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16 novembre 2018 5 16 /11 /novembre /2018 06:53
Alfred Gerson (photo L'Humanité)

Alfred Gerson (photo L'Humanité)

Immense tristesse d’apprendre la mort d’Alfred Gerson, notre « Fredo », ancien dirigeant du journal l'Humanité, militant anticolonialiste, torturé par l'armée française pendant la guerre d’Algérie. Il était responsable du journal clandestin la Voix du soldat, diffusé parmi les appelés.

Rosa Moussaoui, journaliste à l'Humanité

" Frédo, dont le rôle est alors sous-estimé par l’armée française, arrive à échapper aux griffes des paras jusqu’au printemps 1957. Mais, le 27 mars, à 5 heures du matin, il est arrêté et conduit à la tristement célèbre villa Sésini. Il y passera trois semaines, « à subir la gégène et la baignoire », avant d’être emprisonné à Barberousse, puis dans le camp de Lodi, où fut aussi détenu Henri Alleg. Méconnaissant son rôle exact, le tribunal militaire condamna Alfred Sepselevicius à dix-huit mois de prison. « Au total, j’ai été privé de liberté pendant trente-deux mois, racontait-il. Mon avocat, Jules Borker, m’avait demandé si j’étais d’accord pour qu’une campagne soit organisée pour moi en France. Mais comme ils n’ont jamais pu établir que j’étais l’envoyé du PCF – mon nom d’état civil n’est pas le même que celui sous lequel je militais –, j’ai jugé préférable d’en rester à ma version d’un engagement individuel. » Il est finalement expulsé vers Paris. Mais l’Algérie ne l’a jamais quitté". 

L'ACTION CLANDESTINE DANS LE CONTINGENT
Mardi, 1 Novembre, 1994 - L'Humanité

Durant toute la guerre d'Algérie, des journaux clandestins ont appelé les soldats à la lutte. Des centaines de militants communistes ont participé au sein même de l'armée à l'action pour mettre fin à l'aventure coloniale.

SOUVENT méconnue, l'activité politique menée auprès des soldats du contingent français n'en a pas moins été un aspect important du combat des communistes contre la guerre d'Algérie. En partie clandestine, pour des raisons imputables au contexte répressif et idéologique de l'époque, cette action a toujours été intégrée, durant près des huit années du conflit, à la lutte globale du Parti communiste dans la société française. Il est peu de dire encore aujourd'hui combien les communistes ont combattu à «contre-courant» cette guerre, que le pouvoir masquait sous l'appellation de «pacification». Tant était fort pour nos concitoyens ce «principe» affirmé depuis cent trente ans que l'Algérie était la France. Le mouvement en faveur de la paix a connu ses périodes d'essor mais aussi de crise, et même de reflux.

Ainsi, en 1955, le rappel des disponibles et l'envoi de renforts en Algérie, à majorité composée d'hommes du contingent, provoquent les premiers grands mouvements d'opposition. Ces derniers, cependant, ne parviennent pas à mobiliser en profondeur population et soldats. Pourtant, un peu partout en France, à l'initiative des communistes, des manifestations ont lieu devant les casernes ou dans les gares, où les trains sont bloqués.

Un journal. clandestin

La moitié des 60.000 rappelés d'alors participent à la contestation. Mais, dans l'armée, la chasse aux sorcières est systématique. Les réfractaires sont isolés, voire déportés. Tout communiste repéré est éliminé des écoles d'officiers de réserve. L'action des civils en direction de l'armée est elle-même durement réprimée. En 1955 et 1956, 270 personnes sont inculpées pour avoir participé aux manifestations des rappelés. 120 d'entre elles sont condamnées à des peines de prison. Dans ce climat répressif, nier «l'Algérie française» et parler d'indépendance entraînent la saisie des journaux. Distribuer des tracts «factieux» vaut aux militants communistes d'être arrêtés et inculpés au chef «d'atteinte à la sécurité du territoire.» «L'Humanité» du 24 août 1955 est saisie pour avoir dénoncé «la sale guerre», et son correspondant Robert Lambotte est expulsé d'Algérie. Bien d'autres numéros seront saisis dans les sept années suivantes...

Dans l'armée, toute expression légale des communistes est impossible. Depuis 1949 des mesures discriminatoires y interdisent les diffusions de la presse du PCF. Le travail politique auprès des soldats du contingent prend corps, notamment avec la diffusion de journaux clandestins. Le premier en date est «Soldat de France», créé en 1950 en pleine guerre d'Indochine. Grâce aux informations fournies par les appelés, le journal se fait l'écho des contestations qui éclatent dans les casernes. Il publie de précieux indices sur le «climat» dans l'armée, les difficultés que rencontre la «pacification», et surtout il révèle les tortures infligées aux prisonniers, les pillages des villages, les exactions de toutes sortes... En mars 1957 «Soldat de France» dénonce l'exhumation, tenue secrète, de 1.400 soldats au cimetière d'El-Alia, à Alger, et de 2.900 autres dans toute l'Algérie avant que les corps soient peu à peu remis aux familles. Dans le même temps, le chiffre officiel ne faisait état que de 1.892 tués entre le 1er novembre 1954 et le 31 décembre 1956.

De décembre 1954 à mars 1962, 44 numéros de «Soldat de France» seront édités. Certains tirages atteindront 180.000 exemplaires lors des événements de 1960 et de 1961. Au cours de l'été 1958, après le retour de de Gaulle au pouvoir, trois autres titres clandestins verront le jour: «Secteur postal... Algérie», «le Parachutiste» et «Marin de France». Au total 5 millions d'exemplaires de ces journaux ont été imprimés et distribués par les voies les plus diverses. Grâce aux jeunes soldats communistes, à leurs familles, à leurs proches et aussi avec l'aide des militants cheminots, dockers, marins qui, lors des transferts, étaient en contact avec les conscrits.

La voix du soldat

Au cours des années 1955 et 1956, une expérience semblable a été conduite en Algérie avec la publication clandestine de «la Voix du soldat». En juillet 1955, le secrétaire de la section communiste du 18e arrondissement de Paris, Alfred Gerson, se rend à Alger avec pour mission, auprès du Parti communiste algérien, quelques mois avant que celui-ci ne soit interdit, de poursuivre un travail politique auprès des soldats français sur le sol algérien. En septembre 1955 est publié le premier numéro de «la Voix du soldat». Le réseau de fabrication et de diffusion est mis en place dans des conditions extrêmement dangereuses. Il s'étend cependant à toutes les régions de l'Algérie et son activité durera 14 mois, pendant lesquels 17 numéros ont été publiés, représentant environ 15.000 exemplaires. Les responsables du réseau sont activement recherchés. Alfred Gerson, Lucien Hanoun et André Moine (ces deux derniers membres du PCA) sont arrêtés à l'automne 1956 et condamnés respectivement à 19 mois, 4 ans et 5 ans de prison. André Moine devait plus tard témoigner que des contacts avec les combattants algériens de l'Armée de libération nationale avaient rendu possible, notamment en Kabylie, la diffusion des exemplaires de «la Voix du soldat» auprès des appelés. Soit en les lançant sur les pistes, soit en les accrochant aux arbres ou bien même aux cornes du bétail.

S'il est toujours difficile de mesurer l'impact qu'a eu la presse clandestine, on sait toutefois qu'elle fut prise sérieusement en compte par les ultras. Dans son livre «la Vraie Bataille d'Alger», le général Massu fait savoir que les militants du réseau «la Voix du soldat» sont «activement recherchés». «Le PCA, écrit-il, édite une espèce de torchon appelé «la Voix du soldat», visant à démoraliser les troupes.»

Dans l'hebdomadaire officiel de l'armée, «le Bled», tiré à 300.000 exemplaires, un certain caporal-chef Holeindre (aujourd'hui dirigeant du Front national de Le Pen) se plaint dans une livraison de mars 1957: «Il serait temps de mettre hors d'état de nuire les propagandistes communistes et autres jean-foutistes. Ces gens-là étant sûrs d'être suivis par la masse inerte d'indécis qui forment la grosse majorité de la jeunesse française, en particulier sous les drapeaux.»

L'intervention des communistes auprès de la jeunesse, dont une bonne partie était destinée à aller combattre en Algérie, s'est appuyée sur un travail patient de dénonciation de la guerre et de l'utilisation du contingent dans la répression. «Nous ne demandons pas aux soldats un refus d'obéissance isolé et qui ne peut conduire à rien, mais d'organiser la fraternisation comme un mouvement conscient», déclarait Maurice Thorez au Congrès constitutif de l'Union de la jeunesse communiste en décembre 1956. Ce fut là le choix politique fondamental du PCF durant la guerre.

Le refus d'Alban Liechti

Cependant, à l'automne 1956, le refus d'un jeune communiste, Alban Liechti, d'être envoyé en Algérie et le mouvement de solidarité qui se crée autour de lui suscitent une réflexion sur les moyens d'amorcer un nouveau courant de résistance. A la suite d'Alban, une quarantaine de jeunes communistes font publiquement savoir au gouvernement, entre 1957 et 1959, leur opposition à aller combattre le peuple algérien. Tous seront emprisonnés sans que leur démarche soit véritablement comprise par l'opinion publique. Fallait-il continuer à soutenir ces refus qui privaient de leur influence dans l'armée des jeunes gens convaincus de l'injustice de cette guerre?

La question se posait ainsi à la fin de l'année 1959. La direction du PCF répondait par la négative et confirmait la nécessité du travail politique d'explication au sein des unités. Cette action délicate en direction du contingent a été poursuivie jusqu'aux émeutes de janvier 1960 à Alger qui ont marqué la rupture entre les ultras et les appelés. Celle-ci se confirmera lors du putsch de 1961 avec un refus massif du contingent de suivre les généraux rebelles.

Durant les derniers mois de la guerre, la fidélité aux institutions républicaines se manifeste avec la création dans les unités, souvent impulsée par les jeunes communistes, de «comités anti-OAS». Ceux-ci se sont chargés de repérer les officiers factieux et ont empêché dans bien des cas le vol d'armes et de munitions destinées à des attentats. La lutte contre les activistes fascistes est devenue dès lors inséparable du combat pour la paix.

DOMINIQUE BARI

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13 novembre 2018 2 13 /11 /novembre /2018 06:38
La Shoah, l'antisémitisme en Pologne: Valère Staraselki sera l'invité des Amis de l'Humanité pour une conférence à Brest le mercredi 14 novembre à 19h, à la Petite librairie rue Danton

Valère Staraselki évoquera la question de l'antisémitisme à partir
de son livre "Le Parlement des cigognes".à la Petite Librairie
le 14 novembre à 19 h
L'écrivain Valère Staraselki sera le 14 novembre à 19 h à la Petite Librairie 4 bis rue Danton à Brest quartier ST Martin à l'invitation de l’Association des Amis du journal l’Humanité pour évoquer la question de l'antisémitisme à partir des recherches accomplies pour l'écriture de son dernier livre: "Le Parlement des cigognes" (2017) sur la Shoah et la complicité de polonais dans l'extermination des juifs (prix Licra), C'est aussi l'auteur de plusieurs autres romans "Sur les toits d'Innsbruck", "Une histoire française" (sur la France prérévolutionnaire, en janvier 1789), "L'Adieu aux rois" (un roman qui se passe pendant la Révolution Française, en 1794), "Le Maître du Jardin. Dans les pas de La Fontaine", "Nuit d'hiver", "Un homme inutile", etc. Mais aussi d'un très beau texte sur la Fête de l'Humanité, Comme un Air de liberté (2005), de 1909-2009:«Un siècle de Vie Ouvrière»avec Denis Cohen (Cherche-Midi), de Voyage à Assise.

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13 novembre 2018 2 13 /11 /novembre /2018 05:51
 Rosa Moussaoui 10 novembre ·    Dans la grande boucherie de 1914-1918, les colonies ont fourni, souvent au prix de recrutements forcés allumant des révoltes, un demi-million de soldats.

Rosa Moussaoui 10 novembre · Dans la grande boucherie de 1914-1918, les colonies ont fourni, souvent au prix de recrutements forcés allumant des révoltes, un demi-million de soldats.

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11 novembre 2018 7 11 /11 /novembre /2018 07:34
Bonsoir m'amour: la pièce de théâtre musicale du Théâtre de la Corniche le 11 novembre 2018 à la Salle Gallouedec de St Martin des Champs, 16h

Le nouveau spectacle du Théâtre de la Corniche :

1925, le 11 novembre, dans un bar à Morlaix. A la fin de la commémoration de l'armistice, le bar a programmé une évocation de la grande guerre en chansons. Pour animer la soirée on retrouvera un musicien ambulant et le petit fils du cabaretier. Le premier a été sur le front et a surmonté les horreurs de la guerre grâce à la musique, le jeune, lui, aurait aimé avoir l'âge de combattre surtout depuis la mort de son père en 1917. Ça discute, ça s'apostrophe, ça évoque la mémoire des amis disparus, les faits d'armes du maréchal Foch, le voisin de Ploujean, ou des planqués de l'arrière, plus occupés à faire des affaires qu'à remonter le moral des troupes. Ça chante les refrains de l'époque qui traduisent bien l'évolution des états d'esprits, de la fleur au fusil des premières semaines au découragement ressenti devant l'interminable mitraille.

Le tout devant la philosophie du patron qui, lui, a connu celle de 70 et le siège de Paris par les Prussiens, et qui a donné à son bistrot le nom d'une chanson à succès du début du siècle « Bonsoir m'amour » dont l'air avait été utilisé par les auteurs anonymes de la chanson de Craonne alors encore interdite!

Entrée au chapeau

photo Jean-Marc Nayet

photo Jean-Marc Nayet

Photo Jean-Marc Nayet

Photo Jean-Marc Nayet

INVITATION - REPRÉSENTATION PUBLIQUE

Salle Gallouedec à Saint-Martin des Champs

dimanche 11 novembre à 16h

Organisée par le PCF pays de Morlaix - entrée libre, participation au chapeau

La pièce de théâtre - spectacle chanté et musical - Bonsoir m'amour du Théâtre de la Corniche (Claude Bonnard, Antoine Asnar, Jerôme André) revisite la culture et l'impact de la guerre 14-18. Elle est originale, formidable, drôle, émouvante.

Elle nous confronte aux très belles, et parfois fort amusantes chansons, de cette époque tragique, évoquée 7 ans après depuis un bar-cabaret de Morlaix, la ville du Maréchal Foch, tenu par un homme dont le fils est mort à la guerre et son petit-fils orphelin, François Le Coz, et à la souffrance des soldats et des civils face à la boucherie.

Elle nous fait réfléchir sur la sinistre farce que peut être la guerre et le nationalisme cocardier, au profit des marchands de canons.

"Bonjour m'amour" était une valse chantée écrite et créée en 1911 par Jean Sablon. Sa mélodie a été utilisée par les nombreux auteurs anonymes de "La Chanson de Craonne", recueillie par l'intellectuel communiste Paul Vaillant-Couturier qui aurait peut-être écrit le dernier couplet en 1917. On trouve déjà des traces de ces thèmes en 1914-1916. A chaque fois le titre prend le nom d'un champ de bataille. 

Cette commémoration pacifiste du centenaire de la fin de la Grande guerre et du 11 novembre 1918 s'inscrit dans une volonté d'avoir des initiatives départementales du PCF pour revivifier la mémoire de ce grand gâchis humain si lourd de conséquences pour le XXe siècle et dont la révolution bolchevique et le mouvement communiste sont sortis.   

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11 novembre 2018 7 11 /11 /novembre /2018 06:39
11 novembre 2018: le PCF Finistère s'engage contre la guerre et le sacrifice des hommes sur l'autel du nationalisme et des ambitions

La Libre Pensée organise dimanche prochain, comme tous les 11 novembre à Primelin un hommage marqué aux morts de la guerre de 14 /18.

En cette année du centenaire de l'armistice cette  cérémonie prendra un caractère particulier. L'hommage appuyé du chef de l’État aux Maréchaux qui conduisirent au massacre  1 350 000 soldats dont 130 000 bretons, sa saillie sur les qualités supposées de Pétain méritent de hausser le niveau de riposte contre toute falsification histoire et le choix marqué d'une vision réactionnaire, au sens littéral du mot, du conflit, de ses origines et de ses conséquences.

Cette boucherie de la Grande Guerre a redessiné l'Europe, entraîné les Russes à renversé le Tsar et tenter de construire un monde nouveau, éclairé brutalement la nature profonde des conflits de classe. Les Partis communistes mais aussi le dadaisme, le surréalisme sont nés de cette tourmente dont Alain Badiou disait qu'elle signait "la fin de la quiétude et de la tranquillité de la bourgeoisie".

La section de Morlaix du PCF dimanche 11 novembre à 16 heures à la Salle Gallouedec de Saint-Martin-des-Champs une représentation publique ouverte à tous de "Bonsoir m'amour", pièce  de théâtre chantée et musicale du Théâtre de la Corniche".

"Bonjour m'amour" est une bleuette créée en 1912 par Jean Sablon dont la mélodie a été reprise sur le front comme support aux paroles de "Craonne". Nous convions bien sur tous nos adhérents et les citoyens intéressés à y assister.

Nous appelons aussi à se rassembler ce dimanche à 11h45 devant le monument au mort de Primelin pour participer à l'initiative pacifiste organisée par la Libre pensée, l'ARAC, le mouvement de la Paix. Nous ne voulons pas le faire sans votre accord.

Dominique Gontier -  pour le PCF Finistère

11 novembre 2018: le PCF Finistère s'engage contre la guerre et le sacrifice des hommes sur l'autel du nationalisme et des ambitions
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8 novembre 2018 4 08 /11 /novembre /2018 06:21
QUAND MACRON JUSTIFIE QU'ON RENDE HOMMAGE A PETAIN (Jean-Emmanuel Ducoin)

QUAND MACRON JUSTIFIE QU'ON RENDE HOMMAGE A PETAIN
Emmanuel Macron juge "légitime" de rendre hommage à Pétain, avec les sept autres maréchaux de la Grande guerre, samedi aux Invalides, soulignant que le dirigeant du régime de Vichy avait été "pendant la Première Guerre mondiale un grand soldat", même s'il a "conduit des choix funestes" pendant la Deuxième...
Un peu de mémoire ! Pétain n'est plus "maréchal" et le nommer encore ainsi relève d'une réécriture odieuse de l'Histoire, puisque ce traître à la France a été frappé d'indignité nationale et donc déchu de ses titres militaires lors de son procès en 1945. Plus personne n'a le droit de l'appeler "maréchal".
Macron ajoute à propos de Pétain: "La vie politique comme l’humaine nature sont parfois plus complexes que ce qu’on voudrait croire." Mais que veut-il dire? Parle-t-il de l'humaine nature de Pétain? C'est une honte, une insulte et encore une fois une offense à l'Histoire. Nous pensons à Guy Môquet, au Colonel Fabien, à Jean Moulin, à Pierre Brossolette et à tous les martyrs résistants. Nous pensons aux milliers de Juifs de France, massacrés, gazés, parce que Juifs. Nous pensons à l’abolition de la République, à la collaboration, au statut des Juifs, à la répression des résistants, à l’aide à la déportation, à la rafle du Vél d’Hiv, aux crimes de la milice...
Macron dira-t-il bientôt que Jean-Marie Le Pen a lui aussi été un "grand soldat" durant la guerre d'Algérie? Et si l'Allemagne rendait hommage à Hitler, puisque celui-ci était forcément un bon soldat durant la Première Guerre mondiale? On croît rêver...

Jean-Emmanuel Ducoin

QUAND MACRON JUSTIFIE QU'ON RENDE HOMMAGE A PETAIN (Jean-Emmanuel Ducoin)
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8 novembre 2018 4 08 /11 /novembre /2018 06:17
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1 novembre 2018 4 01 /11 /novembre /2018 08:47
Centenaire de la Grande Guerre, Mémoires de 14-18: exposition de photos de Jean-Marc Nayet et Philippe Grincourt à Locquénolé jusqu'au 11 novembre 2018

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30 octobre 2018 2 30 /10 /octobre /2018 07:22
ANGELA DAVIS: YES, I AM A COMMUNIST! Le parcours de cette grande figure révolutionnaire du mouvement noir de libération aux Etats-Unis
ANGELA DAVIS: YES, I AM A COMMUNIST! Le parcours de cette grande figure révolutionnaire du mouvement noir de libération aux Etats-Unis
ANGELA DAVIS: YES, I AM A COMMUNIST! Le parcours de cette grande figure révolutionnaire du mouvement noir de libération aux Etats-Unis

Angela Davis: "Les Etats-Unis sont en train de vivre une contre-révolution" (Médiapart, 30 novembre)

Angela Davis a raison... en France aussi

Guillaume Galliene rend hommage à Angela Davis, militante communiste, des droits de l'homme, et de la lutte contre la ségrégation aux Etats-Unis, sur France Inter

https://www.cinearchives.org/Films-447-740-0-0.html

Angela Davis reste une icône révolutionnaire, une grande figure du combat d’émancipation, du combat féministe, un symbole des luttes des Noirs américains pour l’égalité.

Les lieux du monde où nous grandissons nous forgent.

S’agissant de ségrégation raciale, Angela Davis a vu le jour dans le premier cercle de l’enfer. Birmingham, Alabama, au cœur de ce Sud raciste et sécessionniste où Rosa Parks osa, en 1955, un acte de révolte fondateur. Ses premiers souvenirs d’enfance ? Les Davis habitent dans un quartier où l'on accepte difficilement l'installation de familles noires modestes.  Les déflagrations des bombes posées par les fascistes du Ku Klux Klan, si nombreuses que son quartier est surnommé « Dynamite Hill » (Colline Dynamite). Les récits d’une grand-mère se remémorant les temps de l’esclavage. Les pancartes « white only ». Alors qu'elle n'a que 12 ans, le boycott d'une compagnie de bus pratiquant la ségrégation raciale marque Angela; les Afro-Américains ne revendiquent que le droit de s'asseoir où ils le souhaitent dans le bus, comme les Blancs, ce qui leur était dénié jusque là. Le 16 septembre 1963, un attentat à la bombe dans une église baptiste de Birmingham tue quatre filles noires que connaissait Angela; les assassins sont des racistes du Ku Klux Klan. 

Ses parents, des professeurs communistes, militent activement contre les lois Jim Crow instituant l’apartheid à l’américaine. À quatorze ans, la jeune fille quitte l’Alabama pour New York, à la faveur d’une bourse d’études.

Au lycée, elle découvre le Manifeste du Parti communiste et fait ses premiers pas de militante dans une organisation marxiste, Advance.

Angela Davis est une élève brillante. En 1962, elle entre à l’université de Brandeis. En première année, elles ne sont que trois étudiantes noires. Elle y découvre Sartre, Camus, s’initie à la philosophie d’Herbert Marcuse, dont elle suit les cours. Marcuse est alors un des maîtres à penser de la lutte contre la guerre du Vietnam. En 1964, elle part, une première fois, pour Francfort, creuset, à l’époque, d’un marxisme hétérodoxe. Elle y étudie Marx, Kant, Hegel et suit les conférences de Theodor W. Adorno. Aux États-Unis, un nouveau vent de contestation se lève, contre l’oppression raciste, contre la guerre du Vietnam.

Angela s'intéresse aux sorts de tous les Afro-Américains, en particulier celui des femmes et des prisonniers. En août 1965, six jours d'émeutes dans le ghetto noir de Watts, un quasi bidonville de Los Angeles, ébranlent le mythe américain de la démocratie et du bien-être pour tous: "l'ordre" y est rétabli au prix de 30 morts. Partout, les ghettos noirs sont en ébullition, comme à Détroit en 1967. Les Afro-Américains ne veulent plus être considérés comme des citoyens de seconde zone.

À son retour, en 1968, la jeune philosophe rejoint les Black Panthers et adhère au Che Lumumba Club, un cercle affilié au Parti communiste. Un an plus tard, titulaire d’une thèse de doctorat dirigée par Marcuse, elle est nommée professeure à l’université de Californie Los Angeles, pour enseigner la philosophie marxiste. Elle adhère au Parti communiste des Etats-Unis.

Le profil de la jeune femme de vingt-cinq ans, sa couleur de peau, ses convictions, ses engagements concentrent la haine de l’Amérique blanche et ultraréactionnaire que veut incarner un certain… Ronald Reagan, alors gouverneur de Californie. À la demande de celui-ci, Angela Davis est exclue de l’université comme dangereuse communiste.

Angela souhaite une révolution socialiste, qui bouleverserait l'ordre social et instaurerait enfin l'égalité entre les êtres humains, quelque soit leur sexe ou leur condition sociale. Elle est de tous les combats contre la discrimination raciale, sans oublier celui pour l'égalité hommes-femmes: "Les femmes noires, écrit-elle, sont victimes d'une pluralité d'oppressions: en tant que femmes, en tant qu'Afro-Américaines et, pour leur quasi-totalité, en tant que travailleuses pauvres. Pour que la femme noire se libère réellement, elle doit mener les trois combats de front".  

Premier acte d’une machination politico-judiciaire dirigée contre la militante communiste. Déjà engagée contre l’industrie carcérale qui broie la jeunesse noire, la jeune femme a pris fait et cause pour trois détenus de la prison de Soledad. Avec l’un d’entre eux, George Jackson, elle entretient une liaison épistolaire, amoureuse. George Jackson est emprisonné depuis des années pour un vol de 70 dollars dans une station-service. La tentative désespérée du jeune frère de ce détenu pour le faire évader tourne au drame. Le 7 août 1970, Jonathan Jackson, le frère de George, fait irruption dans un tribunal de Californie et prend des otages, dont le juge, exigeant la libération de son frère. La prise d'otage se termine par une fusillade entre la police et les preneurs d'otages. Jonathan Jackson, deux autres prisonniers accusés ainsi qu’un juge sont tués au cours de la fusillade.

Angela Davis est soupçonnée d’avoir fourni une arme aux assaillants. Désignée comme ennemie publique numéro un,elle est inscrite sur la liste publiée des dix personnes les plus recherchées des États-Unis.

Par crainte d’être tuée, elle prend la fuite. L’avis de recherche la décrivant comme « armée et dangereuse » est placardé dans tout le pays. Une vague ressemblance avec Angela Davis, une simple coupe afro, valent à des centaines de femmes d’être arrêtées. Le FBI déploie, dans le cadre de son programme de contre-intelligence visant les communistes et les Blacks Panthers, des moyens démesurés pour traquer celle que l’establishment blanc et réactionnaire surnomme « la panthère rouge » ou « la terroriste noire ». Mais, déjà, la solidarité s’exprime. Elle s’affiche au seuil des maisons amies, sur des pancartes : « Nous accueillerons volontiers Angela Davis. »

La fugitive est finalement arrêtée le 13 octobre 1970, à New York.

À la télévision, le président Nixon la condamne avant même qu’elle ne comparaisse en justice. « Cette arrestation servira d’exemple à tous les terroristes », se réjouit-il. Le 5 janvier 1971, l’État de Californie l’inculpe de meurtre, kidnapping et conspiration. Placée à l’isolement, elle risque par trois fois la peine capitale. Un extraordinaire mouvement de solidarité international se développe alors. En Inde, en Afrique, aux États-Unis, en Europe, des millions de voix exigent la libération d’Angela Davis. Les Rolling Stones lui consacrent une chanson, Sweet Black Angel, et John Lennon et Yoko Ono écrivent, Angela tandis que Jacques Prévert écrit pour elle: "Ceux qui enferment les autres sentent le renfermé; ceux qui sont enfermés sentent la liberté"

En France, Sartre, Aragon, Prévert, Genet dénoncent le racisme, le maccarthysme persistant, l’arbitraire de sa détention.

À l’initiative de la Jeunesse communiste, 100 000 personnes foulent le pavé parisien, le 3 octobre 1971, en compagnie de Fania, la jeune sœur d’Angela Davis. L’Humanité se fait le porte-voix de ce mouvement de solidarité.

Celle qui entrait toujours poing levé dans la salle d’audience est finalement acquittée le 4 juin 1972 par un jury exclusivement blanc. Son innocence est reconnue lors du procès.

Le verdict n’efface pas le racisme de la société américaine, mais il lui porte un coup sérieux. Libérée, Angela Davis ne renonce pas au combat pour l’émancipation, pour un autre monde, libéré de l’oppression et de toutes les formes de domination. En la rencontrant, Genet dit avoir acquis « la certitude que la révolution serait impossible sans la poésie des révoltes individuelles qui la précèdent ». Angela Davis incarne toujours cela, cette grâce qui donne sens et noblesse à l’engagement politique.

Une fois libre, Angela poursuit son combat, en reprenant ses cours de philosophie, en publiant de nombreux ouvrages politiques, dont plusieurs sont traduits en français. Elle est aux côtés des Amérindiens qui occupent symboliquement, en 1973, le lieu du massacre historique de Wounded Knee; elle se présente aux élections américaines en 1980 et 1984 pour le parti communiste. Elle s'engage contre la guerre en Irak en 2003 et en 2012 participe à un film documentaire sur la libération des prisonniers politiques à travers le monde.

Sources:

L'Humanité (article de 2013)

ELLES ont réalisé leur rêve de Philippe Godard et Jo Witek, De La Martinière jeunesse 

Une émission récente de France inter à écouter sur le combat d'Angela Davis. On y retrouve l'histoire et la parole de cette militante déterminée des droits de l'homme, professeur de philosophie et militante communiste, membre des Black Panthers :

 

Angela Davis et son combat pour la liberté : émission « ça peut pas faire de mal » par Guillaume Galliene

 

" Il était temps de partir. Pour la première fois depuis que nous avions découvert que la police me recherchait, je sortis. Il faisait bien plus sombre que je ne l’avais cru, mais pas assez pour que je cesse de me sentir vulnérable.

Dehors, à découvert, mon chagrin et ma colère s’alourdissaient de peur. Une peur pure et simple, si puissante et si élémentaire que la seule chose à laquelle je pus la comparer était le sentiment d’engloutissement que je ressentais lorsque, enfant, on me laissait dans le noir. Cette chose indescriptible, monstrueuse, était dans mon dos, elle ne me touchait jamais mais elle était toujours prête à l’attaque. Ma vie était maintenant celle d’une fugitive. Toute silhouette étrange pouvait être un agent déguisé, entouré de limiers qui attendaient dans les bosquets les ordres de leur maître. Je devais apprendre à éviter l’ennemi, à le déjouer. Ce serait difficile, mais pas impossible" (Angela Davis)

 

Cette femme qui fuit la police dans les rues de Los Angeles s’appelle Angela Davis.

En 1970, elle a 26 ans. Elle vient juste d’être nommée professeur de philosophie à l’université de San Diego, en Californie.

Mais elle est aussi communiste, proche des Black Panthers, et elle se bat depuis des années pour libérer le peuple Noir de l’oppression, dans une Amérique encore très ségrégationniste.

Après avoir été accusée (à tort) de complot et de meurtre, elle est contrainte de se cacher.

Au terme d’une traque qui va durer plus de 3 mois, Angela Davis est arrêtée, emprisonnée et risque la peine de mort.

Partout, en Amérique et en Europe, l’opinion publique se mobilise pour crier son innocence. Les Rolling Stones et John Lennon lui écrivent une chanson, Aragon et Sartre défilent à Paris, Jacques Prévert lui adresse un poème.

Ce soir, je vous propose de partir à la découverte de cette héroïne moderne et insoumise, icône du Black Power, pour qui la révolution était une affaire d’honneur : « Quand on s’engage dans la lutte », écrira-t-elle, « ce doit être pour la vie ».

Alors, comment Angela, arrière-petite-fille d’esclave née en 1944, a fait basculer l’histoire des Etats-Unis ?

Voici son autobiographie, écrite « à chaud » à la fin des années 1970, et publiée par la romancière Toni Morrison. Elle est traduite pour la première fois en français, par Cathy Bernheim, aux éditions Aden.

ANGELA DAVIS: YES, I AM A COMMUNIST! Le parcours de cette grande figure révolutionnaire du mouvement noir de libération aux Etats-Unis
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29 octobre 2018 1 29 /10 /octobre /2018 07:29
Dolorès Ibarruri

Dolorès Ibarruri

Le 29 octobre 1938, il y a 80 ans, a lieu à Barcelone une parade d’adieu des brigades internationales. A cette occasion, Dolores IBARRURI GÓMEZ dite la Pasionaria (1895-1989) tient un discours qui a marqué profondément les esprits. En voici un extrait :
" Mères ! Femmes ! Lorsque les années auront passé et que les blessures de la guerre seront cicatrisées ; lorsque le souvenir des jours de détresse et de sang se sera estompé dans un présent de liberté, d’amour et de bien-être ; lorsque les rancœurs seront mortes et que tous les espagnols sans distinction connaîtront la fierté de vivre dans un pays libre, alors, parlez à vos enfants. Parlez-leur des hommes des Brigades Internationales.
Dites-leur comment, franchissant les océans et les montagnes, passant les frontières hérissées de baïonnettes, épiés par des chiens dévorants avides de déchirer leur chair, ces hommes sont arrivés dans notre pays comme des croisés de la liberté. [...] 
Ils abandonnèrent tout : tendresse, patrie, foyer, fortune, mères, épouses, frères, sœurs et enfants, et vinrent nous dire : Nous voici. Votre cause, la cause de l’Espagne, est la nôtre. C’est la cause de toute l’humanité éprise de progrès !
Aujourd’hui, ils s’en vont. Beaucoup d’entre eux, des milliers, restent ici, avec comme linceul, la terre espagnole, et tous les espagnols se souviennent d’eux avec une émotion profonde. [...] Camarades des Brigades Internationales ! Des raisons politiques, des raisons d’État, l’intérêt de cette même cause pour laquelle vous avez offert votre sang avec une générosité sans limites, font que vous repartez, certains de vous dans leur pays, d’autres vers un exil forcé.
Vous pouvez partir la tête haute. Vous êtes l’histoire, la légende, l’exemple héroïque de la solidarité et de la démocratie universelle [...]. Nous ne vous oublierons pas ; et quand l’olivier de la paix se couvrira de nouveau de feuilles mêlées aux lauriers victorieux de la République espagnole, revenez "!
58 ans après son appel, le vœu de la Pasionaria aura finalement été exaucé. En novembre 1996, l’Espagne a rendu un vibrant hommage aux derniers survivants des Brigades Internationales. Invités à Madrid, les vétérans se sont vus accorder la nationalité espagnole par le Congrès des Députés.
Les paroles de la Pasionaria tels que : « Mieux vaut mourir debout que de vivre à genoux » (repris d’Emiliano Zapata) ou son « No pasarán ! » (prononcé par Robert Georges Nivelle pendant la Première Guerre mondiale), sont connus dans le monde entier. Son rôle de symbole populaire en a fait un personnage de poèmes et de chansons pour Pablo Neruda, Rafael Alberti, Ana Belén et quelques autres.

Robert Clément

 

Elle s'est éteinte le 12 novembre 1989: Dolorès Ibarruri, "la Pasionaria: une fleur du XXe siècle" (José Fort, L'Humanité spécial guerre d'Espagne, septembre 2006)

Et le destin extraordinaire de deux militants communistes, résistants dans le Finistère, après avoir été membres des Brigades Internationales:

Albert Rannou: Lettres de prison d'un résistant communiste brestois né à Guimiliau fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien

Jean-Louis Primas, résistant communiste: de Lanester au Mont Valérien, en passant par les Brigades Internationales en Espagne et Brest

 

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