déloger des militants écologistes, altermondialistes, libertaires et anti-capitalistes soutenus par des paysans et une partie de la population locale de toute opinion politique afin de faire échec au défrichage anticipé des terres par la Société Aéroports du Grand Ouest (Vinci).
A Morlaix, un car de 65 personnes et de nombreuses voitures particulières sont partis pour réoccuper le temps d'une journée la ZAD de Notre-Dame des Landes et dire non à l'Ayraultport. Parmi ces opposants à l'aéroport de Notre-Dame des Landes, il y a plusieurs sympathisants et militants du Front de Gauche qui, comme Jean-Luc Mélenchon, comme les directions nationales de toutes les organisations qui composent le Front de Gauche, sauf celle du Parti Communiste, considèrent que ce projet, symbole de logique capitalistes et productivistes à combattre, est inutile, nuisible, insensé, gaspilleur, pour reprendre l'argumentaire d'un tract contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes cosigné par la FASE, la Gauche anticapitaliste, le Parti de Gauche, les Alternatifs.
Un projet inutile car une modification de l'aéroport actuel de Nantes, très bien noté par l'aviation civile (classé catégorie A, ne demandant pas d'attention particulière) et loin de la saturation en vols (il ne fonctionnerait qu'au tiers de ses possibilités), est possible pour résoudre les problèmes tels que le survol permanent de la ville de Nantes.
Dans le projet présenté par Vinci, les deux pistes du nouvel aéroport auraient la même longueur (2900 mètres) que celle, unique de l'aéroport actuel, ce qui ne permettrait pas à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes de revendiquer le statut de grand aéroport international.
L'aérogare prévu à Notre-Dame des Landes est conçu pour accueillir environ 4 millions de passagers par an, celui de l'aéroport Nantes-Atlantique peut en accueillir tout autant, et accueille réellement 3,3 millions de personnes en mouvement par an (décolage ou atterrisage), contre 17 millions/an par exemple à San Diego qui dispose d'une piste d'importance égale.
Les arguments de Jean-Marc Ayrault et des défenseurs du projet (Auxiette, le Drian, les élus PS, UDB, PCF de Nantes) pour soutenir le transfert de l'aéroport sont, outre le soutien à la croissance économique de la région et le développement de l'emploi, la réduction des risques impliqués dans le passage à basse altitude d'avions au-dessus de l'agglomération nantaise et la réduction des nuisances sonores.
Sur le site du Collectif Morlaix doit dire Non à Notre-Dame des-Landes (nddl.morlaix.overblog.com) on énumère quelques faits qui relativisent la portée de ces arguments.
Selon un groupe de pilotes opposé à Notre-Dame-des-Landes, il existe un système de guidage très perfectionné qui permettrait aux avions de ne pas survoler Nantes avant d'atterrir à Nantes Atlantique. Le coût de cet outillage, connu depuis longtemps et dont on aurait fait la proposition d'équiper l'aéroport de Nantes Atlantique, n'est que de 10 millions d'euros, 40 fois moins que le coût du nouvel aéroport et cependant, pour l'instant, on ne s'est pas donné les moyens d'en doter Nantes-Atlantique. Comment l'expliquer si on est tant attaché à la sécurité et à la réduction des nuisances sonores?
Par ailleurs, ces nuisances sonores sont, je le dis d'expérience, ayant habité deux ans à Nantes, très réduites au centre-ville de Nantes, plus fortes au sud de Nantes probablement, mais la collectivité a investi dans des aides à l'insonorisation des logements, comme le remarquait le week-end dernier une conseillère régionale Front de Gauche opposée à Notre-Dame-des-Landes sur le journal de 13h de France Inter.
Alors que l'agglomération nantaise se développe dans toutes les directions, l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ne se trouve qu'à quelques kilomètres au nord-ouest de Nantes, ce qui veut dire aussi que les problèmes de circulation routière autour et à l'entrée de Nantes, déjà considérables, seront amplifiés de ce côté. L'économie des communes de la périphérie sud de Nantes et celle de la Vendée pourrait également souffrir de ce transfert.
Il semble que les vraies motivations du transfert de l'aéroport, sans même évoquer la théorie du complot affirmant que les élus se sont mis au service de la multinationale Vinci (qui a reçu la concession de l'aéroport en juillet 2010), sont d'ordre économique et tendent à la volonté de métropolisation de Nantes pour en faire une capitale économique, débordant éventuellement sur Rennes grâce à l'aéroport et une ligne à grande vitesse Nantes-Rennes, une capitale économique insérée dans la mondialisation et jouant sa partition dans la mise en concurrence des territoires. Les milieux d'affaires de l'Ouest sont semble t-il majoritairement pour la construction de cet aéroport. Pourtant, avec les lignes TGV Paris-Brest, Paris-Quimper via Nantes et Rennes, et le réseau de voies rapides, on ne peut plus dire que la Bretagne est enclavée, et ces lignes TGV ont également été conçues pour relier rapidement aux aéroports parisiens de dimension internationale.
Une partie du problème est, me semble t-il, que les élus des Régions Pays de Loire et Bretagne se sont engagés dans des promesses de travaux et de partenariats publics-privés qui, à leur sens, vont apporter du boulot un certain temps, planifications de dépenses, maîtrises d'oeuvre et concessions qui rendent difficiles les reculades, d'autant que
les sociétés ont pu obtenir des contrats en échange d'autre chose (services à la population, etc...).
Il se pourrait aussi que la mairie de Nantes,et les promoteurs projettent de récupérer les terrains de l'aéroport de Nantes Atlantique pour construire de nouveaux logements dans une agglomération qui a déjà connu une croissance extrêmement forte ces 10 dernières années, avec des prix de l'immobilier atteignant des sommets.
Est-il raisonnable de construire cet aéroport, même s'il générait un certain temps des centaines d'emplois nouveaux voire durablement un développement économique et urbain encore plus important de Nantes, avec ce que l'on sait de l'accentuation des déséquilibres entre des grandes villes intégrées dans l'économie capitaliste mondialisée et les campagnes, ce que l'on sait de l'ampleur de la diminution des terres agricoles (l'équivalent d'un département dévoré par la construction et l'urbanisation tous les 7 ans en ce moment), ce que l'on sait de l'érosion de la biodiversité dont les zones humides sont un conservatoire, ce que l'on sait surtout des actuelles et prochaines flambées du pétrole (lors du débat public sur l'aéroport de 2002, le baril de pétrole plafonnait à entre 30 et 40 dollars, il monte aujourd'hui à 125 dollars) et de la gravité du réchauffement climatique accéléré dû à l'émission de gaz à effet de serre, dont les avions sont d'énormes consommateurs? A mon avis, non, évidemment.
Le Grenelle de l'environnement en 2007 avait d'ailleurs établi l'objectif sage et minimum de ne pas augmenter la capacité aéroportuaire de la France: Notre-Dame-des-Landes serait le 146ème aéroport en France, quand l'Allemagne en dispose du tiers et le Royaume-Uni du quart. Est-ce que le modèle des vacances en voyage organisé à 150 ou 200 euros la semaine en Tunisie, au Maroc et en Turquie, que porte la croyance en une augmentation continue du nombre d'usagers des compagnies aériennes et des aéroports de province, est viable? Je ne le crois, car, indépendemment même du coût des voyages qui risque d'augmenter, même avec les compagnies low-costs sacrifiant la sécurité, le confort, les salaires et les droits sociaux des personnels, c'est un mode de voyage introduisant un rapport factice à l'exotisme qui contribue à saccager l'environnement, les relations sociales, et à introduire trop de dépendance vis à vis du tourisme dans les pays du sud. La civilisation du loisir, un grand progrès, d'ailleurs menacé par l'érosion du pouvoir d'achat due à la crise et la reconquête progressive de leur toute puissance sur les hommes par le patronat et la finance, doit se construire sur d'autres bases que celle de la consommation hédoniste privée de sens humain.
Pour les communications internes à la France, il m'apparaît de loin préférable de développer le réseau ferroviaire et de le rendre moins onéreux pour qu'il soit vraiment accessible à tous comme devrait l'être un service public utile écologiquement, de réfléchir aussi au développement plus important du transport collectif routier, plutôt que de chercher toujours la plus grande vitesse et le raccourcissement des effets des distances pour les besoins du monde économique, en investissant à chaque fois des millions d'argent public du contribuable pour des bénéfices qui sont souvent récupérés essentiellement par une minorité aisée.
"C'est un projet nuisible, dit pour résumer, le tract cité des organisations du Front de Gauche, et je m'accorde avec son argument, parce ce qu'il va bétonner plus de 2000 hectares de terres préservées et nourricières, à quelques kilomètres de Nantes. Les surfaces agricoles disparaissent à grande vitesse dans notre pays; les zones humides sont de précieuses réserves de biodiversité; le déclin à terme des vols de courte et moyenne distance est une conséquence du pic de production du pétrole et des impératifs de la lutte contre l'effet de serre. Un tel projet est inconcevable en pleine crise écologique".
C'est un projet "insensé, poursuit le texte avec des mots excessifs, parce que, au niveau de l'emploi, il ne ferait que déplacer des populations, augmentant le déséquilibre Nord Loire/ Sud Loire, et détruirait tout un réseau d'emplois liés à l'agriculture (au moins 600). Quant aux emplois liés à la construction, si tant est qu'ils puissent être locaux, ils seraient plus avantageusement créés en construisant des logements, des collèges ou autres structures de santé répondant à des besoins réels et urgents de la population."
C'est un projet "gaspilleur" disent ces opposants du Front de Gauche, car "en pleine période de restriction budgétaire et de mise en place de l'austérité institutionnelle par le vote inique du TSCG, le PS s'acharne à vouloir construire cet aéroport, qui ne servira qu'à engraisser le groupe Vinci...".
En réalité, les investissements des collectivités locales (115 millions) et de l'Etat (130 millions), donc du contribuable, ne semblent pas si importants comparés à l'ampleur de l'infrastructure, le groupe Vinci prenant dans le plan de financement les 2/3 des travaux à sa charge, mais c'est aussi ce qui pose problème, car Vinci ne vient pas là pour rien. Il voudrait faire du fric avec cet aéroport et le fera grâce à l'argent investi par le citoyen. On connaît la chanson: socialisation des investissements et des pertes, privatisations des profits. Vinci nous la joue chaque jour sur les autoroutes que la multinationale a en concession. Par ailleurs, si les travaux coûtent plus cher que prévu, ce sera probablement encore la collectivité qui mettra la main à la poche? Et n'y avaient-il pas d'autres priorités pour l'Etat et les collectivités que cet investissement dans cette infrastructure non indispensable? Par exemple, rénover, moderniser, maintenir les hôpitaux, les écoles. Réaménager les prisons pour les rendre plus humaines. Développer le transport en commun de proximité. Construire des logements sociaux. Soutenir un vrai droit à la compensation de la perte d'autonomie et du handicap pour tous.
Nous n'avons pas assez approfondi le débat (seulement amorcé) à la dernière AG du Front de Gauche Morlaix pour prendre une position commune et savoir s'il fallait le faire. C'est donc en mon nom personnel que je m'exprime.
Néanmoins, je sais qu'à l'intérieur du PCF, malgré la position des élus communistes de Nantes et de Loire-Atlantique (non unanime au Conseil Régional des pays de Loire apparemment) pour l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, plusieurs camarades sont également dubitatifs, sceptiques, voire franchement opposés à ce projet, sans pour autant dire que les arguments sont univoques, ni soupçonner la bonne foi et le souci de l'intérêt général de ceux qui sont pour. Sans non plus partager la fibre "anti-Etat" et "anti-infrastructure près de chez soi" ni les rapprochements un peu faciles avec le combat du Larzac et de Plogoff, rapprochements qui ne peuvent tenir lieu d'argument, de certains opposants au projet.
Il y a 15 jours, le Front de Gauche du Morbihan a pris position contre le projet avec des mots qui me paraissent justes, hormis les doutes sur le caractère démocratique de la décision de construire l'aéroport (je ne parle pas de la concession à Vinci), car les élus ont porté ce projet depuis longtemps dans leur programme, et ont été réélus confortablement (pas pour cette seule raison évidemment), Notre-Dame-des-Landes ne suscitant sans doute pas une opposition majoritaire ou farouche dans la région de Nantes. Voici la déclaration partiellement retranscrite par le Ouest-France le samedi 3 novembre:
" Le Front de Gauche du Morbihan "condamne sans réserve la brutalité exercée à l'encontre des opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Rien ne peut justifier cette urgence et cette brutalité, d'autant que des recours suspensifs sont encore en cours d'instruction. Nous apportons notre soutien aux habitants expulsés et réaffirmons notre exigence d'un nouvel examen de ce projet inutile et imposé qui va contribuer à accentuer encore l'austérité pour la population".
Les PCF du Morbihan, de Vendée et de Maine et Loire ont également pris position contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes tout comme très récemment la section PCF de Quimper-Fouesnant-Briec.
Je vous propose à ce titre d'aller voir leurs arguments sur leurs sites:
Voici aussi également d'autres accès aux arguments contre l'aéroport de Notre-Dame des Landes (communiqués par notre camarade du Front de Gauche Franck Simonnet) pour ceux qui veulent s'informer sur le sujet:
- l'argumentaire de l'ACIPA: http://acipa.free.fr/Savoir/savoir.htm
- l'étude réalisée par les élus opposés à l'aéroport: http://aeroportnddl.fr/articles.php?lng=fr&pg=422
- les émissions Là-bas si j'y suis consacrées au sujet: http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2590
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2591
Ismaël Dupont.
Nous donnons à lire les communiqués d'alerte et de dénonciation des associations qui défendent les droits des palestiniens et une paix juste après le nouveau coup de force d'Israël à Gaza préparant une nouvelle escalade de violence contre les palestiniens de Gaza.
L’AFPS dénonce les attaques contre Gaza et l’assassinat de Ahmad Jabari
AFPS, mercredi 14 novembre 2012
Le maintien du blocus criminel, qui depuis plus de 5 ans prend en otage la population de Gaza avec la complicité de la communauté internationale, ne peut que provoquer des réactions en retour.
Ce fut de nouveau le cas samedi avec l’attaque depuis Gaza d’un véhicule militaire israélien participant au blocus, entraînant aussitôt des frappes meurtrières contre des civils.
Les dirigeants israéliens, assurés d’une totale impunité, les mêmes qui menacent de renverser, voire liquider Mahmoud Abbas en cas d’accession de la Palestine à l’ONU, viennent de franchir un pas de plus dans leur provocation sanglante en assassinant le responsable de la branche militaire du Hamas à Gaza et en multipliant les raids, escomptant – à l’inverse de la trêve proposée – une riposte en retour qui faciliterait une nouvelle opération « Plomb durci ».
Pour Netanyahou c’est une manière cynique et effroyable de faire sa campagne électorale, comme en 2008, et de tenter le tout pour le tout pour torpiller la candidature palestinienne à l’Onu.
Nous appelons la France à s’élever avec force contre ces agissements criminels et à tout faire pour stopper cette spirale des plus dangereuses et obtenir la levée du blocus de Gaza qu’elle affirme condamner.
Face aux agissements des dirigeants israéliens, elle doit faire savoir clairement par ailleurs qu’en disant oui à la Palestine à l’ONU, elle choisit le chemin du droit contre la force. Il n’y a pas de troisième voie possible.
Le Bureau National de l’AFPS
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Plateforme des ONG françaises pour la Palestine
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Après de nombreuses frappes militaires contre la bande de Gaza depuis une semaine, l’armée israélienne vient d’assassiner un haut responsable du Hamas, risquant d’entraîner toute la région dans une spirale de violence qui, comme l’opération Plomb durci en décembre 2008-janvier 2009, aura des conséquences désastreuses pour la population de Gaza et n’assurera pas la sécurité recherchée par Israël.
La Plateforme des ONG françaises pour la Palestine dénonce l’assassinat d’un haut responsable du Hamas et la solution militaire choisie par Israël. Le Hamas est profondément enraciné dans la société palestinienne. Israël ne le détruira pas par les bombes. Les assassinats ciblés, les punitions collectives envers la population palestinienne de Gaza n’y parviendront pas non plus.
Les conséquences humanitaires et politiques de l’opération Plomb durci en décembre 2008-janvier 2009 ont été désastreuses. Si le Hamas a été affaibli militairement, il est resté un acteur politique incontournable et l’attaque israélienne a davantage affaibli et discrédité l’Autorité palestinienne. Pourtant Israël fait à nouveau le choix de la force et menace aujourd’hui de renverser le président Abbas s’il obtient l’adhésion de la Palestine à l’ONU à la fin novembre.
Israël a le droit, comme tout autre pays, de protéger sa population, mais cela suppose, comme pour le Hamas, qu’il respecte les règles fixées par le droit international. Celui-ci lui interdit d’imposer une punition collective à 1,5 million de Palestiniens à Gaza en les soumettant à un blocus illégal et à une nouvelle opération militaire. En vertu des Conventions de Genève, le devoir d’Israël, en tant que puissance occupante, est de protéger la population civile occupée ; Israël continuant de contrôler les frontières aériennes, maritimes et terrestres de ce territoire, emprisonnant 1,5 millions de Palestiniens.
La Plateforme des ONG françaises pour la Palestine rappelle les conditions immédiates d’un règlement du conflit : retrait israélien des Territoires palestiniens, gel complet et immédiat de la colonisation en Cisjordanie, levée des restrictions israéliennes, réouverture des points de passage de et vers la bande de Gaza. Une solution juste, fondée sur le droit international, est la seule garantie pour Israël de vivre un jour en paix avec ses voisins.
Les organisations de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine demandent une action forte du gouvernement français et de l’Union européenne pour mettre un terme à l’escalade militaire.
François Hollande a tenu sa première conférence de presse 6 mois après son élection. Aucune des inquiétudes des Français n'a trouvé de réponses dans la parole présidentielle. Le président de la République s'est livré à un exercice difficile : tenter de repeindre une politique de rigueur en politique de justice sociale. L'exemple le plus significatif étant le salto arrière accompli sur la TVA sociale. Parler de « restructuration des taux de TVA » ne fera pas disparaître les 7 milliards d'euros prélevés sur le budget des familles par l'impôt le plus injuste qui soit car exonérant les plus riches de payer en fonction de leur revenus. Il y a une grande déception, il confirme de report sine die du droit de vote des résidents étrangers. Ce recul fait mal à la gauche !
La pédagogie du renoncement a fait trop de dégât et donner bien des appétits au patronat qui monte le cran de ses exigences à chaque pas en arrière du Gouvernement. 309 milliards sont versés aux actionnaires et aux banques par les entreprises chaque année. C'est là que ce trouve le financement de la relance sociale dont a besoin notre pays.
Pierre Laurent, sénateur, secrétaire national du PCF
Assemblée Générale du collectif Front de Gauche du Pays de Morlaix
Après la loi sur les tarifs de l'énergie, le Sénat, grâce au vote de résistance des communistes qui est aussi un vote constructif pour tenter de remettre la gauche et le PS sur de bons rails, a rejeté le 8 novembre (par 189 voix contre 152) la programmation budgétaire qui doit conduire à l'équilibre des finances publiques en 2017.
Le Ouest France d'aujourd'hui, comme la semaine passée, est assez approximatif voire intentionnellement mensonger dans sa présentation des choses parlant d'alliance contre nature UMP-Centristes- Communistes contre le PS et la gauche gouvernementale, d'"alliance de la carpe UMP et du lapin communiste".
La droite a voté contre évidemment par automatisme oppositionnel et en approuvant l'hyper-austérité (la trajectoire des réformes dictée par le TSCG et la complaisance vis à vis des exigences du patronat) mais non les moyens de celle-ci parce que les revenus des riches et les profits des entreprises étaient selon elle encore trop imposés.
Le PCF a voté contre pour faire réfléchir le gouvernement sur le respect de ses engagements en faveur du changement faits auprès des électeurs de gauche et sur les impasses de l'austérité et des solutions libérales appliquées désormais. Par-là même, il montre toute l'utilité d'avoir un groupe vraiment de gauche et indépendant du Président, même minoritaire, à l'Assemblée et au Sénat, afin que soient respectés les intérêts des salariés et des classes populaires.
Cela met en cause nettemment la légitimité de "gauche" des projets gouvernementaux alors que chez EELV et chez les parlementaires socialistes, malgré des réserves exprimées plus ou moins discrètement, c'est la solidarité automatique qui prime. EELV, critique vis à vis de la ratification du Pacte budgétaire, de l'ampleur de l'austérité imposée à marche forcée dont le mouvement perçoit les conséquences économiques désastreuses, et vis à vis du Pacte de compétitivité, vote tout de même les yeux fermés le budget et la loi de programmation budgétaire. Avec quel esprit de suite? Quelle cohérence? Quel sens des responsabilités? Tout cela pour garder des ministres au gouvernement qui ne cessent d'être mis en porte-à-faux avec des décisions gouvernementales d'importance.
Contrairement à ce que prétend le journaliste de Ouest-France, Michel Urvoy, que l'on connaît comme un social-libéral proche en idées de Dominique Strauss-Khan, puis de Hollande, "le Front de Gauche ne parie pas sur l'échec des socialistes": le Front de Gauche est certain en revanche que leurs orientations actuelles conduisent à l'échec social, économique et électoral et veut les en détourner pour faire réussir la gauche, c'est à dire améliorer la vie du grand nombre en réduisant les inégalités, la précarité, le chômage.
A l'inverse de ce qu'affirme encore l'éditorialiste dont nous avons déjà eu l'occasion ici de dénoncer la partialité des points de vue, idéologiquement très orientés, le PCF n'agit pas ainsi comme "une petite formation qui a une capacité de pression bien supérieure à son poids politique réel" grâce au jeu des institutions et à l'absence de majorité absolue PS-EELV-Radicaux au Sénat. Ce sont au contraire ces institutions peu démocratiques qui favorisent l'hégémonie du PS et de l'UMP, disproportionnée par rapport à l'adhésion réelle des gens à leurs projets et à leurs valeurs. Ces mêmes institutions nous condamnent le plus souvent à l'inefficacité - alors que beaucoup de citoyens sont d'accord avec nos propositions, même s'ils peuvent voter pour le PS par réalisme électoral et crainte d'un plus grand mal (la victoire de la droite) - et éloignent les politiques menées par le gouvernement des aspirations de la majorité des Français, qui n'a assurément pas les mêmes intérêts que les banques et le patronat.
Et que penser de la formule purement malhonnête intellectuellement du patron des députés socialistes, Bruno Le Roux: "Les communistes, en faisant ça, n'aident pas la gauche"?
Il est grand temps que le PS, avec avec lui les médias socio-libéraux (Libération, etc...) cessent de croire que le PS peut être identifié à la gauche, toute la gauche.
Au mieux, il n'est qu'une partie de la gauche, celle qui penche vers le centre et les solutions économiques du libéralisme, suivant en cela la tradition démocrate américaine ou la nouveauté social-libérale allemande et anglaise des années 1990 plus que la tradition social-démocrate. La gauche en France a aussi d'autres références, une autre histoire, des électeurs plus exigeants, et si tout le monde ne peut évidemment être absolument d'accord à gauche, il est grand temps que le PS pense à écouter un peu les impatiences des millions d'électeurs qui ont voté pour lui, non pas simplement pour chasser Sarkozy, mais pour tourner le dos aux politiques qu'il a conduites et obtenir des progrès sociaux.
On espère ainsi que, dans l'intérêt de toute la gauche et du peuple, Jean-Marc Ayrault, après avoir reçu Eliane Assassi, présidente communiste du groupe Front de Gauche au Sénat, André Chassaigne, président communiste du groupe du Front de Gauche à l'Assemblée, et Pierre Laurent, co-président de la gauche européenne et secrétaire national du PCF, méprisera un peu moins nos avertissements, nos réclammations, nos exigences et nos propositions.
Ismaël Dupont.
PS: voici en pièce jointe un entretien intéressant accordé hier par Marie-George Buffet à l'Express pour restituer le sens du vote des parlementaires communistes contre les lois relatives au budget.
Marie-George Buffet, ex-numéro un du PCF, a accusé jeudi le gouvernement Ayrault de multiplier les textes allant "à l'inverse des aspirations populaires", au lendemain du rejet par le Sénat du projet de programmation budgétaire.
Marie-George Buffet, ex-numéro un du PCF, a accusé jeudi le gouvernement Ayrault de multiplier les textes allant "à l'inverse des aspirations populaires", au lendemain du rejet par le Sénat du projet de programmation budgétaire.
"Nous ne sommes pas dans l'opposition, nous sommes à gauche et nous voulons que la gauche réussisse", a argumenté la députée de Seine-Saint-Denis sur LCI, interrogée sur ce vote acquis avec des voix UMP, centristes et communistes.
"Cette loi de programmation nous inscrit dans une politique d'austérité qui va nous mener à la récession, c'est-à-dire à un chômage de masse", a-t-elle affirmé.
L'addition de voix de droite et PCF ? "C'est l'UMP qui n'est pas dans son bon vote, puisqu'elle s'est prononcée pour le traité Merkel-Sarkozy qui, justement, instaure cette politique d'austérité", a-t-elle répondu.
Les sénateurs communistes, reçus dans la soirée par Jean-Marc Ayrault "vont lui demander de prendre des choix politiques qui nous permettent de sortir de la crise", selon l'ex-ministre.
Elle a critiqué la réduction supplémentaire de 10 milliards d'euros prévue par le gouvernement sur les dépenses publiques, car "1% de dépenses publiques, c'est du travail pour les entreprises privées, de l'investissement".
"Il faut revoir le budget de la France", a dit Mme Buffet qui a expliqué: "Ce n'est pas une question d'être dans l'opposition, la question, c'est d'être fidèles aux positions que nous avons défendues pendant la campagne électorale", et qui "visent à ce que la gauche fasse une politique qui répondent aux attentes populaires".
"Or aujourd'hui, le gouvernement multiplie les textes qui vont à l'inverse de ces aspirations populaires", a accusé l'ex-ministre du gouvernement Jospin.
"Nous avons besoin de relance économique, de salaires", a-t-elle plaidé.
Interrogée sur la "révolution copernicienne" pour la gauche mise en avant par le ministre de l'économie, Pierre Moscovici, à propos du pacte gouvernemental de compétitivité, elle a commenté : "c'est un tour à 180 degrés que fait le gouvernement Ayrault, "un tournant négatif, pour moi, de la part de la majorité socialiste, ils reprennent complètement les dogmes du Medef".
Selon la députée communiste "il faut s'attaquer aux charges financières qui asphyxient les entreprises" car "les dividendes mangent tout ce qui permettrait plus de recherche, plus d'innovation".
Quant à la hausse de la TVA, "c'est moins de pouvoir d'achat", selon Mme Buffet.
"Je prendrai des initiatives pour favoriser, par de nouvelles négociations, la paix et la sécurité entre Israël et la Palestine. Je soutiendrai la reconnaissance internationale de l’État palestinien ». C'était le 59ème engagement pris par François Hollande, candidat à la Présidence de la République.
Or, il y a une semaine, le Premier ministre Israélien, Benyamin Netanyahou a été invité avec les honneurs et un dispositif de sécurité ébouriffant par le Président Hollande Hollande. Or, une semaine avant, on apprenait que le Likoud, le parti de Netanyahou, signait un accord électoral pour les législatives de janvier 2013 avec le parti d’extrême-droite d’Avidgor Liebermann. Voici l'analyse et la colère très justes d'une militante de l'Association France Palestine Solidarité, Françoise Diehlman, publiée sur le site internet de l'AFPS, un texte qui dénonce à raison les grands pas en arrière de Hollande par rapport à la défense du droit international et des revendications légitimes des Palestiniens:
" C’est pour l’homme fort du Likoud, de la sainte alliance avec l’extrême droite, de l’occupation et de la colonisation, qui est en pleine campagne électorale, que le Président de la République déroule le tapis rouge.
On aurait pu attendre de François Hollande, un moment fort, qui aurait pu déstabiliser Netanyahou, s’il lui avait dit (rêvons un peu !) : « Moi Président de la République, je vous ai invité pour vous dire que je me prononcerai au nom de la France pour l’admission de la Palestine à l’ONU, Moi Président de la République, je reconnais l’État de Palestine dans les frontières de 1967avec Jérusalem Est comme capitale, Moi Président de la République, je demande la suspension de l’Article 2 des accords UE-Israël, tant que vous et votre Gouvernement ne mettront pas fin à la colonisation, Moi Président de la République…
Seulement voilà, rien de tout cela. Pire ! Le Président s’aligne sur les positions israéliennes en appelant à des négociations sans condition, sans préalable : « La France souhaite la reprise – sans condition – des négociations entre Israéliens et Palestiniens. Avec le même objectif, celui que nous poursuivons depuis des années, c’est à dire de deux États : l’État d’Israël avec la sécurité qui doit lui être garantie et l’État palestinien qui doit pouvoir vivre ». Il écarte aussi « la tentation pour l’Autorité palestinienne d’aller chercher à l’Assemblée générale des Nations Unies, ce qu’elle n’obtient pas dans la négociation ». S’adresser à l’ONU devient-il donc un acte qui dérange ?
Hollande est en recul par rapport à Sarkozy (c’est dire..), car ces mots ont été prononcés exactement un an après l’admission de la Palestine à l’UNESCO et un vote positif de la France. Le « sans condition préalable », très cher à Netanyahou, signifie que le Président Hollande accepte le refus israélien du droit international comme base de négociation. Quid maintenant pour la France de l’existence d’un État palestinien dans les frontières de 1967avec Jérusalem est comme capitale ? Quid de la reconnaissance internationale de l’État palestinien ? L’engagement 59 de François Hollande a fait pschitt ! A explosé en vol !
Le Président de la République vient de marquer la rupture avec les politiques menées par la France sur la question du Proche-Orient jusqu’à maintenant".
Voici maintenant la déclaration du PCF national par rapport à l'intensification de la colonisation décidée à Jérusalem- Est.
Le gouvernement israélien, par la voix de son Ministère de l'Habitat, vient d'annoncer la construction de 1 285 nouveaux logements à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, mais dans la quasi-totalité à Jérusalem-Est.
Conforté certainement par l'absence de réactions aux dernières annonces, fin octobre, de la poursuite de la colonisation, Benyamin Netanyahou en profite en pleine impunité. D'autant qu'après son passage en France, et sa rencontre avec le président François Hollande – lequel avait pourtant placé son mandat sous l'égide de la Justice – il se sent à l'abri de toute condamnation puisque les plus hautes autorités françaises lui ont accordé un soutien gratuit et sans limite.
Le Parti communiste français condamne cette escalade coloniale illégale et illégitime. Pendant combien de temps encore la France officielle restera-t-elle silencieuse et inactive devant un tel mépris du droit et de la justice pour le peuple palestinien ?