Débat animé par Vincent Boulet avec Petro Simonenko, PC d'Ukraine, Serge Wolikow, historien et Annie Cyferman, PCF
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Débat animé par Vincent Boulet avec Petro Simonenko, PC d'Ukraine, Serge Wolikow, historien et Annie Cyferman, PCF
Le ministre de l’éducation M Jean-Marie Blanquer sera à Brest ce lundi 11 janvier.
La section du Pays de Brest du PCF apporte son soutien à l’appel des organisations syndicales brestoises à se réunir devant le lycée de l’Harteloire à partir de 9 h pour exprimer leur colère contre cette politique toxique pour l’école publique.
La crise sanitaire a montré à quel point nous avons besoin d’un système éducatif de haut niveau, commun à tou·te·s les citoyen·ne·s de demain, pour faire face aux défis de l’avenir. Notre école est en crise : la pandémie a mis en exergue et à amplifié les inégalités scolaires vécues depuis de longues années. Face à cette crise, Macron et son gouvernement proposent une réponse simple : en finir avec l’objectif d’égalité. Nous voulons au contraire construire un changement radical de politique, pour construire une école commune, pour toutes et tous : une école gratuite dans laquelle les enfants sont à égalité, faisant le pari que tous les jeunes sont capables d’atteindre un haut niveau de formation, de culture et de savoir.
Les communistes demandent l’augmentation immédiate et durable de la dépense nationale d’éducation, de la maternelle à l’université et pour la formation tout au long de la vie. L’argent existe ! Les milliards de la BCE seront plus utiles dépensés dans les services publics qu’injectés dans les marchés financiers. Le renforcement de l’Éducation nationale comme de l’ensemble des services publics peut s’appuyer sur une fiscalité plus juste (rétablissement de l’ISF, taxation des revenus financiers, abandon du CICE).
Après des années de crise, notre école a besoin d’un changement de politique autour de deux objectifs essentiels : égalité et émancipation.
Nous invitons l’ensemble des acteurs de l’éducation, et plus largement l’ensemble de la société, à construire le système éducatif dont nous avons besoin : pour en finir avec les inégalités à l’école ; construire et transmettre une culture commune de haut niveau ; pour permettre aux citoyennes et aux citoyens de demain de maîtriser les choix qui engagent leur avenir et d’agir sur le monde.
Le 09/01/2021
PCF Section de Brest
Premier jour
Après-midi, samedi 25 décembre 1920 (suite)
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audition des fédérations par ordre alphabétique des départements (suite)
Intervention de la fédération du Finistère.
Guiban intervient pour le Finistère, département dans lequel une majorité a voté pour l’adhésion à la IIIème Internationale. Compte tenu du vote des adhérents, 26 mandats sont ainsi portés sur la motion Cachin-Frossard, contre 10 pour la motion Longuet.
Manifestement, dans le Finistère, la préparation du congrès a été l’occasion d’affrontements ouverts entre les tenants de l’adhésion à la IIIème Internationale et les « reconstructeurs » autour des élus sortants.
Les premiers reprochent aux seconds leur position dans le contexte de l’Union sacrée, leurs manœuvres lors de la préparation du congrès, et leur refus de s’engager dans une direction révolutionnaire.
Les seconds reprochent aux partisans de l’adhésion à la IIIème Internationale et à la nouvelle direction fédérale leur esprit de caporalisme, leur acceptation de se plier aux ordres de Moscou, et leur volonté de favoriser de nouveaux élus à la place des sortants.
Comme on peut le constater, les échanges entre Guibant et Nardon, délégués, ainsi que Goude, député, participant au congrès en qualité d’élu et de dirigeant, sont vifs et peu amènes.
Dans le congrès, le Finistère est représenté par cinq délégués, dont deux sont de la tendance majoritaire (Guiban et Derrien), les trois autres appartenant à la tendance minoritaire ( Nardon, Le Goïc et Masson).
Goude, quant à lui, député du Finistère et dirigeant national, participe également au congrès, ès qualité, mais pas au titre de délégué de la fédération du Finistère.
Nous reproduisons ci-après l’intégralité des échanges concernant la fédération du Finistère qui ont mis le feu aux poudres dès le premier jour du congrès, et tels qu’ils ont été consignés dans le compte-rendu sténographique officiel du congrès.
L'intervention de Jean-Marie Guiban, partisan de l'adhésion à la IIIe Internationale et de la motion Cachin-Frossard, et donc des majoritaires au sein de la fédération SFIO du Finistère. Jean-Marie Guiban est né le 27 septembre 1888 à Quimper (Finistère). Fils d’un journalier, Jean-Marie Guibant travailla comme employé de commerce et se maria à Quimper en août 1919. Membre du Parti socialiste SFIO, il était inscrit, en 1920, sur les listes électorales de Brest. Secrétaire du comité provisoire pour la IIIe Internationale, il participa, en février 1921, au congrès fédéral du Parti. Délégué départemental de l’ARAC, il était également secrétaire du syndicat brestois des employés de commerce.
GUIBAN (FINISTÈRE) :
"Le Finistère a donné 26 mandats à la motion Cachin-Frossard et 10 mandats à la motion Longuet. Si les résultats ne sont pas plus favorables à la motion de la IIIe Internationale, il faut que vous en connaissiez les raisons.
Tout d'abord, il faut que vous en sachiez les mesures draconiennes dont on a usé contre les militants ayant leur carte de la IIIe Internationale. J'étais seul à un moment, et on a demandé mon exclusion du parti socialiste. Ceci n'a pas été exécuté. J'ai été traité de mouchard. J'ai été l'objet d'une campagne de diffamation. On m'a traité comme un monsieur venant de Paris ou de je ne sais où et qui pouvait être n'importe qui.
(Un délégué: Qui ça?)
Moi... votre serviteur. Si nous n'avons pas obtenu de résultats meilleurs, c'est d'abord parce que les moyens de communication nous manquaient. Ensuite, qu'une campagne abominable a été menée contre la IIIe Internationale. Dans les réunions, on m'a désigné, avec le camarade Le Flanchec, en disant: "Voyez ces hommes, c'est parmi eux qu'on a trouvé les Briand et les Métivier.
(...)
On faisait de l'éducation révolutionnaire par des arguments comme ceux-ci aux camarades paysans: "La révolution est impossible à l'heure actuelle; les paysans sont trop riches et demain ils gagneront encore plus d'argent". Ceci se passe de commentaires. Toutes les sections que nous avons pu visiter ont donné l'unanimité ou la presque unanimité de leurs suffrages à la IIIe Internationale. Il y a des confusions, par exemple, à Quimperlé; lorsqu'on a vu que les camarades allaient carrément vers la IIIe Internationale, on s'en est préoccupé. Un camarade du Comité de la Reconstruction a voté également la motion de la IIIe Internationale, mais il a demandé une addition qui, en elle-même, ne paraît pas méchante, mais qui est une thèse réformiste: "Le Comité de la IIIe Internationale n'a jamais refusé des améliorations partielles" (...)
D'un autre côté, il faut que vous connaissiez l'attitude de nos élus. On vient de dire que Daragona est un libertaire. J'ai répondu à Goude qu'il était un menteur et j'ai manqué de recevoir un gros soufflet" (Bruit). Vous voyez comme vous pouvez devenir militaristes, patriotards ou tout au moins socialistes patriotes. "Imaginez-vous, disait-on, que vous voyiez, dans cette rade de Brest, l'escadre anglaise en train de bombarder la ville". "Que feriez-vous, disait le Citoyen Goude, vous socialistes du Finistère?". Il répondait: "Vous marcheriez, n'est-ce pas, et vous auriez raison". Il est vrai que le citoyen Goude a pu nous donner le coup de pioche. Nous lui sommes reconnaissants de son passé. Mais ce n'est pas, s'il a fait pousser le blé rouge, parce qu'il va le couper lui-même à sa maturité, que nous devons l'admirer.
Quand nous avons fait la petite section locale rurale de La Feuillée, nous avons présenté le programme du Comité de la IIIe Internationale et augmenté de 24 membres cette section composée de 31 membres. A Brest, la ville rouge, il y a un groupe qui compte 280 adhérents. C'est bon mais beaucoup de camarades ont manifesté leur désir d'entrer dans le Parti socialiste lorsqu'on en aurait exclu l'ivraie".
L'intervention de Nardon, délégué du Finistère, pour la motion Longuet.
L'intervention de Léon Nardon, délégué du Finistère, pour la motion Longuet.
Né le 12 octobre 1883 à Dumbéa (Nouvelle-Calédonie), où son père, adjudant d’infanterie coloniale, était en garnison, Léon Nardon revint à Brest (Finistère), âgé de quelques mois et c’est là qu’il passa la majeure partie de sa vie. Fonctionnaire du Trésor, puis fondé de pouvoir de la perception de Brest, il fut élu conseiller municipal socialiste de Brest le 30 novembre 1919 ; il avait adhéré au Parti socialiste SFIO en 1905. Il fut élu maire le 10 décembre 1919, mais fut révoqué le 16 février 1920 par décret préfectoral pour avoir refusé d’autoriser une manifestation ayant pour but de déposer une couronne au monument aux morts. Il fut remplacé par H. Masson jusqu’au 20 février 1921, date à laquelle il redevint maire de Brest. Il fut réélu en 1925. Léon Nardon est délégué au congrès de Tours, en décembre 1920 et était intervenu le 25 pour critiquer les méthodes des partisans de la IIIe Internationale ; il demeura au Parti socialiste SFIO.
Léon Nardon:
"J'appartiens à la Fédération depuis quinze ans, et je puis dire qu'on a raconté sur elle beaucoup de ragots. Je ne suis pas suspect, puisque j'ai été révoqué par le ministère Steeg pour mon attitude comme maire.
On a oublié de vous dire que la campagne dont on a parlé est partie de membres de la IIIe Internationale. Ce n'était pas moi qui étais en cause, car j'étais encore sacro-saint, parce que je venais d'être révoqué. Il s'agissait surtout de deux députés. On allait jusqu'à dire que Goude avait une grosse fortune, des châteaux.
Voilà comment la campagne pour la IIIe Internationale a été faite dans le Finistère.
A Brest, pour discuter les motions, notre camarade Goude, seul pour notre tendance, eut la parole, il l'eut pendant 30 minutes, après quoi elle lui fut retirée. Aussitôt, roulement de tambour et au nom du Comité de la IIIe Internationale, la discussion fut étouffée.
Dès le début de la guerre, j'avais demandé à la Fédération de donner mandat à nos députés de voter contre les crédits, mais la Fédération refusa et nos élus ont toujours été des militants disciplinés, obéissants aux ordres de la majorité de la Fédération.
Au début de cette campagne, Goude et moi, ainsi que plusieurs autres, nous étions partisans de la motion Cachin-Frossard mais avec des réserves qu'apportait ce dernier au Congrès de la Seine et non pas avec l'esprit de caporalisme des dirigeants actuels de la Fédération du Finistère.
Je n'accepte pas le caporalisme et je refuse de me plier aux ordres donnés par Moscou.
De même que nous étions, en 1919, en faveur de la motion Longuet, nous l'aurions été encore en faveur de la motion Cachin-Frossard, si les manœuvres n'avaient pas été dirigées uniquement pour remplacer les élus.
(Un délégué: Ils n'auraient pas été réélus avec le programme actuel).
Nous nous sommes présentés aux élections avec le programme socialiste contre le bloc de tous les bourgeois et nous avons défendu à outrance la révolution russe (Bruits).
... Nous avons dit au Congrès que, quoi qu'il arrive, quoi que nous soyons une minorité, nous resterons dans le Parti si l'on accorde les garanties nécessaires. Mais au Congrès de la Fédération du Finistère, aussitôt les résultats proclamés, nous avons demandé, conformément à l'article 19 des statuts du Parti, qui ne sont pas abrogés, nous avons demandé aux nouveaux majoritaires de permettre à trois camarades de nos tendances de rentrer au Comité fédéral.
Les camarades membres de la IIIe Internationale nous l'ont refusé immédiatement. Si, par les procédés de la fédération du Finistère, nous, socialistes révolutionnaires... (Bruits). Si l'on veut nous blâmer, si l'on ne veut plus nous reconnaître comme socialistes (bruits), nous prendrons nos responsabilités.
Les camarades partisans de la IIIe Internationale ont dit: "Ceux qui voteront la motion Longuet-Paul Faure voteront contre la révolution russe" (Rumeurs diverses). Dans les réunions qui ont eu lieu dimanche dernier à Quimper, Morlaix et Brest, les camarades sont venus nous dire: "Oui nous avons voté la motion, mais après l'attitude prise par la nouvelle majorité, nous disons que nous voulons rester avec vous et Longuet".
Intervention d'Emile Goude :
Né en 1870 en Ille-et-Vilaine (Grand-Fougeray), fils de forgeron, Emile Goude était commis de la Marine, puis travailleur à l'Arsenal de Brest. En 1904, il avait été élu au Conseil Municipal de Brest, sur une liste républicaine et socialiste (4e adjoint). Député socialiste du Finistère au moment du Congrès de Tours:
"Je ne m'arrêterai pas à ce qu'il peut y avoir de particulièrement personnel ou de délibérément injurieux dans l'intervention de Guiban...
Je pense que vous voulez savoir dans quel état d'esprit ont été votées les motions dans le département du Finistère (...)
La presque totalité des partisans de la IIIe Internationale ont 5 ou 6 ans de Parti. Nous avions dit, dès Strasbourg, que nous voulions adhérer à la IIIe Internationale... Nous sommes partis de là pour faire de la propagande dans notre Fédération pour l'adhésion à la IIIe Internationale. Mais hélas! Les "conditions" sont venues et nous ont fait des réserves à mesure que les conditions se modifiaient. Notez que ces réserves, nous les avons faites dans un esprit unitaire. Nous avons dit que nous demanderions un minimum de garanties pour conserver dans le Parti la liberté de parole et de pensée, et c'est de grand cœur qu'avec le Parti lui-même nous irons alors à Moscou. La plupart des anciens militants ne sont pas avec vous, vous le savez bien.
(...) Après le vote de la motion Cachin-Frossard, nous avons demandé au Congrès de dire, comme dans l'Isère, que cette motion serait appliquée dans l'état d'esprit de la déclaration de Frossard.
A ce moment-là, vous vous êtes élevés contre nous; vous avez fait rouler les tambours de Santerre, pour étouffer notre voix. Et bien! Nous venons ici dans le même état d'esprit: ou bien nous conserverons notre liberté, ou bien nous ne vous suivrons pas".
Pour lire le compte rendu in extenso des interventions des délégués finistériens avec les commentaires qu'elles ont suscité
Premier jour
Après-midi, samedi 25 décembre 1920 (suite)
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audition des fédérations par ordre alphabétique des départements (suite)
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Compère-Morel (Gard) : Le congrès du Gard invite le Parti socialiste à tenter un effort suprême en faveur de l’unité socialiste. Au cas où la motion du Gard n’aurait pas la majorité dans le congrès, les mandats se répartissent de la façon suivante : 56 voix pour la motion Cachin-Frossard, 54 voix pour la motion Paul Faure-Longuet, 1 à Blum.
Vincent Auriol (Haute-Garonne) : la fédération a donné 11 mandats à la motion Cachin-Frossard et 15 mandats à la motion Longuet...Je regrette que le secrétaire fédéral soit absent car il aurait pu peut-être fixer le petit point d’histoire soulevé par Frossard : comment concilier l’adhésion à la IIIème Internationale avec le bloc des gauches pratiqués par les extrémistes de la Haute-Garonne.
Le représentant du Gers : la fédération, essentiellement paysanne, désire profondément l’unité. Comme il fallait se prononcer, un très petit nombre est allé à la motion Blum, un nombre plus important à la motion Longuet et la majorité à la motion Cachin-Frossard...Dans un but d’unité mes camarades m’ont dit de me rallier à la motion Longuet...Tous les délégués ont insisté pour que l’unité soit maintenue et c’est avec ce mandat qu’on nous a renvoyés au congrès de Tours.
Castagnier (Gironde) : En Gironde les votes ont été les suivants : 45 voix pour la IIIème Internationale, 32 pour la motion Blum, et 12 pour la motion Longuet-Paul Faure. Je vais préciser les conditions du vote et vous lire la lettre adressée par le camarade Gorse de la IIIème Internationale « ...Je serais particulièrement heureux si je pouvais empêcher de mesquines questions de personnes de diminuer le nombre de ceux qui sont décidés à aider loyalement nos camarades de Moscou... » ; « Le groupe Blanqui estime qu’on ne doit exclure aucun de ceux qui, quel que soit leur passé, acceptent la nouvelle discipline du Parti... ».
Olivier (Gironde) : « ...Je ne vous parlerai pas de la petite cuisine qui s’est passée chez nous comme dans le Finistère. Je veux simplement dire dans quel état d’esprit la masse de nos camarades qui ont adhéré à la motion Cachin-Frossard se sont prononcés :
- Il ne peut y avoir pour la classe ouvrière de défense nationale. En 1914 nous avons « marché dans le panneau ». A partir de maintenant nous ne devons rien donner à cette défense nationale ;
- sur la question de l’unité...Regardez l’exemple que nous a donné l’Allemagne. Lorsque les Scheidman et les Noske sont arrivés au pouvoir...Ils ont fait appel aux mitrailleuses pour se maintenir au pouvoir et tirer dans le dos des révolutionnaires. De cette unité-là nous n’en voulons pas. Unité oui...mais seulement pour une action véritablement révolutionnaire et féconde. »
Bertrand (Hérault) : « Les populations viticoles de l’Hérault ne sont pas encore révolutionnaires. Malgré les efforts de Barthe, la IIIème Internationale a réuni 9 mandats et la motion Blum, 4. La motion Barthe s’est ralliée à la motion Blum. Mais nul doute qu’avant peu notre département arrive à obtenir une majorité pour la IIIème Internationale. »
Boisserie (Indre) : « Notre fédération a donné 12 voix à la motion Cachin-Frossard, 4 à la motion Longuet, 1 à la motion Blum. Le congrès s’est prononcé pour l’unité..Avec la tendance Longuet-Paul Faure, à la condition que cette tendance s’incline devant la discipline du Parti. »
Lavollée (Indre-et-Loire) : « Notre département a accordé les deux tiers des mandats à la motion Cachin-Frossard...Elle a manifesté nettement sa sympathie profonde pour les thèses communistes sur le nom de Lénine et pour la révolution russe. Mais elle s’est montré désireuse d’éviter toute scission... Mais elle est prête à sacrifier les individus qui ne se soumettraient aux décisions du congrès et du Parti tout entier. »
Brignault (Indre-et-Loire) (minorité) : « ...Nous ne sommes pas du tout partisans de la scission. Nous estimons que nous devons aller à la IIIème Internationale...Et qu’en votant la motion Longuet nous y allons aussi. »
Villefranche (Jura) : « Nous avons 27 voix pour la motion Longuet-Paul Faure, 8 pour l’adhésion à la IIIème Internationale, et 2 mandats pour la motion Blum. Les camarades du Jura m’ont donné mandat pour déclarer qu’ils étaient pour le maintien de l’unité, contre la scission... »
Besnard-Ferron (Loir-et-Cher) : « Nous sommes une fédération exclusivement paysanne qui a doublé ses cartes cette année...La motion Cachin-Frossard a recueilli 8 mandats, la motion Longuet, 6 et la motion Blum, 2… Nous croyons que la révolution n’est pas encore prête à venir et qu’il faut la préparer...Notre fédération a voté l’adhésion à la IIIème Internationale avec les seules réserves faites par Frossard. Malgré cela nous demandons l’union et l’unité, et nous sommes contre les exclusions. Notre fédération a dit « Ceux qui ne trouveront pas la vie possible dans la maison socialiste, avec les conditions de la IIIème Internationale, n’auront qu’à s’en aller d’eux-mêmes ».
En 1920, le 30 décembre à 17h45, il y a tout juste 100 ans, prenait fin le congrès de Tours qui allait donner naissance au Parti communiste Français.
Une autre mondialisation est possible. Partout la contestation s'amplifie. Une vidéo du secteur internationale du PCF à l'occasion de son centenaire Pour retrouver l'ensemble des messages des personnalité.e.s, organisations, et partis ami.e.s :
Les théories du complot et leurs instrumentalisations ne sont pas nouvelles dans l’Histoire : de l’empoisonnement des puits par les juifs pour provoquer la Peste noire aux armes de destruction massive de l’Irak, en passant par le complot judéo-maçonnique à l’origine de la Révolution française ou le « protocole des sages de Sion » fabriqué par l’Okhrana (1) et exploité par la propagande nazie.
Le complotisme n’est donc pas apparu avec les réseaux et médias sociaux, mais ces nouveaux moyens de communication ont permis de démocratiser la création de théories du complot et d’en accélérer la diffusion.
Les théories du complot véhiculent une vision de l’histoire radicalement antimarxiste, car tout événement devient la réalisation de desseins secrets d’oligarchies aux pouvoirs occultes considérables et non le résultat du mouvement des sociétés, des peuples, de la lutte des classes ou de phénomènes naturels (tremblement de terre, raz de marée, épidémie, climat). Exit les classes sociales, la bourgeoisie, le capitalisme, les rapports de production et de domination, les aliénations…
Contrairement à ce qu’affirment certaines officines (2) prétendument expertes en lutte contre le conspirationnisme, la croyance en une théorie du complot n’est l’apanage ni d’une classe sociale, ni d’une génération, ni d’un niveau scolaire, ni d’un environnement culturel. Par contre, les déterminants de l’être social d’une personne feront sa sensibilité à telle ou telle théorie du complot : les publics cibles du « complot du 11 septembre » ne sont pas les mêmes que ceux du « Pacte de Marrakech », ou de « l’assassinat de Lady D », ou des chemtrails, ou encore de la « théorie du genre »... Cependant, le complotisme prospère particulièrement bien dans l’univers culturel, médiatique et politique de la réaction, du populisme, de l’antisémitisme et de l’extrême droite.
La force d’une théorie du complot est de jouer sur les a priori, les phobies, les peurs, les haines, les biais cognitifs de confirmation et de raisonnement de chacun. On soumet le réel au lit de Procuste en pratiquant ce que les Anglo-Saxons appellent le « cherry-pick », c’est-à-dire en ne retenant uniquement les faits ou les données qui soutiennent la thèse du complot, en délaissant ou cachant ceux qui la contredisent.
Le complotisme acquièrt une audience forte lors de période historique charnière où le groupe social au pouvoir est en crise et n’a plus les moyens de son « hégémonie culturelle » sur la société et où les forces qui le contestent ne sont pas encore en capacité d’incarner une alternative politique. Faute de politisation des enjeux, ces moments où la société doute d’elle-même et de son avenir sont propices aux récits confusionnistes et apocalyptiques – au sens premier du terme, c’est-à-dire révélation.
Le complotisme est instrumentalisé pour dévoyer les colères populaires, les détourner, les dépolitiser et les discréditer. On l’a vu lors du mouvement des gilets jaunes et on le revoit aujourd’hui avec la pandémie de la Covid-19 avec notamment le « documentaire » (sic) Hold-up.
Avec le 11 septembre, Internet est devenu l’un des principaux vecteurs de propagation du complotisme avec une fachosphère très active. Les réseaux sociaux, le financement participatif en ligne ont permis de démocratiser la création et la diffusion de théories du complot prospérant au sein de communautés d’internautes. La technologie ne fait pas en elle-même la viralité. Pour qu’une information vraie ou fausse devienne virale, elle doit sortir de la communauté où elle circule en étant relayée par les acteurs particuliers des réseaux sociaux que sont les influenceurs : Twitter de personnalités, youtubeur de référence, grands médias, institutions... Les réseaux et médias sociaux ne sont rien sans leurs interactions avec les chaînes d’info en continu, les services de communication des institutions et les influenceurs. Or, l’éco système d’une théorie du complot se développe en fonction de sa diffusion au plus grand nombre : peu importe qu’on la critique et même qu’on la déconstruise, plus on parle d’elle plus elle se renforce. Pire, sa critique, en particulier si elle vient de paroles institutionnelles ou officielles, conforte mécaniquement la conviction de ses partisans et lui fait gagner de nouveaux soutiens.
Ainsi, si l’existence de Hold-up n’avait pas été relayée par les médias dominants et les institutions, jamais il n’aurait été vu par des millions de personnes. Les motivations de ce visionnage sont un mélange de volonté de se faire une opinion par soi-même, de curiosité malsaine, de défiance généralisée vis-à-vis des institutions, qu’elles soient gouvernementales, politiques, économiques, médiatiques et même scientifiques, et de désirs de transgression à peu de frais. Le retrait de la vidéo de certaines plateformes et le blocage de son financement participatif, les sanctions et règlements de comptes contre certains de ses protagonistes ont été exploités par les zélateurs de Hold-up. Sans ce battage médiatique et cette surréaction, Hold-up serait resté une vidéo complotiste noyée parmi des centaines de milliers d’autres sur Internet.
La déconstruction du mensonge de Hold-up doit aller de pair avec la dénonciation des pompiers pyromanes qui ont contribué cyniquement à son audience. Saturer et polariser l’espace public entre la communication gouvernementale et la sphère complotiste participe à disqualifier et à marginaliser a priori toute critique politique de la gestion de la crise de la Covid-19 en la renvoyant au complotisme. Cette stratégie, déjà à l’œuvre lors du mouvement des gilets jaunes, a l’avantage de démonétiser par avance la parole des classes populaires, de détourner leur colère de la conscience de classe, de dépolitiser les enjeux en entretenant la confusion, l’anarcho-nihilisme et le tous pourris. Ce confusionnisme d’un anti-libéralisme sans contenu de classe conduit à établir des passerelles avec l’extrême droite dont la mal nommée revue populiste « Front populaire » de Michel Onfray est un des derniers avatars, participant ainsi au rêve de Terra Nova (3) d’un paysage politique où les classes populaires seraient piégées entre jacqueries, abstention et vote d’extrême droite.
C’est pourquoi il ne suffit pas de dénoncer les théories complotistes, il faut combattre de concert leur instrumentalisation politique. Aucun compromis ne peut exister entre ceux qui entendent dépasser et abolir le capitalisme et ceux qui créent et propagent des théories complotistes afin de « faire tourner à l’envers la roue de l’histoire » (4). Ils doivent tous être combattus sans aucune concession. C’est l’un des rôles et l’une des raisons d’être du PCF.
Yann Le Pollotec, membre du CN
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1. Police politique de la Russie tsariste.
2. Par exemple Conspiracy Watch.
3. Club de réflexion social-libéral faisant office de boîte à idées pour la CFDT, Macron, et la tendance hollandaise du PS.
4. Manifeste du Parti communiste, Karl Marx.
Avec Stéphanie Gwizdak militante PCF en entreprise, Jackie Hoffmann ancienne députée européenne, et Aymeric Seassau dirigeant du PCF
La Finistérienne Nathalie Le Mel, figure incontournable du combat des femmes pendant la Commune de Paris, dont on célèbre les 150 ans cette année.
La question qui se pose aujourd'hui M.Poignant pour nos citoyens est: comment aujourd’hui on transforme la société, face aux politiques ultra libérales qui profitent uniquement à une petite minorité, comment aller vers plus de justice sociale?
Il faut que nous construisions une majorité politique qui s’attaque réellement au mur de l’argent et qui ait pour objectif l’augmentation du SMIC, la parité des salaires, la relocalisation des industries, le développement des services publics et en priorité de l’hôpital public, la justice fiscale et la lutte contre l'évasion fiscale, la réduction de la pauvreté et des inégalités, la question du réchauffement climatique ….
Ismaël Dupont, secrétaire du PCF finistérien, a dit son désaccord avec des personnalités « droitières » du PS. L’ancien maire PS de Quimper réplique.
Bernard Poignant, ancien maire PS de Quimper, réplique à Ismaël Dupont, dirigeant du PCF finistérien, interrogé dans notre édition de lundi 4 janvier.
« Je me découvre un pouvoir : faire dresser les cheveux sur la tête d’un dirigeant communiste local. […] » Bernard Poignant ajoute : Il aimerait l’union mais commence par trois excommunications : Le Drian, Urvoas, Poignant. Ils ont en effet un inconvénient : les deux premiers ont été ministres du Président Hollande, le dernier son conseiller. Tare suprême à ses yeux ! Fierté aux miens ! Que doit-il penser de Robert Hue, secrétaire national du PCF pendant 10 ans, candidat à l’élection présidentielle à deux reprises et soutien de Macron en 2017 ?
À gauche, tous les partis ont besoin de modestie et d’examen sur eux-mêmes. Le PS bien sûr, mais le PC aussi. Son dernier résultat aux présidentielles date de 2007 avec un score de 1,93 % des voix. Pour les deux suivantes, il s’est jeté dans les bras de Mélenchon ! Plus récemment, sa liste aux élections européennes, conduite par Ian Brossat, est arrivée en dixième position avec 2,5 % de suffrages exprimés. Je reconnais que le PS n’a pas brillé non plus. Il doit bien y avoir un problème quelque part. Dans ces conditions, on ne fait pas la fine bouche et on met une pédale douce à ses prétentions.
Après des sénatoriales où le PCF avait monté sa liste, les communistes feront-ils l’union avec le PS pour les régionales et départementales. C’est leur souhait, répond Ismaël Dupont, PCF Finistère.
Entretien
Fin septembre, le PCF et ses alliés ont voulu marquer leurs différences avec le PS et vous avez créé votre propre liste. Vous avez fait plus de 8 % des voix, ce qui a fait chuter le PS qui n’a obtenu qu’un sénateur… Une Bérézina a dit la droite. Pourquoi ce désaccord avec le PS ? Y avait-il des histoires de personnes où Jean-Jacques Urvoas devenait la cible à faire tomber ?
La clé des succès de la gauche aux municipales de mars et juin 2020 a été le rassemblement. Nous avons construit des majorités. C’est un rassemblement qui se faisait sans base hégémonique. Pour les sénatoriales, nous étions favorables à un accord. Mais, pas d’accord pour la quatrième position, non éligible. Nous n’étions pas non plus d’accord pour la candidature de Jean-Jacques Urvoas, en troisième position sur la liste. Ce n’est pas une histoire de personne. Nous n’avions pas de cible. Tout simplement, il symbolisait une position très droitière du PS, très hollandaise. Nous aurions préféré une liste plus ouverte et non pas que le PS désigne cinq candidat(e)s sur six. Nous avions donc décidé de construire une liste aux sénatoriales avec Nouvelle Donne, Génération.s, Radicaux de gauche et Place publique.
Allez-vous donc réussir à reconstruire une alliance avec le PS pour les élections régionales et départementales qui pourraient se dérouler en juin 2021, dans six mois ?
Le PS a donné des signes pour reconstruire, après l’échec de sa stratégie. Le 10 octobre dernier, à Pont-de-Buis, tout le monde était là, sauf la France Insoumise qui avait fait savoir qu’elle ne souhaitait pas être associée au PS. Nous avons dit que nous souhaitions nous rassembler avec d’autres mouvements et partis politiques en tenant compte des contraintes économiques et sociales qui existent. C’est-à-dire, définir un projet de gauche pour le conseil départemental et le conseil régional.
Pensez-vous à certains cantons précis pour ces élections départementales en Finistère ? Seriez-vous vous-même candidat sur le canton de Morlaix ?
Rien n’est décidé. Il n’y a pour l’instant aucun accord entre les forces de gauche. Le changement de scrutin, avec des binômes sur de grands cantons, nous donne l’occasion de montrer la diversité de la gauche. Aujourd’hui, la majorité départementale PS, est assez étriquée. Si on veut garder ces deux assemblées à gauche, il faut de la pluralité. Ces collectivités sont menacées. Les Verts ne font pas d’alliance de premier tour aux régionales.
On a vu récemment le PCF voter contre une extension de ferme laitière à Plouigneau. Est-ce à dire que vous verdissez votre projet ?
Ce n’est pas quelque chose de nouveau au PCF. Depuis les années 1960, nous défendons une agriculture à taille humaine et respectueuse de l’environnement. Nous sommes pour une transition écologique de l’agriculture. Ce qui nous différencie des Verts est peut-être notre approche. Nous sommes conscients que nous avons besoin d’énergies.
Sur le nucléaire, par exemple, vous avez des clivages avec les Verts…
Oui, les positions nationales de nos deux partis diffèrent sur la question nucléaire. Mais, en 2015, nous étions allés assez loin dans la mise en commun de nos programmes. Nous mettons en avant les questions sociales. Mais pour l’heure, l’idée de partir seul comme le font les Verts au premier tour pour les régionales ne nous semble pas opportune. C’est illisible pour les électeurs.
Pour revenir au PS, vous êtes également très éloignés de figures comme Bernard Poignant, ancien maire de Quimper, même si vous, le PCF, siégez au sein de la majorité d’Isabelle Assih (PS), nouvelle maire de Quimper… ?
Oui, Bernard Poignant peut me faire dresser les cheveux parfois ! Mais, à Quimper, comme à Morlaix ou à Brest, nous faisons partie de majorités plurielles. Au PCF, nous ne fuyons pas les responsabilités.
Jean-Yves Le Drian, ex PS, est aujourd’hui ministre du Président Macron. Quel est votre regard sur l’homme politique qui a présidé la région Bretagne de 2004 à 2015 ? Loïg Chesnais-Girard est son héritier…
Je ne l’ai jamais considéré comme un allié. Nous avons eu différentes approches par le passé, mais en 2015, lors d’un vote interne au PCF Bretagne, près de 95 % des communistes avaient voté pour une alliance avec le Front de gauche et non pas avec Le Drian. Aujourd’hui, nous sommes dans un autre contexte. Il est envisageable de partir avec Loïg Chesnais Girard s’il rompt avec la politique de Macron et ne fait pas d’alliance avec les macronistes. Son intérêt est d’avoir une bonne équipe à gauche. Il y a une profonde colère de la population à l’égard de la politique de Macron. Il faut de la clarté politique.
Concrètement, que demandez-vous ?
Nous souhaitons quatre cantons en Finistère, avec des titulaires, et dans des secteurs gagnables même si tout le Finistère est gagnable ! Pour les Régionales, si nous trouvons un accord avec la majorité sortante, nous demandons huit élus, deux par département.