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16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 08:15

La semaine dernière, le lundi 7 février, les élus de la communauté de commune de Morlaix ont voté pour (50 « oui », 19 « non », 11 bulletins blancs) la construction au Diben, à l'horizon 2014, d'un port de plaisance de 500 places dont le coût est estimé à 22 millions d'euros, sur lesquels Morlaix-communauté financera 8 millions d'euros, le reste se répartissant entre Etat, Région et Département, et 5 millions d'euros provenant de la location des anneaux...

 

Au moment où Morlaix-Communauté justifiait par la nécessité de l'économie et de la rigueur son désengagement de 30000 euros du financement du FAR échelonné sur 3 ans, on ne peut que s'étonner de cette soudaine prodigalité... C'est sans doute que beaucoup d'élus de la baie de Morlaix qui dorment profondément pendant qu'on assassine des rendez-vous de créations culturelles populaires ont des yeux ronds dès qu'on leur fait miroiter les pièces sonnantes et trébuchantes qui sortiront des poches des bourgeois urbains venus passer leurs vacances ou s'acheter des résidences secondaires dans ce nouveau lieu de villégiature potentiellement comparable au golfe du Morbihan que deviendrait la baie de Morlaix et ses pourtours dans le Léon et le Trégor. Festival de la plaisance et du nautisme, construction d'un grand port de plaisance à Roscoff, et maintenant à Plougasnou: n'en jetez plus... Chacun perçoit que la mer et le charme des voiles déployées au-dessus des flots sont devenus le produit d'appel privilégié dans les stratégies marketing et les plans de développement économique de la région, et cela d'autant plus que les travaux sur la ligne TGV devraient dans quelques années nous mettre à moins de trois heures de Paris.

 

Toutefois, à l'instar des élus et des militants d'Europe écologie ou des associations trégoroises opposées à ce projet de port de Plaisance, il est légitime de poser certaines questions dérangeantes à propos de ce projet pharaonique. N'est-il motivé au fond que par la volonté de revaloriser l'immobilier au Diben pour bâtir une nouveau quartier d'appartements de luxe pour estivants et retraités, comparable, toute proportion gardée, au Croisty, sur la presqu'île de Rhuys, à la sortie sud du Golfe du Morbihan? La précipitation des élus et des membres du Comité de soutien au port à flot n'est-elle pas liée à ces perspectives de spéculation immobilière? Quel sort va t-on réserver aux habitants de la région qui font mouiller actuellement sur corps-morts leurs petits bateaux dans l'anse du Diben en payant un droit de séjour modéré quand les coûteux navires paieront à côté leur emplacement des sommes exorbitantes dans le bassin aménagé? Peut-on vraiment imaginer une vie de port animée qui permette de générer des recettes pour les commerces, l'hôtellerie-restauration et la collectivité quand on considère que le bourg de Plougasnou est fort loin du Diben, bien désert pour l'instant en dehors des viviers de la Méloine, des retours des bateaux de pêche et des chantiers de réparation de bateaux? Et, à supposé que le Diben devienne réellement une zone attractive et animée, le bourg de Plougasnou ne risque t-il pas de péricliter en proportion?

 

Qu'est-ce qui justifie que les citoyens de la région de Morlaix financent (peut-être à la hauteur de 820 euros par ménage si l'on en croit les estimations les moins optimistes proposées par Michel Le Saint le 7 février) des équipements qui vont bénéficier essentiellement à des résidents et des estivants aisés, pour des sorties en mer de 15 jours par an et par bateau en moyenne? Doit-on croire que les retombées en termes d'emploi, d'attractivité du territoire et de rentrées fiscales compenseront ces efforts pour tout le pays de Morlaix? Peut-on s'accommoder d'une nouvelle bétonisation de cette zone naturelle magnifique entre la pointe de Penn Alouesten à l'ouest du Diben et la pointe de Primel à l'est? S'est-on vraiment soucié de tous les risques de la construction du port et de son activité pour la préservation de la biodiversité dans la zone et la qualité de l'eau?

 

Il me semble que le projet alternatif proposé par les écologistes et les opposants au projet de Morlaix-Communauté d'un port d'escale de 200 places situé au nord-ouest de l'anse de Primel aurait été moins coûteux, plus respectueux de l'environnement et de la beauté du site, ainsi que de la dimension familiale et populaire de la navigation dans la zone.

 

Ismaël Dupont.

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10 février 2011 4 10 /02 /février /2011 09:29

La semaine dernière, au commissariat central d'Orléans, Nicolas Sarkozy retrouvait avec délectation les thèmes d'intervention qui lui ont permis depuis 2005 de montrer ses beaux petits muscles de superflic prêt, comme son ami Vladimir Poutine, à aller « butter des terroristes (ou des criminels) jusque dans les chiottes », et à mettre de mauvais juges trop laxistes au pilori pour satisfaire l'exigence de fermeté et de tolérance zéro de la population angoissée par les progrès de la criminalité et de la délinquance.

La jeune Laëtitia Perrais avait semble-t-il été violée et tuée sauvagement quelques jours avant en Loire-Atlantique par un récidiviste, Tony Peilhon: quelle aubaine pour notre président qui doit faire beaucoup de bruit pour nous faire oublier l'affaire Woerth-Bettencourt, l'affaire de Karachi, l'affaire du jet privé affrété pour Alliot-Marie en Tunisie par un protégé du régime de Ben Ali ou des vacances mirobolantes de Fillon en Egypte dictatoriale à la veille de l'insurrection démocratique! Sarkozy promit comme à son habitude des « sanctions exemplaires » pour les juges et policiers qui avaient relâchés bien imprudemment ce « monstre » qu'il eût été plus sage, vraisemblablement, d'étrangler tout de suite sans autre forme de procès, car les « monstres » sont intrinsèquement et définitivement dangereux, nuisibles et inhumains.

 

On a dans ce discours indigne un concentré des pseudo-évidences crypto-fascistes que Nicolas Sarkozy assène depuis qu'il a assuré sa mue de ministre du budget mielleux et sournois de Nicolas Balladur en homme providentiel capable de rassurer les masses en rompant avec une vieille tradition de naïveté humaniste et libérale du législateur et de l'institution judiciaire. Il y a des hommes qui naissent déviants ou criminels en puissance, c'est dans leurs gènes. La prise en compte de la souffrance des victimes et de la nécessité de défendre la société exigent qu'on ne s'embarrasse pas à considérer uniquement l'individualité du cas jugé, les doutes sur la culpabilité du prévenu, sur sa responsabilité ou son statut de malade incapable de dominer ses pulsions destructrices: il faut enfermer à vie les récidivistes les plus dangereux, faire de la dangerosité un motif d'incarcération valable au-delà des actes effectivement commis... Surtout, il faut en finir avec la culture de l'impunité de l'institution judiciaire, la confronter à une obligation de résultat, évaluée non à partir de la justice des jugements mais de la pacification de la société: dès que des crimes odieux seront commis, ce sera la faute de l'indulgence coupable des juges, boucs émissaires idéaux car peu aimés des français et considérés comme faisant partie d'un corps privilégié et corporatiste coupé de la société, ou la faute des lois, qu'il faudra durcir à nouveau pour abolir le crime: juger les mineurs comme les adultes, les détraqués mentaux comme les personnes saines d'esprit, alourdir les peines, les rendre incompressibles...

A nourrir ainsi depuis presque dix ans, par intérêt électoral et peut-être aussi par conviction, la défiance vis à vis des juges et des garanties légales des libertés individuelles telle que la présomption d'innocence dans le fonctionnement de la justice républicaine, Nicolas Sarkozy et sa clique de courtisans sont parvenus à susciter un écœurement quasi universel dans la profession judiciaire, qui se traduit par les renvois d'audiences non urgentes non les tribunaux d'instance depuis une semaine et par le mouvement de grève interprofessionnel extrêmement bien suivi qui paralysera tous les tribunaux ce jeudi 20 février 2011.

 

Les magistrats n'en peuvent plus de ces réformes et de ces effets d'annonce spectaculaires qui s'enchaînent depuis 2007 et qui tendent à durcir l'arsenal répressif et à bafouer l'indépendance de la justice.

Pendant qu'il dépénalisait le droit des affaires et permettait à des voyous comme Bernard Tapie de s'enrichir sur le dos du contribuable en bénéficiant d'une procédure d'exception, Sarkozy ne voyait pas plus d'indécence à profiter de l'émotion suscitée par l'affaire des innocents salis d'Outreau pour supprimer le juge d'instruction. Le juge d'instruction, chargé des affaires judiciaires les plus graves, dont des affaires de corruption politico-financière, a en effet le tort d'être un magistrat du siège, indépendant du parquet contrôlé par le ministère de la justice et l'exécutif. En lui ôtant son pouvoir d'enquête à charge et à décharge grâce au rappel opportun des dérives inquisitrices d'un juge d'instruction isolé dans l'affaire d'Outreau, Sarkozy voulait se donner une justice aux ordres, ne cherchant pas trop de noises au pouvoir. Fort heureusement, grâce à la fronde de la profession judiciaire, ce projet de réforme a été ajourné. Une autre limitation de l'autonomie des juges, cependant, a été portée par la loi Dati du 10 août 2007 instaurant des peines planchers automatiques pour les récidivistes.

La dernière loi sécuritaire en date qui inquiète les hommes de lois attachés aux valeurs républicaines et les citoyens soucieux de la préservation de leurs libertés est le fourre-tout législatif Loppsi 2, qui cible en priorité les populations pauvres et précarisées, les jeunes, les militants et les internautes et traduit la volonté décomplexée de la majorité parlementaire de droite de mener la guerre des classes à visage découvert. Loppsi 2 prévoit la possibilité d'expulser en 48h et sans contrôle du juge les occupants d'habitat hors norme (tente, caravane, mobile home, yourte, bidonville, camion ou voiture aménagé), que ces habitats se situent dans l'espace privé ou public, et que leurs habitants soient contraints par leur précarité et la cherté des logements à ce mode de vie ou en désir de vivre hors des sentiers battus. On « accentue ainsi la gestion purement sécuritaire des exclus du système tout en prohibant des modes de vie réfractaires au système », comme le formule avec à propos un tract de la Confédération Nationale du Travail (CNT). Loppsi 2 prévoit aussi d'intensifier les contrôles pour les bénéficiaires de prestations sociales et de forcer les travailleurs sociaux à faire de la délation. Un couvre-feu pourrait être installé dans les communautés urbaines pour les mineurs de moins de 13 ans. Les personnes condamnées par la justice ne pourraient bénéficier d'un droit à l'oubli: le fichage judiciaire serait à vie. La vidéo-surveillance pourra se généraliser et être utilisée comme un outil policier de détection en temps réel, notamment lors des manifs, et les dispositifs de contrôle policier d'internet seront renforcés. Plus grave encore sans doute, Loppsi 2, alignant ainsi la France sur les expériences américaines et anglaises, donne un cadre juridique légitimant la multiplication des entreprises de sécurité privées et prévoit la création d'une réserve civile de la police nationale ouverte au citoyen lambda: tout un chacun pourra ainsi patrouiller avec la police, porter une arme, et effectuer des missions de police judiciaire. C'est l'installation, comme le dit avec à propos un article de Médiapart, de la « police low-cost ».

 

Pendant que l'arsenal répressif s'enrichit de nouveaux délits, d'un alourdissement des peines, d'outils de contrôle et de privatisation de la sécurité, qui enlèvent un peu plus de contenu à nos libertés démocratiques dans une période charnière où le système capitaliste creuse les inégalités et les tensions sociales comme jamais depuis l'après-guerre mondiale et a besoin, plus sans doute qu'auparavant, d'une législation pénale et d'une police mis au service de la perpétuation de l'ordre social inégalitaire, on ne donne pas à la justice les moyens de faire son travail de service public dans l'intérêt de la société, des victimes et des prévenus.

Alors que l'activité de la justice, du fait du durcissement de la crise sociale, du renforcement des lois répressives et de la pression exercée sur les agents de police et de gendarmerie au nom de la logique des résultats et de la politique du chiffre a sensiblement grandi de 2002 à 2008, augmentant d'ailleurs le nombre de gardes à vue abusives, le nombre d'affaires civiles a augmenté de 58% et les décisions en matière pénale de 10% (chiffres du « Livre Blanc de la Justice en France », publié par l'Union du Syndicat de la Magistrature à l'automne 2010).  Rapportée à ces chiffres, la très légère augmentation de 0,8% du budget de la justice entre 2006 et 2008 est très en deça des enjeux et des besoins (à titre d'exemple, pendant ce temps là, le budget de la justice était augmenté de plus 20% en Espagne).

La France ne consacre que 0,19% de son PIB au financement de la justice (le budget de la justice est de 7,128 milliards d'euros et se situait à un niveau déjà très insuffisant du temps où les socialistes avait le pouvoir), ce qui la place au 37ème rang européen! La proportion de juges professionnels pour 100000 habitants n'est par exemple que de 9,1 contre 20,6 en moyenne dans les pays de l'Europe: on comprend dès lors, au-delà de la volonté démagogique de jouer l'intransigeance supposée du peuple contre le laxisme présumé des magistrats, pourquoi Sarkozy veut confier à des jurys populaires, et non plus à des magistrats professionnels, les procès en correctionnelle...

Et si, malgré tout, notre pays garde avec quatre ou cinq autres l'avantage de proposer un service de justice gratuit au citoyen, victime ou accusé, les coupes claires dans le budget de l'Etat se traduisent par un allongement des délais d'attente, une multiplication des affaires non traitées ou mal traitées, un allongement de la durée de détention préventive avant procès, une baisse des moyens consacrées à la rétribution d'interprètes et de psychiatres pour garantir des procès équitables à tous, ou des moyens affectés à la réinsertion des délinquants, à l'amélioration des conditions de détention pour faire diminuer les risques de récidive. C'est cet étranglement financier de la justice, davantage sans doute que l'étourderie ou l'indifférence aux victimes des magistrats, qui explique la sordide affaire Tony Meilhon.

 

Se faire juger rapidement dans des conditions équitables quels que soient nos ressources est un droit que la société doit accorder à tous, tout comme la société a le devoir de mobiliser des moyens de police et de justice efficaces pour préserver la sécurité des citoyens, arrêter et punir les délinquants et les criminels en prenant en compte de manière équilibrée des critères de jugement républicains (le droit pour le citoyen de vivre en sécurité, sa liberté et ses biens protégés par la collectivité en échange de son propre civisme, la nécessité de réparer pour toute désobéissance aux lois collectivement édictées) et moraux (le droit des victimes d'obtenir réparation et la possibilité pour chacun de se réformer, de s'amender, après avoir payé sa faute). Tout cela suppose que la société soit prête à consacrer de réels moyens financiers pour rendre la justice réellement juste, efficace et humaine. Or, comment de pas s'indigner de ce point de vue de l'état tragique de délabrement, de surpopulation, de climat de non-droit et de violence qui règne dans les prisons, qui, même s'il est régulièrement rappelé par les commissions de parlementaires, les associations de défenses des droits de l'homme et des droits des prisonniers, les journalistes, ne s'accompagne d'aucun volontarisme politique pour réfléchir au moyen de trouver des alternatives à la prison pour ceux qui en sortent plus dangereux ou malades et pour créer un vaste plan de construction, de rénovation, d'humanisation des prisons françaises, sachant qu'en 2007, elle accueillait 58000 prisonniers pour des capacités d'accueil de 50000 places.

 

Il est temps de permettre au citoyen de s'approprier cette question de l'avenir de la justice en ouvrant un grand débat public sans arrière-pensée de récupération électorale!  

 

Ismaël Dupont.

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7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 09:04

Deux citoyens attachés à la culture pour ce que cela représente comme enjeu de société ont co-rédigé un article dans Ouest France de ce mercredi 2 février 2011 exprimant leur colère face à la suppression du FAR: 

 

Lettre ouverte à ceux qui pensent nous gouverner !

 

Il y a de la joie, mais de la joie pour qui ?

On voudrait nous faire croire que le Fourneau porte les responsabilités de son départ de la communauté de Morlaix, quelle ineptie !

Le Fourneau qui nous a apporté des joies, des rêves, de la magie, de l’utopie et de la convivialité sur « notre » territoire fera dorénavant rêver ailleurs.

Démocratie, culture sont des mots qu’ignorent le Président de la Communauté d’Agglomération.

Au mot « culture » il répond, « argent es tu là ? », il répond « le FAR monopolise la rue », il répond « la qualité et la quantité se sont pas toujours au rendez-vous », il répond « on est déçu par certains de leurs spectacles »

A ma connaissance nous n’avons jamais rencontré, au moins depuis deux ans, un élu de Morlaix ou un représentant de la communauté lors des débats publics qu’organisait le FAR.

Désintérêt ou peur d’affronter le public et les professionnels ?

Depuis quand, et où les élus choisissent les programmes d’une manifestation culturelle, depuis quand les élus s’instaurent-ils critiques, depuis quand les élus sont-ils démangés par une censure vengeresse : c’est moi qui paye j’ai tous les droits ? « la DRAC peut faire un commentaire, mais ce pas elle qui apporte le plus d’argent », « on trouve que les arts dans la rue c’est cher ».

Vous ne devriez pas oublier que nos impôts servent aussi à financer ces évènements, n’oubliez pas non plus que vous êtes seulement nos représentants ; nous avons notre mot à dire, hélas nous ne sommes jamais sollicités.

 

Pour la démocratie parlons en :

- en novembre 2010, la communauté de Morlaix dénonce, avant terme, une convention qui expirait 2013

on insulte les artistes et on les somme de se taire

- que penser de la liberté créatrice de l’artiste si c’est un élu qui décide des spectacles

quand le public est-il consulté (40 000 spectateurs en 2010) ?

   -  on sape sans état d’âme des fondations érigées il y 25 ans

 

Nous n’arrivons pas à comprendre le sens de votre politique culturelle, mais ce que nous constatons c’est que la droite applaudit pleinement (on est pas étonnés) ; étrange soutien pour une majorité qui se dit de « gauche »

Lors des élections, nous citoyens faisons des choix, non pas sur le fric mais sur des idées et des valeurs susceptibles de nous enthousiasmer.

Comme dirait un certain M Hessel « Indignons nous »

Ceux qui ne savent pas où ils vont sont surpris d'arriver ailleurs. (Pierre Dac)

 

Nota : Les textes entre guillemets sont extraits des journaux locaux

 

Lucienne & JM Nayet

 

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4 février 2011 5 04 /02 /février /2011 19:00

 

Banderole FARAinsi les jeux sont faits et, ni à Morlaix-Communauté ni à la mairie de Morlaix, la disparition des Arts de la Rue ne semble susciter beaucoup d’émotion.

 

POURTANT …

 

En mai 2010 Yvon HERVE écrivait à propos du Mai des Arts : «  Je souhaite que cette nouvelle édition soit aussi époustouflante, déroutante, conviviale que les éditions précédentes.

Vive le théâtre de rue en Pays de Morlaix ».

 

A propos du FAR il récidivait : « C’est toujours avec autant d’enthousiasme qu’est attendu ce festival d’été comme l’est chaque année le Mai des Arts et nous sommes fiers d’apporter notre pierre à l’édifice commun à savoir l’animation et l’attractivité du territoire ».  

 

Lors du débat organisé en aout à l’Ecole du Poan Ben la vice-présidente chargée de la culture ne tarissait pas d’éloges sur la qualité du FAR.

 

QUOI D’ETONNANT ? …

 

Lorsque l’on sait que la qualité du travail du Fourneau et son succès sont reconnus par tous. Que l’audience du FAR a, depuis longtemps, dépassé les limites de la région et est devenu un évènement de portée nationale voire internationale qui participait fortement à l’attractivité du Pays de Morlaix.

 

Avec la complémentarité du FAR et du Mai des Arts, le Fourneau a su, à la fois, mettre la culture à proximité des populations et assurer l’accès au plus grand nombre.

 

Manifestation gratuite, le FAR a aussi su, dans ces temps de grande difficulté, demeurer un rassemblement convivial pour nos habitants et un moment de rencontre naturelle avec les férus des arts de la rue et les estivants.

 

ET POURTANT …

 

Morlaix-Communauté (avec quelles procédures de réflexion et de prise de décision ?) a décidé de suivre, deux ans plus tard, le déplorable exemple donné par la majorité municipale de Morlaix. Avec en plus la même justification étriquée :

« Ca coûte cher… et en plus ce n’est même pas bon. D’ailleurs des gens nous l’ont dit ! »

Quel mépris pour le travail des professionnels, pour l’engagement des bénévoles ! Quelle assurance dans la qualité et la validité de ses jugements en matière de culture ! Comme si le choix des artistes devait relever des élus !

 

L’EMOTION EST FORTE

 

La quasi-totalité des réactions souligne à la fois le gâchis que constitue le départ du Fourneau après 25 ans de développement des Arts de la Rue à Morlaix. Elles soulignent aussi la responsabilité (ou plutôt l’irresponsabilité) des élus qui, à Morlaix et à Morlaix-Communauté, ont pris la décision de saccager ce qui était devenu un élément fort du patrimoine-culturel de la région.

 

LES DECIDEURS TENTENT DE MINIMISER LES CHOSES

 

« On ne se sent pas orphelins… » « l’animation peut se dérouler sans Le Fourneau… » « Nous donnerons du plaisir aux Morlaisiens… » On ne peut mieux nier la qualité du travail fourni et montrer sa méconnaissance des Arts de la Rue qui ne sont pas seulement « animation » mais d’abord et surtout « culture », « rencontre » et « partage ». Et que dire du « refus de la dictature des Brestois ….».

 

Les miettes du FAR 12/02QUE LA POPULATION AIT ENFIN LA PAROLE

 

Diminution drastique de la subvention de Morlaix ; non respect d’une convention pourtant votée à l’unanimité et étouffement programmé du FAR à Morlaix-Communauté ; tout cela a été décidé sans que la population ait son mot à dire.

 

Il est temps que les « décideurs » se rappellent que leurs pouvoirs ne leur sont que délégués par la population qui, seule, détient la souveraineté.

 

Alain DAVID

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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 13:29

 

Daniel Ravasio, candidat titulaire, 60 ans, jeune retraité de l'éducation nationale et du syndicat SNES/FSU, militant laïc et secrétaire de la section PCF de Morlaix résidant à Saint Thegonnec et Maryse Berthou, candidate remplaçante, institutrice depuis 1982 à Plounéour Menez et nouvelle retraitée, n'ayant pas de carte dans un parti politique mais un engagement de longue date dans dans la gauche citoyenne et écologique attachée à la lutte contre le nucléaire et à la défense de la langue bretonne, ont présenté ensemble leur candidature au journaliste du Télégramme qui avait fait le déplacement.    

L'article réalisé est présent dans le Télegramme de ce jeudi 3 février.

 

Ensemble, Daniel et Maryse ont dit de quoi leur candidature Front de gauche serait porteuse: l'ambition de donner un débouché politique aux luttes sociales, de sanctionner la politique de régression sociale et démocratique de Nicolas Sarkozy tout en construisant un rapport de force favorable, avant les élections présidentielles et législatives de 2012, pour la gauche de transformation sociale. Ils ont ensuite décliné les propositions phares arrêtées lors de la réunion de concertation départementale entre le PCF, le Parti de Gauche, et la Gauche unitaire:

 

Promouvoir un département vraiment à gauche, solidaire, écologique, citoyen:

- En s'opposant à la réforme des collectivités territoriales et à l'étranglement financier des conseils généraux.  

- En défendant les services publics, notamment dans le domaine de la santé et de l'éducation.

- En défendant la protection sociale, particulièrement l'aide à l'autonomie des personnes âgées.

- En défendant une agriculture raisonnable et une économie citoyenne, ce qui passe par un conditionnement des aides aux entreprises.

- En créant de nouveaux espaces de démocratie participative.

 

Ils ont aussi annoncé qu'ils prévoyaient de faire une réunion publique par canton au début du mois de mars.

 

Bonne campagne!   

 

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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 13:05

 

Conférence de presse au Sailors à Roscoff: déclaration de candidature, Jeudi 3 février 2011.

Etaient présents: Ismaël Dupont, Yvette et René Le Bars, Jean-Yves et Françoise Salaün, Gaby Le Gall, Christian et Michelle Nuremberg, Serge et les journalistes du Ouest France et du Télégramme.

 

Candidat titulaire: Ismaël Dupont, 31 ans, professeur documentaliste au lycée Tristan Corbière à Morlaix, ayant la maison de son père et de sa belle-mère à Plougoulm et sa famille paternelle originaire de StPol (PCF).

Candidate remplaçante: Yvette Le Bars, 78 ans, ancienne directrice d'école à Roscoff et syndicaliste. (PCF)

 

Les élections cantonales auront lieu les 20 et 27 mars. Les organisations du Front de Gauche sont décidées à présenter ou soutenir des candidats dans les 28 cantons renouvelables du Finistère. Le Front de Gauche est composé du PCF, du Parti de Gauche, de la Gauche Unitaire issue du courant minoritaire de la LCR dirigé par Christian Picquet, et de nombreux citoyens impliqués dans des associations et des syndicats.

Ces élections cantonales ont un enjeu politique majeur pour nous, même si la gauche a très peu de chance de perdre sa majorité dans le 29 et et même si les moyens financiers et l'autonomie budgétaire des conseils généraux s'amenuisent trop pour permettre au département de jouer avec une grande efficacité le rôle de bouclier social pour lutter contre les conséquences de la crise et des politiques libérales du gouvernement (6 millions de recettes perdues avec la réforme fiscale dans le 29: transfert de la taxe d'habitation, suppression de la taxe professionnelle, 60% du budget consacré à l'action sociale et à des allocations de solidarité du fait des compétences transférées par l'Etat depuis la loi Raffarin de 2004: la collectivité se transforme de plus en plus en simple guichet).

 

En effet, si nous présentons des candidats Front de Gauche partout:

  • C'est non seulement pour sanctionner la politique de régression sociale et démocratique de Sarkozy mais aussi pour faire grandir l'exigence d'un véritable changement, d'une rupture avec l'accompagnement gestionnaire par les politiques publiques de la mondialisation libérale. Le Front de Gauche est apparu à l'occasion des élections européennes de 2008: il est contemporain de la crise dans laquelle les politiques libérales et le capitalisme financier ont fait sombré le monde et il vise à promouvoir une transformation de ce système qui ruine les hommes, les systèmes sociaux et la terre.

  • Il y a aujourd'hui, après le non au referendum sur le TCE de 2005, la bataille contre le CPE en 2006 et contre la réforme des retraites en 2010, une véritable prise de conscience de la logique d'ensemble et de la nocivité des politiques libérales en France. Les citoyens sont de plus en plus exaspérés et combattifs, comme l'ont montré les cortèges de 2 à 3 millions de personnes dans les rues à 4 reprises cet automne et le soutien du mouvement de défense des retraites par 70% de la population. Il s'agit donc pour nous de donné un débouché politique aux luttes sociales, de faire revenir aux urnes les abstentionnistes en tâchant de les convaincre que d'autres politiques sont possibles. Ces élections cantonales sont les dernières élections avant les présidentielles et les législatives de 2012 et nous voulons d'emblée créer une dynamique et un rapport de force favorable à la gauche de transformation sociale.

 

Pendant cette campagne électorale, notre ambition sera de porter des propositions pour un Département à gauche, solidaire, écologique, citoyen.

  •  
    • S'opposer à la réforme des collectivités territoriales et dénoncer l'étranglement financier des conseils généraux qui remettent en cause la décentralisation, la démocratie de proximité, et la qualité des services publics et de la protection sociale. Nous sommes contre la disparition de fait des départements qui permettent des politiques de solidarité et de redistribution entre les territoires, contre le choix de la promotion d'une Europe des métropoles et des zones d'investissement économique, contre la mise en place d'un scrutin uninominal à un tour pour élire les conseillers territoriaux qui va renforcer le bipartisme et le pouvoir de l'UMP, asphyxiant ainsi la démocratie en France.

  •  
    • Agir pour une réduction des inégalités sociales et plus de solidarité dans le Finistère:

      1) en préservant et construisant des services publics de qualité en particulier dans les domaines de l'éducation, de la santé et des transports. Défendre l'école laïque en étant aux côtés des parents et des enseignants pour préserver les postes, en subventionnant en priorité les dépenses d'équipement des écoles publiques. Soutien à l'installation de crèches et de relais assistance-maternelle. Faire un effort financier conséquent pour augmenter la capacité d'accueil des personnes âgées dans les maisons de retraite publiques ou associatives à bon marché (actuellement, il manque au moins 2000 places dans le 29: seuls 10% des plus de 85 ans vivent en maison de retraite).

      2) en défendant la protection sociale, en particulier pour les personnes âgées. Problème de l'augmentation de 56% des bénéficiaires de l'APA depuis 2002 et de la baisse des heures d'aide à domicile financées. Nécessité d'un soutien à l'ADMR.

      3) en défendant un plan ambitieux pour soutenir le logement social, insuffisant pour couvrir les besoins dans le 29

    • Soutenir une économie citoyenne: promouvoir une agriculture durable, une pêche responsable et conditionner les aides aux entreprises en fonction de facteurs sociaux et environnementaux.  

 

- Créer de nouveaux espaces de démocratie participative

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2 février 2011 3 02 /02 /février /2011 11:03

Le secrétariat de section a envoyé ce mercredi 2 février ce communiqué à Ouest-France et au Télegramme: Communiqué de la section communiste de la région de Morlaix.

La disparition du Mai des arts et du Festival des Arts dans la Rue attriste une grande partie des habitants de la région de Morlaix. Les responsabilités de cet appauvrissement considérable de l'offre culturelle à Morlaix qui fait perdre un peu de son âme à la ville sont pour nous également partagées entre la majorité municipale de droite et Morlaix Communauté. Dès 2009, Agnès Le Brun a sabré dans les dépenses culturelles avec pour seule option de faire des économies et peut-être de réaliser en fin de mandat un projet électoralement payant (extension du port?). Cette année encore, elle a refusé toute solution de compromis avec la communauté de commune pour pallier au désengagement partiel de celle-ci dans le financement du Fourneau. Yvon Hervé et les élus de Morlaix Communauté qui l'ont soutenu ont, eux aussi, réduit les aides de Morlaix Communauté au Fourneau sans aucune concertation préalable, justifiant ensuite ses choix lourds de conséquences en discréditant le contenu des manifestations proposées les années précédentes. Le choix est-il fait de sacrifier la démocratisation culturelle à l'animation touristique sponsorisée? Face à l'indifférence dédaigneuse affichée par certains élus du pays de Morlaix vis à vis de la pérennisation de leur travail, on peut comprendre la décision de retrait du Fourneau. Au vu de ces évènements, on ne peut qu'être inquiet pour l'avenir des associations et des évènements culturels dans le pays de Morlaix.

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1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 11:54

 

Dans une France où l'absence de dessein collectif et de perspectives de progrès social a tendance à nourrir le repli individualiste et communautariste, il est plus que jamais nécessaire de former la conscience citoyenne et de favoriser l'adhésion aux valeurs républicaines. C'est pourquoi les communistes morlaisiens veulent faire connaître leur étonnement et leur indignation face à la décision prise très vite par le maire de Morlaix de ne plus célébrer de parrainages civils (autrement appelés parrainages républicains ou baptêmes civils). Cette cérémonie symbolique ne créant pas d'obligation juridique permet à beaucoup de parents de témoigner solennellement de leur confiance à des amis ou à des membres de leur famille qu'ils désignent comme parrains et marraines de leurs enfants pour qu'ils leur transmettent des valeurs humanistes et républicaines et soient attentifs à leurs besoins, particulièrement s'ils venaient à mourir. Quand les parents sont croyants, le parrainage civil peut tout à fait intervenir en complément du baptême religieux, en ce sens qu'il marque l'intégration symbolique à une communauté nationale unie par des valeurs fondamentales, dont celle de la laïcité. La laïcité n'implique pas le rejet ou le mépris des religions, mais l'évacuation de la référence à une transcendance ou aux dogmes d'une église comme fondement du lien social et des politiques publiques et la préservation des conditions de le la formation de la pensée critique. En rejetant cet héritage de la révolution française qu'est le parrainage civil, au motif qu'il ne serait qu'une pâle parodie de baptême religieux prétendant se substituer à lui, le maire de Morlaix ne craint pas de raviver les hostilités entre religieux intransigeants et anticléricaux, dans le sillage du président, chanoine de Latran, qui affirme la supériorité morale de l'enseignement du prêtre sur celui de l'instituteur et prétend rhabiller la France en fille aînée de l'église. Cette provocation contre les valeurs laïques nous apparaît anachronique et indigne de la fonction d'élu de la République, d'autant qu'elle semble destinée simplement à capter les suffrages de l'électorat catholique le plus traditionaliste.

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1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 11:49

Le réaménagement du pôle gare à Morlaix se justifie principalement pour faire face au développement des transports en commun (bus urbains, cars TER circulant entre les villes de la région, TGV et train corail) qui nous apparaît souhaitable d'un point de vue écologique et inéluctable du fait de la hausse irréversible des cours du carburant. Dès lors, il y a un paradoxe à rendre payants les parkings des deux côtés de la gare dans la mesure où, même assortie d'une formule d'abonnement, cette absence de gratuité du stationnement pourrait dissuader les habitants de la région de Morlaix de recourir au choix du train ou du bus inter-urbain pour se rendre sur leur lieu de travail ou partir en week-end et pénaliser deux fois ceux qui sont contraints de se déplacer quotidiennement pour des raisons professionnelles. Un autre effet pervers serait d'encourager les automobilistes à garer leurs voitures dans les rues qui voisinent la gare, rendant ainsi les stationnements moins aisés pour les résidents. Doit-on penser que le juteux marché des droits de stationnement sur les parkings de la gare sera promis à la société privée qui gérera avec des objectifs de rentabilité les parkings payants en lieu et place des agents municipaux? Cette interrogation nous permet de rappeler que nous sommes résolument opposés à cette délégation de service public pour 8 ans décidée par la majorité municipale de droite en septembre dernier. Elle risque d'impliquer une réduction et un éloignement du centre-ville des places de parkings gratuites et la suppression des journées où le stationnement n'est pas payant car l'offre est satisfaisante (dimanche, lundi, jours fériés).Pour nous, le principe fondamental de libre accès à l'espace public ne peut être restreint que pour des motifs d'intérêt général (notamment assurer une rotation sur les places de parking pour que chacun puisse y accéder quand la demande est forte) dont ne fait évidemment pas partie la volonté d'effectuer une bonne opération financière pour la ville. Le problème du stationnement à Morlaix doit également être associé à une réflexion sur une politique de transports en commun ambitieuse, avec examen de la possibilité d'une tarification incitative qui puisse aller jusqu'à la gratuité.

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1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 08:03
Une information peu connue et passionnante communiquée sur la liste de diffusion d'Attac Finistère:
La révolution silencieuse…Quelle révolution ? On n’en entend parler nulle part.
Effectivement à l’origine de cette révolution, qui a eu lieu en 2008, dans ce pays d’à peine plus de 300 000 habitants, classé au deuxième rang mondial sur l’indice du développement humain, l’IDH, derrière la Norvège, à la veille de cette crise, en 2006.
Merveille de la désinformation, un événement aussi considérable qu’une véritable révolution démocratique peut se produire en Europe à nos portes sans que les médias français n'en informent le peuple français. C’est sûr qu’à l’heure de la consolidation anti-démocratique que vivent la plupart des pays européens, l’exemple islandais ne fait pas vraiment l’affaire de nos pouvoirs politico-financiers qui montrent là encore leur aptitude à verrouiller rigoureusement la conscience collective.
Confronté alors à la faillite brutale du système bancaire, le peuple était descendu dans la rue. Du jamais vu au pays des geysers d’eau chaude. Le gouvernement avait été renversé Et, pour commencer, les banques avaient été nationalisées.
Des images du palais présidentiel assiégé par une foule…Celle-ci, néanmoins pacifique, n’usait que de casseroles et autres objets bruyants, selon la méthode argentine du cacerolazo, qui a su s’avérer très payante aussi là-bas.
Un nouveau gouvernement est institué. Mais, très vite le nouveau gouvernement se trouve face à un problème épineux : le règlement aux Pays-Bas et au Royaume-Uni d’une dette de 3,5 milliards d’euros suite à la faillite d’Icesave, banque en ligne dont les opérations étaient tournées principalement vers ces deux pays. Sous la pression de l’Union européenne, à laquelle les sociaux-démocrates souhaiteraient adhérer, le gouvernement fait voter en janvier 2010 une loi autorisant ce remboursement, ce qui reviendrait, pour chaque Islandais, à débourser pendant huit ans une somme d’environ 100 euros par mois.
Le Président de la République refuse de promulguer ce choix de politique économique et décide de soumettre cette décision à un référendum. Le peuple rejeta unanimement (93%) le plan de renflouement. À plus de 93%, les Islandais votent contre le remboursement de la dette (6 mars). 
Consécration de cette révolution, l’élection d’une Assemblée constituante, le 27 novembre 2010, événement peut-être aussi considérable que la nuit du 4 août 1789 où était votée l’abolition des privilèges. C’est donc une nouvelle constitution qu’il s’agit d’écrire entièrement, et pour cela on a décidé de faire confiance au peuple souverain. Il y a eu d’abord un appel à candidatures (tout le monde pouvait se présenter à l’exception des élus nationaux, à condition d’avoir dix-huit ans révolus et d’être soutenu par au moins trente personnes) auquel ont répondu 522 citoyennes et citoyens. C’est parmi eux qu’ont été élus les 25 constituants.
Les constitutants se réuniront à partir de la mi-février et rendront leur copie avant l’été. Parmi les propositions qui reviennent le plus souvent, on peut noter la séparation de l’Église et de l’État, la nationalisation de l’ensemble des ressources naturelles et une séparation claire des pouvoirs exécutif et législatif. En particulier, seront soumis à la décision de cette Assemblée :
-         les bases de la constitution islandaise et ses concepts fondamentaux;           
-         l'organisation des branches législatives et exécutives et les limites de leurs pouvoirs;                                                                                                             
-         le rôle et la place du Président de la République;
-         l'indépendance de la magistrature et leur surveillance des autres détenteurs de pouvoirs gouvernementaux; 
-         les mesures pour les élections et les circonscriptions électorales;                  
-         la participation des citoyens au processus démocratique, y compris l'organisation de référendum, y compris un référendum sur une loi constitutionnelle;                                                                                                
-         le Transfert des pouvoirs souverains aux organisations internationales et conduite des affaires étrangères;                                                                       
-         les affaires environnementales, y compris la propriété et l'utilisation de ressources naturelles.
Il s’agit donc de l’élaboration d’un nouveau contrat social et, pour un tel objectif, il faut, ce que beaucoup ici semblent ignorer, la participation de toute la nation.
Dans une interview avec l’agence d’information financière Bloomberg, Olafur Grimsson a dit : « La différence [avec l’Irlande] c’est qu’en Islande nous avons permis aux banques de faire faillite. C’étaient des banques privées et on n’y a pas injecté d’argent pour les maintenir ; l’Etat n’a pas porté la responsabilité de la faillite des banques privées. »  
« L’Islande se porte bien mieux qu’attendu », a déclaré Grimsson. « Peut-on demander aux gens ordinaires – les agriculteurs et les pêcheurs, les enseignants, les docteurs et les infirmières – d’assumer la responsabilité de la faillite des banques privées ? Cette question, qui fut au cœur du débat dans le cas de la banque islandaise Icesave, va être la question brûlante dans de nombreux pays européens.» 
En Islande, les activités en faillite furent séparées du reste des banques, ce qui permet aujourd’hui d’avoir un système bancaire au service de l’économie nationale. 
Certes, l’Islande n’est qu’un petit pays d’environ 320 000 habitants. Elle donne cependant là une belle leçon de démocratie aux grands États dont la France : songeons que, dans notre pays, la réforme constitutionnelle de 2008 a été entièrement rédigée à l’Élysée, et que les parlementaires ne l’ont adoptée qu’à deux voix près après avoir été soumis pendant des semaines à des pressions intolérables de la part du chef de l’État. Aujourd’hui où, partout en Europe, les parlements sont soumis aux chantages d’institutions essentiellement soumises aux intérêts financiers pour voter des plans de rationnement des populations et de pillage des fonds sociaux et publics, où on donne de plus en plus le pouvoir à ceux qui amplifient les dégâts en profitant d’un système de privilèges et d’inégalités, cet évènement indique, une fois encore, que seule la souveraineté du peuple permettra de trouver une issue politique à la crise économique et sociale. 
Source de l'information: le sîte internet "Paris s'éveille".  
 
Du nouveau en Islande (nouvelles fraîches de quelques mois) :
Aussi incroyable que cela puisse paraître, une véritable révolution démocratique et anticapitaliste a lieu en Islande en ce moment même, et personne n’en parle, aucun média ne relaie l’information, vous n’en trouverez presque pas trace sur « google »: bref, le black-out total …
Pourtant, la nature des évènements en cours en Islande est sidérante : un Peuple qui chasse la droite au pouvoir en assiégeant pacifiquement le palais présidentiel, une « gauche » libérale de remplacement elle aussi évincée des « responsabilités » parce qu’elle entendait mener la même politique que la droite, un référendum imposé par le Peuple pour déterminer s’il fallait rembourser ou pas les banques capitalistes qui ont plongé par leur irresponsabilité le pays dans la crise, une victoire à 93% imposant le non-remboursement des banques, une nationalisation des banques, et, point d’orgue de ce processus par bien des aspects « révolutionnaire » : l’élection d’une assemblée constituante le 27 novembre 2010, chargée d’écrire les nouvelles lois fondamentales qui traduiront dorénavant la colère populaire contre le capitalisme, et les aspirations du Peuple à une autre société.
Alors que gronde dans l’Europe entière la colère des Peuples pris à la gorge par le rouleau compresseur capitaliste, l’actualité nous dévoile un autre possible, une histoire en marche susceptible de briser bien des certitudes, et surtout de donner aux luttes qui enflamment l’Europe une perspective : la reconquête démocratique et populaire du pouvoir, au service de la population.
Depuis le samedi 27 novembre, l’Islande dispose d’une Assemblée constituante composée de 25 simples citoyens élus par leurs pairs. Son but : réécrire entièrement la constitution de 1944 en tirant notamment les leçons de la crise financière qui, en 2008, a frappé le pays de plein fouet.
Depuis cette crise dont elle est loin d’être remise, l’Islande a connu un certain nombre de changements assez spectaculaires, à commencer par la nationalisation des trois principales banques, suivie de la démission du gouvernement de droite sous la pression populaire. Les élections législatives de 2009 ont amené au pouvoir une coalition de gauche formée de l’Alliance (groupement de partis composé des sociaux-démocrates, de féministes et d’excommunistes) et du Mouvement des Verts de gauche. C’était une première pour l’Islande, tout comme la nomination d’une femme, Johanna Sigurdardottir, au poste de Premier ministre.
http://www.cadtm.org/Quand-l-Islande-reinvente-la
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