A l'occasion du centenaire du PCF, Fabien Roussel était l'invité des 4 vérités sur France 2 ce mardi 29 décembre.
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A l'occasion du centenaire du PCF, Fabien Roussel était l'invité des 4 vérités sur France 2 ce mardi 29 décembre.
Après des sénatoriales où le PCF avait monté sa liste, les communistes feront-ils l’union avec le PS pour les régionales et départementales. C’est leur souhait, répond Ismaël Dupont, PCF Finistère.
Fin septembre, le PCF et ses alliés ont voulu marquer leurs différences avec le PS et vous avez créé votre propre liste. Vous avez fait plus de 8 % des voix, ce qui a fait chuter le PS qui n’a obtenu qu’un sénateur… Une Bérézina a dit la droite. Pourquoi ce désaccord avec le PS ? Y avait-il des histoires de personnes où Jean-Jacques Urvoas devenait la cible à faire tomber ?
La clé des succès de la gauche aux municipales de mars et juin 2020 a été le rassemblement. Nous avons construit des majorités. C’est un rassemblement qui se faisait sans base hégémonique. Pour les sénatoriales, nous étions favorables à un accord. Mais, pas d’accord pour la quatrième position, non éligible. Nous n’étions pas non plus d’accord pour la candidature de Jean-Jacques Urvoas, en troisième position sur la liste. Ce n’est pas une histoire de personne. Nous n’avions pas de cible. Tout simplement, il symbolisait une position très droitière du PS, très hollandaise. Nous aurions préféré une liste plus ouverte et non pas que le PS désigne cinq candidat(e)s sur six. Nous avions donc décidé de construire une liste aux sénatoriales avec Nouvelle Donne, Génération.s, Radicaux de gauche et Place publique.
Allez-vous donc réussir à reconstruire une alliance avec le PS pour les élections régionales et départementales qui pourraient se dérouler en juin 2021, dans six mois ?
Le PS a donné des signes pour reconstruire, après l’échec de sa stratégie. Le 10 octobre dernier, à Pont-de-Buis, tout le monde était là, sauf la France Insoumise qui avait fait savoir qu’elle ne souhaitait pas être associée au PS. Nous avons dit que nous souhaitions nous rassembler avec d’autres mouvements et partis politiques en tenant compte des contraintes économiques et sociales qui existent. C’est-à-dire, définir un projet de gauche pour le conseil départemental et le conseil régional.
Pensez-vous à certains cantons précis pour ces élections départementales en Finistère ? Seriez-vous vous-même candidat sur le canton de Morlaix ?
Rien n’est décidé. Il n’y a pour l’instant aucun accord entre les forces de gauche. Le changement de scrutin, avec des binômes sur de grands cantons, nous donne l’occasion de montrer la diversité de la gauche. Aujourd’hui, la majorité départementale PS, est assez étriquée. Si on veut garder ces deux assemblées à gauche, il faut de la pluralité. Ces collectivités sont menacées. Les Verts ne font pas d’alliance de premier tour aux régionales.
On a vu récemment le PCF voter contre une extension de ferme laitière à Plouigneau. Est-ce à dire que vous verdissez votre projet ?
Ce n’est pas quelque chose de nouveau au PCF. Depuis les années 1960, nous défendons une agriculture à taille humaine et respectueuse de l’environnement. Nous sommes pour une transition écologique de l’agriculture. Ce qui nous différencie des Verts est peut-être notre approche. Nous sommes conscients que nous avons besoin d’énergies.
Sur le nucléaire, par exemple, vous avez des clivages avec les Verts…
Oui, les positions nationales de nos deux partis diffèrent sur la question nucléaire. Mais, en 2015, nous étions allés assez loin dans la mise en commun de nos programmes. Nous mettons en avant les questions sociales. Mais pour l’heure, l’idée de partir seul comme le font les Verts au premier tour pour les régionales ne nous semble pas opportune. C’est illisible pour les électeurs.
Pour revenir au PS, vous êtes également très éloignés de figures comme Bernard Poignant, ancien maire de Quimper, même si vous, le PCF, siégez au sein de la majorité d’Isabelle Assih (PS), nouvelle maire de Quimper… ?
Oui, Bernard Poignant peut me faire dresser les cheveux parfois ! Mais, à Quimper, comme à Morlaix ou à Brest, nous faisons partie de majorités plurielles. Au PCF, nous ne fuyons pas les responsabilités.
Jean-Yves Le Drian, ex PS, est aujourd’hui ministre du Président Macron. Quel est votre regard sur l’homme politique qui a présidé la région Bretagne de 2004 à 2015 ? Loïg Chesnais-Girard est son héritier…
Je ne l’ai jamais considéré comme un allié. Nous avons eu différentes approches par le passé, mais en 2015, lors d’un vote interne au PCF Bretagne, près de 95 % des communistes avaient voté pour une alliance avec le Front de gauche et non pas avec Le Drian. Aujourd’hui, nous sommes dans un autre contexte. Il est envisageable de partir avec Loïg Chesnais Girard s’il rompt avec la politique de Macron et ne fait pas d’alliance avec les macronistes. Son intérêt est d’avoir une bonne équipe à gauche. Il y a une profonde colère de la population à l’égard de la politique de Macron. Il faut de la clarté politique.
Concrètement, que demandez-vous ?
Nous souhaitons quatre cantons en Finistère, avec des titulaires, et dans des secteurs gagnables même si tout le Finistère est gagnable ! Pour les Régionales, si nous trouvons un accord avec la majorité sortante, nous demandons huit élus, deux par département.
Paul Le Gall (deuxième homme à partir de la gauche), lors d’une fête de la Bretagne, avec Rol-Tanguy (chef FFI, ancien des Brigades Internationales), Alain Signor (responsable communiste, résistant, député), et Pierre Le Rose. Il est décédé le 30 décembre 2020, à l’âge de 95 ans, le jour du 100e anniversaire de la création du Parti communiste. | PCF FINISTÈRE/ FONDS PIERRE LE ROSE.
Ancien résistant des Francs-tireurs et partisans (FTP), ancien secrétaire départemental du Parti communiste français, conseiller municipal, Paul Le Gall s’est éteint à l’âge de 95 ans. Il était originaire de Beuzec-Conq, à Concarneau (Finistère).
Paul Le Gall, ancien résistant FTP (Francs-tireurs et partisans) à Concarneau, ancien secrétaire départemental du Parti communiste français dans le Finistère (1956-1971) et membre du comité central du PCF (1964-1982), est décédé mercredi 30 décembre 2020 à Concarneau, à l’âge de 95 ans. Il fut conseiller municipal de Concarneau de 1953 à 1959 puis de 1989 à 2001. Il a été aussi, à plusieurs reprises, le candidat titulaire du PCF aux élections législatives dans la 8e circonscription de Quimperlé-Concarneau.
Né le 19 août 1925 à Beuzec-Conq (Finistère), commune aujourd’hui intégrée à Concarneau, ce communiste (1) de la première heure est issu d’une famille de militants et de sympathisants communistes, à l’instar de ses parents et de ses cinq frères et sœur.
À l’automne 1943, il entre dans les FTP du secteur de Concarneau, effectuant des liaisons avec son père engagé dans la Résistance. Après avoir pris part à la libération de Concarneau au sein de la milice patriotique, devenue 7e compagnie FTPF, il adhère aux jeunesses communistes. Il participe à partir de septembre 1944 aux combats sur le Front de Lorient au sein de la 2e compagnie du 2e bataillon de marche du Finistère, au sein de laquelle s’était constitué un groupe de jeunesses communistes composé de soixante-dix adhérents dont il devint le secrétaire. À la fin de la guerre, il reprend son travail de maçon cimentier avec son père.
En 1946, Paul Le Gall dirige le cercle de l’UJRF (Union de la jeunesse républicaine de France) de Concarneau. Adhérant au PCF en janvier 1947, il devient en 1948 secrétaire à la propagande au sein de la section de Concarneau. Il est élu secrétaire de la section du PCF de Concarneau au début des années 50
Il intègre, en 1952, le comité de la fédération du PCF du Finistère dont le siège est à Brest. Résidant à Concarneau, il devient, à trente et un ans, le premier secrétaire fédéral du PCF du Finistère lors de la XVIIIe conférence du comité fédéral du 13 mai 1956.
« Paul Le Gall était un homme nouveau qui incarnait sans doute une volonté de changement politique », indiquent Christian Bougeard et d’Alain Prigent dans un article paru en 2011 dans Le Maitron.
Il occupe cette responsabilité jusqu’à la partition de la fédération en deux entités géographiques en janvier 1970. Puis prend la direction de la nouvelle fédération du Finistère Sud jusqu’en janvier 1982. Pierre Rainero lui succédera. Il siégea au bureau jusqu’à sa non-réélection au sein des instances fédérales, le 25 mai 1986.
Élu membre suppléant au comité central au congrès de Paris de mai 1964, il devint titulaire lors du 19e congrès de Nanterre en février 1970 jusqu’en 1982.
« Il fut un membre très actif, intervenant fréquemment dans les instances nationales, n’hésitant pas à soulever des questions stratégiques », soulignent Christian Bougeard et d’Alain Prigent […] Personnalité calme, organisée, appréciée pour sa modération, Paul Le Gall a joué un rôle important à la tête de la fédération communiste du Finistère, du milieu des années 1950 aux années 1970. »
Paul Le Gall quitte le PCF en 1987 à l’occasion d’une crise interne. Il est élu en 1989 aux élections municipales de Concarneau, sur une liste dissidente. En 1995, il siège au conseil municipal sur une large liste emmenée par le socialiste Gilbert Le Bris.
Il y a deux ans, Paul Le Gall, qui était resté sympathisant, participant à de nombreuses fêtes du Parti, reprend sa carte au Parti communiste.
Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF Finistère, rend hommage « au grand militant et dirigeant historique du parti communiste finistérien et breton. Paul Le Gall fut un résistant FTPF à Concarneau dès 1943. Il a participé aux combats de la libération de la poche de Lorient en septembre 1944. Il a quitté le parti en 1987 mais il a repris sa carte il y a deux ans, ce qui démontre l’attachement qui l’animait pour le communisme et son avenir, lui qui est décédé le jour même du centenaire du parti communiste. Tout un symbole. J’ai eu l’occasion de le rencontrer et de me familiariser avec sa malice, sa gentillesse et sa culture politique impressionnante, à l’occasion de fêtes du parti à Fouesnant. Adieu Paul. Nous pensons fort à ceux que tu laisses en chemin, ton épouse Marie-Annick, ta fille, toute ta famille et tes proches. Nous avons pour ton engagement très fort au service de nos idéaux communs une très grande reconnaissance. Salut à toi camarade !!! »
(1) Source : Paul Le Gall par Christian Bougeard et Alain Prigent dans une version mise en ligne le 6 juin 2011 dans le Maitron.
https://www.ouest-france.fr/bretagne/finistere/une-figure-du-communisme-breton-s-est-eteinte-7105213
L’élu communiste estime que malgré les contradictions dans l’opinion soulevées dans notre sondage, de nouveaux horizons s’ouvrent pour son parti. Entretien.
Ian Brossat Nous sommes loin des années du libéralisme triomphant. La jeunesse est en quête d’un horizon différent, qu’elle n’appelle pas « communisme », mais les valeurs auxquelles elle adhère sont celles que les communistes défendent. Cela ouvre des horizons pour les communistes à condition d’expliquer ce que nous entendons par là et de montrer en quoi notre projet répond aux aspirations de la jeunesse. Regardons la société telle qu’elle est : l’inégale répartition des richesses plonge 10 millions de personnes dans la pauvreté. Les jeunes sont les plus exposés. Dans le même temps, 1 % des ménages les plus riches possèdent 25 % du patrimoine français. Cette situation appelle un tout autre partage des richesses qui permette à chacun de vivre dignement de son travail. Autre contradiction : le niveau de formation n’a cessé de progresser ces dernières années. Mais les Français et notamment les salariés dans leur entreprise sont dépossédés de leurs propres vies, condamnés à subir des choix auxquels ils ne sont pas associés. Le communisme, c’est la réponse à cette contradiction car il promeut une nouvelle ère démocratique de partage des avoirs, des savoirs et des pouvoirs.
Ian Brossat Il ne suffit pas d’en appeler au rassemblement de la gauche. C’est une condition nécessaire à la victoire, mais pas suffisante. Selon les enquêtes d’opinion, la gauche rassemblée, c’est un électeur sur trois. Or, le nombre d’hommes et de femmes qui auraient intérêt au changement est bien supérieur. Notre ambition doit être d’unir ceux qui ont un intérêt au changement, de créer cette conscience de classe qui les rassemblerait. Le monde du travail s’abstient pour une bonne part, et se tourne vers l’extrême droite pour une autre part. Nous avons donc un immense travail de reconquête à engager. Le meilleur remède à l’extrême droite, qui instille le venin de la division, c’est la conscience de classe.
Ian Brossat Le PCF bénéficie d’un ancrage territorial extraordinaire, fruit du travail de ses militants et de ses élus. Et c’est ce qui fait que nous sommes toujours là. Malgré les restrictions budgétaires qui pèsent sur les collectivités, les élus communistes jouent un rôle fondamental. Un exemple, parmi tant d’autres : les centres de santé, qui sont une des marques de fabrique du communisme municipal. Il y a quelques années, on nous disait que c’était dépassé. Avec la pandémie, qui dirait cela ?
Ian Brossat Le PCF est profondément écologiste, mais il doit avoir sa contribution propre à ce débat. Il ne s’agit pas de s’aligner sur les positions des autres, d’autant que ce qui prédomine aujourd’hui, c’est le capitalisme vert. Cette écologie-là est injuste et inefficace. Un écolo capitaliste, c’est comme un lion végétarien, ça n’existe pas. Avec le capitalisme vert, ce sont les plus riches qui polluent, et les plus modestes qui paient. Ils sont même soumis à une double peine : ils subissent la pollution, et on leur demande de payer l’addition. On l’a vu avec la taxe carbone. Une écologie conséquente s’appuie forcément sur un dépassement du capitalisme.
Bel article d'Erwan Chartier-Le Floch dans le Poher sur les 100 ans du PCF, avec un beau portrait photographique de Marcel Cachin. Une précision de taille toutefois (à la fin de l'article) : le PCF ne vise pas de liste indépendante mais s'oriente bien vers des listes de rassemblement à gauche aux régionales et aux départementales, avec l'objectif de participer à des majorités de gauche au Conseil Départemental du Finistère et à la Région Bretagne, ce qui suppose une volonté de rassemblement large à gauche sur un projet répondant aux besoins sociaux et environnementaux et aux attentes démocratiques de la population finistérienne et bretonne. En revanche, une candidature communiste aux élections présidentielles est possible, avec un choix des militants en avril et mai 2021.
Voici une partie de l'émouvant hommage que Alain David a dédié ce matin à ses obsèques à Saint-Thégonnec à son camarade et ami Michel Derrien, dont il avait pris la suite à la tête de la section de Morlaix en 1968. Un grand homme, un grand militant vient de nous quitter! Merci à Alain d'avoir su mettre en relief sa vie d'engagement et de solidarité avec des mots si justes.
HOMMAGE A MICHEL DERRIEN
Avec la disparition de Michel le parti communiste perd un militant aux qualités humaines unanimement reconnues qui s’est investi sans relâche dans toutes ses activités pendant des années. Mais la ville de Morlaix et ses habitants perdent aussi un élu, un soutien qui n’a ménagé ni son temps ni son énergie pour améliorer la vie de ses concitoyens particulièrement les plus fragiles.
J’ai connu Michel en 1968, l’année de mon adhésion au Parti. J’ai tout de suite été frappé par la qualité de sa réflexion, de son apport à la réflexion collective en tant que secrétaire de section de Morlaix et au rayonnement des idées communistes. De la qualité et de la bienveillance de son écoute aussi Cette année- là Michel, qui militait déjà syndicalement au SNI y prit des responsabilités départementales et je me retrouvai propulsé au secrétariat de section. Il avait pris soin de rassurer le néophyte que j’étais en disant qu’il ne laisserait pas tomber la section …et contrairement à ce qui arrive parfois , il tint bien entendu parole et continua à participer activement à notre vie.
Michel avait beaucoup lu et avait donc une culture très étendue, même s’il ne l’étalait pas. Il avait un souci permanent d’ouverture du Parti invitant à participer aux réunions, au-delà de nos rangs sur des sujets divers, de l’éducation populaire sans en dire le nom au 5, rue haute donc.
Parmi les activités qu’il ne manquait jamais il y avait, comme temps fort, la préparation des congrès. Michel tenait à ce que le maximum de camarades puisse participer aux échanges, à la réflexion et aux propositions. Là encore sa réflexion, son expérience, sa rigueur étaient précieuses .Il était toujours soucieux de la précision des choses et de l’accessibilité des formulations. Je l’entends encore me dire : « tu sais, nous les communistes, il faut que nous soyons compris par tout le monde. S’il y a plusieurs façons de dire les choses, sans en altérer le sens, choisis toujours la plus simple, la plus compréhensible ». A une période où le jargon étant loin d’être absent de notre expression le conseil était particulièrement pertinent.
C’est aussi ce qui motivait son attachement à ce que nous appelions à cette époque les écoles du parti qui ont été développées à Morlaix. C’est de cet « intellectuel collectif « que nous tirions notre efficacité .Je me souviendrai de ces leçons lorsque j’aurai la responsabilité de la Formation des militants au niveau départemental.
Bien sûr je ne saurais oublier tout ce que Michel nous a apporté en ce qui concerne la réflexion sur l’enseignement et la défense de l’école publique. Utilisation précieuse de son expérience syndicale. Même si ses voyages vers Châteaulin n’étaient pas sans danger dans les Monts d’Arrée en hiver, la nuit par temps de brouillard.
Me reviennent à l’esprit les ventes exceptionnelles de l’Huma Dimanche que nous faisions tous les deux à Plourin ,les échanges riches avec la population et les discussions enrichissantes pendant le trajet entre les fermes dont Michel connaissait tous les occupants et leur histoire: ainsi allaient les choses en ce temps-là.
Mais l’apport de Michel n’était pas qu’intellectuel. Il ne rechignait jamais à mettre la main à la pâte. Dans les deux sens du terme. Beaucoup se souviennent encore de ses talents de cuisinier lors des fêtes du parti.
Et puis il y eut 1977 : depuis des dizaines d’années il n’y avait pas eu d’élus communistes à Morlaix et bien entendu nous n’avions pas d’expérience en ce domaine. Michel effectua quatre mandats successifs. Apportant dans le domaine dont il avait la charge (la circulation, le transport et le stationnement) son sérieux, son travail, sa connaissance des dossiers. Mais aussi sa volonté de tenir compte des avis de la population, de prioriser avant toute chose le service au public. Pendant toutes ces années Michel a apporté beaucoup plus que sa compétence ; il a été pour beaucoup dans la cohésion et dans la cohérence du groupe que nous formions y compris lorsque soufflaient sur l’union des vents mauvais.
Le 3ème mandat a été particulier, puisque la majorité sortante ayant été battue, nous nous sommes retrouvés dans l’opposition. A deux communistes sur 8 élus. Une nouvelle expérience où il s’agissait plus de contrôler et de s’opposer que de construire. Avec Michel nous jouions notre rôle même si je voyais bien que ce n’était pas celui qu’il préférait. Il fut certainement plus à l’aise lorsqu’il put à nouveau construire dans la nouvelle municipalité.
Ce mandat terminé, Michel ne resta pas pour autant l’arme au pied. Il s’investit encore davantage au Secours Populaire qui, du coup, prit de l’ampleur. D’autres, diraient mieux que moi tout ce qu’il y a apporté à la fois comme rigueur et comme chaleur humaine avec toujours la volonté de préserver la dignité des personnes accueillies. Car, évidemment, Michel ne faisait rien à moitié.
En cette année où l’on fête le 100ème anniversaire du PCF, on célèbre beaucoup et c’est bien normal, les grandes avancées sociales à son actif et toutes celles et tous ceux qui y ont joué un grand rôle. Mais le rôle du PCF c’est aussi le résultat du combat de centaines de milliers de militants et d’élus qui, comme Michel, ont toute leur vie lutté pour bâtir cette France fraternelle que chantait Jean FERRAT.
A l’heure où l’humanité est confrontée à des défis colossaux pour dépasser cette société d’exploitation, de domination et d’aliénation qui sème tant de drames et de misère, à l’heure où la vie même est menacée sur la planète, il est temps que les choses changent. Cela a été le combat de la vie de Michel.
Nous, ses camarades, prenons l’engagement de le poursuivre sans relâche.
Alain DAVID
31.12.2020
Cette étudiante en mathématiques prend les rênes de la capitale de l’État du Kérala, Thiruvananthapuram. Soit la plus jeune maire au monde d’une ville de cette importance.
Il y a décidément quelque chose de frondeur chez les femmes kéralaises. Dans une société extrêmement politisée, qui enregistre les meilleurs taux d’alphabétisation de toute l’Inde, c’est une étudiante en mathématiques de 21 ans qui prend les rênes de la capitale de l’État, Thiruvananthapuram. Soit la plus jeune maire au monde d’une ville de cette importance. Désignée lundi par le conseil municipal à la tête de la ville de 750 000 habitants, Arya Rajendran a de qui tenir. Son père, électricien, et sa mère, employée d’une société d’assurances publique, militent tous deux au Parti communiste d’Inde (marxiste). « Mon père a toujours dit sa fierté d’appartenir à la classe ouvrière. C’est pourquoi je suis devenue membre de ce mouvement qui représente les ouvriers, les paysans et les gens ordinaires (…) sans parti pris de caste ou de religion », dit-elle dans un coup bien senti contre la politique suprémaciste hindoue du premier ministre Narendra Modi. Présidente du Balasangam (Jeunes communistes) du Kerala, elle milite également à la Fédération des étudiants de l’Inde et assure vouloir poursuivre ses études malgré ses responsabilités. L’axe principal de sa campagne fut celui de l’hygiène et de l’accès aux soins : « Même pendant le Covid-19, les gens avaient peur de se rendre à l’hôpital. Je veux offrir de meilleurs soins pour tous. Et je pense que ma candidature est un signe d’espoir pour tous les jeunes Indiens. » Et pour que, dans une Inde en chemin vers le fascisme, le mantra de « plus grande démocratie du monde » relève d’une réalité effective.
Alain David - Annie Bergot - et Michel Derrien au local de section de Morlaix. C'était pendant le mandat de 83 à 89, du temps de Jean-Jacques Cléac'h, maire PS. Il y avait à l'époque 7 élus communistes dans la majorité. Marie-Paule Kerebel Adjointe aux affaires Sociales, Alain David Adjoint aux affaires scolaires, Lucien Le Leuc'h Adjoint aux Travaux, Michel Derrien Adjoint aux Transports, Jean-Luc Le Calvez à la commission logement et urbanisme, Annie Bergot aux Affaires Sociales, Scolaires et Culturelles, et Jean-Charles Le Naour à la commission Travaux.
Michel Derrien à la fête du Viaduc 2014, la 50ème, où le PCF Morlaix lui avait rendu hommage en même temps qu'aux autres premiers bâtisseurs de la fête (Photo Jean-Luc Le Calvez)
Michel Derrien à la fête du Viaduc (à gauche), avec notamment Yvette et Michel Prigent, Jean-Claude Le Fer et Jules Bouedec à Ty Dour
Triste nouvelle : décès de notre camarade Michel DERRIEN.
Notre camarade Michel DERRIEN, ancien instituteur originaire de Plouyé dans le canton de Huelgoat, fils d'agriculteur, vient de décéder à l’âge de 90 ans le 27 décembre 2020.
Michel a été un militant de longue date de notre parti : il a été responsable de la section de Morlaix ; élu à la Mairie de Morlaix.
Comme élu, son premier mandat date de 1976-1983.
Il a accompli notamment un gros travail comme adjoint aux transports à Morlaix (mise en place du réseau de transport en commun TIM). Il a aussi été adjoint aux Travaux. Michel Derrien a été élu pendant 4 mandats, dont 3 mandats d'adjoint, et un mandat dans l'opposition (du temps d'Arnaud Cazin).
Michel Derrien est resté jusqu'au bout très impliqué dans la vie politique et militante. Il y a quelques mois, il avait participé pour soutenir financièrement la campagne de Morlaix Ensemble aux élections municipales. Il est resté un militant communiste concerné jusqu'à la fin de sa vie, attaché à l'union de la gauche. Tout un symbole: il est décédé la semaine du centenaire du Parti communiste français né lors du Congrès de Tours.
Cet habitant du quartier de la Boissière était un sage, quelqu'un de très pondéré et réfléchi. Michel Derrien était secrétaire de la section du PCF pays de Morlaix au moment de la création de la fête du Viaduc en 1964 et de l'achat d'un premier local de la section de Morlaix. Alain David lui a ensuite succédé comme secrétaire de section en 1968 (jusqu'en 1976). La première fête du Viaduc a eu lieu en septembre 1964 à Kernéguès. Avec François Paugam, Louis Ollivier, et bien d'autres encore, Michel Derrien faisait partie des artisans de la montée en puissance de la section de Morlaix dans les années 60-70.
Alain David témoigne: "Michel Derrien a témoigné d'une volonté constante de permettre aux militants d'être maîtres et acteurs de leur parti. d'où l'importance de la formation et la participation aux travaux des congrès. Il témoignait de fermeté dans ses opinions en même temps que d'une volonté de rassemblement constante. Il avait le souci de faire participer la population aux choix municipaux. Il défendait à la fois l'identité des élus communistes et la loyauté par rapport au programme municipal, l'ouverture aux autres sensibilités et était un partisan résolu de l'éducation populaire".
Michel Derrien n’a pas ménagé sa peine dans bien d’autres activités au service de la population et des plus fragiles en particulier : responsable du Secours Populaire Morlaix ; responsable syndical ; …
Au nom de la section, comme en mon nom personnel, je présente nos sincères condoléances à toute sa famille.
Michel repose à l’espace funéraire rue du Docteur Kergaradec à Plourin les Morlaix de 14 h à 17 h.
Un hommage lui sera rendu le jeudi 31 décembre à 10 h 15, au pôle funéraire de Saint Thégonnec.
Merci à chacun de s’associer à la peine de la famille.
Bien cordialement.
Daniel RAVASIO, secrétaire de section du PCF pays de Morlaix
Le PCF a 100 ans : trois questions à son secrétaire général, Fabien Roussel
Le communisme est « plus que jamais d’actualité face aux crises » sanitaire, économique et sociale, affirme le secrétaire général du PCF Fabien Roussel qui n’écarte pas une candidature communiste en 2022, dans un entretien pour le 100e anniversaire de son parti.
Que signifie être communiste aujourd’hui ?
« L’idée communiste est plus que jamais d’actualité, face à la crise sanitaire, au chômage et à la pauvreté. La pandémie et les crises économique et sociale qu’elle va amplifier révèlent l’incapacité du capitalisme à apporter une réponse aux besoins des citoyens. Nous avons plus que jamais besoin d’un nouveau modèle qui mette l’être humain au centre de l’action politique et en finisse avec les logiques financières, pour construire un idéal de paix et de fraternité. Les raisons pour lesquelles le PCF est faible aujourd’hui, c’est que nos adversaires - le monde de la finance, le monde économique - ont été meilleurs que nous dans la lutte des classes qu’ils mènent à l’échelle du monde. Ils ont gagné quelques batailles, le monde ouvrier en a perdu, la lucidité pour le Parti communiste est de l’admettre. Mais le capitalisme a montré ses limites alors que le communisme est encore plein de potentiel. Nous avons 100 ans d’avenir devant nous ».
Le capitalisme a survécu à toutes les crises en sachant se transformer. Est-ce que le communisme sait lui aussi se transformer et se réinventer pour s’adapter aux exigences du XXIe siècle ?
« Le PCF était déjà présent sur la question climatique aux élections européennes de 1989. L’urgence sociale et l’urgence écologique sont les deux défis auxquels nous voulons répondre. Nous devons lier ces deux défis. Un Français sur sept vit en dessous du seuil de pauvreté. Avec la crise sanitaire, le nombre de pauvres va encore augmenter, l’enquête de l’Insee nous le dira. Aujourd’hui, la pandémie sert de camouflage, elle est le prétexte à un vaste mouvement de désindustrialisation avec son cortège de licenciements, ce qui entraîne une colère dans le pays qu’on a du mal à imaginer. On ne répondra pas aux enjeux écologiques et sociaux en restant dans le système actuel. Le capitalisme est générateur de catastrophes sanitaires et climatiques qui seront toujours plus importantes dans les années qui viennent. C’est pour cela que nous voulons inventer un nouveau modèle de société, faire une révolution démocratique, sociale, écologique ».
Au fond, qu’est-ce qui vous distingue des autres partis de gauche, PS ou LFI, et, dans cette optique, quelle sera votre position pour la présidentielle de 2022 ?
« Ce qui nous distingue des socialistes et des insoumis, c’est que nous, on veut une révolution démocratique, pour se réapproprier les niveaux de décision et donner le pouvoir au monde du travail dans les entreprises. On veut que le politique décide, non l’économique. Les grandes lois sociales du XXe siècle n’ont pas pu se faire sans nous. Quand le PCF est faible, les conquêtes sociales se font rares. Donc, il faut reconstruire l’influence du PCF et reconquérir le cœur du monde du travail. En 2012 et en 2017, on a soutenu la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Pour 2022, nous tiendrons une conférence nationale, les 10 et 11 avril, au cours de laquelle les délégués se prononceront sur le projet du parti et diront si, oui ou non, ce projet doit être porté à la présidentielle par un communiste ou quelqu’un d’autre. Ensuite, d’ici au 9 mai, nos quelque 50 000 adhérents trancheront. Le choix que nous ferons au printemps aura été soupesé, il sera conduit jusqu’au bout ».
Premier jour
Matin, samedi 25 décembre 1920, 10 h 35
Installation du congrès
Accueil des congressistes, mise en place des commissions et du bureau du congrès
Débat sur l’ordre du jour du congrès
Treint (Seine) , intervient d’entrée au nom d’un nombre important de délégués, pour proposer d’inverser l’ordre du jour du congrès et repousser la discussion sur les rapports du groupe parlementaire et de l’Humanité après la discussion sur l’internationale. Il considère que c’est la question la plus importante et qu’il convient de la traiter en premier lieu.
Manier, puis Blum, interviennent aussitôt pour dire que la question de l’Internationale ne doit au contraire intervenir qu’en conclusion des débats.
Mothes (Savoie), puis Coen (Seine) soutiennent la proposition de Treint. Rappoport va dans le même sens en précisant que les délégués ont de toute façon un mandat formel de leurs fédérations, et que la question principale ne doit pas être escamotée. Le Troquer (Eure) soutient cette proposition.
Goude (Rhône) propose de maintenir l’ordre du jour.
Deux propositions sont ainsi soumises au vote du congrès
Blum (Hautes Pyrénées) demande un vote par mandats.
Appel nominatif pour le vote
La séance est levée à 12 h 15
Résultat du vote sur l’ordre des travaux
Proposition Treint : pour : dont Finistère 26 voix
proposition Goude : pour 1 241, dont Finistère 10 voix
Après-midi, samedi 25 décembre 1920, 14 h 30
Frossard propose que sur la question de l’Internationale, chaque fédération vienne à tour de rôle exprimer sa position.
Un débat s’instaure sur la durée que cela va représenter, et donc sur la façon de procéder, chacun approuvant la proposition mais soulignant les difficultés que cela va générer.
Finalement l’audition des fédérations a lieu par ordre alphabétique des départements.
Marmet (Ain) : « Nous avons 32 mandats pour la motion Cachin-Frossard, et 7 pour la motion Blum. La masse paysanne et ouvrière de l’Ain est venue au socialisme pour une transformation dans un avenir qu’elle espère prochain, et que nous offrent seules les thèses de la IIIème Internationale, c’est-à-dire la prise de pouvoir par le prolétariat... »
Max Dormoy (Allier) : « Dans l’Allier une forte majorité s’est prononcée pour nos camarades Blum, Paoli, Brack et Mayéras. Nous souhaitons maintenir l’unité socialiste...à la condition que nos droits et notre liberté de penser seront reconnus par vous qui êtes aujourd’hui la majorité...mais si, par votre ostracisme, par votre arbitraire, vous refusiez les droits de la minorité, alors vous porteriez la responsabilité de la scission que vous auriez voulue et préméditée. »
Gaby (Allier) : « Dans l’Allier, d’un côté il y a les majoritaires qui approuvaient la politique internationale du parti pendant la guerre et le vote des crédits. De l’autre la foule rurale condamnant les méthodes employées par la majorité. Mais la guerre ayant mobilisé les forces vives du parti, celles-ci ne sont pas représentées dans la majorité...Mais ceux qu’on appelle les néophytes, on peut dire qu’ils acceptent sans restrictions l’adhésion à la IIIème Internationale. »
Bergère (Ariège) : « L’Ariège a adhéré à la presque unanimité à la IIIème Internationale...Les camarades sont écoeurés de voir les votes des parlementaires...Il est nécessaire que le Parti ne soit plus une coterie politique comme jusqu’ici. Nous souhaitons que le Parti tout entier aille à la IIIème Internationale.
Philbois (Aube) : « La fédération a voté majoritairement pour l’adhésion à la IIIème Internationale par 46 mandats. Il y a des vieux militants, avec qui nous luttons depuis 30 ans, qui ont voté pour la motion Longuet. Nous avons pensé qu’avant de renvoyer un seul de ceux-là, il faudrait demander la permission de la fédération de l’Aube. »
Vidal (Aude) : « Notre fédération a voté une motion spéciale qui dit que nous adhérons, en principe, à la IIIème Internationale pour y discuter. Nous sommes unanimes pour rester dans l’unité dans les mêmes conditions que vient d’exposer notre camarade de l’Aube. »
Rives (Aveyron) : « Notre fédération s’est déclarée contre toute brisure dans le Parti et pour le maintien de l’unité. »
Veyren (Bouches du Rhône) : «... Sur 113 mandats, 83 sont allés à la motion d’adhésion à la IIIème Internationale...Pour des raisons qui seront développées plus tard dans le fond du débat. Nous nous trouvons dans une situation exceptionnelle...A Marseille, nous avons eu affaire à de véritables consortiums de candidats. Nous avons eu à subir une dictature occulte qui s’exerçait en dehors du Parti, et de façon plus lourde, plus humiliante pour les militants que la dictature du Comité central de la IIIème Internationale. Nous avons voulu mettre fin à cette situation lamentable, et nous sommes arrivés à agir contre une situation de fait qui était créée au profit d’hommes particuliers, luttant contre nous, non pas avec des principes, mais au moyen d’arguments spéciaux qui allaient parfois jusqu’à l’intimidation. »
Lucie Colliard (Calvados) : «... Nous nous sommes prononcés en majorité pour la IIIème Internationale... La situation actuelle n’est pas semblable à la situation passée, le Parti n’est plus seulement un parti d’opposition, mais doit devenir un parti d’action où il faut des hommes résolus. Ceux qui voudront rester dans le parti devront se plier à la discipline.
Lerat (Cher) : « la Fédération donne 24 mandats (sur 31) à la motion Cachin-Frossard...Ce sont les campagnes, en particulier le Sancerrois et le Saint-Amandois, les paysans, les petits vignerons et les petits propriétaires, qui votent pour l’adhésion sans restriction à la IIIème Internationale...Aujourd’hui nous sommes antiparlementaires parce que nous constatons l’action néfaste de nos élus...Nous en avons assez d’être des machines à cotiser et de servir les intérêts de quelques individus...Nous en avons assez d’un Parti Socialiste uniquement électoral, nous voulons un Parti Socialiste révolutionnaire…
Roumajon (Corrèze) : Notre fédération rurale comporte plus de 3 000 membres et 85 sections, et vous savez quel a été son vote unanime...Les véritables apôtres du Socialisme sont au fond des campagnes...Ces camarades sont les véritables révolutionnaires car ils sont anticapitalistes, antimilitaristes. Ils étaient hier anticléricaux. Ils le sont encore aujourd’hui, ils sont aussi antiparlementaires...Nous avons mené la propagande paysanne sur tous les terrains d’organisation au point de vue syndical, au point de coopératif, au point de vue socialiste. Nous leur avons appris que grâce à l’administration de ces coopératives, ils pourraient comprendre le communisme et le travail en commun...Nous voudrions considérer le Parti comme une entreprise, non pas de révolution, mais qui se fixe comme but de réaliser le socialisme...Nous voudrions utiliser toutes les forces véritablement socialistes du Parti. C’est pour cela que nous avons inséré dans notre motion une réserve concernant la tendance de nos camarades Longuet-Paul Faure ; nous estimons qu’ils ont une grosse valeur socialiste et qu’ils ont une influences sur les masses...A la veille du congrès de Strasbourg nous étions prêts à aller à la IIIème Internationale. Nous n’y sommes pas allés parce que dans cette motion deux idées nous choquaient : la socialisation de la terre et la révolution immédiate. Nous ne voulons pas dire à nos camarades paysans que nous allons leur socialiser la terre. Aujourd’hui la motion Cachin-Frossard définit bien cette idée. Nous expliquons aux paysans que nous demandons la socialisation des grandes entreprises et que nous voulons, en outre, développer toutes les œuvres collectives à la campagne. Nous estimons être d’accord ainsi avec nos camarades de la IIIème Internationale...Aujourd’hui on ne peut agir dans l’intérêt du Parti qu’en entrant à la IIIème Internationale, qu’en collaborant directement avec nos camarades de Moscou... »
Le représentant de la Creuse : « ... La Creuse est un département rural...La grosse majorité est pour la IIIème...Les paysans creusois...disent qu’il y a actuellement dans le Parti socialiste des gens qui sont plus socialistes de paroles et d’idées que socialistes d’actions et que la révolution, qui est le but du Parti socialiste...En fait ils n’en veulent jamais...Nous avons été dès le premier moment partisans de l’adhésion à la IIIème Internationale...L’accueil que nous trouvons dans les campagnes est des plus chaleureux, des plus enthousiastes...En dernier lieu nous avons été pour la IIIème Internationale parce que nous avons constaté que, pendant la guerre, le Parti, en pratiquant la politique de collaboration de classes, avait complètement fait banqueroute...Nous attendons la résurrection de notre parti, car, en effet, jusqu’à présent, le Parti socialiste n’a pas fait figure de parti révolutionnaire. Demain nous pensons justement qu’il sortira de ces débats une unité vivante et véritable, celle de tous les révolutionnaires décidés à l’action sur tous les terrains contre le régime bourgeois. »
Delagrange (Dordogne) : « ...C’est à la quasi-unanimité que nous avons été à la IIIème Internationale, parce que nous sommes littéralement fourbus du socialisme de guerre, du socialisme grignoteur, du socialisme aux mains rouges. Nous ne voulons pas de ce socialisme-là...Nous voulons l’unité, mais dans une action franchement révolutionnaire...Il faut, à l’heure actuelle, comme pendant la guerre quand il fallait se faire casser la figure, une unité de front, un chef unique, et ce chef unique c’est Lénine!...Je suis certain cependant que le communisme n’est pas une chose unifiée à Moscou...Et que le communisme varie suivant les pays. »
Allois (Doubs) : « La fédération du Doubs votera la motion de la IIIème Internationale, mais au cas où une motion se présenterait, commune avec la motion Longuet ou toute autre, la fédération du Doubs voterait cette motion à la seule condition d’une adhésion à la IIIème Internationale. »
Jules Blanc (Drôme) : « La fédération a voté à une grosse majorité la motion Cachin-Frossard...Nous allons par monts et par vaux porter partout la propagande socialiste, et partout nous voyons venir à nous les paysans. Ils viennent à nous avec leurs sentiments tout neufs. Ils sont prêts à prendre la semence communiste et socialiste...Ce que nous voulons c’est la socialisation de la terre. J’ai le courage de le leur déclarer, et je crois faire ainsi œuvre de socialiste en préparant le paysan à savoir ce qu’est le socialisme, le communisme... Nous sommes heureux de constater l’aboutissant logique de Zimmerwald et de Kienthal et l’adhésion immédiate sans réserve à la IIIème Internationale communiste. »
Louis Le Troquer (Eure) : Notre fédération a voté par sept voix en faveur de la motion Jean Longuet. Ensuite la fédération a voté une motion adressant à Jean Longuet un fraternel appel pour qu’au congrès national les différentes fractions du Parti puissent adhérer unanimement à la IIIème Internationale.
Reynold (Eure) : « ...Le congrès de l’Eure a décidé son adhésion à la IIIème Internationale...Et s’est prononcé contre toute scission.
Hillion (Eure et Loire) : La fédération a donné 14 mandats à la motion Cachin-Frossard pour la IIIème Internationale. Mais s’il y avait des atténuations à cette motion, j’ai l’ordre de voter pour la motion Heine...La Fédération a décidé que s’il y avait des camarades qui veulent s’en aller, ils s’en iraient. On ne ferait rien pour les retenir. »
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