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27 avril 2020 1 27 /04 /avril /2020 18:03
Ouest-France
Pays de Morlaix. Le Secours populaire a besoin d’argent et lance un appel aux dons

Publié le

Depuis le début du confinement, le Secours populaire du pays de Morlaix (Finistère) distribue de l’aide alimentaire à environ 300 familles. « Les réserves commencent à manquer », alerte l’association.

Les bénévoles du comité du Secours populaire du pays de Morlaix peinent à servir de l’aide alimentaire à près de 300 bénéficiaires.

 

Les bénévoles du comité du Secours populaire du pays de Morlaix peinent à servir de l’aide alimentaire à près de 300 bénéficiaires. | OUEST-FRANCE

Depuis quatre semaines, les équipes du Secours populaire travaillent sans relâche pour venir en aide aux plus précaires dans la crise inédite que nous traversons. « Les bénévoles accueillent régulièrement 250 familles et apportent une aide alimentaire vitale, » indique Élisabeth Peron, la responsable du comité du pays de Morlaix.

Face à un afflux de nouvelles demandes, « environ quarante familles, » l’association lance une alerte : « Les réserves alimentaires s’épuisent. » Habituellement, le comité fonctionne sur ses propres ressources financières, avec le soutien de ses fidèles donateurs et partenaires. Mais depuis la mi-mars, le vestiaire est fermé, une braderie prévue a dû être annulée, et la séance théâtrale au Roudour a été supprimée. « Toutes ces rentrées d’argent nous manquent cruellement. C’est pourquoi nous faisons appel à la générosité de chacun. »

Les donateurs pourront bénéficier d’une défiscalisation de 75 %. Par exemple : un don de 30 € par chèque reviendra finalement à 7,50 € au donateur, après la déduction fiscale. Les chèques peuvent être adressés au Comité du Secours Populaire du Pays de Morlaix, 27, rue de la Carrière, 29 600 Morlaix.

https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/pays-de-morlaix-le-secours-populaire-besoin-d-argent-et-lance-un-appel-aux-dons-6817736

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26 avril 2020 7 26 /04 /avril /2020 13:31
Cocos, confinés et actifs: Annie Bergot Le Calvez à Morlaix

Avec toute la générosité de son caractère, Annie Bergot Le Calvez n'est pas du genre à rester inactive.

Notre amie et camarade, retraitée des Finances publiques, militante de la CGT puis du Parti communiste, venait de passer cinq mois intenses de campagne électorale avec "Morlaix Ensemble" au moment où la crise du Covid-19 a fait pleine irruption dans nos consciences et nos vies avec le début du confinement imposé à toutes et tous.  C'est elle avec Hervé Gouédard et Yvon Laurans qui avait organisé les tours de présence des assesseurs de "Morlaix Ensemble" dans les bureaux de vote le 15 mars, élection qui s'est déroulé dans un contexte inédit, étrange et anxiogène.

Bien que non éligible sur la liste (elle qui a déjà fait plusieurs mandats dans la majorité PS-PCF et l'opposition à Morlaix), Annie apportait, comme Hervé Gouédard, son expérience et son pragmatisme, son dynamisme et son franc-parler, à tel point qu'elle est devenue clairement un pilier et un repère de notre collectif uni par une belle fraternité, une sympathie et une complémentarité entre des personnalités différentes aux expériences et formations très diverses. Elle continue pendant ce mois et demi de confinement à beaucoup soutenir les uns et les autres, à réagir aux expressions de chacun et à témoigner des ressentis qui s'expriment chez les Morlaisiens sur la messagerie interne du groupe.

Mais surtout Annie s'investit comme tout au long de l'année pour la Ligue contre le Cancer, où elle milite comme bénévole depuis 11 ans, en tant qu'écoutante et bénévole à l'atelier travaux manuels.

Tous les jours, elle appelle des gens pour rompre l'isolement, discuter, elle garde le lien avec eux dans cette période angoissante où parfois on a l'impression qu'on ne meurt plus que du coronavirus et qu'il n'y a plus que ça qui existe.

Elle fait des courses aussi régulièrement pour une dame de 93 ans. Elle continue à militer pour la défense de l'hôpital public du pays de Morlaix et le comité des usagers dont elle est la trésorière adjointe en relayant des informations, allant les chercher à la source, en frappant les casseroles tous les soirs à vingt heures dans son quartier avec ses voisins, en confectionnant des banderoles pour soutenir l'hôpital public avec Jean-Luc, son mari. Elle s'occupe aussi de maintenir le lien avec ses enfants et petits-enfants, avec sa tante de Ploujean, personne âgée isolée, et, avec David Guyomar, autre colistier de Morlaix Ensemble, son voisin du quartier Penlan, ils discutent beaucoup et prennent les contacts avec les voisins pour créer les bases d'une association de quartier regroupant Coat Congar, l'Orée du Bois et Penlan, avec plein d'idées d'animations et de temps de vie sociaux pour faire vivre le quartier après le déconfinement.   

Voici une expression d'Annie Bergot Le Calvez datant de ce jour qui dit la nécessité d'un engagement social durable et du bénévolat bien au-delà de l'urgence de la crise du Covid-19, à quoi l'on ne peut pas ramener non plus tous les défis sociaux du moment:

"Le début de l’annonce du Covid 19, aura vu surgir un grand élan de solidarité autour et parmi nous.

Des personnes se mettant tout de suite à la disposition des associations caritatives, pour venir en aide aux plus vulnérables et aux plus démunis. C’est beau, c’est généreux, c’est indispensable dans l’instant, mais n’oublions pas l’après.

Bénévole depuis plus de 10 ans, auprès de personnes atteintes du cancer ou de leurs proches, force est de constater que nous avons toujours de plus en plus de mal à trouver des personnes souhaitant donner un peu de leur temps, de leur bonne volonté et de l’écoute.

Confinée, je pense à Vous, que nous n’avons pas vues depuis bientôt 2 mois. Vous qui subissez la double peine, la maladie et le confinement. Vous qui souffrez de ne pouvoir nous rencontrer, d’échanger entre vous vos espoirs et vos angoisses, avec nous bénévoles de toujours, avant, pendant et après le confinement.

Des bénévoles, il y en a toujours eu et il en faudra encore plus. Dans tous les domaines, caritatif, culturel, sportif, social, scolaire…

Nous bénévoles sommes et seront toujours là, après que cette grave épidémie soit passée. Nous retrouverons la liberté , le droit et le pouvoir de se retrouver ensemble.

ANNIE BERGOT LE CALVEZ MORLAIX"

 

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25 avril 2020 6 25 /04 /avril /2020 12:08
Morlaix - L'opposition municipale ne veut pas être oubliée (Ouest-France, Marie Jousseaume, samedi 25 avril)
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25 avril 2020 6 25 /04 /avril /2020 12:00
Conseil municipal de Morlaix - L'opposition fait le point (Le Télégramme, 23 avril 2020)
Conseil municipal : l’opposition fait le point via @letelegramme

À l’issue d’un conseil municipal en visioconférence et à huis clos, ce jeudi, Jean-Paul Vermot et cinq autres membres de l’opposition ont souhaité faire le point sur trois sujets.
 

1 Crise sanitaire
Lors de la réunion, Elisabeth Binaisse, Ismaël Dupont, Hervé Gouédard, Valérie Scattolin, Claire Thomas et Jean-Paul Vermot ont regretté de ne pas avoir été sollicités par la mairie pour participer aux actions mises en place dans le but d’aider la population (recensement des personnes isolées, livraison de repas aux plus fragiles ou confection de masques de protection). « Nous avons pourtant proposé nos services dès le début du confinement. C’est dommage », a expliqué Jean-Paul Vermot. « On aurait aussi aimé être associés à la réflexion sur le déconfinement dans les écoles ou les Ehpad », a poursuivi Ismaël Dupont, expliquant que l’opposition avait fait des propositions sur le commerce, les assistantes maternelles ou les associations culturelles. Ne souhaitant pas polémiquer sur le sujet, ils ont salué le volontarisme et l’investissement d’Agnès Le Brun et de son équipe depuis le début de la crise.

 

2 Parking de la Rampe Saint-Nicolas

Parmi les délibérations inscrites à l’ordre du jour de ce conseil municipal, figurait la rémunération de la maîtrise d’ouvrage sur l’avant-projet sommaire de réhabilitation du parking de la Rampe Saint-Nicolas. Jean-Paul Vermot et ses collègues de l’opposition ont demandé son report après le second tour de l’élection municipale, peut-être fin juin. « Il faut laisser le choix à la prochaine équipe. Sachant qu’il s’agit d’un chantier à 900 000 € et que les parkings et déplacements sont un enjeu majeur de la campagne », a soulevé Jean-Paul Vermot, arrivé en tête du premier tour, le 15 mars, avec 36,9 % des suffrages (1 595 voix) contre 35,96 % à Agnès Le Brun (1 554 voix). Estimant que ce projet du programme Action Cœur de ville était mûr, le maire a rejeté la requête. La délibération a donc été votée. L’opposition s’est abstenue.

 

3 Question orale

En fin de séance, l’opposition a lu une question orale sur la suspension de l’activité des cantines scolaires pendant la fermeture des écoles. S’appuyant sur les exemples de Brest et du Relecq-Kerhuon (qui proposent 150 € par mois et par enfant scolarisé en plus de l’aide de l’État), elle a demandé une aide directe de la ville à destination des familles les plus démunies ayant des enfants inscrits dans le premier degré. Familles qui ne bénéficient plus des tarifs sociaux de la cantine. La majorité a répondu qu’elle n’aiderait que les 62 familles qui ne bénéficieront pas, selon elle, de l’aide de l’État (150 € par mois et 100 € par enfant scolarisé).

 

Conseil municipal de Morlaix du jeudi 23 avril 2020 - Covid-19 et solidarité : Suspension de l'activité des cantines scolaires pendant la fermeture des écoles: continuer à aider les familles avec de faibles ressources financières.

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24 avril 2020 5 24 /04 /avril /2020 06:30
Cocos, confinés et actifs: Fréderic L'aminot, morlaisien, élu CGT pour le groupe Celtys-Queguiner à Landivisiau

Cocos, confinés et actifs: Fréderic L'aminot, morlaisien, élu CGT pour le groupe Celtys-Queguiner à Landivisiau

Jusqu'au 15 mars, Fréderic L'aminot, militant du PCF et de l'UL CGT sur Morlaix, menait la campagne activement pour la liste d'union de la gauche "Morlaix Ensemble" (Génération.s, PCF, PS, Citoyens engagés morlaisiens) conduite par Jean-Paul Vermot qui est arrivée en tête du premier tour des élections Municipales, avec 37%, devant la liste de droite de la maire sortante Agnès Le Brun. Une campagne intense, avec une douzaine de réunions publiques organisées sous forme d'échanges participatifs (ateliers et forums participatifs) sur plusieurs thématiques (jeunesse, santé-social, vie des quartiers, monde associatif, économie, centre-ville, etc) puis dans les deux dernières semaines sous une forme plus classique, et des visites de quartiers avec une consultation des Morlaisiens.

Fréderic L'aminot aura des responsabilités dans la municipalité si notre liste arrive en tête au second tour quand les élections auront lieu à nouveau, soit fin juin, soit en septembre ou octobre prochain.

Fréderic a été membre de l'association des Anciens élèves et amis du Lycée Tristan Corbière, président de l'APE de l'école Jean Piaget à Kerfraval, membre du Conseil d'administration du collège Mendès France et de l'association de l'APE du collège Mendès France, et est toujours trésorier de l'association des Jardins Familiaux.

Des engagements nombreux dans l'associatif, le syndical, et le politique pour cet ouvrier travaillant à Celtys à Landivisiau depuis des années, habitant de le quartier de Kerfraval à Morlaix, et qui nous raconte ici la manière dont il a vécu depuis un mois et demi la crise du Covid-19 et le confinement imposé aux salariés en tant trésorier CSE chez Celtys, et représentant CGT (la CGT est ultra-majoritaire chez Celtys, où travaille Fréderic, 260 salariés) dans le comité de groupe Queguiner (1200 salariés) responsable de la mise en sécurité des salariés mais également des négociations avec la direction d'entreprise pour les conditions d'indemnisation, de reprise.  

Lire aussi, cet interview réalisé en 2013:

Parole de syndicaliste: Fréderic L'aminot, délégué CGT à Celtys Landivisiau

 

Propos recueillis par Ismaël Dupont

Fréderic, en tant que élu CGT pour CELTYS (groupe Quéguiner), quel a été ton rôle dans l'adaptation de ton entreprise à la crise du Covid-19? 

Depuis le début de la crise sanitaire, les élus de la société ont été associés à la fermeture de l’entreprise. Le PDG voulait mettre les salariés en confinement dès le 16 mars. Il a fallu expliquer à nos collègues la situation, le chômage partiel, les indemnités... Ça a été très particulier car on n’était pas préparé à cela. 


Il y a t-il eu des sujets de négociation particuliers pour négocier le chômage partiel, les congés, les conditions du retour à l'activité?

Pour le chômage partiel ça a été un peu compliqué car le gouvernement change régulièrement les règles.

Au départ, le gouvernement annonçait un chômage partiel a 100 %, puis on est passé à 84 % du net.

Puis le gouvernement, par le biais du préfet du Finistère, a mis la pression sur les entreprises du bâtiment pour éviter la mise au chômage des salariés.

Pour éviter un refus, l’entreprise a demandé aux salariés de prendre leurs congés qui leurs restaient et leurs heures supplémentaires.

Puis il a fallu rouvrir des dépôts pour alimenter les entreprises qui travaillaient encore.

Par contre, nous n’avons pas été d’accord sur le fait que la direction nous propose un accord sur une prise de congés anticipée.

Nous avons une à deux réunions de CSE par semaine. Les élus CGT se concertent régulièrement pour faire des propositions à la direction.

En ce moment, nous sommes consultés au sujet d’une reprise partielle de l’activité. Nous avons plusieurs réunions pour que les salariés reprennent en toute sécurité.
 

Comment allez-vous adapter les postes et conditions de travail pour mettre les salariés en sécurité, respecter les distances qui protègent?

Après un travail coopératif du responsable de l’hygiène et de la sécurité, des responsables et des membres du CSE, les membres de la CSSCT se sont rendus sur place pour faire le point, atelier par atelier, et régler les mesures de distanciation sociale, les approvisionnement en matériel sanitaire, les heures différées de début et fin de journée...

 

Tu es en lien quotidien avec les salariés du groupe, quel est l'état d'esprit de tes collègues? Quelles sont leurs craintes dans le contexte de crise du Covid et de la reprise d'activité?

Au départ, personne ne pouvait savoir combien de temps cela pourrait durer. Donc, j’ai commencé à donner des nouvelles aux adhérents, mais j'ai vite compris qu'il y avait une demande des salariés.

Donc, avec le secrétaire du CSE, nous donnons des nouvelles à tous les salariés qui ont bien voulu nous communiquer leurs adresses mails. Au début, ce virus ne faisait pas très peur, mais au fil des semaines beaucoup de salariés ont commencé à craindre l’agressivité de celui-ci. Les changements de cap quasi journaliers du gouvernement n’étaient pas non plus pour les rassurer.

Il est toujours nécessaire de continuer à soutenir nos collègues et nous les informons également de l’état d’esprit de notre direction.

 

Quel temps quotidien tes activités syndicales t'ont pris pendant le quotidien?

Au départ, il y avait pas mal de réunions en visioconférence, des réunion avec les élus de notre syndicat, des réunions téléphoniques avec le secrétaire du CSE qui a été également très sollicité durant cette période. Entre le CSE et mon rôle de délégué syndical, je passe à peu près 3 à 4 heures par jour avec des pics à 8 heures les jours de réunions car les salariés me téléphonent pour prendre des nouvelles.

 

As-tu eu d'autres gestes de solidarité pendant la période avec ton voisinage ?

Pendant le confinement, j'ai aussi fait les courses de personnes qui ne voulaient pas sortir de chez elles.

J’aurais voulu en faire plus, mais j’ai été très sollicité par mes collègues de travail.

 

Le 23 avril 2020

 

Lire aussi:

Cocos, confinés, et actifs: Jean Dréan, le militant infatigable d'une société plus humaine avec les personnes âgées et les EHPAD

Cocos, confinés et actifs!: Témoignage de Pierre-Yves Liziar au Relecq-Kerhuon

Cocos, confinés et actifs ! - Témoignage de Christian Beaumanoir dans la presqu'île de Crozon

 

 

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23 avril 2020 4 23 /04 /avril /2020 12:41
Conseil municipal de Morlaix du jeudi 23 avril 2020  - Covid-19 et solidarité : Suspension de l'activité des cantines scolaires pendant la fermeture des écoles: continuer à aider les familles avec de faibles ressources financières.

Un conseil municipal, partiellement par viséoconférence, doit se tenir demain matin, jeudi 23 avril, à Morlaix. A cette occasion, nous, élus d'opposition, faisons une proposition à Agnès Le Brun et sa majorité pour assurer la solidarité en ces temps de Covid-19 auprès des familles à faibles ressources de Morlaix qui ont des enfants scolarisés dans les écoles du premier degré.

 

Question orale présentée par les élus Elisabeth Binaisse, Ismaël Dupont, Hervé Gouédard, Valérie Scattolin, Claire Thomas, Jean-Paul Vermot

 

Conseil municipal du jeudi 23 avril 2020

 

 

Covid-19 et solidarité :
Suspension de l'activité des cantines scolaires pendant la fermeture des écoles: continuer à aider les familles avec de faibles ressources financières.

Nous voudrions que l'on puisse apporter à Morlaix, comme dans d'autres communes de France et du Finistère, une aide directe pour l'alimentation des enfants aux familles qui bénéficient d'habitude de tarifs de cantine à coût subventionné sur critères sociaux dans le cadre des tarifs dégressifs mis en place depuis des décennies dans les cantines scolaires des écoles de Morlaix.

En effet, pour ces familles qui font déjeuner depuis le 16 mars leurs enfants à tous les repas, pendant ce qui aurait dû constituer normalement la période scolaire, le confinement occasionne des surcoûts significatifs, amplifiés encore peut-être par une tendance à la hausse de certains prix en grande distribution, là où auparavant leurs enfants pouvaient manger dans le premier degré pour entre 1€ et 2€/repas pour les tranches 1, 2, 3 du quotient familial (entre – 287 et 551). Ces trois tranches de quotient familial correspondent à la majorité des enfants qui mangent dans les écoles publiques du premier degré de Morlaix et dont les revenus des parents permettent de bénéficier d'une aide municipale importante pour les repas des enfants.

Puisque la crise du Coronavirus induit plus de solidarité, et pas moins, il est normal que la ville n' « économise » pas sur cette aide qu'elle verse d'habitude pendant la crise du Covid-19. Si elle continue à payer bien évidemment le personnel de la cuisine centrale et des écoles, la ville fait déjà un peu d' « économies » sur les achats d'aliments. Bien sûr, un repas n'est jamais facturé au coût réel de fabrication et une Mairie n'est jamais à l'équilibre sur ce poste de dépense mais ce n'est pas non plus le rôle d'un service public à vocation sociale. Dès lors, il nous semble aussi logique que la ville de Morlaix, dans la continuité de sa politique sociale habituelle, apporte une aide alimentaire directe pour l'alimentation des enfants scolarisés dans les écoles qui dépendent d'elle, une aide qui doit être rétroactive et prendre en compte toute la période scolaire ordinaire pendant laquelle les écoles ont été fermées, à destination des familles aux revenus les moins élevés qui ont des enfants scolarisées dans le premier degré.

A titre d'exemple, à Brest, pour les aides alimentaires, sont concernées, dans les écoles publiques, les familles ne payant pas la cantine et celles payant le tarif le plus bas. Pour les enfants ne payant pas la cantine, l'aide représente 150 € par enfant pour 6 semaines jusqu' à fin avril, 5€ par jour  par enfant, 5 jours par semaine. Pour les enfants payant le tarif le plus bas, 120€ par enfant pour 6 semaines jusqu' à fin avril ,4€ par jour et par enfant , 5 jours par semaine. A Brest, le dispositif est mis en place aussi pour Diwan et les écoles privées sous contrat, mais sous réserve de prendre contact avec le CDAS pour voir si elles sont éligibles. Les chèques alimentation sont distribués directement dans les boîtes aux lettres des familles concernées par des agents municipaux. Le budget global pour les 6 semaines s' élève à 300 000 € pour la ville de Brest pour 1300 enfants dont les familles sont aidées. Il sera très certainement prolongé … Le chèque-alimentation est accepté par la majorité des enseignes de supermarché en dehors de LIDL et Leader Price. Les enseignes ne rendant pas la monnaie ,il est recommandé de faire l' appoint ou de les utiliser en une seule fois pour payer l'intégralité des courses. Cette initiative a été soutenue par l'ensemble des groupes politiques brestois. Au Relecq Kerhuon, de la même manière, la ville a décidé de verser un chèque de 150€ par enfant pour compenser les frais qu'occasionnent aux familles aux revenus modestes cette crise sanitaire. Cette initiative vise à accompagner les familles des quotients familiaux 1, 2 et 3. Ces 150€/mois (avec effet rétroactif sur Mars, donc 225€ pour Mars-Avril) sont dépensés dans l'intégralité des commerces du Relecq-Kerhuon (Boulangeries, primeurs, poissonnerie, supermarché, traiteurs etc...) et sont divisibles par 5, 10 ou 50€. Il s'agira de dépenser chaque chèque intégralement à chaque fois. Le tissu commercial de la ville s'est montré volontaire pour cette initiative. Le coût pour la collectivité a été estimé à 63 000€ pour Mars-Avril puis 42 000€ par mois complet d'école. Au total ce sont 282 enfants qui vont être concernés par cette mesure au Relecq-Kerhuon.

Comme le chômage, la précarité, les difficultés sociales, les bas salaires et le chômage partiel, le ralentissement de l'activité, ont un impact encore plus fort pendant cette crise du Covid-19 sur une population morlaisienne qui connaît à une forte proportion une situation économique et sociale fragile, et un impact négatif qui est amené malheureusement à se prolonger un certain temps, la ville de Morlaix devrait selon nous se diriger vers un dispositif d'aide aux familles dont les enfants sont scolarisés dans le premier degré avec des modalités à construire ensemble.

Plusieurs scénarios peuvent être envisagés et discutés. Il serait possible soit d'apporter une aide forfaitaire unique aux familles qui bénéficient des tarifs les plus bas (tranche 1, 2, 3), soit une aide proportionnelle, touchant peut-être plus de famille, en fonction du quotient familial et du niveau de soutien habituel de la mairie sur les tarifs de cantine.

Nous vous demandons Madame le Maire s'il est possible de définir de manière très rapide sur une base trans-partisane à l'intérieur d'un groupe de travail réuni très vite, des critères consensuels pour cette aide à effets retroactifs pour les familles ayant des enfants scolariés dans les écoles maternelles et primaires de Morlaix.

 
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23 avril 2020 4 23 /04 /avril /2020 12:32
Jean Dréan - Photo Le Télégramme

Jean Dréan - Photo Le Télégramme

Cocos, confinés, et actifs:

Jean Dréan, le militant infatigable d'une société plus humaine avec les personnes âgées et les EHPAD

 

- par Ismaël Dupont
 

La crise du Covid, c'est l'annulation des rendez-vous médicaux pour les personnes âgées et certains malades: pour Jean, endoscopie reportée, kiné vestibulaire annulée, opération de la hanche reportée, achalasie reportée... La santé de la personne âgée, ce n'est pourtant pas que la protection contre le Covid-19... A croire que l'on ne meurt plus que de ça!!!

Confiné, il l'est toujours depuis quatre ans... Coco et actif, il le sera toujours, jusqu'à ses dernières forces, il l'est en tout cas depuis cinq ans qu'il est "enfermé" en EHPAD, et maintenant que les personnes âgées résidant en EHPAD vivent avec des règles de confinement (absence de visites, de déplacements, annulations des rendez-vous médicaux importants) encore plus sévère, et l'angoisse d'une propagation du virus dans l'EHPAD, Jean plaide plus que jamais pour que le PCF soit à l'initiative d'un projet de loi complet pour que le "jour d'après" ne soit plus comme avant, que l'on abandonne plus les "vieux" à des conditions de vie indignes d'une société développée, qu'on s'intéresse au temps disponible des personnels à leur côté, aux temps de toilette, de douche, pour manger, à la qualité des repas. Jean le coco confiné et actif est le président du conseil de vie sociale de sa maison de retraite confessionnelle et mène la bataille pour l'amélioration de la qualité de l'alimentation en EHPAD, lui qui ne cesse de donner des coups de main à ses camarades d'"infortune" moins bien lotis que lui. J'ai pu le constater en allant le voir à la sortie de leur cantine collective l'an passé. 

Il peut être surprenant de consacrer une page de cette rubrique à notre ami et camarade de Plouigneau et de la section PCF de Morlaix, Jean Dréan, dans un EHPAD associatif confessionnel à but non lucratif à Quimper depuis des années. Peut-on être actif dans un EHPAD? N'est-ce pas l'antichambre de la mort, le refuge de la sénilité et de la déchéance de la personne? Et bien non, on peut être militant, on peut être citoyen dans un EHPAD, et les résidents des EHPAD sont des femmes et des hommes avec les mêmes droits que les autres, c'est ce que s'évertue à clamer Jean Dréan depuis des années, alertant sa CGT, son Parti communiste, son Humanité, les ministres successifs de la santé, sur la situation intolérable qui est faite aux personnes âgées en perte d'autonomie dans notre pays, riche et dit civilisé, mais où le secteur de la "dépendance", un mot qu'il n'aime pas, ou de la "perte d'autonomie", souffre d'un énorme déficit de financement public et solidaire pour pouvoir assurer des conditions de vie dignes et épanouissantes à tous les âges de la vie, y compris au dernier. On pourrait en dire autant de manière générale avec la manière dont notre société traite les handicapés, physiques et mentaux...

Aujourd'hui, les personnes âgées en EHPAD sont nombreuses à décéder chaque jour du Covid-19. On ne les amène même pas à l'hôpital, on n'envisage pas de soins, jugés inutiles ou fatals pour eux... On n'a pas assez de médicaments pour soulager leur souffrance, de masques pour les empêcher d'être contaminés! Cette crise du Coronavirus qui braque les projecteurs sur les maisons de retraite et les EHPAD révèle sous une lumière crue l'inhumanité de notre société vis-à-vis des personnes âgées et du grand âge, et l'état de sous-investissement, d'insuffisance d'effectifs dans les EHPAD. La presse s'y intéresse, les politiques néo-libéraux au pouvoir font mine de découvrir et de s'en émouvoir alors qu'ils ont tout fait pour mettre le problème sous le tapis et reculer le temps de construire une vraie loi de prise en charge financière de la question de la perte d'autonomie, dans le cadre de la solidarité nationale et de la Sécurité sociale universelle, avec des normes contraignantes pour le ratio personnel-résidents comme en Suisse ou dans d'autres pays.  

Il faut pour construire une société civilisée pour tous les âges un effort de rassemblement et d'inventivité, de prélèvement des richesses là où elles "fuient" - profits mirifiques des actionnaires et du capital, paradis fiscaux - qui soit digne de ce que le CNR a entrepris avec la création de la Sécu, du système de retraite, des Grandes nationalisations, des bases du droit du travail et d'une République rénovée. C'est cet exemple qui inspire Jean, le résistant.   Pour Jean Dréan, qui reconnaît et salue les efforts de Christiane Caro et de l'atelier citoyen santé Bretagne du PCF (http://croizat-pcf.blogspot.com/) pour inscrire la question des Ehpad, du vieillissement, des personnes âgées, des conditions de travail des "professionnelles" qui souvent travaillent avec elles, de l'aide à domicile, de l'âgisme, au cœur de notre travail de proposition et de documentation et dénonciation du réel existant, notre parti, le PCF, n'a pas encore mis assez cette question en exergue à un niveau de volontarisme, de priorité et de proposition suffisant. Il nous faut être digne, à gauche et au parti communiste, du souffle créateur et humaniste du C.N.R. C'est en parlant aussi avec sérieux et des propositions de changement du quotidien de millions de gens qui vivent le vieillissement que l'on pourra être écoutés davantage. Jean n'est pas oublié: Laurent Brun, le responsable de la CGT Cheminots, membre de la direction du PCF, est venu le voir dans son EHPAD à Quimper en marge d'une réunion publique pour les Européennes et a passé deux heures en sa compagnie, Christiane Caro, membre de la commission nationale santé, des Côtes d'Armor, est venue le voir aussi, Patrick Le Hyaric lui répond régulièrement, c'est le cas aussi d'autres dirigeants du PCF, et des cabinets du ministère de la santé, etc. 

Mais quel effet concret jusqu'à présent? Il semble au contraire que la situation ne cesse de s'aggraver pour les personnes âgées en EHPAD et les personnels. L'état d'impréparation et d'abandon des EHPAD face au Covid-19 est à la limite de l'irresponsabilité criminelle. Depuis 5 ans en EHPAD, Jean Dréan n'a pas constaté la moindre progression dans la situation faite aux vieux, il me l'a rappelé dans un courrier pas plus tard qu'hier: 

"Dans la presse de ce jour, les voilà qui se réveillent. Tous de la même équipe. Sarkozy a trahi la parole donnée aux vieux sur la dépendance. Hollande le défroqué et son équipe disloquée ont pondu une coquille vide. Compter sur la Macronie serait une profonde erreur. Ils se soucient peu de mettre en place la civilisation du grand âge. Cependant, concernant l'Humain d'abord, il y a urgence à avoir de l'audace. Vous êtes sur de bons rails. Le TGV peut rouler contre le virus. Il doit rouler pour donner sens à la retraite".

Quand je suis arrivé à Morlaix, Annick, la femme de Jean, ancienne institutrice à l'école Jean Piaget de Kerfraval, était gravement malade déjà. Elle restait à domicile, lourdement handicapée, dans leur maison de Saint Didy, sous la protection aimante de Jean, qui m'interpellait sans cesse par courrier, en me remettant des brochures de presse, sur le scandale constituée par les retraits de financement du Conseil Départemental, pour les personnes reconnues dépendant et ayant besoin d'aides et de soins à domicile, liée à l'austérité imposée par Sarkozy, puis par Hollande.

Ensuite, par amour, quand Annick n'a plus été capable de rester à la maison, son état de santé et de perte d'autonomie nécessitant d'aller en maison de retraite médicalisée, Jean a fait le choix difficile, alors qu'il était encore très vaillant physiquement et intellectuellement, qu'il était très sociable et militant, d'accompagner son épouse en maison de retraite non loin de la maison d'une de leur fille à Quimper. Finalement, Annick est décédée il y a un peu moins de deux ans en août 2018 à Quimper, et Jean a eu beaucoup de mal à surmonter son départ.  Alain David, pour les obsèques d'Annick, avait écrit un très beau texte qui retraçait sa vie: 

ALAIN DAVID : ANNICK S’EST ETEINTE

A son arrivée à la maison de retraite Thérèse Rondeau allée de Kernisy à Quimper, l’aumônier, Louis Biannic, est venu le saluer au bout de deux jours. "Tu es communiste, j'ai été curé à Huelgoat. Mon meilleur ami était le maire communiste Alphonse Penven, député-maire à la Libération. Une page d'histoire". 

En 2019, la mère supérieure de l'EHPAD remet à Jean, qui reçoit l'Humanité et le journal de la CGT, comme les lettres du Parti communiste, chez les religieuses, le journal du diocèse, sous l'égide de l'épiscopat, avec un entretien avec le père Louis Biannic, en EHPAD, sous le titre: "Je vis mon ministère avec le handicap".

L'aumônier rend à Jean un vibrant hommage: 

" Comment votre ministère de prêtre a t-il évolué avec votre situation dans un EHPAD?

Jusqu'à présent, j'étais reconnu comme l'aumônier, je pouvais parler avec les gens, même ceux qui n'étaient pas chrétiens. Maintenant, je suis pensionnaire, je vis mon ministère avec le handicap. C'est d'abord une fraternité de misère. Ceux qui sont un peu plus valides viennent en aide. Mon grand copain est un ancien Cégétiste qui est là (* Jean note sur l'article du diocèse qu'il m'a envoyé: il est toujours cégétiste et communiste). Il est toujours attentif à la moindre personne qui a besoin. C'est lui qui apporte mon chariot jusqu'à ma chambre. Il est formidable. On découvre les gens quand on est soi-même atteint, on découvre des richesses qui passaient inaperçues avant" (le prêtre Louis Biannic). 

C'est Louis Biannic qui a assuré les obsèques religieuses d'Annick en 2018, de belle façon. Il savait qu'elle était catholique, quoique également adhérente communiste.   

Pour moi, Jean Dréan est un "Working class hero". Quelqu'un qui ne s'est jamais arrêté de chercher, de lutter, d'agir pour contribuer à créer une société meilleure, et qui incarne aussi cet idéal dans des gestes de solidarité, d'humanité, de fraternité, ici et maintenant. Quelqu'un qui par son humanité, sa gouaille et son humour pouvait faire tomber toutes les barrières et être reconnu par des gens qui n'étaient pas forcément de son bord. Et pourtant, en tant que cheminot cégétiste et communiste, c'était un vrai lutteur, prêt à mettre en boîte les briseurs de grève, à jouer des mauvais tours aux directions pour affirmer le droit syndical et la défense du service public et des droits des salariés. Comme sur la perte d'autonomie et les EHPAD, Jean m'a envoyé des centaines d'articles par courrier, même une fois reclus en EHPAD, sur la nécessité de défendre le réseau ferroviaire français contre le démantèlement, la privatisation, la vente à la découpe, de promouvoir le ferroutage, la plateforme rail-route de St Martin, de défendre la ligne ferroviaire Morlaix-Roscoff. Ce n'est pas du passé, Jean continue à s'intéresser à toutes ces questions, à faire des revues de presse pour documenter ses indignations.

Comme cet article, que nous avons publié dans le Chiffon Rouge en mai 2018, faisant état de l'avis alarmiste du Comité d'éthique sur la situation faite aux personnes âgées dans les EHPAD:

Le Comité d'éthique alerte sur la mise à l'écart de nos aînés (La Croix, mai 2018)

"Dans un avis rendu public en mai, dont le journal Le Croix se faisait l'écho dans un article du 17 mai 2018, le Comité national consultation d'éthique alertait sur la mise à l'écart des aînés dans la société française. Pour lui, la société confine "des personnes âgées dans des "lieux de vie" souvent violents et parfois même maltraitants". Il propose la création d'une 5e branche de la Sécurité Sociale et d'un crédit de "répit" pour les aidants:

La Croix, Pierre Bienvault, 17 mai 2018:

Quel sens peut-on donner à la "concentration" de personnes dans des "hébergements" qui sont, devenus, "souvent à leur corps défendant", leurs résidences définitives? Cette question est au cœur d'un avis sur le vieillissement rendu public par le Comité national consultation d'éthique (CCNE). Un avis au vitriol. Avec des mots forts pour souligner la manière dont notre société assure la prise en charge du grand âge. L'avis dénonce ainsi une "forme de dénégation collective du vieillissement"  et une surmédicalisation des personnes dans les dernières parties de leur vie. "Nos sociétés en confiant finalement la vieillesse et la fin de la vie à la médecine, ont confiné des personnes, en raison de leur âge et de ses contingences, dans des "lieux de vie" souvent violents et parfois même maltraitants" souligne le CCNE, présidé par le professeur Jean-François Defraissy.  Fin 2016, on recensait 577 708 personnes âgées dans des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).  Les trois quart de ces résidents auraient souhaité ne pas y vivre.  Aujourd'hui, grâce aux progrès de la médecine, l'avancée en âge se déroule souvent "en bonne santé" pendant de longues années. C'est la vieillesse "heureuse", "autonome", celle où les personnes se sentent encore pleinement intégrées à la collectivité. Puis l'âge avançant, arrive le temps des maladies aiguës, fait de "déficiences, de handicaps, et de souffrances mêlées". C'est le moment de cette vieillesse rendue invisible dans une société qui valorise la performance. "La médicalisation de la vieillesse et du vieillissement contribue très probablement à fragiliser et à vulnérabiliser certaines personnes hâtant l'apparition de leur dépendance tant physique que morale" souligne l'avis. "Il ne s'agit pas bien sûr de cesser de soigner les personnes âgées. Il faut juste s'interroger sur le sens de cette surmédicalisation que nombre d'entre eux ne souhaitent pas toujours", souligne Régis Aubry.   C'est dans ce contexte de fragilisation extrême qu'intervient l'institutionnalisation souvent contrainte et qui, selon le professeur Pierre Vandel, est un facteur de risque et de dépression. "Dans les Ehpad, 40% des résidents présentent un syndrome dépressif; 11% ont des idées de suicide", a précisé ce psychiatre lors de son audition par le CCNE, qui dresse un constat sévère.  (...) Mais l'avis ne se contente pas de ce réquisitoire. Il livre aussi diverses propositions, notamment celle de la création d'un 5e risque de la Sécurité sociale pour financer la perte d'autonomie. Un projet maintes fois évoqué mais toujours reporté par souci de ne pas instaurer de nouveaux prélèvements sociaux. Le CCNE préconise aussi des mesures fortes pour les aidants proches, notamment la création d'un "droit universel au répit" et d'un crédit de 30 jours par an, financé par la collectivité. "Si les aidants s'arrêtaient d'aider, il serait nécessaire de trouver la somme de 164 milliards d'euros pour assurer la survie des personnes dont ces aidants assuraient les fonctions vitales" souligne l'avis. 

 

Depuis cinq ans au moins, les appels, les signaux d'alarme se sont multipliés, de la part des personnels des EHPAD, des directeurs d'EHPAD et de leurs associations et syndicats représentatifs, de personnalités morales, d'anciens employés, des familles et de certains usagers, mais les gouvernements restent obstinément sourds à la souffrance et à la colère des personnels et des usagers des EHPAD, mais plus largement, de toute la filière de la prise en charge des personnes âgées en perte d'autonomie: l'aide à domicile, etc. Insuffisance de moyens financiers et humains, bas salaires, précarité, absence de temps à accorder aux personnes âgées reviennent dans tous les témoignages. 

En janvier 2018, Jean Dréan lançait lui aussi un appel, qui a même fait l'objet d'une pétition sur change.org:

Appel de Jean Dréan: pour le droit à bien vieillir, stop à la maltraitance institutionnelle vis-à-vis des personnels et des usagers des maisons de retraite! (janvier 2018)

"L'enjeu d'accompagner avec des moyens de solidarité pour bien vivre à tous les âges le vieillissement de la population devrait être une grande cause nationale. Au lieu de ça, aucune prise en compte sérieuse de l'enjeu du vieillissement et des conditions de vie des personnes âgées de la part des politiques au pouvoir depuis des années, et des politiques libérales et d'austérité qui fragilisent encore des structures et des dispositifs déjà insuffisants par le passé. 

Au lieu de ça, le secteur de l'aide à domicile est un lieu bien souvent de précarité, de bas salaire et d'exploitation pour les personnels, les financements par les départements sont fragilisés, il manque des places dans les maisons de retraite, leur financement, notamment celui des maisons de retraite publiques, est remis en cause par les nouvelles règles de tarification, et le personnel travaille bien souvent dans des conditions de sous-effectif dramatique, qui se répercutent sur les conditions d'accompagnement des personnes âgées. 

La loi d'adaptation de la société au vieillissement de 2015 a fragilisé les EHPAD publics qui constituent 43% des maisons de retraite mais accueillent 70% des résidents. Les groupes financiers s'en frottent les mains, eux qui veulent se positionner sur le marché de l'or gris sans considération sociale autre que leurs profits: les Korian, Orpea, DomusVi, Colisée, Domidep, le Noble Age, Emera.

Le risque de la réforme du financement des établissements de santé et des maisons de retraite est de voir des départements fermer des lits dans les maisons de retraite publiques, faisant par là même des économies sur l'habilitation des Ehpad à l'aide sociale assurée par les conseils départementaux. 

Gagner partout et pour tous le droit bien vieillir en rassemblant sur la base d'une considération du besoin humain primant sur les logiques de rentabilité les différents maillons de la chaîne de vie de la personne âgée dans une action, une réflexion, un service public et un financement solidaire communs, est une priorité: Maintien à domicile, Accueil en EHPAD, Prévention santé, Education continue et accès aux droits des personnes âgées (mobilité, culture, ...). 

La presse nationale et régionale se fait écho presque tous les jours du malaise et de la détresse des personnels des maisons de retraite, de leur sentiment de ne pas pouvoir faire leur travail dans des bonnes conditions, soucieuses de la dignité et du bien-être des personnes âgées. Il est temps de prendre au sérieux leurs cris d'alarme.

La situation est déjà mauvaise, quasi intenable: si les structures pour personnes âgées réduisent encore leur personnel, ce sera la catastrophe.

Le degré de civilisation d'une société se juge à la manière dont elle traite les plus vulnérables et les plus fragiles: le quasi abandon actuel du grand âge, absent des préoccupations des décideurs politiques, est inacceptable. Depuis quelques mois, il y a eu 14 suicides d'aide soignante, et personne ne semble s'en émouvoir. 

Je suis bien placé, résidant par contrainte avec mon épouse handicapée en EHPAD dans une maison de retraite associative privée à but non lucratif, pour constater: 

- que le service de semaine, c'est la course permanente

- le samedi et le dimanche, réduction du personnel oblige, c'est le marathon. Et l'épuisement en fin de journée pour les personnels. 

- pas d'infirmier ou d'infirmière de nuit. Ne pas compter sur le somnifère

- le médecin coordinateur est contraint à la présence allégée

- il n'est pas évident que les urgences hospitalières nous réservent un accueil particulier

- qui s'inquiète du plaisir de manger ces résidents en maison de retraite? A quand le bio, les produits frais? 

- qui s'inquiète de la malnutrition de certaines personnes âgées qui ne peuvent se nourrir qu'avec un encouragement patient, de l'aide et de la présence humaine? 

- des douches qu'on ne fait qu'une fois la semaine ou tous les 15 jours?    

Il est urgent de réagir, de se remettre à porter des solutions d'égalité et de solidarité pour garantir aux personnes âgées leur droit à être traités dignement, avec bienveillance, patience, professionnalisme, et une présence humaine à la hauteur.

La France est riche, on trouve des milliards pour supprimer l'ISF, faire des cadeaux aux actionnaires des grandes entreprises, aux sociétés d'autoroute, pour les bombes nucléaires, et on n'aurait pas les moyens de financer des conditions de prise en charge simplement humaine et digne pour les personnes âgées?   

Jean Dréan, retraité Cheminot et CGT, militant communiste, résident en maison de retraite à Quimper"

 

Mais les pouvoirs publics, le gouvernement regardait ailleurs. 

Comme en 2015, alors que Hollande était au pouvoir et que Marisol Touraine, comme sur l'hôpital public, a raté complètement le rendez-vous d'une réorientation de la politique de santé et vis-à-vis des personnes âgées dans le sens d'une véritable prise en compte de l'effort de solidarité à fournir. 

Sur une loi pas à la hauteur - contestée: adaptation de la société au vieillissement.

Pour la majorité des citoyens, cette loi passe à côté d'une ATTENTE MAJEURE: une prise en charge par la solidarité nationale.

Il y a urgence à remettre à l'ordre du jour les exigences exprimées sur un problème sociétal majeur que le pays doit affronter: le vieillissement.

En effet malgré les orientations politiques et les opérations d'enfumage, les Français ne voient rien venir. Il en est ainsi d'une loi qualifiée fourre-tout dite loi Macron, imposée par la force du 49/3

- Des chiffres du chômage: triturant les statistiques de pôle emploi. Voilà la nouvelle technique gouvernementale pour faire baisser le chômage.

Il risque d'en être ainsi de cette loi en gestation de longue date. Alors qu'il y a une extrême urgence: comme le clame sur les chaînes publiques le Président des Associations des Directeurs d'Etablissement, "la situation est dramatique et va devenir catastrophique".

Il faut un plan d'urgence.

Par exemple sur le Finistère l'agitation des personnels en charge des 4 maillons de la chaîne de vie des personnes âgées a trouvé large écho dans la presse. Une multitude d'appels au secours et de témoignages souvent poignants.

Pour rappel les deux les plus significatifs pleins de conviction et de dignité.

- Ceux sous les propres fenêtres de l'ex- Président du Conseil Général Maille: "dignité pour les vieux - respect, considération pour les personnels, halte à la maltraitance institutionnelle qui s'installe".

- Ceux de Morlaix: 800 personnes s'époumonant "Halte au travail à la chaîne. Néfaste pour la qualité de vie de la personne âgée, néfaste pour la sérénité, l'équilibre des personnels".

Par le plus malheureux des hasards, Monsieur le Préfet du Finistère confirmait la nécessité, la justification de ce vent de révolte "avec la réduction des dépenses publiques nous aurons des choix douloureux à faire pour les personnes, les familles".

Et voilà qu'en période estivale le calme serait revenu dans le monde du silence. N'est-on pas en droit de s'interroger sur ce "calme artificiel"?

Qu'en est-il de la rotation des personnels (service -aide-soignant) embauchés en remplacement des congés statutaires: sont-ils formés? Quel statut? Quelle expérience confirmée de la personne âgée? Pourquoi un service réduit les samedis, les dimanches? Quels moyens pour pallier aux incidents, aux accidents de la vie courante?

L'humain aurai-il des temps de relâche? Quelle réserve de personnels compétents?

A l'occasion de la canicule n'a t-on pas entendu des propos contradictoires confirmant la nécessité d'une vigilance absolue. Une situation à risques qui ne fera que s'aggraver. Pour confirmation s'imprégner des directives de Pierre Maille aux gestionnaires: "avec moins, faites plus".

Pour décider d'une réflexion concertée devant conduire à l'action, "pour une loi de progrès social" analysons quelques propos de presse provoqués par le coup de chaleur de nos aînés. Et ceci malgré les "opérations d'enfumage" de Mmes Touraine et Rossignol.

- Dans les résidences on n'a pas un moment de répit. Avec un ratio de personnel médiocre on travaille à la chaîne.

- Madame la Ministre se veut rassurante: "situation maîtrisée"

- Le Président de Samu-Urgence n'est pas de cet avis: "situation critique, alarmante".

- Le Président de A.D.P.A: L'essentiel des leçons du drame de 2003 n'a pas été tiré: l'inertie des pouvoirs publics face à la crise.

- VALLS dans sa superbe en appelle à la solidarité

- A.D.P.A l'a pris au mot et réitère la proposition de la création de 200 000 emplois. C'est un impératif éthique et ce serait en même temps une réponse à la crise économique.

La presse nous apprend qu'un délégué de A.D.P.A entamait "à pied" un tour de France de l'aide aux personnes âgées. Pour défendre leur cause. Faire émerger des points de convergence et de divergence. Tout en rappelant l'urgente nécessité de créer 200 000 emplois!

Il y a donc urgence à se rassembler, à travailler ensemble, à situer clairement les responsabilités d'une situation intolérable. Faisons notre coup de colère du président Chanvert: les politiques n'ont pas su ou voulu anticiper le vieillissement.

Ensemble, imposons-leur de voter enfin une loi de progrès social.

'Gagner partout et pour tous le bien vieillir dignement en citoyen à part entière".

Pour raison de santé de mon épouse nous avons rejoint une EHPAD en connaissance de cause. Je salue le courage de tous les personnels, leur engagement, leur dévouement pour un salaire qui n'est pas à la hauteur des exigences.

ENSEMBLE, USAGERS, FAMILLES, PERSONNELS, GENS DE PROGRES

TRAVAILLONS A L'ELABORATION D'UNE VERITABLE CIVILISATION DE LA PERSONNE AGEE, ou selon dernier congrès de la Gériatrie tout ou presque reste à inventer.

Jean Dréan (UL CGT Quimper - 9, allée Samuel Piriou, 29000 Quimper)

APPEL DU 27 AOUT 2015, toujours valable! 

 

 

Lire aussi:

Cocos, confinés et actifs!: Témoignage de Pierre-Yves Liziar au Relecq-Kerhuon

Cocos, confinés et actifs ! - Témoignage de Christian Beaumanoir dans la presqu'île de Crozon

Et pour voir les propositions, initiatives et analyses du PCF Bretagne sur la question des EHPAD: http://croizat-pcf.blogspot.com/

A Coeur ouvert n°2 - Journal de l'atelier citoyen santé Bretagne du PCF - Interview de Jean Dréan, mai 2019

A Coeur ouvert n°2 - Journal de l'atelier citoyen santé Bretagne du PCF - Interview de Jean Dréan, mai 2019

Né en 1933, Jean Dréan, l'homme à la haute stature solide de breton taillé dans le roc et au collier de barbe à la mode des certitudes anciennes, personnalité haute en couleurs que nombreux, de tous bords, connaissent et apprécient à Morlaix et à Plouigneau, vient d'intégrer une maison de retraite à Quimper pour accompagner son épouse dont les problèmes de santé s'opposaient à un retour à la maison.

Cela a été un choix douloureux pour ce pilier de la section communiste et de la CGT de Morlaix, un franc-tireur plein de crânerie, d'esprit d'indiscipline d'humour malicieux et d'intelligence, un obstiné prêt à soulever ciel et terre pour que son parti, sa CGT, ses parlementaires et ministres œuvrent enfin pour la prise en compte des enjeux du vieillissement et la mise en place d'une civilisation de la personne âgée basée sur la Sécurité Sociale Universelle et le partage des richesses.

Jean Dréan a encore toute sa lucidité, sa vivacité d'esprit, sa mémoire et des tonnes d'histoires plus ou moins exemplaires, mais souvent drôles et passionnantes, à nous raconter. Voici déjà quelques unes d'entre elles, écrites une nuit sans sommeil à la maison de retraite.

Chacun sait ce qu'il gardera de cet homme généreux et rebelle qui a su rester curieux et ouvert pour les jeunes et la nouveauté, mais son vécu n'est pas connu de tous et intéressera sans nulle doute. Il éclaire en particulier ses attaques verbales courageuses il y a quelques mois face à une Marine Le Pen méprisante et ses menaçants nervis du service d'ordre du Front National venus sonder le terrain d'une région traumatisée par la crise de l'agro-alimentaire sur le marché de Guerlesquin: s'il devait n'en rester qu'un, ce serait encore lui, n'en doutons pas, qui ferait barrage aux héritiers du fascisme et de l'OAS.

Le vécu d'un modeste citoyen engagé

Notre génération a connu des turbulences: les camps de concentration, le goulag, Oradour, la torture en Algérie, Dien Bien Phu la capitulation. Aujourd'hui tout le monde musulman est en ébullition: parfois sanguinaire, cruel, barbare. On viole, on égorge à tour de bras. Dans une indifférence coupable. Certes avec quelques réactions.

Aujourd'hui le camarade Ismaël me sollicite pour expliciter une tranche de vie, certes modeste, mais trop souvent absente de l'évolution de notre Pays, de son histoire. Le refus des guerres coloniales, le traité d'Evian. Son contenu, entre autre la coopération découlant de ce traité.

Pour expliciter, comprendre un temps soit peu mon engagement citoyen de toujours, quelques rappels.

Durant la guerre 39-45, quoique très jeune, j'ai pratiqué la débrouillardise, le chapardage, le hors la loi. Il fallait survivre: on allait mon frère et moi traire les vaches pendant la nuit, étrangler les poules. Père cheminot – il entretenait les voies près de Rosporden – il a modestement participé au sabotage de son outil de travail. Ma mère était garde-barrière: les trains ravitaillant la troupe allemande à Brest s'arrêtaient devant chez nous: des cheminots complices nous indiquaient les wagons intéressants à piller: nous récupérions de l'huile, des matières premières que nous échangions ensuite avec les paysans, parfois contre des cochons que nous envoyons en boîte de conserve à des camarades de résistance parisiens. En 44, mes parents nous envoyaient mon frère et moi avec nos deux chiens ravitailler le maquis avec une brouette: en arrivant dans les bois auprès des résistants, quelle n'a pas été ma surprise en voyant que leur commandant était mon instituteur, Mr Le Corre. Celui-ci n'a même pas eu besoin de me faire promettre de garder le secret. L'ennemi: le boche. Les cheminots résistants de toujours ont été les premiers a déclencher la Grève insurrectionnelle.

1947: ils ont continué la lutte. Soutien aux mineurs en grève en bloquant les trains de charbon. Les champions de la trahison permanente entraient en action: Jules Moch créait les CRS pour gazer les mineurs en grève.

1949: entrée à la SNCF, école d'apprentissage.

1953: adhésion à la CGT. Participation à la grève historique contre les prétentions d'une droite revancharde. Le fameux président du Conseil Laniel prétendait casser le statut de cheminot, massacrer le service public ferroviaire (déjà!). Un mois d'une grève dure. Le pays paralysé. Démission de Laniel. Décrets abrogés. Interdit du droit de grève (j'étais hors statut), j'ai été licencié. Soupe populaire à Clichy. Adhésion au PCF (mon père était déjà communiste) puis réintégration à la SNCF.

1954: Appel sous les drapeaux. Mont Valérien. La guerre d'Indochine fait rage. Les fellaghas s'agitent. Le canal de Suez s'enflamme. Nationalisé par Nasser. La France et l'Angleterre se précipitent dans une action de représailles coloniale. Les Nations Unies condamnent. La France capitule.

L'Algérie à son tour s'enflamme: les forces progressistes appellent au refus. Avec trois appelés, trois cheminots, une nuit nous inondons les murs de la Caserne d'affiches fourrnies par les cheminots communistes des ateliers de la Garenne . « Paix en Indochine, Paix en Algérie ».

Le lendemain matin, le commanbdant sonne le tocsin. Tout le monde consigné. Arrivée de la police militaire. Silence dans les rangs. Dénoncés deux mois plus tard par des « nostalgiques des colonies » du contingent comme nous. Jugement sans sommation: cellule-prison. Le commandement était désorganisé en France: les cadres de l'armée opérant en Indochine, en Algérie. Surprise un matin. Appelé au commandement de la compagnie qui m'adresse un message très particulier: « vous disparaissez du paysage, je ne veux plus entendre parler de vous ».

Destination Centre de sélection de Guingamp. Comme Testeur. Pourvu du BEPC, je faisais passer des tests aux appelés. Inespéré et hasard de son engagement.

Dix ans plus tard m'a été explicité la vérité sur ce miracle. Ce jeune commandant, rappelé à l'époque, était tout simplement le fils d'un cheminot communiste. Il avait abusé de son autorité.

Le dénouement: Ho Chi Minh triomphait, Ben Bella franchissait la frontière tunisienne avec ses troupes. La France capitulait dans la débâcle et les attentats de l'OAS.

Toutes ces péripéties digérées, je répondais à un Appel des Accords d'Evian: coopération technique en Algérie. Détaché de la SNCF à la « SNCFA ». Mon épouse acceptait un détachement d'enseignement. Bien sûr, c'était une décision d'importance. L'aventure dans un monde sortant d'une guerre salie par la torture.

Quel accueil dans ce pays meurtri, saccagé, méprisé? Embarquement Marseille pour Annaba (ex Bône). Voyage superbe en première classe (les arabes étaient entassés dans les cales) !!! Débarquement le lendemain. Quelle surprise: un pays grouillant d'arabes!!! Du soleil. Puis train pour Souk Arhas. Gros centre ferroviaire. 600 cheminots. Accueil par un cadre cheminot algérien. Qui pour me saluer me tend la main gauche. J'ai appris quelques mois après par lui-même – sans rancoeur ni haine- qu'il avait été torturé par les Paras de Le Pen.

Seul européen parmi 600 cheminots algériens. Vraiment surpris et interrogatif sur la qualité des installations ferroviaires: ce qui était manuel en France était mécanisé là-bas. C'était l'effet du plan de modernisation de Constantine. J'ai dû me former rapidement en prenant des cours du soir pour me mettre à niveau par rapport à ces installations modernes. Le monde à l'envers: c'était moi qui était censé apprendre aux autres. Le plan de Constantine et ce chemin de fer moderne était surtout là pour acheminer le fer, le phosphate, le pétrole sur l'Europe. Pas pour le bonheur du peuple algérien.

Rapidement au boulot. Accompagnateur de 8 jeunes algériens. Jeunes surpris de voir un européen en bleu de travail, sac à outils sur le dos. Moi-même, j'étais surpris du niveau de connaissance de ces jeunes algériens, des musulmans qui n'hésitaient pas à puiser une bière dans le frigo présent en permanence dans le 4/4 sur rail qui servait à nous déplacer, frigo approvisionné par mes soins.

Là aussi surprenant. Aucune rancoeur, aucun rejet de l'ordre donné, de l'engagement volontaire.

Notre parcours de travail s'étendait sur 200 km le long de la frontière tunisienne. Des paysages superbes, le maquis, le sable des montagnes. Une multitude de Djellabas. Le terrain propice à la pénétration de fellaghas dans l'Algérie Française. Là aussi, je fus surpris par l'accueil dans un monde que nous avons bafoué, massacré, traité au Napalm. J'ai visité avec le commandant de la place de Tebessa des galeries de mine qu'ils utilisaient à la barbe du colon pour franchir la frontière (technique à la Hamas).

Je passerais sur les villages de montagne passés au Napalm, les défoliants pour dénuder les caches des fellaghas.

Rien d'exceptionnel pour une guerre de pacification. Accueil dénué de tout esprit de revanche. Ce qui prouve bien comme avec le camarade Ho Chi Minh du Vietnam qu'il eut été possible d'instaurer un climat de coopération économique profitable aux peuples. De quoi écrire un roman.

Je terminerai sur quelques anecdotes.

A chaque voyage retour nous avions la possibilité de ramener une voiture neuve entièrement détaxée. Personnellement et pour cause, j'alimentais le chef de la police de Souk Arhas et le patron des douanes, ceci prouvant s'il en était besoin la tendance à la mise en place d'une Mafia qui a conduit progressivement l'Algérie à sa situation d'aujourd'hui. Ces personnages me gratifiaient de leur carte de visite. Bien utile. Par exemple, au cours d'une ballade en montagne (50° à l'ombre), dépourvu de tout papier d'identité, j'ai été embarqué brutalement par une patrouille. Mis à l'ombre. Soudain me vient l'idée de demander au chef de poste d'appeler le numéro du chef de la police sans lui dire à qui ce numéro appartenait. Garde à vous au téléphone: mille excuses et retour à la maison avec la jeep de la patrouille. La raison: entre l'Algérie et la Tunisie existait un fort trafic de Kif. Quatre anglais étaient signalés dans la montagne. Il y eut confusion à notre dépens.

Je m'appelle Dréan. A 50 km de Souk Arhas, il y avait une ville s'appelant « Drean », le nom d'un martyr de l'ALN. Les contrôles de police étaient légion, à chaque entrée de localité. Un jour, je me trouvais dans une file de contrôle. Se présente un policier. Je lui confie mon passeport: il l'ouvre, se met au garde à vous et me fait déboîter de la file, le nom l'ayant certainement impressionné. Un autre jour, un tapis que j'avais commandé arriva au bureau de poste de Drean tandis que je l'attendis chez moi pendant quatre mois.

Mon épouse, institutrice détachée, pendant 5 ans, le temps de ma coopération, fit la leçon à 40 jeunes algériens (qu'elle avait troqué contre 8 élèves français dans son école de village des Côtes du Nord). Le matin 40, l'après-midi une foule aussi impressionnante. Un silence, une discipline tout aussi surprenante. De jeunes palestiniens sortant des grandes écoles américaines – interdits de rentrer en Palestine – enseignaient l'arabe aux jeunes algériens. Coopérants, nous avions droit au consulat d'acheter du Ricard, du Porto détaxé. Ces jeunes palestiniens se faisaient un plaisir d'en déguster à la maison. Bien que musulmans m ais fortement teintés laïques. Après deux ou trois coups, le débat sur le colonialisme ressurgissait. Cordialement. Mais prévoyant et réaliste. « Ce que vous avez fait dans vos ex colonies et ailleurs, vous le paierez cher, très cher, pendant longtemps ». Un constat sans haine. Aujourd'hui nous y voilà.

J'ai connu de retour en France 20 ans après des Algériens sans pays. Après guerre, les nombreux algériens engagés dans l'Armée Française contre les nationalistes vietnamiens en Indochine ont reçu l'ordre de déserter en Indochine. Condamnés en France. Pourchassés en Algérie. Des vies brisées.

Le plus sanguinaire. Le Parti Communiste Algérien (PCA), soutien du FLN pendant la guerre de libération, y compris avec des ressortissants européens, d'ailleurs désavoués par le PCF même si celui-ci demandait la clémence pour les militants anti-colonialistes arrêtés et condamnait tortures et exécutions clandestines, était fortement implanté chez les cheminots. J'avais lié connaissance avec eux. Boumediene exile Ben Bella. Prend le pouvoir. Constatant la disparition de plusieurs camarades du P.C.A dans les gares environnantes, je m'en inquiète auprès d'un camarade de l'UGTA. Réponse: t'occupe pas de ça, c'est pas ton affaire. Huit jours après, dix d'entre eux étaient retrouvés égorgés dans un oued. Une multitude de drames affreux. J'ai connu tous les 15 jours l'atterissage d'un Boeing américain à Annihi. Repartant avec 500 jeunes algériens pour l'Afghanistan traquer les russes. Que sont-ils devenus aujourd'hui? Irak, Syrie, Mali....

Jean Dréan

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18 avril 2020 6 18 /04 /avril /2020 09:06
Fête du Viaduc 2019

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Fête du Viaduc 2019

COMMUNIQUE DE PRESSE - 15 avril 2020

 

Annulation et report de la fête du Viaduc, qui devait se tenir le 1er mai place Allende

 

Suite aux annonces du Président de la République, l'association des Amis du Viaduc et la section PCF du Pays de Morlaix, organisant traditionnellement leur grande fête du 1er Mai à Morlaix, ne seront pas en mesure, au vu du contexte national lié à la crise sanitaire, d'assurer leur traditionnelle manifestation politique, la fête du Viaduc.

Cette fête devait comporter un banquet (180 personnes), des concerts (Le Théâtre de la Corniche, Claude Couamme et Patricia Paulus, Célestino Lopez, etc), une rétrospective artistique des photos de Jean-Marc Nayet, des stands divers (jeux, librairie, loterie, stand politique, crêperie, associations amies: AFPS, Morlaix-Wavel), une intervention politique d'un jeune dirigeant national du PCF, Guillaume Roubaud-Quashie, animateur des initiatives du centenaire du PCF, et de la maison Aragon et Elsa Triolet. 

C'est une lourde décision mais nous n'avions pas le choix : la situation de crise sanitaire et le confinement imposé pour des raisons de santé publique ne nous permettent pas d'organiser l'évènement le 1er mai, le jour de la journée internationale de défense des droits des travailleurs.

Ce sera la première fois depuis 56 ans que la fête du Viaduc ne pourra pas se tenir le 1er mai. Mais beaucoup d'autres événements culturels, artistiques, sportifs ou politiques sont bien évidemment impactés par l'interdiction justifiée des rassemblements dans la période.

Nous tenons également par ce communiqué à remercier les bénévoles, militants et sympathisants, professionnels, habitants de la région de Morlaix, qui permettent chaque année la bonne tenue de cette fête populaire réunissant plusieurs centaines de personnes, des acteurs sans qui cette fête n'existerait pas.

Nous n'abandonnons pas l'idée qu'une 56e « Fête du Viaduc » sous un autre format puisse se faire après l'été, par exemple à l'automne prochain.

L'association des amis du Viaduc et le PCF Pays de Morlaix souhaitent bon courage à toutes et tous dans cette période compliquée d'épidémie du Coronavirus et remercient l'ensemble des habitués de la fête du 1er mai pour leur soutien.

L'association des amis du Viaduc et le PCF Pays de Morlaix.

Fête du Viaduc 2018

Fête du Viaduc 2018

Ouest-France, 18 avril 2020

Ouest-France, 18 avril 2020

La Fête du Viaduc du 1er-Mai annulée
Le Télégramme

Au vu du contexte national lié à la crise sanitaire, et suite aux annonces du Président de la République, l’association des Amis du Viaduc et la section PCF du Pays de Morlaix ne seront pas en mesure d’organiser leur traditionnelle fête du 1er-Mai à Morlaix, baptisée « Fête du Viaduc ». Elle devait comporter un banquet (180 personnes), des concerts (Claude Couamme, Célestino Lopez), une rétrospective artistique des photos de Jean-Marc Nayet, des stands divers et une intervention politique d’un jeune dirigeant national du PCF (Guillaume Roubaud-Quashie), animateur des initiatives du centenaire du PCF et de la maison Aragon et Elsa Triolet. C’est la première fois, depuis 56 ans que la fête du Viaduc existe, qu’elle ne peut pas se tenir le 1er mai. Elle pourrait, si les conditions sanitaires le permettent, se faire après l’été, par exemple à l’automne.

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18 avril 2020 6 18 /04 /avril /2020 08:26
Ouest-Franc
Morlaix. Les librairies de la ville se mettent au drive

Publié le

Vous avez tout lu à la maison ? Les deux librairies Dialogues et À la lettre thé ont décidé de vendre leurs livres en drive pour permettre à leurs clients de lire pendant le confinement.

Les amoureux du livre retrouvent le sourire avec le drive et la livraison de livres à la maison.

 

Les amoureux du livre retrouvent le sourire avec le drive et la livraison de livres à la maison. | OUEST-FRANCE

Plus rien à lire et pas fan de tablettes ? Les deux librairies morlaisiennes ont lancé depuis début avril un drive littéraire permettant d’acheter des livres et de les récupérer devant les boutiques.

Comme les autres commerces non-vitaux, les librairies ont fermé le 16 mars. Mais l’arrêté prévoit ces fermetures sauf livraison et retrait de commande.

« J’ai lancé le drive vendredi dernier, les gens répondent, rien qu’entre hier soir et ce matin, il y avait vingt commandes, des livres jeunesse, des BD mais aussi du poche, polars et romans, précise Géraldine Delauney, de la librairie, rue d’Aigillon. On voit que les lecteurs sont arrivés au bout de leurs réserves. » Cette formule est pour la directrice de Dialogues, une façon de conserver le lien et d’écouler un peu de stock. Le déroulement est immuable : une commande par e-mail, le paquet préparé peut être retiré le mardi et mercredi de 10 h à 13 h, le jeudi et vendredi de 9 h à 18 h, et le samedi de 9 h à 13 h. Pour commander, consulter le site Internet dialoguesmorlaix.com et écrire à contact@dialoguesmorlaix.com

Livres et thé livrés

À la lettre thé, la librairie propose deux possibilités. La première est une livraison à domicile. Si quelque chose vous plaît dans le stock dont les photos sont sur la page Facebook de la librairie, il suffit d’envoyer un mail avec les titres, et votre adresse, avant le mardi 20 h. Ou peut aussi commander du thé.

Les ouvrages et les paquets de thé vous seront livrés le mercredi à la maison. Il faut commander pour un minimum de 20 €. La librairie pratique aussi le drive à la librairie sur le même principe d’une commande par mail. Les commandes seront disposées le samedi matin sur une table à l’extérieur de la boutique, place de Viarmes.

Contact : page Facebook A la lettre thé alalettrethe@hotmail.fr

https://www.ouest-france.fr/bretagne/morlaix-29600/morlaix-les-librairies-de-la-ville-se-mettent-au-drive-6810107

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15 avril 2020 3 15 /04 /avril /2020 08:12
Touche pas à mon école - les parents d'élèves de l'école Gambetta à Morlaix se battent pour conserver le demi-poste UPE2A que l'inspection veut transférer après d'autres pertes de moyens humains les années passées

L'école Gambetta est une école populaire du quartier de la gare - St Augustin de Morlaix, une école qui monte des projets et manifeste un grand dynamisme pour continuer à recruter des élèves et à vivre dans un contexte où l'école privée attire toute une partie des familles du quartier, et pourtant l'inspection académique ne cesse de lui retirer des moyens d'année en année. C'est inacceptable. Toute notre solidarité avec les parents d'élèves et personnels de l'école Gambetta!!! En ces temps de COVID-19, il faut un moratoire sur la carte scolaire et les fermetures de poste. On ne peut plus continuer à réduire les moyens du service public d'éducation et des écoles publiques.

 

"Après avoir dévoilé il y a quelques jours son inquiétude du transfert d’un demi-poste UPE2A vers Châteauneuf-du-Faou, pourvu pour faciliter l’inclusion des enfants non-francophones dans les classes ordinaires, l’association des parents d’élèves de l’école Gambetta a lancé une manifestation 2.0 sur les réseaux sociaux.

« Touche pas à mon école »
« Nous faisons tout ce que nous pouvons dans les conditions actuelles », a ainsi commenté Sébastien Portier, l’un des membres de l’APE. Si l’idée d’une petite vidéo de soutien avec photos et pancartes-feuilles avec le même message « Touche pas à mon école » a émergé dimanche 12 avril au matin, le résultat est visible sur le Facebook de l’APE depuis « 23 h 20 ce lundi 13 avril ». La vidéo a été réalisée en urgence par la présidente de l’APE, Julie Stephan Barthe, professionnelle de l’image et maman de trois enfants. Pour l’APE de Gambetta, le message est clair : « En plein confinement, on ne laissera pas partir ce poste. On ne laissera aucun enfant sur le bord du chemin. On ne lâchera rien ». Pour rappel, une commission pour décider des créations et fermetures de postes au niveau départemental devrait se tenir mercredi 15 avril à Quimper.

(Le Télégramme, 15 avril)"

 

"Morlaix. Un clip vidéo pour défendre l’école Gambetta

L’association des parents d’élèves de l’école Gambetta, à Morlaix (Finistère), a organisé une « manif 2.0 » sous forme de clip pour protester contre la suppression du poste d’enseignant allophone.

Le clip vidéo est présenté comme une « manif 2.0 » par l’association des parents d’élèves (APE) de l’école Gambetta, à Morlaix (Finistère). Sur la chanson Les oubliés, de Gauvain Sers, on y voit des élèves de l’établissement, ainsi que des parents, brandissant le message « Touche pas à mon école ! »

Il y a quelques jours, les parents ont été alertés par le syndicat Snuipp-FSU de l’Éducation nationale sur la tenue d’une commission de création et de fermeture de postes au niveau départemental, ce mercredi 16 avril 2020, à Quimper.

 

" Encore une mauvaise nouvelle pour l'école Gambetta...
Notre cher inspection d'académie de secteur a annoncé hier soir ( courageusement , à la veille des vacances scolaires) , qu'ils allaient déplacer à Châteauneuf-du-Faou , l'enseignant dédié aux allophones ( enfants dont le français n'est pas la langue maternelle). Beaucoup d' élèves de notre école vont être très impactés par le confinement, malgré cela notre inspecteur n'hésite pas à donner le coup de grâce aux enfants qui ont le plus besoin d'aide !!!! Selon le syndicat, « le demi-poste dédié aux enfants allophones (UPE2A) de Gambetta serait transféré à Châteauneuf-du-Faou », expliquait Sébastien Portier, porte-parole de l’APE, à Ouest-France, samedi 11 avril 2020." (Ouest-France, 14 avril)"

 

Morlaix - école Gambetta, le risque de fermeture d'un demi-poste confirmé en commission (Le Télégramme, 14 avril)

Pour la première fois depuis des années, l’association des parents d’élèves de l’école Gambetta montre une forme de découragement. Après la commission qui s’est tenue ce mercredi à Quimper, l’option de la fermeture de poste est toujours d’actualité
« Aujourd’hui, avec le confinement, on ne peut rien faire ». Pourtant, elle s’est régulièrement battue pour défendre les postes d’enseignement, faisant preuve d’imagination comme en juin 2018 avec le tournage de clip. Cette fois, le combat qu’elle mène concerne « le maintien d’un demi-poste UPE2A ». Il devait être rediscuté ce mercredi 15 avril en commission de la carte scolaire à Quimper. Si l’APE de Gambetta a le soutien du syndicat SNUipp-FSU et si ce dernier a défendu le poste en commission, comme le développe un communiqué évoquant que « Gambetta à Morlaix a des besoins sur ce poste », l’option de la fermeture est toujours d’actualité.

Pour l’APE, « l’aide ne peut venir maintenir que des élus pour garder ce poste ». Mention faite à la démarche du maire de Morlaix Agnès Le Brun vis-à-vis de l’inspection de circonscription mardi 14 avril ou encore de l’intervention du conseiller départemental Jean-Paul Vermot, qui, avec Solange Creignou et Joëlle Huon, ont saisi la direction départementale de l’Éducation nationale.

 

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