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22 mars 2018 4 22 /03 /mars /2018 16:56
Pierre Laurent

Pierre Laurent

 
Une adresse à construire du commun.
L’antiracisme, notre combat
MERCREDI, 21 MARS, 2018
L'HUMANITÉ

Par Pierre Laurent, secrétaire national du PCF.

La Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, célébrée chaque année le 21 mars à l’initiative de l’ONU depuis le massacre de Sharpeville en 1960 en Afrique du Sud, reste d’une brûlante actualité. Mais cette actualité n’est pas seulement celle de la solidarité internationale due aux victimes de discriminations raciales dans le monde, elle est celle de l’Europe et de notre pays, la France.

L’installation au premier plan de la vie politique de partis ouvertement racistes et xénophobes, les coalitions nouvelles entre forces de droite et d’extrême droite accédant ou aspirant au gouvernement dans plusieurs pays européens, les discriminations racistes structurelles dans le travail, le salaire ou l’accès au logement, la mise en concurrence des travailleurs selon leur origine pour favoriser le dumping social au détriment du principe « à travail égal, salaire égal », la banalisation des discours racistes, leur présence virulente sur les réseaux sociaux, la montée des violences, le traitement indigne des migrants… les signaux d’alerte sont malheureusement nombreux.

Si le combat antiraciste est constitutif de notre histoire communiste, force est de constater qu’il est urgent de le remettre au premier plan de nos combats en renouvelant l’analyse de ce que nous avons à combattre.

Les visages hideux du racisme ont pris de nouvelles formes, visent de nouvelles cibles, mais la concurrence des racismes et de leurs victimes est un piège. Car les racismes d’hier et d’aujourd’hui ne s’évacuent pas les uns les autres. Ils s’additionnent. Tous doivent être combattus.

La lutte contre le racisme et l’antisémitisme a marqué un siècle des combats des communistes français. L’antisémitisme reste un pilier de cette lutte, une exigence à laquelle les communistes n’ont jamais failli, des années 1930 à la Résistance, jusqu’à nos combats actuels contre le révisionnisme des extrêmes droites européennes. L’inauguration de la place Henri-Malberg, à Paris, le 23 mars, à deux pas de la place Henri-Krasucki, en sera un témoignage fort. Et ceux qui persistent, à l’instar de Netanyahou et de ses relais politiques en France, à qualifier d’antisémites nos prises de position contre la colonisation des territoires occupés par Israël en Cisjordanie ou la décision de Trump sur Jérusalem en violation du droit international rendent un très mauvais service à la cause antiraciste. Car unir d’un même mouvement contre l’antisémitisme, et pour la fin de la colonisation et la solution à deux États, assurant la paix et la sécurité aux Israéliens comme aux Palestiniens, c’est le chemin le plus sûr pour faire reculer les racismes que ne peuvent qu’alimenter les logiques de guerre, d’humiliation et de spoliation.

« C’est qu’au fond, il n’y a qu’une seule race : l’humanité. » Jean jaurès

Le chaos du monde actuel est propice à la montée de tous les racismes. La mondialisation capitaliste en crise porte en elle l’exploitation et la mise en concurrence sans fin des peuples et des dominés, comme la nuée porte l’orage. Et dans la guerre du tous contre tous, racismes et replis nationalistes et xénophobes trouvent un terreau fertile.

Tour à tour, Roms, musulmans, migrants… deviennent la cible. Peu importe la réalité supposée du danger mis en scène, l’essentiel est à chaque fois la construction d’un « ennemi » utile à diviser entre eux les opprimés et les perdants de la mondialisation capitaliste.

Le racisme redevient à grande échelle et dans toute l’Europe un des instruments de la domination de classe. La stigmatisation systématique des musulmans, volontairement confondus avec l’islamisme, ou pire avec le terrorisme, comme les lois et les murs anti-migrants construisent quotidiennement ce discours. L’islamophobie est au cœur de ce dispositif idéologique car elle procède à tous les amalgames, confondant dans un même mouvement racisme anti-immigré et dénaturation de la laïcité, alors réduite à la défense des valeurs chrétiennes, à l’opposé du principe de liberté de conscience qu’elle est censée garantir. L’islamophobie doit être pour cela déconstruite et combattue.

Mais plus encore que la lutte contre les stéréotypes racistes de tous ordres, c’est le combat contre le rapport social d’exploitation de masse, l’instrument de division de notre propre société, la France, qu’est aujourd’hui le racisme, qui doit être considérablement revalorisé dans notre action.

Inégalités sociales, précarisation et nouveaux modes d’exploitation du travail, assignations territoriales dans des quartiers délaissés par la République, discriminations racistes structurelles dans les politiques publiques (embauche, logement, contrôle au faciès) se conjuguent pour mettre à l’index, en état de sous-citoyenneté, une part croissante de la population, et singulièrement de la jeunesse. Nous avons sous-estimé le caractère de masse de ce racisme institutionnel, qui est une injure quotidienne au principe d’égalité dans la République. Comme nous avons les stigmates du colonialisme dans les imaginaires et les réalités d’aujourd’hui.

Ce combat, nous devons le porter haut et fort, en aidant à libérer la parole, à organiser l’action de toutes les victimes de ces discriminations, de toutes celles et de tous ceux qui se vivent comme les « racisés » de la République, à écouter et entendre les souffrances que cela engendre. Face à ceux qui veulent diviser ou séparer, construisons du commun, une égalité réelle et un nouvel universalisme qui reconnaissent pleinement la pluralité et la diversité des individualités, des cultures, des identités de cette part du monde qu’est notre pays, la France.

 
Une adresse à construire du commun: l'antiracisme, notre combat! (Tribune de Pierre Laurent dans l'Humanité du 21 mars 2018)
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21 mars 2018 3 21 /03 /mars /2018 20:38
Après la distribution d'un tract pour les EHPAD et la défense de conditions d'accompagnement dignes et humaines des personnes âgées, le 7 mars, à l'hôpital de Morlaix, les militants communistes sont revenus à l'hôpital de Morlaix 2 semaines plus tard le 21 mars pour distribuer la lettre des parlementaires communistes sur la santé et l'hôpital public. De très bons échanges avec les usagers, les médecins et personnels de l'hôpital.

Après la distribution d'un tract pour les EHPAD et la défense de conditions d'accompagnement dignes et humaines des personnes âgées, le 7 mars, à l'hôpital de Morlaix, les militants communistes sont revenus à l'hôpital de Morlaix 2 semaines plus tard le 21 mars pour distribuer la lettre des parlementaires communistes sur la santé et l'hôpital public. De très bons échanges avec les usagers, les médecins et personnels de l'hôpital.

La santé, notre bien commun: les militants communistes distribuaient ce 21 mars la lettre des parlementaires PCF pour la défense de l'hôpital public
La santé, notre bien commun: les militants communistes distribuaient ce 21 mars la lettre des parlementaires PCF pour la défense de l'hôpital public
La santé, notre bien commun: les militants communistes distribuaient ce 21 mars la lettre des parlementaires PCF pour la défense de l'hôpital public
La santé, notre bien commun: les militants communistes distribuaient ce 21 mars la lettre des parlementaires PCF pour la défense de l'hôpital public
La santé, notre bien commun: les militants communistes distribuaient ce 21 mars la lettre des parlementaires PCF pour la défense de l'hôpital public
La santé, notre bien commun: les militants communistes distribuaient ce 21 mars la lettre des parlementaires PCF pour la défense de l'hôpital public
La santé, notre bien commun: les militants communistes distribuaient ce 21 mars la lettre des parlementaires PCF pour la défense de l'hôpital public

16-02-2018

La santé, notre bien commun

De gouvernement en gouvernement, les réformes se succèdent, démantelant, chaque jour davantage, notre système de santé et de protection sociale. Après les nouvelles restrictions budgétaires infligées par la ministre, Agnès Buzyn, l’hôpital public est en grand danger.

C’est l’accès et la qualité des soins qui sont remis en cause. Meurtri par cette austérité, l’hôpital peine à mettre en œuvre ses missions essentielles et l’humain perd peu à peu du terrain. Chacun-e vit le manque de généralistes, de spécialistes, de personnel paramédical, ce qu’on appelle les déserts médicaux. Chacun-e vit la situation dramatique des Ehpad et la détresse de nos ainé-e-s. La psychiatrie est particulièrement touchée et en son sein la pédopsychiatrie.

Nous, parlementaires communistes, avons de tous temps voté contre les budgets de régression de la protection sociale.

Les mobilisations se multiplient dans tout le pays, hôpitaux, Ehpad, maternités, services de psychiatrie… Personnels et patient-e-s refusent, à juste titre, les fermetures/fusions d’établissements ou de services, les suppressions de lits et de postes, le non remplacement des personnels, la course à la rentabilité et à l’activité. D’appels en appels, la colère gronde et touche toutes les catégories de personnel de santé.

Nous exigeons que l’hôpital ait les moyens de remplir ses missions et nous faisons des propositions pour développer une médecine de qualité pour toutes et tous sur l’ensemble du territoire.

C’est dans cet esprit que nous organisons le tour de France des hôpitaux. En Marche a choisi le libéralisme et la marchandisation de la santé, nous au contraire, nous voulons faire grandir l’alternative : un grand service public de santé, une protection sociale de haut niveau.

André Chassaigne

 

Télécharger la lettre en PDF :

PDF - 646.5 ko
Cette lettre des Parlementaires communistes spécial Tour de France des Hôpitaux est tirée à 3 millions d'exemplaires et distribuée partout sur le territoire français

Cette lettre des Parlementaires communistes spécial Tour de France des Hôpitaux est tirée à 3 millions d'exemplaires et distribuée partout sur le territoire français

La santé, notre bien commun: les militants communistes distribuaient ce 21 mars la lettre des parlementaires PCF pour la défense de l'hôpital public
La santé, notre bien commun: les militants communistes distribuaient ce 21 mars la lettre des parlementaires PCF pour la défense de l'hôpital public
La santé, notre bien commun: les militants communistes distribuaient ce 21 mars la lettre des parlementaires PCF pour la défense de l'hôpital public
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20 mars 2018 2 20 /03 /mars /2018 19:31
SNCF : Le PCF fait ses propositions de financement pour le service public ferroviaire
SNCF : Le PCF fait ses propositions de financement pour le service public ferroviaire
SNCF : Le PCF fait ses propositions de financement pour le service public ferroviaire
1 – Le projet de loi Macron « pour un nouveau pacte ferroviaire » ne résout aucun des problèmes de la SNCF et va tous les aggraver !
 
Le réseau ferré national manque cruellement de maintenance et d'investissements. Nous n'avons cessé de le dénoncer depuis des années. Aujourd'hui, le gouvernement acte le « sous-investissement dans le réseau ferré »mais il n’apporte que des mauvaises réponses (concurrence, fin des recrutementsau statut, dégradation des conditions de recrutement, zéro moyen nouveau).
 
Une phrase en page 1 du projet gouvernemental est éclairante « Le réseau ferré national, en dehors des lignes à grande vitesse, est victime de décennies de sous-investissement ». Le rapport Spinetta chiffre à 3 milliards par an pendant 10 ans les besoins d'investissements.
 
Le gouvernement est obligé de faire ce constat , mais n’apporte aucune réponse à ce problème.
 
Faute de réponse, il fait des cheminots et de leur statut des boucs émissaires, en s'appuyant sur une affirmation jamais démontrée du rapport Spinetta sur le prétendu surcoût de production de la SNCF « Les coûts de production au sein de la SNCF, seraient[d’après le rapport Spinetta], supérieurs de 30% à ceux des entreprises ferroviaires européennes ».
 
Cette affirmation, jamais étayée, cherche en fait à en justifier une autre : l'avenir, c'est la mise en concurrence. Là encore, avec de faux arguments.
 
L'exemple donné est souvent l’Allemagne. Or, en Allemagne, ce n’est pas la concurrence (limitée, la Deutsche Bahn a toujours 85% des trafics) qui a réglé quoi que ce soit, c’est l’investissement de 35 milliards d’euros en 1994 de l’Etat allemand pour reprendre la dette de la Deutsche Bahn.
 
L'exemple passé sous silence, c'est la Grande Bretagne. Les résultats de la privatisation britannique sont catastrophiques : multiplication par 6 du prix des billets, accidents... sans apporter zéro solution financière.
 
Autre contre-exemple : la mise en concurrence du fret SNCF. Depuis, la SNCF n’a plus que 60% du marché, mais le volume de trafic global du fret ferroviaire baisse continuellement au profit de la routeSans investissement, c’est la catastrophe et les projections à 2050 sont désastreuses : multiplication quasiment par 2 du volume de trafic de camions ! Seul le projet publié par la CGT Cheminots, qui propose de viser 25 % de fret ferroviaire dans le trafic marchandises, définit une réelle ambition. C'est pourtant une urgence économique et écologique.
 
En vérité, La mise en concurrence, c'est la désorganisation programmée du système ferroviaire. Quant aux attaques contre les cheminotselles ne règlent rien et vont tout aggraver. Les cheminots ne sont pas bien payés (boulots durs, horaires contraints…) et la perte des droits liés au statut va dégrader l’attractivité de la boîte.
 
En fait, ce qui coûte cher à la SNCF et aux usagers, c'est la dette. 2,7 milliards de frais financiers annuels, soit le tiers de la masse salariale. Sur la dette, que propose le gouvernement : dans son projet soumis à ordonnances, rien !
 
 
2 – Le risque évident c’est la fermeture de lignes que les régions n’auront pas les moyens de financer, une catastrophe en matière d’aménagement du territoire
 
 
9 000 kilomètres de lignes sur les 29 000 sont des (mal nommées) petites lignes, avec des trafics limités. Elles sont toutes menacées par le projet Macron. Ce sont massivement des lignes TER subventionnées par les régions, mais qui profitent aussi d’investissements du système ferroviaire (SNCF réseau, qui voit sa dette augmenter).
 
La volonté du gouvernement de « rééquilibrer » la trajectoire financière de la SNCF implique de fait de transférer complètement la gestion de ces lignes et de leur déficit d’exploitation aux régions, avec probablement même une augmentation des niveaux de péages à payer.
 
Le calcul du gouvernement est pervers : ce seraient les régions qui auraient à fermer ces lignes par manque de moyens.
 
Prenons l’exemple concret de la région Occitanie : 270 gares, 4 500 communes desservies, 50% du réseau fait de « petites lignes ». La Région Occitanie consacre déjà 300 millions d’euros par an de subventions de fonctionnement pour faire rouler les TER (un quart du budget de fonctionnement de cette région, comme des autres).
La région Occitanie est à ce jour la seule (avec la Bretagne) à refuser la mise en concurrence , parce qu’il y a un vice-président communiste qui se bat et une présidente PS qui le soutient.
 
Si on lui transfère tout avec une augmentation massive du coût, cela sera très difficile de faire face.
 
Le duo pervers mise en concurrence/absence de financement, ce sera donc à terme :
 
  • Livrer aux profits de groupes privés les lignes les plus rentables (LGV Paris-Lyon par exemple) ; le CAC 40 a fait 93 milliards de profits. Il en veut plus.
  • Placer les régions dans des situations ingérables financièrement, qui ne pourront à terme que les amener à fermer de nombreuses lignes.
  • C’est donc une véritable « casse de la SNCF » avec (beaucoup) moins de trains, avec la privatisation des profits et la casse de tout ce qui est déficitaire et a besoin de la solidarité nationale.
  • C’est une catastrophe en terme d’aménagement du territoire : de très nombreuses villes moyennes et zones rurales n’auront à terme plus de trains du tout.
  • On parle déjà de sur-concentration des moyens dans les métropoles, ce sera pire. Comment espérer relancer l’emploi, le développement dans des territoires où on aura fermé la gare (après la poste, l’hôpital…) ?
 
En résumé, le projet Macron, c’est la France de la concentration du capital financier, contre la France de tous les territoires, du service public, de l’écologie. C’est cela le sujet, pas le statut des cheminots.
 
L’argument qui consiste à dire que la mise en concurrence est devenue une obligation européenne contre laquelle on ne peut plus rien est faux.
Le 4ème paquet ferroviaire, contre lequel nous avons voté quand ceux qui parlent aujourd’hui d’obligation venue de Bruxelles le votaient des deux mains, n’oblige pas le gouvernement à se précipiter comme il le fait. Et en plus, le règlement européen « Obligation de service public » prévoit dans ses articles 4 et 5 des dispositions qui permettent de maintenir les concessions aux exploitants publics. Le gouvernement peut donc engager la bataille contre la logique de privatisation du rail s’il en a la volonté.
3 – La vraie question, c’est le financement du système ferroviaire, pour lequel nous avançons des solutions
 
La dette du système ferroviaire augmente de 3 milliards d’euros par an. Elle est estimée (début 2018) à 53 milliards d’euros par an, dont 46 pour SNCF réseau et 7 pour SNCF mobilités. Elle augmente de près de 10 millions d’euros par jour. Cette trajectoire n’est pas soutenable, d’autant qu’elle génère des frais financiers très élevés.
 
Libérer la SNCF du poids de la dette pour investir et embaucher
Nous proposons que la dette soit reprise à taux zéro par la Caisse des Dépôts et les banques, en exigeant sa reprise ou son financement par la BCE, qui finance aujourd’hui le système bancaire à taux zéro sans aucune contrepartie utile au développement social et écologique.
 
Un Fonds européen pour les services publics, un plan européen pour le ferroviaire
Au delà, nous proposons que la France se batte pour engager la création d’un Fonds européen de financement des services publics, alimenté par le quantitative easing de la BCE, qui serve notamment au financement d’un plan européen de développement des infrastructures ferroviaires. Ce serait une contribution majeure à un plan climat ambitieux pour l’Europe.
 
De nouvelles ressources immédiates possibles qui ont fait leurs preuves 
Dans la bataille pour le réseau du Grand Paris Express en Ile-de-France, on nous a opposé pendant des années l’argument selon lequel le projet n’était pas finançable. Nous avons avancé des propositions qui sont aujourd’hui reprises et qui font leur preuve. C’est grâce à cela qu’on va construire 200 kilomètres de métro d’ici 2030 (le chantier a démarré à Champigny, et ce n’estpas un hasard que ce soit dans une ville et un département communistes qui ont été à la pointe de cette bataille).
Dès 2004, quand la loi de décentralisation des transports en Ile-de-France a été votée, nous avons fait des propositions de financement, en disant qu’il fallait beaucoup d’argent pour investir plus et financer le fonctionnement. Nous avions dit « il faudra mobiliser à terme 5 milliards d’euros par an en plus pour les transports urbains à Paris. »
 
Nous avons fait des propositions (hausse du versement transport des entreprises, hausse de la taxe locale sur les bureaux (qui était très basse et l’est encore) et création d’une taxe sur les parkings des entreprises et des hypermarchés.
 
Nous nous sommes battus et nous avons gagné des financements : fin 2010 sous le gouvernement Fillon, en 2013 sous Ayrault, en 2014 et 2016 sous Valls, et même fin 2017 le gouvernement Philippe a augmenté le versement transport (dans le 93 et le 94 et pas dans le 92 comme nous le proposions, mais tout de même pour 200 millions par an).
 
Et le gouvernement Philippe vient de s’engager début 2018 à dégager de nouveaux financements pour le Grand Paris (mission confiée à Gilles Carrez). On devrait gagner en juin 200 à 250 millions par an de recettes en plus.
 
En résumé depuis 2010, les différents gouvernements ont accordé en « cumulé » environ 1,7 milliard d’euros par an de financements en plus aux transports en Ile-de-France (massivement la hausse du versement transport, de la taxe locale sur les bureaux et l’extension aux parkings des hypermarchés). Ce qui a permis de financer le Pass Unique, plus d’offres de transports et, surtout, un plan d’investissement massif de plus de 40 milliards dont le Grand Paris Express (200 kilomètres de métro). Ce sont des investissements qui n’existent que parce qu’il y a les nouvelles recettes proposées par les communistes. En 2005, il y avait 200 millions par an d’investis dans les nouvelles infrastructures de transports en Ile-de-France. En 2018, il y aura près de 4 milliards (20 fois plus).
 
La preuve est faite que quand on veut trouver les moyens, on peut.
On les trouve pour les transports en Ile-de-France.
On peut tout à fait les trouver pour investir pour la SNCF et pour desservir tous les territoires en France, nul besoin de tout casser.
Ce qu’on fait pour Paris, on peut le faire pour desservir Aurillac.
 
Nous demandons à Mme la Ministre une rencontre pour parler des propositions que nous avons présentées dans le cadre de notre contribution aux Assises sur les Mobilités.
 
La recette totale attendue est de 6 milliards, répartie entre 3 milliards pour la SNCF en direct et plus de 2 milliards pour financer tous les types d’investissements dans les différents modes de transport.
 
  • L’augmentation de la taxe locale sur les bureaux et son extension à toute la France (2 milliards par an). Le taux de la taxe locale sur les bureaux peut être modulée avec un effet redistributif à l’échelle nationale. Elle serait portée à 50 euros par m² à la Défense et dans le cœur de Paris (5 à 10 euros en province seulement). C’est tout à fait accessible, la taxe étant à 22 euros par m² aujourd’hui, et les entreprises payant plus de 500 euros de loyer par m² actuellement.
  • L’extension de la taxe sur les parkings d’hypermarchés à l’ensemble du pays (très vertueuse en matière d’aménagement du territoire, permet le développement du petit commerce, la revitalisation des centre-villes, les groupes de la distribution n’auront qu’à développer des plus petites surfaces mieux intégrées dans la ville comme supérettes et supermarchés (2 milliards par an).
  • Le déplafonnement du versement transport (avec péréquation nationale) et la créationd'un versement transport additionnel pour les régions (réclamé depuis des années par les élus de tous bords (500 à 800 millions par an).
  • La création d’un Livret d’Epargne Transport (pour que l’épargne populaire aille vers les transports publics).
  • La renationalisation des autoroutes.
  • La création d’une éco-taxe poids lourds régionalisée (1 milliard par an).
 
 
Trouver 3 milliards par an pour investir c’est donc possible, plutôt que de s’attaquer aux effectifs et au statut des cheminots. Avec la reprise de la dette, le financement des investissements et les nouvelles ressources dégagées, nous proposons :
 
des conférences annuelles régionales, nationale, européenne du transport ferroviaire pour élaborer avec les usagers, les salariés, la SNCF, les acteurs du transport des engagements chiffrés, évalués et suivis,
un plan d’embauche et de formation en adéquation avec les objectifs de développement décidés,
la négociation d’un statut commun aux salariés du transport, cheminots et routiers, pour lutter contre le dumping social.
 
 
4 – Une campagne d’actions dans toute la France aux côtés des cheminots
 
Les cheminots seront dans l’action le 22 mars et en grève à partir du 3 avril. Nous serons à leurs côtés dans la rue le 22 mars et durant toute la grève, dans les modalités qu’ils décideront.
 
Il ne s’agit pas seulement de solidarité avec les cheminots mais de l’intérêt général pour stopper la dégradation du service public et gagner un plan de développement ambitieux du transport ferroviaire sur tout le territoire national.
 
Du 20 mars au 3 avril, nous allons nous adresser aux usagers dans toutes les gares et les trains de France pour que le mouvement soit celui de tous, cheminots et usagers. Avec un mot d’ordre commun : « ma gare, ma ligne, mon train, j’y tiens. SNCF 100 % public », nous voulons que soient portées en commun les revendications des cheminots et celles des usagers pour un meilleur service public.
 
Nous proposons aux usagers le port d’un badge « mon train, j'y tiens », et d’organiser l’action des usagers aux côtés des cheminots.
 
A ce jour, notre présence est déjà programmée dans plus de 950 gares cette semaine !
 
Enfin, nous favoriserons toutes les initiatives unitaires pour faire grandir le mouvement comme nous venons de le faire avec la déclaration de douze organisations de gauche, obtenue grâce à l’engagement d’Olivier Besancenot, Benoît Hamon et moi-même, ainsi que toutes les convergences construites à partir des revendications de chaque profession, et de l’ensemble des salariés du pays.
SNCF : Le PCF fait ses propositions de financement pour le service public ferroviaire
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20 mars 2018 2 20 /03 /mars /2018 19:26

Mobilisation générale le 24 mars pour stopper Erdogan

Afrin, après avoir héroïquement résisté, est désormais sous le déluge de feu de l’armée turque et de ses supplétifs de Daesh. Les civils fuient maintenant par milliers pour échapper aux pillages, aux massacres, aux viols et aux égorgements. Le bilan humain provisoire est terrifiant. Après les Arméniens il y a un siècle, les Kurdes ont tout lieu de craindre l’attitude génocidaire de R.T. Erdoğan.
Les masques sont tombés devant ceux qui feignaient de croire que la Turquie entendait protéger sa frontière. Sans ambages, R.T. Erdoğan vient de déclarer : « Maintenant, le drapeau turc flotte là-bas ». Il entend désormais poursuivre l’offensive dans tout l’espace kurde jusqu’à la frontière irakienne avec la bénédiction de Moscou et de Washington. L’épuration ethnique qui se dessine vise clairement à faire d’Afrin une base arrière d’enracinement du terrorisme islamiste avec de lourdes conséquences pour la région, l’Europe et la France.

Le gouvernement français a commis une grave faute en considérant que l’on pouvait comprendre R.T. Erdoğan et en faisant preuve à son égard d’une tolérance complice.

Comme le rappelait le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, l’heure est à une mobilisation transpartisane pour stopper R.T. Erdoğan. La France et l’Union européenne doivent parler plus fermement, condamner la politique d’Ankara, exiger l’interdiction du survol de l’aviation turque et son retrait du territoire syrien. L’ONU doit, sans attendre, adopter une résolution protégeant les Kurdes de Syrie.

Des manifestations se dérouleront en Europe le 24 mars 2018. Dans toutes les grandes villes françaises, des défilés auront lieu et le PCF entend contribuer à en faire un succès pour exprimer sa solidarité totale avec les Kurdes qui incarnent le combat pour la liberté, la paix et la démocratie.

Mobilisation générale le 24 mars pour stopper Erdogan (PCF, 19 mars 2018)
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20 mars 2018 2 20 /03 /mars /2018 19:13
André Chassaigne : Un référendum démocratique contre la « technocrature »

mardi 20 mars 2018

Réforme des institutions : André Chassaigne revient, dans une tribune publiée par Libération, sur la demande de référendum des députés communistes.

"Même si le gouvernement prévoit de répartir les mesures constitutives de sa réforme institutionnelle d’ensemble dans des projets de loi de diverses natures (constitutionnelle, organique et ordinaire), leur objet et leur portée doivent conduire à les intégrer dans un seul et même texte de révision constitutionnelle. Rien n’interdit en effet le pouvoir constituant (dérivé) d’ériger les mesures prévues au niveau de la Constitution." Cette solution aurait le mérite de la clarté et de la cohérence, et permettrait surtout de soumettre l’ensemble des réformes institutionnelles voulues par l’exécutif au peuple souverain via le référendum constitutionnel prévu par l’article 89 de la Constitution. Article de notre Loi fondamentale qui consacre le référendum comme la voie normale de toute révision constitutionnelle. Nous plaidons en effet pour un débat devant les Français, pour une décision des Français. Un appel au peuple qui suppose la tenue d’un référendum, instrument essentiel pour rétablir la confiance des citoyens dans leurs institutions et leurs élus}, explique André Chassaigne.

André Chassaigne

André Chassaigne

Un référendum démocratique contre la «technocrature»
Par André Chassaigne, Président du groupe GDR à l'Assemblée nationale

Les prochaines modifications de la Constitution annoncées par l'hyper-président doivent faire l'objet d'un seul et même texte sur lequel les citoyens pourront se prononcer par référendum, estime le député communiste André Chassaigne.

Un nouveau lifting constitutionnel est prévu pour le 60e anniversaire de la Ve République. A défaut de connaître le contenu exact du projet de réforme constitutionnelle, celui-ci est voué à consacrer la longue dérive hyper-présidentialiste du régime. Depuis l’accession d’Emmanuel Macron à l’Elysée, on assiste moins à un renouveau de la pratique des institutions qu’à la reproduction caricaturale de ses déviances : concentration et centralisation du pouvoir à l’Elysée, neutralisation de la fonction primo-ministérielle, dévalorisation du Parlement avec un fait et une discipline majoritaires poussés à l’extrême, défiance à l’égard des contre-pouvoirs en général et à l’encontre des syndicats comme des médias, en particulier…

En matière institutionnelle comme ailleurs, le «nouveau monde» que souhaitait incarner le président Macron n’est qu’une chimère. La version macroniste de la Ve République, qui s’inscrit dans une forme de «continuité aggravée», condamne les représentants de la Nation dans une position passive de spectateurs du pouvoir. Un sentiment d’ailleurs partagé par nombre de députés de la majorité… Du reste, la réduction d’un tiers du nombre de parlementaires, l’introduction d’une dose de proportionnelle aux élections législatives ou encore la limitation à trois mandats successifs pour les parlementaires et les présidents d’un exécutif local ne sont pas de nature à bouleverser les équilibres fondamentaux du régime.

Pis, les récentes initiatives du gouvernement risquent au contraire de renforcer les déséquilibres si caractéristiques de la Ve République, au point de mettre en péril notre démocratie. Sont ainsi marqués du sceau du mépris à l’égard de la représentation nationale, de l’institution parlementaire et donc de la démocratie : le recours à l’arme antiparlementaire du vote bloqué pour empêcher in extremis l’adoption d’une proposition de loi sur les retraites agricoles, l’annonce du recours aux ordonnances pour la réforme ferroviaire et la volonté de restreindre le droit d’amendement des parlementaires. Autant de coups de force qui sont significatifs de la «démocratie technocratique» rêvée par le président Macron. «Technocrature» dans laquelle la décision politique échappe définitivement aux parlementaires pour être monopolisée par un président de la République conseillé et assisté de hauts fonctionnaires partageant un même logiciel, dans lequel notamment le Parlement est une simple start-up et ses membres de simples agents à manager.

Ainsi, le recours aux ordonnances témoigne de l’incapacité de l’exécutif à admettre le principe délibératif qui est à la base des fonctions du Parlement. Le gouvernement préfère en effet passer en force et imposer sa volonté, plutôt que prendre le temps de débattre de ses propres propositions dans une Assemblée pourtant largement acquise à sa cause. Un déficit de culture démocratique qui dénote encore d’une conception technocratique du pouvoir.

Enfin, la volonté de limiter le droit d’amendement des parlementaires témoigne d’un mépris des droits fondamentaux des représentants de la nation en général et de l’opposition parlementaire en particulier. Désormais, non seulement les parlementaires continueront à être exclusde facto de l’initiative législative, mais leur pouvoir de coproduction des projets de loi (via l’exercice du droit d’amendement) se verrait neutralisé. Une manière d’en finir définitivement avec le pouvoir législatif des parlementaires.

Aujourd’hui, plus personne ne doute de l’importance de la réforme à venir et de ses effets sur le fonctionnement démocratique de nos institutions. Il ne s’agit pas simplement de «rationaliser» le fonctionnement du Parlement, comme voudrait le faire croire l’Elysée. La portée de la réforme annoncée est bien plus vaste et concerne l’avenir même de notre démocratie. Dès lors, la logique démocratique voudrait que le peuple souverain s’exprime et tranche directement sur la volonté de l’exécutif d’imposer un peu plus la logique de l’hyperprésidentialsme et de la «technocrature».

Même si le gouvernement prévoit de répartir les mesures constitutives de sa réforme institutionnelle d’ensemble dans des projets de loi de diverses natures (constitutionnelle, organique et ordinaire), leur objet et leur portée doivent conduire à les intégrer dans un seul et même texte de révision constitutionnelle. Rien n’interdit en effet le pouvoir constituant (dérivé) d’ériger les mesures prévues au niveau de la Constitution.

Cette solution aurait le mérite de la clarté et de la cohérence, et permettrait surtout de soumettre l’ensemble des réformes institutionnelles voulues par l’exécutif au peuple souverain via le référendum constitutionnel prévu par l’article 89 de la Constitution. Article de notre Loi fondamentale qui consacre le référendum comme la voie normale de toute révision constitutionnelle. Nous plaidons en effet pour un débat devant les Français, pour une décision des Français. Un appel au peuple qui suppose la tenue d’un référendum, instrument essentiel pour rétablir la confiance des citoyens dans leurs institutions et leurs élus.

Si l’exécutif a déjà évoqué cette option, ce dernier reste flou, évasif, prostré dans une posture calculatrice. Or nous ne saurions jouer et calculer avec l’avenir de notre démocratie. Celle-ci ne saurait dépendre de tractations et autres marchandages avec le président du Sénat. En cela, l’organisation d’un tel référendum ne relève pas, selon nous, de la simple option politique, mais de l’impératif catégorique-démocratique.

André Chassaigne Président du groupe GDR à l'Assemblée nationale

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20 mars 2018 2 20 /03 /mars /2018 19:09
Pierre Darhéville, député PCF des Bouches-du-Rhône

Pierre Darhéville, député PCF des Bouches-du-Rhône

« La politique doit reprendre ses droits sur les forces financières et sur la production de richesses »
Pierre Dharréville

Député PCF, membre de la commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale. Il a publié, en 2016, Un printemps pour la République (Les éditions de l’Atelier, 144 p.).

 

Alors qu’elle est la plus grande invention sociale du XXe siècle, la Sécurité sociale est mise à mal par des injonctions d’ordre financier. Entre la pression du patronat pour l’augmentation de la CSG, la progressive diminution des cotisations et la pression d’une dette largement fabriquée, la question de la réponse aux besoins peine à s’imposer dans le débat politique. L’amenuisement des moyens et la multiplication des fermetures d’établissements accroissent la souffrance au travail des soignants et empêchent de faire face convenablement aux défis sanitaires. Le diagnostic est pourtant simple : on consacre une part trop faible des richesses produites à notre santé. Pierre Dharréville veut faire porter la voix de celles et ceux « qui ont besoin d’une sécurité sociale forte et solidaire », et appelle à une appropriation sociale de cet enjeu majeur.

 

Depuis des décennies, la Sécurité sociale est minée par des réformes ou des mesures visant à restreindre sa portée. En quoi consistent-elles dans la période actuelle ? Quel est l’impact de la suppression programmée des cotisations salariales et de l’augmentation de la CSG ?

La sécurité sociale est la plus grande invention sociale du siècle dernier. Elle est née de cette puissante volonté issue de la Libération : porter et construire une vision solidaire de notre société. Il faut incessamment en rappeler le principe : « de chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins ». La sécurité sociale donne vie aux principes d’égalité des droits et de justice sociale. Si elle n’a pas été un long fleuve tranquille, sa naissance est la résultante de longs combats du mouvement ouvrier et elle est marquée par une intuition communiste. Et dès le début, elle s’est mise en place dans l’adversité. Imaginez : elle socialise de l’argent issu des richesses du travail pour garantir des droits à chacune et chacun. Elle était conçue pour être une propriété des salariés, mais le patronat ne l’entendait pas de cette oreille. Celui-ci a tout fait pour gagner le plus qu’il pouvait de pouvoir en son sein. Supprimer la cotisation salariale, cela revient à vouloir trancher ce lien de propriété entre les salariés et la sécurité sociale, entre le travail et la protection sociale, entre les salaires et les droits. C’est cela qui est gravissime. En s’attaquant à ce lien, on élargit la remise en cause possible de l’universalité des droits : la sécurité sociale pourra ne plus être qu’un socle minimum de solidarité nationale et non plus l’ambition des meilleurs droits pour toutes et tous. Enfin, c’est une arnaque. Parce que la mesure est vendue comme un gain de pouvoir d’achat, alors qu’elle est compensée par la hausse de la CSG. Le financement de la sécurité sociale est ainsi noyé dans le budget de l’État, à l’heure de l’austérité, de la dérèglementation, du dumping social, du libéralisme… Une belle prise pour le capitalisme.

 

Dans ce contexte, la situation du secteur hospitalier ou encore des Ehpad suscite de grandes inquiétudes parmi les populations. Quel est votre diagnostic à ce propos ?

La situation est grave. Nous sommes dans une crise dont le pouvoir ne prend pas la mesure. Sous la pression d’une dette fabriquée par le système savamment déréglé, les déficits se creusent, les moyens s’amenuisent et les fermetures en tous genres se multiplient. Les personnels sont pris en étau et la souffrance au travail se développe tandis que l’on peine à faire face aux défis sanitaires de façon acceptable. C’est d’autant plus vrai dans les EHPAD où l’on a le sentiment d’une capitulation publique plus forte encore. Le diagnostic est simple : on consacre une part trop faible des richesses produites à notre santé. Or, pour ce budget 2018, une nouvelle fois la sécurité sociale, on continue la compression, avec de nouveaux efforts à hauteur de 4,5 milliards, tout en augmentant le reste à charge pour les familles avec l’augmentation de 2 euros du forfait hospitalier. Désormais, on va nous expliquer que la solution passe par une alliance avec le privé, qui a déjà pompé plus que sa part et que l’on va installer en plein cœur du système de santé. La puissance publique doit assumer son rôle, porter un projet ambitieux pour l’hôpital et lancer un grand plan pour le soutien à l’autonomie qui doit commencer par les EHPAD. Il n’y en a pas assez avec trop peu de personnel, trop peu payé et pour des factures trop élevées pour les familles. On ne pourra pas faire l’économie d’un véritable investissement public face à la perte d’autonomie et au vieillissement de la population. Si l’on accepte que la santé devienne une marchandise, que l’on puisse s’y fabriquer des dividendes, alors nous nous enfoncerons dans une crise de civilisation profonde, car la dignité humaine sera menacée.

 

Alors qu’on ne cesse de présenter de manière alarmiste la question des déficits, que faire pour replacer la réponse aux besoins au cœur de la gestion de la sécurité sociale ?

La politique doit reprendre ses droits sur les forces financières et sur la production de richesses, sur le travail lui-même. Nous sommes au cœur d’une question politique centrale, parce que la santé n’a jamais cessé d’être l’un des enjeux majeurs de la lutte des classes. Le discours dominant est d’asséner partout qu’il faut réduire le déficit public. Or, de l’argent il y en a. Lors du débat budgétaire pour 2018, les députés communistes ont fait la démonstration, à travers un contre budget, que d’autres choix sont possibles. Le gouvernement a choisi de distribuer les milliards aux plus riches et aux rentiers. Et il s’est appliqué à prendre du pouvoir à celles et ceux qui vivent de leur travail.

C’est la raison pour laquelle, nous avons décidé avec l’ensemble des députés et sénateurs communistes d’engager un Tour de France des hôpitaux. L’objectif est de relayer les mobilisations des personnels et des usagers et de défendre, avec eux, des propositions de revalorisation de l’hôpital public. Nous voulons inventer ensemble l’hôpital et la sécurité sociale de demain. Nous voulons que les salariés, retraités, chômeurs, usagers, assurés reprennent du pouvoir sur cet enjeu.

Emmanuel Macron porte un projet de société, qui accentue les difficultés d’accès à des soins de qualité pour les millions d’habitantes et d’habitants. Ce projet, nous sommes nombreux à ne pas l’accepter. Il faut donc engager la contre-offensive, redessiner la sécurité sociale qu’ils ont empêchée, aller chercher du salaire à partager, revendiquer des droits universels…

 

Comme député, en quoi consiste votre action sur ces différents sujets?

Le budget de la sécurité sociale est abordé dans la commission des affaires sociales, dont je suis membre. Dans le cadre de la préparation du budget 2018 de la sécurité sociale, j’ai rencontré, échangé avec des associations, des syndicalistes, des mutualistes pour examiner et analyser ensemble les mesures du gouvernement. Je suis profondément attaché au travail collectif. Mon objectif est de faire entendre, de faire raisonner à l’Assemblée nationale la voix de toutes celles et de tous ceux qui ont besoin d’une sécurité sociale forte et solidaire. J’ai utilisé tous les espaces possibles pour faire résonner des idées alternatives et imposer un débat public exigeant. Mon action, comme celle des députés communistes consiste à s’opposer à toute mesure d’injuste sociale, à proposer inlassablement, pour être utile. Ce sont des enjeux sur lesquels la sensibilité est à vif, car chacun se sent concerné dans son être ou par ses proches. Ce sont des enjeux tout ce qu’il y a de plus charnel. Et c’est là que peuvent se fortifier les idées. À notre place, nous pouvons contribuer à faire grandir des mouvements populaires dans notre pays, de nouveaux mouvements d’appropriation sociale. C’est une bataille tous-terrains.

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18 mars 2018 7 18 /03 /mars /2018 17:13
Formation PCF BRETAGNE à Concarneau ce week-end du 17 et 18 mars 2018: ça co-gite bien ensemble pour redresser la barre!
Formation PCF BRETAGNE à Concarneau ce week-end du 17 et 18 mars 2018: ça co-gite bien ensemble pour redresser la barre!
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Formation PCF BRETAGNE à Concarneau ce week-end du 17 et 18 mars 2018: ça co-gite bien ensemble pour redresser la barre!

Quand St Patrick te permet de digérer des heures de formation et d'échanges passionnants sur l'histoire du PCF, sa stratégie et sa visée, sa communication et la bataille des idées avec Guillaume Roubaud-Quashie Yann Le Pollotec Olivier Mayer et 26 camarades des Côtes d'Armor, du Morbihan et du Finistère. De très bons moments à l'auberge de jeunesse de Concarneau, en compagnie des scientifiques du Marinarium spécialisés dans la faune marine, et des chantiers de notre "Rêvolution"! C'était ce samedi 17 et dimanche 18 mars à l'auberge de jeunesse de Concarneau dont l'accueil a été excellent. Quand on a ce niveau d'exigence politique, de réflexion critique sur nos choix et notre histoire passée, l'état de la société, ses possibles, ses contradictions, les moyens de l'humaniser et de réduire les exploitations, cette fraternité dans les échanges, le communisme est toujours la jeunesse du monde même avec 80 décennies de plus que celui que connaissait Paul Vaillant Couturier. Merci aux intervenants, participants, organisateurs de cette belle formation régionale PCF Bretagne!

I. Dupont

Photos Ismaël Dupont et Florence Lelieu

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18 mars 2018 7 18 /03 /mars /2018 15:43
TIPP/TAFTA et CETA : le pouvoir des tribunaux d’arbitrage ébranlé !
 

 

La Cour de justice de l'Union européenne a rendu dernièrement un arrêt important qui va plutôt dans le bon sens.Il concerne les « tribunaux d’arbitrages », connus sous le nom de l’ISDS, mécanismes censées gérer les différents entre les investisseurs et les États.
Ces tribunaux sont un des éléments les plus toxiques du TTIP/TAFTA, accord de libre-échange de l'UE avec les États-Unis -en état de d’attente depuis l’élection de Donald Trump-, et du CETA, accord entre l'UE et le Canada -actuellement en application temporaire jusqu’à la ratification par les États qui doit prochainement arriver à l’Assemblée nationale en ce qui concerne la France.
Ces « tribunaux d’arbitrage » privés, constitués d’avocats et de professionnels du droit commercial, sont censés trancher les conflits entre les États qui légifèrent et les entreprises qui considéreraient ces législations allant à l’encontre de leurs investissements et de leurs profits dans le cadre d’une concurrence « libre et non faussée ».

Le constat, sans surprise, montre comment nombre des jugements de ces tribunaux privés ont donné raison aux multinationales et aux grands groupes en condamnant lourdement les Etats à leur verser de fortes amendes.
La Cour de justice européenne vient de décréter que certains de ces mécanismes sont incompatibles avec le droit de l’Union. En effet, dans le cadre des conflits que ces tribunaux ont à examiner, ces derniers sont amenés régulièrement à prendre en compte le droit communautaire. Or, n’étant pas partie intégrante du système juridique officiel de l’UE, ils n’ont pas pouvoir d’interpeller la Cour de justice européenne (CJUE) pour lui demander de trancher en cas de doute.
Ces tribunaux ne respectent pas l’autonomie du « droit de l’Union » et ne peuvent donc pas garantir sa pleine application, les rendant ainsi incompatibles avec le droit de l’UE.

Sans nul doute après les nombreuses mobilisations citoyennes et politiques de ces dernières années contre les accords TIPP/TAFTA et CETA, cet arrêt de la CJUE est un véritable coup porté à tous les accords commerciaux conclus ou négociés par l’UE qui incluent ce genre de mécanisme. Il confirme également ce qui est porté dans les batailles : ils sont un scandale antidémocratique !
Le Parti communiste français, ses parlementaires, plus que jamais vont redoubler d’effort afin que sur la question de la ratification du CETA, les citoyen.ne.s puissent trancher par référendum après un réel débat démocratique.
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14 mars 2018 3 14 /03 /mars /2018 09:24
 Pour contrer l’offensive antisociale de Macron, Pierre Laurent espère « une expression commune des dirigeants de gauche ». Julien Jaulin/Hanslucas

Pour contrer l’offensive antisociale de Macron, Pierre Laurent espère « une expression commune des dirigeants de gauche ». Julien Jaulin/Hanslucas

Gauche. Le PCF « sur de multiples fronts de riposte »
JULIA HAMLAOUI
MARDI, 13 MARS, 2018
L'HUMANITÉ
Pour contrer l’offensive antisociale de Macron, Pierre Laurent espère « une expression commune des dirigeants de gauche ». Julien Jaulin/Hanslucas
 

Le secrétaire national du Parti communiste, Pierre Laurent, a annoncé hier une série d’initiatives pour répliquer au « pouvoir Macron qui attaque tous azimuts ».

Après une offensive parlementaire, la semaine dernière, à l’occasion de ses niches à l’Assemblée nationale et au Sénat, le PCF a annoncé hier de multiples initiatives « face au pouvoir Macron qui attaque tous azimuts pour détruire le modèle social français et continuer de couvrir de cadeaux les plus riches au détriment du plus grand nombre ». « Nous sommes en train de réussir le déploiement du PCF sur de multiples fronts de riposte, d’opposition et de contre-propositions », a estimé son secrétaire national, Pierre Laurent, à l’occasion d’une conférence de presse.

Avec 46 visites d’hôpitaux et d’Ehpad dans 25 départements à leur actif, les députés et sénateurs communistes en ont programmé 88 de plus dans 37 départements. L’objectif : outre soutenir les mobilisations des salariés et des usagers en matière de conditions de travail et d’accès aux soins, déboucher sur une proposition de loi pour une nouvelle organisation hospitalière et une autre pour un service public de l’autonomie. « Elles s’ajoutent à celle défendue par le député Pierre Dharréville pour les aidants familiaux que le gouvernement a refusé de voter sans aucun argument », a précisé Pierre Laurent.

Une campagne « Mon train, j’y tiens – SNCF 100 % publique »

Sur le terrain parlementaire, les élus du PCF ont également décidé de poursuivre la mobilisation en faveur de leur proposition sur les retraites agricoles validée par l’Assemblée, mais à laquelle le gouvernement a opposé un vote bloqué au Sénat contre l’avis de tous les groupes, à l’exception de LREM. « Nous lançons une pétition pour soutenir ce projet de revalorisation des retraites agricoles et nous donnons rendez-vous au gouvernement le 16 mai », lors du réexamen de la proposition au Palais du Luxembourg, a lancé le sénateur de Paris, rappelant qu’il s’agit de porter ces « retraites à 85 % du Smic agricole, soit au niveau du seuil de pauvreté ». La pétition devait être en ligne dès aujourd’hui.

Face à un « projet aberrant de privatisation et d’ouverture à la concurrence » de la SNCF, les communistes lancent également une campagne sous le slogan « Mon train, j’y tiens – SNCF 100 % publique » qui doit prendre corps dans une « quinzaine de mobilisations à partir du 20 mars » à destination des usagers. « La première urgence est de créer un front populaire, citoyen, de soutien à une politique ferroviaire ambitieuse, de construire ce rapport de forces dans la société », a insisté le sénateur de Paris, rappelant que « 280 comités locaux d’usagers existent déjà ». Interrogé sur l’appel d’Olivier Besancenot (NPA) à « un front commun qui aille de Jean-Luc Mélenchon à Benoît Hamon en passant par Pierre Laurent, Nathalie Arthaud et d’autres organisations », en vue de la mobilisation de la fonction publique et des cheminots du 22 mars, le secrétaire national du PCF, évoquant de premiers échanges notamment avec Benoît Hamon (Génération.s), la semaine dernière, s’est dit « favorable à une expression commune des principaux dirigeants de gauche » sous forme d’une tribune ou d’un déplacement commun. Dimanche, sur le plateau de France 3, Jean-Luc Mélenchon n’en avait, lui, pas écarté l’idée – préférant toutefois la formule de « combats communs » –, tout en réitérant sa proposition « d’un rassemblement populaire » qui, à l’automne dernier, avait crispé ses relations avec les organisations syndicales.

Sur le volet constitutionnel des projets gouvernementaux, Pierre Laurent s’est prononcé hier pour un référendum. Critiquant l’exercice « autoritaire » du pouvoir par Emmanuel Macron, il a fustigé la réforme que prépare le premier ministre et qui ne vise, selon le communiste, qu’à « renforcer le pouvoir personnel du président de la République au service des milieux financiers et du grand capital ».

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10 mars 2018 6 10 /03 /mars /2018 07:40
LETTRE DES RELATIONS INTERNATIONALES - SPÉCIAL MIGRANTS - MARS 2018 #4 MIGRANTS LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ

LETTRE DES RELATIONS INTERNATIONALES - SPÉCIAL MIGRANTS - MARS 2018 #4 MIGRANTS LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ

LOI « ASILE-IMMIGRATION » : LE PARTI COMMUNISTE, FORCE DE PROPOSITIONS

Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, continue d’afficher sa fermeté et persiste à parler d’obligation de « tri » des migrants, entre d’un côté les migrants économiques et de l’autre les migrants politiques. Mais qu’en est-il de sa majorité ?

Face au projet de loi « asile et immigration » du gouvernement présenté le 21 février dernier au Conseil des ministres, quelques voix discordantes de députés se font déjà entendre.

Ils cherchent à comprendre les phénomènes d’immigration, ne souhaitent pas suivre sans rien dire, et ne veulent pas être utilisés.

Ainsi, le 13 février dernier, des députés LREM sont allés visiter des centres de rétention administrative et auraient entendu, disent-ils, des paroles « surprenantes » de la part de migrants en phase d’éloignement.

Eh oui, ils n’avaient auparavant jamais parlé à un migrant qui fuit la misère ou la violence, sous toutes ses formes. Ils se sont rendu compte que, dans ces centres de rétention, certains travaillaient depuis parfois très longtemps.

La députée LREM des Alpes-Maritimes, Alexandra Valetta-Ardisson, présidente de la commission parlementaire sur l’accueil des migrants, a accepté ma demande de rencontre pour débattre avec le Parti communiste français sur ce sujet. Des personnalités s’élèvent contre les discours délirants d’invasion, de crise migratoire…

De plus en plus d’élus locaux expliquent que l’accueil des migrants se fait tranquillement quand on use de pédagogie et que la solidarité est bien plus forte que la haine. Mais l’Etat doit maintenant donner des moyens aux collectivités territoriales.

Même Jacques Attali y est allé de sa petite phrase dans la presse, disant que la politique d’accueil des exilés en France ne peut pas se résumer à voir des policiers courir après des adolescents dans les rues.

Le 13 février, Christiane Taubira, l’ancienne ministre de la Justice est sortie de son silence : « (…) C’est insensé. La juxtaposition des mots “fermeté et humanité” n’a pas de sens. Nous sommes dans une période de circulation humaine, il est donc complètement absurde de vouloir endiguer cette circulation humaine juste pour satisfaire une partie de l’opinion publique. Il faut penser le monde et notre rapport avec ces circulations humaines parce qu’elles vont s’intensifier, tout bêtement. »

Le 3 février, lors des états généraux du progrès social organisés par le Parti communiste français, Florent Gueguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité, a fait des propositions très claires au sujet de l’accueil des migrants.

Vers un manifeste du PCF

Au sein du collectif « politiques migratoires » du Parti communiste français, nous avons de plus en plus de contacts avec des militants communistes au cœur du travail de solidarité partout en France. Ils veulent participer à l’aboutissement du « manifeste pour l’accueil digne des migrants et une autre politique d’immigration » sur lequel le collectif travaille. Ce document a pour objectif d’informer, de proposer et de permettre à toutes celles et à tous ceux qui militent pour un monde plus juste, plus ouvert, plus solidaire, un monde où la liberté de circulation et d’installation doit être une perspective atteignable, d’avoir des arguments pour débattre, pour convaincre et pour rendre inaudible le discours de peur, d’enfermement, de cloisonnement que veulent nous asséner le gouvernement Macron, la droite et l’extrême droite. Sa parution est prévue début avril en plein débat parlementaire sur la loi « asile-immigration ». Notre parti s’est emparé du sujet et, après de multiples rencontres et réunions, il fera des propositions. Par ailleurs, Pierre Laurent et une délégation du PCF ont participé à la convention nationale sur l’accueil et les migrations organisée à Grande-Synthe début mars.

Dès maintenant, dans les fédérations, prévoyons des débats publics, des conférences de presse pour populariser ce manifeste qui ne laissera pas les militants de la solidarité sans solution politique. Imposons le débat de la vérité, du droit et de la fraternité contre la peur, les murs et l’isolement. Voici un bel objectif et une sacrée responsabilité pour le Parti communiste français !

Cécile Dumas, secrétaire départementale des AlpesMaritimes, et membre du comité exécutif national

Cécile Dumas (photo L'Humanité)

Cécile Dumas (photo L'Humanité)

Que contient la loi « asile- immigration » ?

Les réactions hostiles au projet de loi « asile-immigration » se multiplient. On trouve parmi elles les associations d’aide aux migrants, les syndicats, les personnels de l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) et de la CNDA (Cour nationale du droit d’asile), des artistes, des intellectuels dont les appels à retirer cette loi se multiplient. Pour sa part, dès l’annonce de cette loi et des objectifs annoncés, le Parti communiste français a condamné ce projet injuste, dangereux, alimentant les courants xénophobes et contraire en bien des points aux traités internationaux et européens sur les droits des migrants.

En effet, ce projet de loi réduit les possibilités de demande d’asile, raccourcit les délais de recours, renforce les contrôles de manière à réduire le nombre de réfugiés et à augmenter le nombre d’expulsés.

Il multiplie les obstacles dans le parcours du combattant des demandeurs d’asile, souvent livrés à eux-mêmes, en diminuant le temps pour l’examen de leur situation et les possibilités de recours s’en trouvent encore ré- duites. Par contre, le projet doublera la durée maximale de séjour en rétention dans la perspective de l’expulsion.

Ainsi, le gouvernement veut diviser par deux le temps pour la mise en œuvre des droits à l’asile, mais c’est deux fois plus pour la rétention en vue de l’expulsion. À ces mesures régressives s’ajoutent les dispositions pour celles et ceux qui tombent sous le coup des règlements de Dublin, soit la grande majorité, qui interdirait aux déboutés du droit d’asile toute demande dans un autre pays. Ils seront ainsi renvoyés dans le pays de première arrivée où ils ont laissé leurs empreintes, les empêchant de demander l’asile en France ou dans le pays de leur choix.

La Grèce et l’Italie, premiers pays d’arrivée, vont ainsi avoir la charge de reprendre ces migrants. De plus, ces derniers, dits « dublinés », seraient placés en rétention pour être expulsés. L’instrumentalisation des migrants dans le seul intérêt des politiques libérales

À cette logique répressive s’ajoute, pour le gouvernement, la volonté d’opposer, devant l’opinion publique, les « bons » et les « mauvais » migrants, de stigmatiser et de criminaliser ceux qui fuient conflits, persécutions et pauvreté. Les chiffres du ministère de l’Intérieur attestent pourtant qu’il n’y a aucune pression migratoire qui justifierait ces mesures. Cette « menace » est montée de toutes pièces pour rassurer une partie de l’opinion inquiète, désorientée, après des années de campagne de la droite et de l’extrême droite contre les migrants, devenus des boucs émissaires depuis Sarkozy, Hollande et Macron. Cette instrumentalisation des migrants vise à faire accepter leur politique libé- rale et masquer leurs responsabilités.

La France vaut mieux que ça. C’est comme cela qu’on brade valeurs, principes, droits de l’homme et humanité. Cette loi est indigne et doit être refusée.

Patrick Margaté, membre de la commission des relations internationales du PCF, chargé des questions migratoires

Accueil des migrants : l’hébergement au cœur des préoccupations - par Christine Prunaud, sénatrice communiste des Côtes d'Armor

Dans notre département des Côtes d’Armor, le problème le plus urgent à régler, c’est celui de l’hébergement.

Que les migrants attendent de déposer leur demande l’asile, qu’ils soient en cours de procédure ou bientôt dans l’obligation de quitter le territoire français (OQTF), ils sont tous confrontés au manque d’hébergement dans notre département.

Toutes les associations que nous avons rencontrées sont unanimes à ce sujet.

En effet, il manque des places dans les centres d’accueil pour demandeurs d’asile ainsi que des hébergements d’urgence.

Le 115 est débordé, bloqué.

Les associations, les bailleurs sociaux et les communes sont démunis face à la demande.

Les listes d’attente pour les logements sociaux sont interminables, le nombre de logements est insuffisant et conditionné à un minimum de ressources que les demandeurs d’asile n’ont pas. Les communes n’ont pas ou peu de logements vacants qui pourraient être dédiés aux logements d’urgence et les associations manquent de moyens.

Malgré les soixante familles bénévoles qui accueillent à ce jour sur la région de Saint-Brieuc et Lamballe, cette pénurie évidente d’hébergements rend encore plus difficile le parcours du combattant de ces migrants. Une autre politique pour un accueil décent Le gouvernement doit revoir sa politique : repenser les aides à la rénovation pour réhabiliter les logements vacants, supprimer la baisse des APL, augmenter les quotas actuels de logements sociaux imposés aux bailleurs (ces chiffres restent inchangés depuis quinze ans malgré les évolutions des besoins en la matière), augmenter les dotations aux collectivités et attribuer des moyens supplémentaires aux associations qui œuvrent dans ce domaine.

Développer un partenariat avec le parc privé dans ce contexte est également un recours possible. Les moyens alloués aux diverses associations concernées sont trop faibles.

Ces bénévoles ont besoin de fonds, de locaux corrects pour accueillir les familles, mais aussi de reconnaissance des services de l’Etat. Leur apport matériel et humain avant, pendant la demande d’asile, et au lendemain des refus, dans l’attente de l’OQTF, est indispensable pour assurer un minimum décent dans l’accompagnement des familles. Le projet de loi « asile et immigration » sera bientôt débattu au sein de nos assemblées. Nous connaissons les nouvelles dispositions toujours plus dures qui seront prises à l’encontre des migrants ; elles rendront encore plus difficile leur venue en France et, à l’inverse, faciliteront les départs et les expulsions. Les associations s’inquiètent.

Le futur plan propose 7 500 nouvelles places d’hébergement en 2018-2019 et 5 000 pour l’accueil des réfugiés en centres provisoires. C’est largement insuffisant.

D’autant plus que cette question de l’hébergement doit être inscrite dans un projet plus global. Pour accueillir dignement ces personnes, la santé et l’éducation doivent être aussi au centre des préoccupations et pourtant force est de constater qu’elles ne sont pas au cœur du projet de loi.

Christine Prunaud, sénatrice des Côtes-d’Armor

Christine Prunaud, sénatrice communiste des Côtes d'Armor

Christine Prunaud, sénatrice communiste des Côtes d'Armor

ECHOS D’AFRIQUE

Face aux idées reçues

Depuis 2015, l’Afrique subsaharienne compte plus d’un milliard d’habitants.

Elle a la croissance démographique la plus rapide du monde (+ 2,7%) et la population la plus jeune (43% de la population a moins de 15 ans).

Selon les projections de l’Organisation des nations unies (ONU) basées sur le scénario de fécondité moyenne, la population d’Afrique, qui s’élevait à un peu plus de 800 millions en 2010, devrait plus que quadrupler en 2 100, pour atteindre 3,7 milliards. Le poids de la région dans la population mondiale passera de moins de 12 % à environ 35 %. Plus frappant encore, l’Afrique sera à l’origine de pratiquement 100 % de la hausse de 2 milliards du nombre d’actifs dans le monde prévue durant cette période, sa part de la population active mondiale grimpant d’environ 10 % à 37 % en 2100. L’Afrique sera la principale locomotive de la démographie mondiale au cours de ce XXIe siècle. Alors que le reste du monde vieillit, l’Afrique subsaharienne deviendra le principal moteur de croissance pour la population active mondiale.

Cette croissance démographique peut être considérée comme une chance puisque elle est synonyme de jeunesse, de dynamisme, d’urbanisation accélérée. Il s’en faut de peu pour qu’elle soit source de périls si le décollage économique ne parvient pas à réduire la pauvreté en permettant aux 12 à 15 millions de jeunes qui arriveront chaque année sur le marché du travail d’avoir un emploi décent. Chaque pays africain a besoin d’imaginer un développement inclusif fondé sur des coopérations régionales et sur l’égalité de chacune et de chacun de ses habitants. De nombreux changements sont en cours ; mais ils se font à des rythmes variables selon les pays, les régions et les milieux d’habitat. Parmi les grandes tendances, nous observons une baisse de la fécondité pour l’ensemble de l’Afrique depuis plusieurs décennies, avec un déclin rapide dans quelques pays mais aussi une stagnation dans une quinzaine d’autres. En 2016, le taux de fécondité en Afrique est estimé à 4,7 enfants par femme, contre une moyenne mondiale de 2,5. Le record mondial appartient au Niger avec 7,6 enfants par femme en 2012. Avec 50 % de la population âgée de moins de 15 ans, le Niger est le pays le plus jeune du monde.

La question migratoire

Depuis les années 1990, qui ont vu la montée en puissance de la rhétorique xénophobe des forces d’extrême droite dans le débat public des pays occidentaux, les migrations mondiales ont pris une importance telle qu’elles constituent un enjeu de premier ordre dans les relations internationales. Pourtant, en proportion de la population mondiale en augmentation, nous avons moins de migrants. Selon les statistiques de l’OCDE, nous sommes passés, en un siècle, de 5 % à 3 % de la population mondiale en situation de migration.

La place de l’Afrique dans les migrations internationales

En Afrique comme ailleurs, les migrations s’effectuent avant tout dans l’espace régional. En 2015, 52 % des migrants africains se trouvaient en Afrique, l’Europe n’en recevant que 16,6 %. L’Afrique est donc moins concernée par les migrations internationales que d’autres continents. Elle n’accueille que 8,5 % des 244 millions de migrants du monde, loin derrière l’Europe (31,15 %), l’Asie (30,75 %) et l’Amérique du Nord (22,1 %).

Trente-quatre millions d’Africains sont en situation de migration internationale, alors que 104 millions d’Asiatiques, 62 millions d’Européens et 37 millions de Latino-Américains résident hors de leur pays d’origine. En revanche, les Africains sont plus représentés dans les déplacements forcés. Un tiers des réfugiés sous mandat du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) étaient ressortissants d’un pays africain en 2014, soit 4,62 millions de personnes. Certaines nationalités comptent parmi les populations réfugiées les plus importantes du monde, notamment les Somaliens (1,1 million) et les Soudanais (665 000).

Plus encore que d’autres types de migrations internationales, l’asile est avant tout un phénomène régional, les réfugiés ne pouvant le plus souvent pas mobiliser le temps et les ressources nécessaires pour entreprendre un voyage lointain.

En réalité, les Africains migrent peu en dehors de l’Afrique.

Neuf réfugiés subsahariens sur dix restent sur le continent et s’installent dans un pays voisin du leur. Presque à égalité avec l’Asie, l’Afrique subsaharienne est le continent où la propension à émigrer vers les pays de l’OCDE est, de loin, la plus faible du monde (moins d’une personne née en Afrique subsaharienne sur 100 vit dans un pays de l’OCDE). Les Africains migrent principalement en Afrique On l’a dit, les Africains migrent d’abord en Afrique. Les raisons sont multiples et souvent conjuguées pour mettre en adéquation leur niveau de formation et leurs revenus mais aussi pour le pire, avec l’existence de la moitié des camps de réfugiés dans le monde. Les deux principales destinations sont la Côte d’Ivoire en Afrique de l’Ouest et l’Afrique du Sud en Afrique australe. Les gros flux de migrants partent du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso en Afrique de l’Ouest et du Mozambique, de l’Angola et du Lesotho en Afrique australe. D’autres sont autant des pays d’émigration que d’immigration : le Sénégal, le Nigeria, le Ghana. Les principaux corridors migratoires sont ceux qui relient le Burkina à la Côte d’Ivoire, le Zimbabwe à l’Afrique du Sud, le Kenya et l’Ouganda, l’Érythrée et le Soudan, le Lesotho à l’Afrique du Sud.

La France et l’Europe n’accueillent pas la « misère du monde »

Il n’est pas conforme à la réalité de dire que la France et l’Europe accueillent la « misère du monde » à travers la figure de l’immigré africain. Ceux qui arrivent à passer les diverses barrières – plusieurs milliers de migrants sont morts ces quinze dernières années en tentant de rejoindre les côtes européennes – que la France et l’Europe ont érigées sont rarement au plus bas de l’échelle sociale dans leurs pays d’origine. Il s’agit souvent de gens instruits, dotés d’un capital social et surtout de ressources pour se payer le voyage et les frais d’installation. Rappelons qu’il existe aussi une migration de retour dans les pays du continent africain.

L’immigration africaine en France et en Europe

Les immigrés originaires d’Afrique subsaharienne n’étaient que 20 000 en France au moment du recensement de 1962, et 570 000 en 2004, soit une multiplication par 27 en un peu plus de quarante ans. L’augmentation est certes importante, mais on partait de très bas, si bien qu’en 2004 les Subsahariens ne représentaient qu’un peu plus d’un dixième de l’ensemble des immigrés en France (12 %). La prise en compte des migrants irréguliers ne modifie pas ce constat : les inclure fait, au maximum, passer la part des Subsahariens de 9 % à 11 % de l’ensemble de la population immigrée en France. Par ailleurs, minoritaires en France, les Subsahariens le sont aussi dans les autres grands pays d’immigration. En 2000, ils forment seulement 4 % des immigrés installés dans les pays de l’OCDE. Et même dans les nouvelles destinations européennes que sont l’Espagne ou l’Italie, ils représentent moins de 10 % de la population immigrée, irréguliers compris (4 % en Espagne et 8 % en Italie en 2006).

Collectif Afrique du PCF

 

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