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8 février 2012 3 08 /02 /février /2012 17:03

  Paul Dagorn, un camarade militant du Front de Gauche, nous a transmis cette brochure communiste réalisée quelques semaines après la répression policière de la manifestation anti-OAS du 8 février 1962 organisée par les syndicats de gauche et le PCF. Elle prouve avec un souci d'enquête minutieuse le caractère planifié de cette brutalité policière qui a conduit huit militants de la paix et de la lutte contre le colonialisme à mourir. Nous la publions dans ce blog en hommage à ceux qui ont combattu contre la guerre d'Algérie et ont été les victimes du terrorisme d'Etat du pouvoir français à cette époque.

 

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7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 08:19

Dans les années 1970, un débat existait déjà à gauche sur l'efficacité et le réalisme du slogan (bien antérieur à cette période, il avait fleuri dans les années 1930): "Faire payer les riches". Beaucoup de gens attachés à la réduction des inégalités répondaient alors: il n'y a pas de trésor caché chez les riches. Leur reprendre une partie plus importante de leurs revenus ne pourrait guère améliorer la situation des ménages pauvres et modestes qui sont nettement plus nombreux. Il vaut mieux viser la croissance économique et celle du pouvoir d'achat pour réduire la pauvreté et les inégalités.

Trente ans plus tard- trente années de croissance même si elle a été moins forte qu'avant 1980- le même mot d'ordre donne lieu aux mêmes objections de certains défenseurs de l'égalité. Parmi eux, Louis Maurin, directeur de l'Observatoire des inégalités, ce site le plus fourni en arguments de qualité. Il a signé le 19 août 2011 un texte au titre assez rude: ""Faire payer les riches": un consensus démagogique". Son principal argument: par définition, les très riches, ceux qui semblent visés par ce mot d'ordre, par exemple les 0,1% ou les 0,01% des plus riches, sont très peu nombreux. Même s'ils ont en effet touché le pactole depuis dix ou quinze ans, une forte imposition de leurs revenus à partir d'un certain seuil ne dégagerait pas des sommes à la hauteur de l'enjeu.

Pour répondre à cet argument, il faut "enrichir" le sens de la formule "faire payer les riches" et partir de constats. En trente ans de rapports de forces en leur faveur, les dominants ont fait basculer de leur côté, sous des formes multiples, d'énormes montants de richesses économiques, privant de ce fait l'Etat et les collectivités locales de recettes très importantes. Cela a appauvri les services publics, la protection sociale et la protection de l'environnement naturel, et donc ceux qui en dépendent le plus parce que ces conquêtes collectives forment "le patrimoine de ceux qui n'en ont pas".

Ce n'est pas qu'une question comptable de répartition des richesses économiques, c'est aussi une question de répartition des pouvoirs économiques et politiques. Ceux qu'il faut faire payer, ce sont "les riches et les dominants", incluant les acteurs de la finance et des grandes entreprises, ceux qui ont profité et profitent encore de façon indécente d'une crise qu'ils ont provoquée, ceux qui ont creusé la dette publique et qui veulent aujourd'hui imposer aux peuples de la rembourser. Les "faire payer" signifie réduire leur pouvoir de nuisance et pas seulement leur excès de richesse.

Certains chiffres sont ici nécessaires.

Quand bien même on se limiterait à examiner ce que rapporterait le seul impôt sur le revenu- devenu une source mineure de recettes publiques après les vagues de réductions et d'éxonérations qui l'ont affecté- s'il faisait l'objet d'une réforme juste, ce ne serait déjà pas négligeable. Si l'on se contentait d'en revenir aux règles et barèmes de 1999, il rapporterait environ 15 milliards d'euros supplémentaires. Mais, vu l'ampleur de la crise, on pourrait exiger que l'on aille plus loin que la situation de 1999, qui était déjà régressive par rapport à celle de la première moitié des années 1980 où, par exemple, la tranche supérieure était imposée à 65%. On pourrait même s'inspirer de la politique fiscale de sortie de crise de Roosevelt avec des taux marginaux de 90% et revoir l'ensemble du barème, sans surimposer l'immense majorité des ménages.

Mais en réalité ce n'est pas principalement par les modifications des barèmes de l'impôt sur le revenu qu'est passé le déversement de richesses vers la ploutocratie qui a pris les rênes. C'est par trois phénomènes indépendants.

Le premier est la baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée des entreprises au bénéfice des profits et surtout des profits distribués (non réinvestis), dont les principaux sont des dividendes versés aux actionnaires. Ces actionnaires (les plus gros d'entre eux) sont au coeur du pouvoir ploutocratique actuel. L'ordre de grandeur des profits nets distribués en 2010 par les sociétés non financières est de 85 milliards d'euros, soit 10% de leur masse salariale contre 3,4% en 1993. Si l'on ajoute ceux des sociétés financières, on tourne autour de 100 milliards d'euros de dividendes nets versés en 2010. Soit 5% du PIB.

Le second phénomène est la multiplication des niches fiscales et des sociales (réductions ou suppressions de cotisations patronales) depuis 2000. Certaines sont défendables au nom de l'intérêt général (par exemple des déductions d'impôt sur le revenu pour des dons aux associations ou aux fondations). La plupart sont de vrais cadeaux aux riches, mais aussi aux entreprises, principalement les plus grandes, dont on sait qu'elles sont beaucoup moins imposées que les PME. Le montant des pertes de recettes publiques liées aux niches décidées depuis 2000 est énorme, selon les rapports très officiels: entre 100 et 140 milliards de manque à gagner annuel selon les rapports et selon le périmètre des niches retenues.  

Le troisième et dernier phénomène est celui des "fuites" non légales (par opposition aux niches qui sont légales) de contributions (par opposition aux niches, qui sont légales) de contributions des personnes et des entreprises. La droite adore évoquer la fraude des bénéficiaires de prestations sociales, qui represente peut-être deux milliards d'euros. Mais c'est une goutte d'eau par rapport à la fraude aux cotisations patronales (environ 15 milliards) et la fraude fiscale (40 à 50 milliards par an), dont fait partie l'évasion fiscale non déclarée, en particulier vers les paradis fiscaux.

Or, dans tous les cas, ce sont bien les "riches et les puissants" qui sont de façon massive les bénéficiaires de ces dispositifs légaux et illégaux, auxquels il faut ajouter l'ISF, qui est pour l'instant une passoire à gros trous.

Selon les derniers travaux de l'INSEE, les 1% les plus riches en patrimoine détiennent 18% du patrimoine total pendant que les 50% les moins riches n'en détiennent que 7% et les 10% les moins riches que 0,1%! Autrement dit, entre le patrimoine moyen d'un ménage faisant partie des 1% les plus riches et celui d'un ménage faisant partie des 10% les plus pauvres, le rapport est de 1 à plus de 1800! La France est championne d'Europe des millionnaires en dollars. On en compte 2,6 millions en 2011 contre 2,2 en 2010.

Au total, même si les montants énormes de recettes potentielles qui viennent d'être cités ne peuvent pas être additionnés car certains se recoupent, et même si on ne peut pas supprimer du jour au lendemain fraudes et évasions illégales, trouver dès 2012, si la volonté politique existe, sans devoir invoquer la croissance, 80 à 100 milliards de recettes publiques supplémentaires par an n'est pas un problème économique. C'est uniquement une question de rapport de forces.

Mais faire cela, c'est bel et bien "faire payer les riches" en un sens plus large que celui de Louis Maurin: revenus, patrimoines, bénéfices non réinvestis des sociétés, taxe sur les transactions financières, suppression des niches pour riches, véritable chasse aux vrais fraudeurs, interdiction des paradis fiscaux et confiscation des capitaux illégalement transférés, etc.

Que penser alors de l'argument de classe omniprésent: taxer les riches, les gros actionnaires et les grandes entreprises, vous n'y pensez pas, ils vont fuir à l'étranger, eux ou du moins leurs comptes bancaires et leurs actifs!  Quatre réponses peuvent être combinées:

1) Mais qu'ils s'en aillent! Ils ont fait assez de dégâts. Ce n'est pas un mauvais argument, mais si on veut faire payer les riches, autant qu'ils soient là... On ne va pas organiser leur évasion.

2) Ne surestimons pas ce phénomène, qui existe. L'immense majorité restera, pour diverses raisons. L'Etat y perdra peut-être quelques milliards d'euros supplémentaires à court terme, mais une vraie répression serait dissuasive et permettrait même de récupérer rétroactivement des montants considérables.

3) Renoncer à 100 milliards d'euros par an au motif qu'on risque d'entre perdre cinq voire dix est une aberration économique. Céder devant le lobbyng des riches et puissants, c'est la certitude que la crise s'aggravera.

4) Il faut amplifier le mouvement citoyen national et international de protestation contre les paradis fiscaux, et plus généralement pour la justice fiscale.

 

Jean Gadrey.

Le Sarkophage n°29 en kiosque jusqu'au 17 mars 2012.

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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 16:27
Promis, ce ne sera pas tous le jours que l'on recommandera la lecture des Echos
Les militants de la CGT ovationnent Mélenchon

En meeting sur la retraite à 60 ans, Bernard Thibault s'est livré hier à une violente charge contre Nicolas Sarkozy devant l'ensemble des partis de gauche, invités pour l'occasion.

 
Ecrit par
Derek PERROTTE
Derek PERROTTE
Journaliste
Bernard Thibault hier au Zénith, entouré d'Eric Aubin et Nadine Prigent.
Bernard Thibault hier au Zénith, entouré d\'Eric Aubin et Nadine Prigent.

La CGT se lance dans le meeting politique. Hier, devant 6.000 délégués réunis au Zénith de Paris pour un meeting officiellement consacré à la retraite à 60 ans, Bernard Thibault a multiplié les charges, très virulentes, à l'encontre de Nicolas Sarkozy devant les représentants de tous les partis de gauche, invités, officiellement, au titre de leur soutien en 2010 au mouvement contre la réforme des retraites.

A dix reprises, le nom du chef de l'Etat aura été prononcé. A dix reprises, une bronca d'une rare intensité l'aura accompagné, dans un exercice aux allures de défouloir pour une organisation qui mise d'autant plus sur l'alternance qu'elle est consciente que le quinquennat aura aussi montré son incapacité à faire reculer l'exécutif, désormais visé dans son ensemble.    « Je voudrais dire aussi aux députés que nous saurons rafraîchir la mémoire des salariés électeurs » lors des législatives de juin, a prévenu Bernard Thibault entre deux saillies sur les « mesures antisociales » et le « bilan peu glorieux » de Nicolas Sarkozy.

« Rétablir la justice sociale »

Au premier rang, Eva Joly (EELV), Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), Philippe Poutou (NPA) et Nathalie Arthaud (LO) ont bu du petit lait. François Hollande avait décliné l'invitation, mais s'était fait représenté par Harlem Désir et Jean-Marc Ayrault. Un geste diplomatique que Bernard Thibault a rendu en étouffant ses critiques sur le recul partiel du PS sur la retraite à 60 ans. Et si le leader cégétiste a répété que la « CGT ne soutient aucun candidat », la salle s'en est chargée, en ovationnant Jean-Luc Mélenchon. Une façon, aussi, de pousser le PS à plus d'ambitions sociales. « Nous le disons en toute amitié aux partis de gauche, leurs élus, leurs candidats, entendez cette aspiration à rétablir la justice sociale », a insisté Bernard Thibault.

Il a sans surprise dénoncé la hausse de TVA, « l'impôt le plus inégalitaire qui soit », et les accords de compétitivité, « une offensive sans précédent à l'égard du Code du travail ». Il appelle, en réaction, à une mobilisation « unitaire » le mercredi 29 février, dans le cadre de la journée européenne contre l'austérité organisée par la Confédération européenne des syndicats. Une réunion de l'intersyndicale est en préparation. FO et la CFTC devraient y faire leur retour.

Un appel unitaire à manifester est toutefois improbable tant chacun a conscience que la proximité de l'élection n'est pas propice à une mobilisation, les Français préférant généralement attendre de s'exprimer dans les urnes.  

DEREK PERROTTE
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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 16:18
Samedi dernier, se tenait le congrès de France Nature Environnement (la fédération des associations de protection de la Nature) qui lance "l'Appel des 3000", ses propositions dans le cadre des élections.
Pour l'occasion, elle a demandé aux candidats à la présidentielle de s'exprimer sur l'écologie. Pas moyen de trouver les videos de leurs interventions. Mais voici un compte-rendu de Laure Noualhat, journaliste écologiste de longue date, sur le blog du journal Libération.
Présidentielles: le grand oral bio des candidats

En 2007, avec le pas de danse «Hulotien», l'environnement avait eu une petite place dans la campagne présidentielle. En 2012, avec Fukushima, seul le nucléaire existe dans cette élection. Et encore, il suffit qu'on perde son triple A pour qu'on en oublie les économies d'énergie. Sans compter que la crise occulte tous les autres sujets -pourtant majeurs- de l'écologie. Voilà pourquoi la fédération France Nature Environnement (FNE) a convié les candidats à la présidentielle à un grand oral samedi à Montreuil, en fin d'après-midi. Objectif: placer, le temps d'un cours de maths, l'environnement et les questions écologiques au cœur de la campagne. Les 3000 associations de FNE ont appelé les candidats à lister les mesures écolos qu'ils mettraient prioritairement en œuvre au lendemain de leur élection. François Bayrou, Eva Joly, Corinne Lepage, Jean-Luc Mélenchon, Hervé Morin, Dominique de Villepin et François Hollande se sont pliés à l'exercice. Ils disposaient chacun de 15 minutes face à une salle remplie de 2000 écolos de tous bords. Petit décryptage subjectif du grand oral écolo des candidats, dans leur ordre d'apparition.

BayrouFrançois Bayrou. 5/10. Décevant pour un politique aussi AOC.

Il a débarqué en premier sur la scène, a remercié les associations pour leur engagement permanent sur le terrain avant de parler d' «harmonie esthétique et culturelle» en mentionnant les rapports homme-nature. C'est l'un des seuls à s'être vraiment plié à l'exercice imposé: choisir, parmi les propositions des écolos, celles qu'il mettra en œuvre tout de suite. Comme François Bayrou a des ruches, il s'occupera en priorité de la survie des abeilles. «C'est un objectif politique dans lequel les responsables publics doivent être engagés. Le frelon asiatique n'a pas assez sa place dans les discours politiques.» Je vous assure que ça fait tout drôle d'entendre ça. D'ailleurs, mon collègue de Politis se demande si ce premier candidat «ne se foutait pas de la gueule de l'assemblée en balançant ça...» Côté énergie, Bayrou veut décarboner l'activité humaine, économiser l'énergie, lutter contre l'imperméabilisation des sols, créer une autorité internationale pour prendre en main le destin des océans. Il a aussi été applaudi quand il a évoqué l'éducation à l'environnement comme priorité de son programme.

Eva-JolyEva Joly. 5,5/10. Trimestre très décevant. 

Vêtue d'une veste en cuir rouge assortie à ses fameuses lunettes, Eva Joly a été accueillie par des tonnerres d'applaudissements. Au premier rang, un parterre de personnalités bios: Yannick Jadot, Dominique Voynet, Allain Bougrain-Dubourg, Sandrine Bélier (récitant par cœur le discours de la candidate), …, arborant tous des sourires éclatants. Bref, c'est la candidate des écolos, elle disposait logiquement d'une salle acquise à sa cause. Sauf que voilà, elle était soit en manque de magnésium, soit bourrée de trac, soit en sous-régime, mais elle n'a pas trouvé la flamme. «Si certains pensent que l'environnement, ça commence à bien faire, alors je leur dis sans agressivité, vous n'avez rien vu, cela ne fait que commencer.» Succès garanti. Mais au milieu de quelques formules faisant mouche, elle a sorti des propositions déjà connues des militants: sortie du nucléaire, bien sûr, opposabilité des trames vertes et bleues, plan de sortie des pesticides en une génération, moratoire sur les OGM et l'exploitation des gaz de schiste, une contribution climat-énergie (la taxe carbone, ndlr), lutte contre les lobbies, … Bref, que du réchauffé. «Nul! Pourquoi n'embrase-t-elle pas la salle?», questionne, dépité, le patron d'une association de défense de la montagne qui attendait visiblement à autre chose. Sur le fonds, R.A.S., mais sur la forme, c'est vrai qu'Eva Joly était un cran en-dessous de la candidate suivante.

LepageCorinne Lepage. 8/10. Bonne élève, mais réelle candidate?

Trente-cinq ans de vie professionnelle au service de l'écologie, Corinne Lepage ne s'est pas privée de parsemer son discours de références bien senties concernant son engagement personnel comme avocate, ministre ou eurodéputée. «Votre appel des 3000, je ne peux qu'y souscrire, scande-t-elle, l'écologie ce n'est pas le problème, c'est la solution.» En s'appuyant sur un texte documenté (mentionnant les 2,5 milliards d'euros de subventions aux énergies fossiles, par exemple), la candidate-avocate se lance dans une série de propositions un peu décalées et très judiciaires: protection des lanceurs d'alerte, création d'un délit de rétention d'information d'intérêt général et aussi d'un tribunal pénal international où se régleraient les conséquences des catastrophes du type Bhopal, nomination d'un contrôleur du développement durable auprès du Premier ministre, … Elle n'oublie pas non plus de rappeler qu'il faut sortir du nucléaire: «Negawatt, avec son scenario, nous offre une voie, empruntons-la !». Au fil du discours, elle gagne en assurance et énergie. Sauf que voilà, avec elle, les militants ne savent pas à quel saint se vouer: «Elle roule pour qui au final? Hollande ou Bayrou?» demande l'un. «Non, non, avec Bayrou, ils ne peuvent plus s'encadrer», assure une connaisseuse. «Donc, si elle fait ça pour négocier, ce sera surement avec Hollande.» «C'est moche parce que son projet est super et, en l'état, Hollande n'en voudra jamais.»

MélenchonJean-Luc Mélenchon. 8/10. Revient de loin.

Orateur hors pair, Mélenchon semble avoir parfaitement compris où il se trouvait: devant un public avide d'écologie, certes, mais aussi assoiffé de justice sociale. Il est le seul à avoir admirablement articulé les deux mondes. «Il n'y a pas de contradiction, affirme-t-il, entre les intérêts à long terme des gens et la planification à long terme, par définition écologique.» Il en a soufflé plus d'un. En ce qui concerne le nucléaire, cet ancien pro-nuke a été extrêmement clair: «soit le nucléaire est dangereux et, dans ce cas, on ferme toutes les centrales, soit il n'est pas dangereux, et on peut construire de nouvelles centrales.» Imparable. «A titre personnel, je suis pour une sortie du nucléaire, mais je reprendrai la proposition 38 des 110 propositions socialistes du projet de 1981, et qui n'a pas été tenue: un référendum sur le sujet.» Il ne croit pas en un capitalisme vert, lequel est, lui aussi, «incompatible avec la financiarisation de l'économie». Il veut remonter le smic à 1700 euros nets afin que les ouvriers et les bas salaires puissent manger bio... Le candidat le plus pastèque qui soit: vert à l'extérieur avec du gros rouge à l'intérieur. Goûteux.

Herve-morin_10848Hervé Morin. 3/10. Hors-sujet.

Le candidat du Nouveau Centre a tenté de séduire la salle avec des formules à l'emporte-pièce. «Crise au balcon, environnement à l'abandon.», «Un triple A qui disparaît, et hop, c'est l'environnement qui passe à la trappe!», … Un joli bide, bien bio. Il a plus parlé de normes empêchantes -pour les pêcheurs par exemple- que d'environnement. Mais du coup, on a appris qu'il était parti à la pêche récemment. Mais on lui donne une super séance de rattrapage quand il veut, à cause d'une vilaine migraine survenue pendant sa prestation.

Dominique_de_Villepin_Lady_Gaga_a_A_sa_tableDominique de Villepin. 4/10. Trop scolaire. Très distancié.

C'est en toute honnêteté que l'ancien Premier ministre s'est présenté devant le parterre de militants écologistes, à savoir comme un politique sans culture écologique. Même s'il a dirigé un gouvernement qui a bouclé le réseau Natura 2000 et fait voter la loi sur la transparence nucléaire en 2006, on sent que cet objet ne figure pas dans son ADN. Ceci dit, il a insisté sur les morceaux qui lui restaient: les paysages, le territoire, le bâti qui défigure notre beau pays. Lui aussi veut un référendum sur le nucléaire, une agriculture soutenable (ce qui veut tout et rien dire), un renforcement de l'environnement dans les politiques publiques (idem), …

Francois_hollande_ouv_referenceFrançois Hollande. 5/10. Peut mieux faire.

A force d'arriver en dernier et de faire figure de star, François Hollande déçoit les attentes. De toute façon, on ne peut pas être bon dans toutes les matières, et manifestement, l'écologie n'est pas son fort. Côté nucléaire, il est quasiment le seul à refuser un référendum sur le nucléaire, il préfère un grand débat national (on en compte déjà un certain nombre de débats publics sur le nucléaire... avec quel succès ?) qui se déroulerait sur six mois ou un an. Mais il maintient son objectif visant à faire baisser la part du nucléaire dans la production d'électricité de 75% à 50% d'ici à 2025. Il mettra en place une tarification progressive de l'électricité et de l'eau. Il développera une véritable fiscalité écologique et veut conditionner les aides aux agriculteurs à des mesures agro-environnementales, … Bref, du déjà-vu, déjà-débattu, notamment dans le cadre du Grenelle. Le tout sans grande conviction.

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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 14:29

Le mercredi 1er février s'est tenue la cinquième réunion en séance plénière du collectif Front de Gauche de Morlaix.

 

La réunion a débuté par une courte introduction de moi-même, Ismaël, sur la situation politique en évoquant le tournant qu'avait été pour nous l'émission de Jean-Luc Mélenchon du 17 janvier sur France 2 ("Des paroles et des actes" avec Pujadas) dans notre capacité à susciter de l'intérêt, au delà d'un premier cercle de citoyens de gauche bien politisés, tournant qui coïncidait avec des signes encourageants de réserves de voix selon les sondages (23% des français disaient fin janvier qu'ils voteraient certainement- le socle de 7 à 9%- ou peut-être pour Jean-Luc Mélenchon).

En transformant ces élections en référendum contre l'austérité et le renforcément de l'autoritarisme libéral des milieux financiers en Europe, nous avons encore une marge de progression importante dans les trois prochains mois, à condition d'être très présents sur le terrain, dans les quartiers populaires, au porte-à-porte, pour convaincre et éclairer les indécis, ainsi que tous ceux qui se tiennent éloignés de la politique tout en ayant intérêt à un vrai changement.

Or, nous avons justement la chance de n'être pas un mouvement de notables mais de vrais militants mobilisés par l'urgence de la situation historique qui pourrait déboucher sur des reculs démocratiques et sociaux sans précédent, comme sur une remise en cause positive et radicale du système institutionnel et économique, des militants prêts à donner beaucoup de temps pour rendre l'alternative possible. J'ai rapporté les propos entendus à la réunion des responsables de section et candidats communistes aux législatives à la Plaine Saint Denis. L'idée que nous avons déjà remporté une première victoire en obligeant Hollande à se positionner, fut-ce à titre de simple posture rhétorique peu sincère, en tant qu'adversaire résolu du monde de la finance et à moins se tourner vers Bayrou et les centristes, en n'excluant pas, comme il l'a dit dans son émission du jeudi 26 janvier, d'appeler à voter pour Jean-Luc Mélenchon si ce dernier était le candidat de gauche le mieux placé à l'issue du second tour. En même temps, j'ai brièvement analysé ce qui dans le programme socialiste ne pouvait coller avec les attentes d'électeurs de gauche exigeants: pas de retour sur la retraite à 60 ans, sur les déremboursements de médicaments, les franchises médicales et la réforme hospitalière, pas de remise en cause des institutions de la cinquième République,  des recettes austéritaires imposées au niveau européen pour faire reculer l'endettement ou faire descendre le coût du travail, aucune mesure prévue pour augmenter les salaires et les minima sociaux, limiter efficacement le recours aux contrats précaires, pas de politique de relance de l'investissement dans les services publics, la volonté de faire payer les pauvres aussi, dans le cadre d'efforts mieux partagés, afin de sortir de la pseudo  "crise de la dette".

J'ai rappelé cependant ce que Mélenchon nous avait dit le samedi 28 janvier: il y a déjà une demi-victoire d'étape dans le fait que la campagne se joue sur les thématiques que nous avons mises dans le débat - protectionnisme, lutte contre la spéculation financière, la désindustrialisation, pour la sauvegarde des emplois, l'accès au logement, à la santé - et non sur des thématiques dont la droite se délectent (l'assistanat, l'immigration, l'insécurité). Nous devons croure au pouvoir des mots: il n'est pas innocent que des mots comme "révolution citoyenne", "planification", "classe", recommencent à faire leur chemin dans le débat public et les consciences. C'est ce qui explique que dans les sondages le score de toute la gauche confondue augmente, laissant penser qu'il est maintenant plus que probable que nous nous débarrasserons de  Sarkozy et sa clique, qui sont nos premiers adversaires (pour ne dire ennemis) tant ils manifestent de zèle dans la destruction systématique de tous les dispositifs de solidarité, de protection sociale, de sécurisation des droits des travailleurs, pour le service des ultra-privilégiés.

Hervé Penven a ensuite pris la parole en mettant en avant avec un peu d'ironie le fait que la réforme de l'impôt sur le revenu voulue par Hollande (l'individu gagnant 150.000 par an touché à un taux de 45%) le situait plus à droite que Giscard (le taux supérieur de l'impôt sur le revenu était alors de 48%) et que Bayrou, tandis qu'avec Mitterrand, la tranche supérieure du corps des imposables était en réalité taxée à 68%. Pour Hervé Penven, on sait très bien ce qui a amplifié la dette publique, et il est très facile de l'expliquer aux gens: abaissement de l'impôt sur le revenu, de l'impôt sur les successions, sur le patrimoine, et exonérations de plus en plus sysmatiques de leurs charges patronales pour les entreprises.  

Jean-Luc a souligné que Hollande parlait de rigueur équitablement partagée tandis que nous, on voulait entendre parler de relance. Par ailleurs, la fusion prévue par le PS de l'impôt sur le revenu et de la CSG relevait de l'enfumage car au final, cet impôt retoqué n'aurait tout au plus que le même rendement que l'impôt sur le revenu.

Alain David a dit qu'à l'évidence, il y avait dans la société une attente forte de vrais changements. Mais, le mouvement vers le Front de Gauche, très sensible dans certains milieux de la gauche politisée, syndiquée, proche du mouvement social, ne touchait pas tous les électeurs des catégories populaires. L'Humanité Dimanche a ainsi sorti dernièrement un sondage sur les préoccupations et les intentions de vote des catégories populaires (ouvriers et employés). Alors que les préoccupations essentielles de ces électeurs devraient les orienter vers une gauche volontariste car il s'agit du chômage, du système de santé ou de retraite, du pouvoir d'achat, des inégalités, qui passent bien avant des thèmes comme l'insécurité ou l'immigration, 50% des sondés disent malgré tout qu'aucun parti ne comprend leur réalité quotidienne, et parmi les partis dont on juge  qu'ils prennent mieux en compte ce que les gens vivent, le FN vient en premier, le PS au deuxième rang. Pour défendre la protection sociale, les catégories populaires font d'abord confiance au PS, ensuite au FN (20%). Pour défendre le pouvoir d'achat, le FN est le deuxième mouvement le mieux placé par ces sondés, et c'est la même chose pour les inégalités!!! La conclusion qu'en tire Alain, c'est que les préoccupations des gens répondent à nos propositions, mais que nous avons à mener un sérieux travail de mise en connaissance. Il faut partir de ce que les gens vivent et leur montrer que nous avons un certain nombre de choses à leur apporter.

Yves Abramovicz considère qu'un tel sondage s'explique par l'écart entre la place qui a été accordée au FN ces 6 derniers mois et celle qui a été accordée au Front de Gauche. Pour beaucoup de gens, il n'y a en concurrence véritable lors de ces présidentielles, que "Hollande, le nain, et la facho". Ce sondage indique l'ampleur de la tâche mais n'a rien de démobilisateur: au contraire, il doit nous conduire à intensifier notre campagne de proximité.

Alain Rebours remarque que la gauche qui veut transformer radicalement le système part de tellement bas qu'on ne pourra pas tout résoudre en une campagne. On regagne des positions, on recompose progressivement une force politique. Ce qui est remarquable, c'est qu'il y a des gens qui, bien que peu politisés, se remettent à faire de la politique. On va être un peu plus nombreux à pouvoir mettre en mouvement les choses. L'idée de perspective politique est en train de changer: il y a désormais une perspective politique pour changer de système. On est en train de gagner l'idée qu'il est possible et souhaitable de changer de système: c'est déjà énorme et cela n'avait rien d'acquis il y a 5 ou 10 ans que l'on puisse ainsi enfoncer un tel coin dans l'édifice du libéralisme.

Jean-Luc Le Calvez remarque qu'en faisant du porte-à-porte, en distribuant des tracts, on peut réaliser les fausses idées que l'on a mises dans la tête des gens et ainsi mieux comprendre ce qui fait obstacle à la pénétration de notre discours et de nos idées: par exemple, on a fait croire a beaucoup que c'étaient les communes et les régions qui creusaient la dette publique, ou alors que le principal problème d'injustice dans notre pays était les revenus trop importants des gens qui nous représentent, de droite ou de gauche. Il y a une nécessité de dissiper la confusion dans la tête des gens: cela passe par le contact direct. Pour cela, il faut aussi être de plus en plus lisible, visible, compréhensible.

Jacques Normand souligne que la légitimité du Front de Gauche est d'offrir un espace de transformation politique crédible à gauche, afin de mobiliser un vote actif, un vote de reprise de possession de sa citoyenneté. Pour cela, nous ne devons pas nous projeter immédiatement vers le second tour et surtout ne pas anticiper dès à présent un ralliement au candidat socialiste au second tour. Il apparaît peu crédible et conforme à la démarche du Front de Gauche que nous anticipions de créer une majorité politique avec les socialistes au Parlement, alors que leur projet est tellement en décalage avec le nôtre.

Nicole Labelle rappelle aussi qu'il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs: il y a un moyen de faire bouger le rapport de force à gauche si on est actif pour faire connaître nos propositions sur le terrain. Il y a des gens qui savent tout juste qu'il y a des élections dans les milieux très populaires, très défavorisés. La télé n'est pas là pour élever le niveau de conscience, de connaissance politique des gens. En même temps, toute une partie de l'electorat est prêt à voter Front de Gauche au premier tour à condition que l'on affirme dès maintenant, sans biaiser, que l'on se rassemblera pour battre Sarkozy au second tour. Par ailleurs, il est possible qu'il y ait pas mal d'électeurs qui votent "utile" au premier tour des présidentielles en votant Hollande de peur de voir Marine Le Pen au second tour et qui votent cependant 2 mois plus tard pour le Front de Gauche aux législatives.

Hubert Peneau: il faut rappeler que, objectivement,  le mieux placé pour battre Sarkozy au second tour, c'est Mélenchon, car il y en a un paquet de gens comme moi, attachés à l'écologie, à la sortie du nucléaire, des institutions de la Vème République, à une gauche vraiment égalitariste combattant l'Europe libérale, qui ne pourront se résoudre à donner un quitus à Hollande dans l'hypothèse où il serait au second tour, car on sait qui il est, quel projet il va mettre en oeuvre.

Jean-Claude Lefer: je suis d'accord avec Hubert: certes, il faut battre la droite, mais pas à n'importe quel prix.

Ismaël Dupont: il est légitime je pense que l'on puisse répondre aux gens qui nous interrogent là-dessus qu'il n'y a pas d'équivalence pour moi entre Hollande et Sarkozy, le PS et l'UMP, de sorte que nous devons appeler, je pense, comme nous l'avons toujours fait par tradition républicaine, à battre la droite au second tour, sans cacher toutefois que le projet de Hollande n'est qu'un projet centriste qui ne nous convient aucunement et sur lequel, s'il restait en l'état, il nous serait impossible de participer à une majorité politique avec le PS. Comme le dit Hubert, si Hollande veut bénéficier d'un bon report de voix de la part des électeurs du Front de Gauche, il faut d'abord qu'il commence entre les deux tours par intégrer et reprendre à son compte par esprit de compromis certaines de nos propositions fondamentales: SMIC à 1700 euros, retour à la retraite à 60 ans, VIème République, renégociation des traités européens austéritaires et libéraux. Or, il a dit que c'était sur son projet que s'effectuerait le rassemblement, ce qui ferme la porte à toute négociation sérieuse à gauche, et je pense pour ma part que s'il est élu, comme il est décidé à ne pas faire les réformes de structure (changement de statut de la BCE, possibilité de prêter directement aux Etats, pôle financier public, contrôle sur les banques, grande réforme fiscale égalitaire) qui permettraient de libérer des marges de manoeuvre, il fera vraisemblablement alliance avec les centristes (et il s'en trouvera dans l'Assemblée par opportunisme une fois le pouvoir ayant changé de camp) pour mener sa politique d'austérité. De ce fait, je ne conçois pas que l'on puisse envisager de faire parti d'une majorité politique avec Hollande et le PS (nous serons je l'espère dans une attitude d'opposants constructifs) ou pire encore, de participer au gouvernement. Après nous n'avons pas à trop nous poser des questions sur notre attitude au second tour: tous les électeurs du Front de Gauche sont assez intelligents pour penser par eux-mêmes et savoir ce qu'ils ont à faire si notre candidat n'est pas au second tour, et, entretemps, nous allons tout faire pour l'y placer. Je pense en tout cas que face à un gouvernement socialiste, la rue et les luttes sociales pourront davantage obtenir de concessions ou de conquêtes sociales que face à cette droite brutale et cynique qui n'a rien cédé en 2010 et avance à découvert dans sa volonté de détruire tous les acquis de la résistance et des luttes sociales des années 1960-70

Daniel Ravasio rappelle que notre objectif est aussi d'avoir un fort groupe Front de Gauche à l'issue des législatives: de ce fait, il faudra bien aussi que ceux qui ont voté PS votent pour nos candidats présents au second tour.

Alain David: pour contrer le voter utile lié à la peur de voir Le Pen au second tour et la gauche éliminée, il suffit de dire très calmement qui si Le Pen fille est au second tour, c'est que Sarko n'y est pas, et en ce cas, normalement, on voit mal ce qui empêcherait le candidat de gauche d'être élu.

Quant à l'autre idée qui traîne dans la tête des gens, les empêchant de voter selon leur conscience et leurs convictions profondes, c'est celle-ci:" si vous n'êtes pas présents au second tour, à quoi ça sert de voter pour vous au premier tour". Or, il faut leur répondre que l'objectif que l'on a avec le Front de Gauche, c'est de créer une force capable de peser sur la vie politique de manière durable pour que nos propositions soient prises en compte. L'objectif est de déplacer le curseur de l'ensemble des forces de la gauche vers la gauche. Dans ce cadre, il n'est pas indifférent que nous fassions 3 ou 4% de plus ou de moins lors des présidentielles. Un véritable changement passe obligatoirement par le renforcement de notre influence. Notre objectif actuellement, c'est pour cela d'atteindre davantage les milieux populaires.

Alain Rebours: Mon problème, c'est le débat qu'il y a derrière le fameux "battre la droite" , objectif qui ne me pose pas de souci en lui-même. Est-ce que cela induit que nous allons participer avec le PS et Europe Ecologie les Verts à une même majorité politique? Il faudra s'éclaircir sur ces questions là. Si Hollande intègre le SMIC à 1700 €, la retraite à 60 ans, la proportionnelle, alors oui on pourra voter la confiance à son gouvernement: sinon, je ne vois pas au nom de quel accord programmatique et idéologique improbable on le ferait.

Alain David:  Il n'est pas question de participer à une majorité avec François Hollande et un PS hégémonique. Non seulement il ne faut pas de participation au gouvernement sur les bases du programme actuel du PS, mais en plus, dès le lendemain de l'élection, il faut faire pression sur ce gouvernement par l'investissement dans le mouvement social, la grève, et la définition de perspectives politiques progressistes, comme en 1936.  Après l'étape électorale, il faut donc un mouvement populaire suffisant. Il ne faut pas s'en tenir à la dimension politique, politicienne de la chose mais envisager les moyens de créer un véritable mouvement populaire autour du refus de l'austérité et du libéralisme et des solutions positives que nous proposons.

Jacques Normand et Ismaël Dupont: s'impliquer avec les collectifs Front de Gauche dans la démarche des "collectifs locaux pour un audit de la dette publique" - voir ce qu'il y a dedans, qui la détient, quels intérêts elle sert, comment elle a été amplifiée, qu'est-ce qu'il serait légitime de rembourser ou non dans son contenu- serait extrêment intéressant car c'est le moyen de polariser l'attention sur les fractures de classe de notre société, la belle vie des spéculateurs qui s'amusent avec les droits sociaux et l'avenir des travailleurs, et sur les mécanismes d'un pouvoir de plus en plus oligarchique qui s'exerce sur les sociétés européennes. Ne pas rembourser toute la dette peut-être un objectif qui crée un clivage politique fort et contribue davantage encore à nous faire identifier comme le seul mouvement au service des peuples contre les pouvoirs exhorbitants accordés aux marchés financiers. Il faudra donc être de la réunion du jeudi 9 février à la MJC organisée à 20h30 par Attac pour lancer le collectif local pour un audit de la dette.      

 

En fin de réunion, nous avons décidé de faire une proposition de meeting à Martine Billard le 12 avril à Morlaix, d'intensifier notre campagne de porte à porte (Hubert Peneau, Paul Dagorn et Michel Lespagnol en ont fait à la Madeleine le mercredi 1er, Ismaël et Michel ont continué le samedi 4 février, avec des rencontres très intéressantes et fructueuses à la clef), de cibler particulièrement l'électorat qui pourrait voter FN en le détournant de voter à l'encontre de ses intérêts socio-économiques (comme des intérêts de civilisation évidemment), de lancer une campagne d'affichage (en fonction du devis) pour faire connaître plus largement dès février-mars les candidats aux législatives et le collectif Front de Gauche.  

 

Le Jeudi 2 février, s'est tenue une Assemblée Citoyenne du Front de Gauche à Roscoff (salle Mathurin Méheut) en présence des candidats aux législatives, Marie Huon et Ismaël Dupont, qui était organisée principalement par la section communiste de Roscoff: Yvette et René le Bars, Jean-Yves Salaun, Serge Mercier, Paulette Peron, Serge Puil, Jean-Jacques Labous... Nous étions une petite trentaine (ce qui n'est pas si mal au vu de la faible implantation de la gauche dans le secteur) et les débats furent très riches après les introductions d'Yvette Le Bars, de Marie Huon et d'Ismaël Dupont qui a présenté le programme du Front de Gauche, son ambition et sa jeune histoire.

Nous avons discuté sur:

-la politique internationale (attitude de la France face aux guerres impérialistes maquillées sur un mode humanitaire, retrait de l'OTAN)

- la politique économique (comment rendre possible le passage au SMIC à 1700 euros? Comment se libérer des marges de manoeuvre au vu de notre endettement public et de notre insertion dans la mondialisation?)

- la lutte contre la précarité sociale (comment refaire du CDI la norme du contrat de travail, lutter contre les CDD, les temps partiels imposés, le mal logement et la difficulté d'accès aux soins)

- le bilan économique et social des gouvernements de gauche et du PS au pouvoir depuis les années 1980

- les moyens de récupérer l'argent accaparé par les actionnaires et les milieux financiers par de grandes réformes fiscales et anti-spéculatives.

- la nécessité de prendre en compte des problématiques de terrain et de vie quotidienne: les problèmes de logement à Roscoff, les répercussions de la réforme des collectivités territoriales, les conséquences de la délégation au privé de la compétence gestion de l'eau...      

 

Le vendredi 3 février   une quinzaine de membres du collectif Front de Gauche de Morlaix se sont retrouvés square Bakounine sous les tours de la Boissière auprès de la caravane du Front de Gauche et d'un brasero amené par Hubert, ainsi que de bons gateaux et des boissons chaudes et fraîches, afin d'échanger dans la bonne humeur avec la population du quartier. Nous avons distribué une centaine de tracts et surtout nous avons eu une dizaine de contacts intéressants avec les gens du quartier tout en donnant une bonne visibilité au mouvement et en manifestant sa volonté d'aller au contact du monde ouvrier et du monde du travail.   

 

le front de Gauche à La Boissière

 

Front de Gauche - semaine du 28 au 4 février 2012 003

 

 

Le vendredi 3 février à 20h,  nous étions 4 membres du collectif Front de Gauche à la mairie pour soutenir l'initiative du collectif eau publique Morlaix-Saint Martin des Champs pour que la mairie ouvre une information judiciaire ou fournisse du moins les documents (le détail des dépenses de personnel années par années que le SIVOM peut demander à Véolia) permettant au collectif d'envisager de le faire pour savoir comment Véolia a pu présenter un déficit de 500.000 euros environ sur les 10 dernières années tout en facturant la gestion de l'eau un million d'euros en moins par an dans le nouveau contrat pour les usagers morlaisiens. Devant la démonstration implacable de Michel Le Saint du groupe Idées montrant que les comptes de Véolia étaient des faux et que les frais de personnel avaient été surévalués par le passé pour servir sans scandale démocratique les actionnaires, la majorité municipale de droite, qui a voulu reconduire le contrat de délégation de service public avec Véolia, a botté en touche et n'a rien trouvé à répondre sur le fond, se contentant de dire que c'était désormais une affaire classée, qu'il fallait se rejouir que l'usager paye moins cher son eau et que c'était dans le SIVOM et non en Conseil Municipal de Morlaix que ces débats devaient avoir lieu. Toute l'assistance du conseil et les élus d'opposition ont alors quitté la salle pour manifester leur mécontentement devant l'absence de réponse sur le fond d'Agnès Le Brun.   

 

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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 12:34

 

Un lien sur le sîte de Ouest France transmis par Pierre-Yvon, l'administrateur du Homard Enchaîné. Sur la photo au centre: Noelle Peoc'h, candidate du Front de Gauche à Carhaix-Chateaulin. Le collectif Front de Gauche a envoyé la semaine passé un communiqué à la presse sur cette carte scolaire inacceptable qui se traduit par la fermeture de plus de 18 postes Rased et de 6 postes dans la circonscription de Morlaix mais seul le Ouest France a fait droit à notre demande de publication après que nous ayons insisté auprès de la rédaction locale au bout de deux jours. Le Télégramme a refusé de publier le communiqué, ainsi qu'un autre transmis la même semaine, préférant sans doute faire parler d'autres choses et surtout d'autres candidats aux législatives. 
Finistère. Écoles primaires publiques : le département perd 54 postes
Éducation vendredi 03 février 2012
  • Le 23 janvier, un millier de manifestants s’étaient rassemblés pour protester contre la carte scolaire.

    Le 23 janvier, un millier de manifestants s’étaient rassemblés pour protester contre la carte scolaire.

    Archives Ouest-France

La version définitive de la carte scolaire dans le Finistère vient d’être publiée. Ce document prévoit les ouvertures et les fermetures de classes dans les écoles primaires publiques. Au total, le Finistère perd 29 postes à la rentrée prochaine. C’est la conséquence de la baisse de 576 élèves en septembre 2012, selon les prévisions. « Les écoles publiques du département devraient alors scolariser 56 270 élèves, soit moins 1 000 élèves en deux ans », affirme l’inspection académique.

 

Une particularité cette année : la fermeture progressive des Rased. Les réseaux d’aide spécialisés pour les élèves en difficulté perdent 18 postes dans le département. C’est la concrétisation d’une politique menée au niveau national (contribution au non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite). Au total, 25 postes hors classe sont retirés.

 

Le 23 janvier, un millier de manifestants s’étaient mobilisés devant l’inspection, académique à Quimper pour protester contre les suppressions de postes dans le département.

 

Les ouvertures et fermetures de classes dans le département

 

Ouvertures de classes

Écoles maternelles. Brest, Quéliverzan, + 1 ; Pleyber-Christ, Robert Desnos, +0.5.

Écoles élémentaires. Hôpital-Camfrout, Renée le Née, +1 ; Lesneven, Jacques Prévert, +1 ; Melgven, Bourg, +1.

 

Écoles primaires. Guiclan, Bourg, +1 ; Guipavas, Louis Pergaud, + 0.5 ; Kerlaz, Bourg, + 0.5 ; Landrévarzec, Anjela Duval, +1 ; Morlaix, Jean Jaurès, + 0.5 ; Plabennec, du Lac, + 1 ; Plouigneau, Lannelvoez, + 0.5 ; Plouescat, Anita Conti, + 1 ; Porspoder, Le Spernoc, + 1.

Classes bilingues. Bannalec (élémentaire), Bourg, + 0.5 ; Le Relecq-Kerhuon, Jules Ferry, + 0.5 ; Milizac, Marcel Aymé, + 1 ; Querrien, Bourg, + 0.5 ; Quimperlé, Bisson, + 0.5.

 

 

Fermetures de classes

 

Écoles maternelles. Brest, Bugeaud, - 0.5 ; Carhaix, Kerven, - 0.5 ½; Le Relecq-Kerhuon, Jean Moulin, - 1 ; Penmarc’h, A. Dupouy, - 0.5 ; Plonéour-Lanvern, Bourg, - 1 ; Pont-l’Abbé, Kérarthur, - 1 ; Saint-Evarzec, Léonard de Vinci, - 0.5 ; Saint-Pol-de-Leon, P. et M. Curie, - 1 ; Saint-Martin-des-Champs, Le Gouelou, - 0.5 ;

 

Écoles élémentaires. Bannalec, Bourg, - 1 ; Lanveoc, Yves Offret, -1 ; Le Faou, Bourg, -1 ; Mellac, P. J. Hélias, - 1 ; Névez, Bourg, - 1 ; Plouzané, Croas Saliou, - 1.

 

Écoles primaires. Audierne, Pierre le Lec, -0.5 ; Botsorhel, Bourg, - 0.5 ; Brest, Jacquard, - 1 ; Brest, Quizac, - 1 ; Brest, Les 4 moulins, - 0.5 ; Concarneau, Le Dorlett, - 0.5 ; Crozon, Saint-Fiacre, - 0.5 ; Douarnenez, Jules Verne, - 1 ; Douarnenez, Laennec, - 1 ; Ergué-Gabéric, Le Rouillen, - 1 ; Gouesnou, Château d’eau, -1 ; Guerlesquin, Ar Roudour, - 1 ; Guipavas, Jacques Prévert, - 1 ; Lampaul-Plouarzel, Kerargroas, - 1 ; Landerneau, Jules Ferry, - 1 ; Le Conquet, Jean Monnet, - 1 ; Le Drennec, des Sources, - 0.5 ; Locmaria-Plouzané, Kériscoualc’h, - 1 ; Loctudy, Jules Ferry, -1 ; Moëlan-sur-Mer, Kermoulin, - 0.5 ; Morlaix, Émile Cloarec, - 0.5 ; Plogoff, du Bout du monde, - 1 ; Plonévez-du-Faou, Bourg, - 1 ; Ploudiry, Rpi, - 0.5 ; Plouguerneau, Le Petit prince, - 0.5 ; Plouigneau, Chapelle-du-mur, -1 ; Plourin-lès-Morlaix, Le Vélery, - 1 ; Port-Launay, Bourg, - 0.5 ; Querrien, Bourg, - 1 ; Quimper, Léon Blum, -1 ; Roscoff, Les Moguerou, - 0.5 ; Saint-Pabu, Aber Benoît, - 0.5 ; Tremeven, Bourg, - 1.

Classes de Fouesnant. Kérourgué, - 1 ; Le Quinquis, -1 ; Mousterlin, - 1. Si décision municipale de fermeture de l’école primaire Le Quinquis : fermeture des 3 postes de l’école Le Quinquis et maintien d’un poste à l’école élémentaire Kerourgue et d’un poste à l’école primaire Mousterlin.

Classes de Concarneau. Le Rouz, - 1 ; Maternelle Kérose, - 1. Si décision municipale de fermeture de l’école maternelle Kerose : Le Rouz, - 1 ; Kérose, -1 et transfert du dernier poste vers la maternelle Lanriec.

Classe bilingue. Landerneau, Jules Ferry - 1.

Ouest-France
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2 février 2012 4 02 /02 /février /2012 07:20

Vous trouverez ici la remarquable analyse de Noëlle Peoc'h, candidate du Front de Gauche aux législatives à Carhaix-Crozon-Chateaulin, sur les problèmes de l'ADMR. Cette analyse a été renseignée par une assemblée Citoyenne du Front de Gauche spécialement consacrée à la question de l'aide à l'autonomie à Crozon et par des rencontres avec les professionnels.  

 

2012-01-29-001-NoellePeoch-v.jpg

ADMR: Tenter d'y voir plus clair...

 

L'ADMR 29 - Finistère.  

 

L'ADMR gère au quotidien le suivi "aide à domicile" de milliers de personnes âgées ou handicapées en situation de perte d'autonomie .

En voici , l’organisation :

- Des délégués issus de la base (+ ou – bien indemnisés pour ne pas dire «rémunérés») dirigent la Fédération qui emploie 115 salariés. - La «Base» est composée de 91 Associations Locales sur le Finistère : environ 3.500 salariés et de nombreux bénévoles qui oeuvrent auprès des personnes aidées.

- Des centaines de bénévoles locaux.

- Environ 28.000 personnes aidées (personnes âgées, handicapées...)

 

 L'ADMR 29 est une Fédération , une structure déclarée comme associative, qui chapeaute des associations locales sur l’ensemble du territoire du Finistère dans des conditions variables d'exercice de la mission d'aide à domicile. Il en résulte : Une diversité de situation d'organisation et de personnel. Ainsi, les personnels des plus petites associations n’ont eu accès à une meilleure qualification et à de meilleures conditions contractuelles que récemment. Le nombre de salariés et le temps de travail de chacun servent de variables d'ajustement au budget de chaque association .

La prise en charge par les dotations centralisées (Conseil général, APA notamment mais aussi sécurité sociale) s’effectue de manière forfaitaire homogène dans tout le département sans intégrer des variables aussi importantes que le degré de dépendance des bénéficiaires (GIR), la qualification des personnels ou la ruralité du secteur.

 

La Fédération gère de manière autoritaire les associations locales ( budget, finances, contrôle, décisions…) sans tenir compte des spécificités de chacune d’elles. Cela se traduit par un abandon progressif de la notion de solidarité entre associations (péréquation) incombant à la Fédération qui permettait de rééquilibrer les comptes par l’indemnisation des contraintes pesant sur les associations les plus rurales avec un taux de dépendance plus élevé et donc une meilleure qualification requise du personnel.

 

Certes, la structure associative permet un lien social important localement, mais elle rend difficile la gestion de milliers de salariés par des bénévoles, qui malgré leur motivation et leur engagement n'ont pas toujours les compétences requises. Ces bénévoles n’ont pas les moyens de solliciter l’aide de techniciens extérieurs, les ressources nécessaires étant confisquées par la Fédération ou mises sous le boisseau par des associations locales structurellement excédentaires refusant le principe de péréquation que l’autonomie budgétaire voulue par le Conseil général, ne permet plus de leur imposer. A noter que parfois les enjeux de pouvoir ne sont pas en lien avec les objectifs d'une association.

Malgré un budget important, l’ADMR connaît une situation financière catastrophique. Plusieurs réorganisations ont été tentées ces dernières années, en vain. On constate que des flux financiers particulièrement opaques, avec en particulier des jeux d’écriture, se substituent à des actifs bien réels apparemment consommés sans titre. De plus, les conflits de pouvoirs sont nombreux, importants, profonds. L’échelon fédéral joue l’opacité, la montre, la tour d’ivoire. Il y a donc une réflexion de fond à avoir sur les évolutions de l'ADMR. Malheureusement, le CA de l'ADMR le refuse et n'est pas dans l'écoute des pistes proposées par les associations locales, les bénévoles, les organisations syndicales et représentants des personnels. Pierre Maille et le Conseil Général du Finistère (qui est le financeur) ne veulent semble-t-il, pas y mettre leur nez malgré les demandes des organisations syndicales de l'ADMR et de nombreuses associations locales.

L’aide à domicile a certes été victime des réformes fiscales affectant les collectivités locales – puisque la diminution de ressources du Conseil général a nui à sa capacité de réponse aux besoins, alors que le transfert de ressources du département vers les communautés de communes n’a pas aidé, la compétence sociale étant rarement communautaire. Cependant, au-delà des problèmes de financement, il y a un véritable désengagement politique du Conseil général, qui semble se laver les mains de la déchéance d'une Fédération qu’il porte pourtant à bout de bras depuis pas mal d’années.

On peut craindre une évolution vers la privatisation des services aux personnes : Le secteur privé lorgne sur la question de la dépendance des personnes âgées et se développe sur la base d'un paiement par le Conseil Général des prestations en choisissant les zones rentables (urbaines et péri-urbaines) avec des conditions de travail et de rémunération moins favorables aux salarié(e)s.

Ces personnels salariés, aujourd’hui en lutte, attendent une véritable concertation qui leur permettrait de mettre sur la table les problèmes auxquels ils se trouvent dramatiquement confrontés pour eux mêmes et pour les usagers en souffrance. L'ADMR est une drôle de structure ayant des liens avec des filiales privées gérées par certains membres (bénévoles) de l'union nationale... enfin bref, un vrai sac de noeuds dans lequel il faudrait trancher...

 

Le Programme du Front de Gauche prévoit la défense «d'une vraie protection sociale». Ceci passe par le réexamen critique des conditions de fonctionnement des dispositifs d'aide au maintien à domicile qui doivent appliquer les principes de la Sécurité Sociale pour mériter un financement public et pouvoir compter sur ce financement à la pleine mesure des engagements demandés. Ces principes de Sécurité Sociale, trop souvent bafoués dans le cadre de la gestion de l'ADMR 29, incluent la gestion démocratique dans un cadre public, la transparence financière, le respect des personnels et bien entendu la pleine reconnaissance et la garantie des droits des bénéficiaires à hauteur des besoins, quel que soit leur lieu de résidence.

 

Le maintien à domicile, bien sur ! L'Humain d'Abord !

 

Noelle Peoc'h, candidate du Front de Gauche dans la 6ème Circonscription du Finistère (Carhaix-Chateaulin-Crozon).

 

Site internet : http://www.finistere6-lhumaindabord.fr/ Courriel : fdg296@orange.fr

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2 février 2012 4 02 /02 /février /2012 06:53
bandeau Front De Gauche





Agenda du front de gauche :





- Demain, Jeudi 2 février : Assemblée Citoyenne à Roscoff [ 20 h – Salle Mathurin Meheut ]

- Vendredi 3 février : premier rendez-vous « auprès des tours » de la Boissière (Morlaix) [ 16h ] (apporter gâteaux et boissons chaudes pour ce qui peuvent)

Vendredi 10 février : Assemblée Citoyenne à Plougonven [ 18 h 30 – Foyer ]

Vendredi 17 février : Assemblée Citoyenne à Plounéour Menez [ 20h - salle à préciser ]

- Mardi 14 février : Réunion du bureau à Morlaix [18 h – Local du PCF : 2 Petite Rue Callac ]

- Samedi 18 février : Assemblée Citoyenne à Plouigneau [ 15 h – salle des mariages] - « la perte d’autonomie, un enjeu de société » animée par Christiane CARO (membre du collectif national santé du PCF), Ismaël DUPONT et Marie HUON

- Mercredi 29 février : Réunion du Collectif à Morlaix  [20 h – Local du PCF : 2 Petite Rue Callac ]

Lundi 5 mars : Assemblée Citoyenne à Sizun [ 20h - Salle St Ildul ]

- Vendredi 9 mars : Assemblée Citoyenne à Saint Pol de Léon [ horaire, salle à préciser ] - « l’agriculture » animée par Xavier COMPAIN (PCF), Joël HELARY et Jean Jacques LABOUS avec nos candidats.

Mercredi 21 mars : Assemblée Citoyenne à St Martin des Champs [20 h – Salle Gallouedec ] - « l’école » animée par Gérard ASCHIERI (ancien secrétaire général de la FSU) avec nos candidats.

- Vendredi 30 mars : Assemblée Citoyenne à Pleyber Christ [ 20h - Salle le Mille Club (à côté de la salle des fêtes) ] - « travail, emploi, salaire » animé par Nicolas BENIES (économiste et syndicaliste) avec nos candidats
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31 janvier 2012 2 31 /01 /janvier /2012 20:00

La France, comme la plupart des pays européens, plonge dans la dictature ultra-libérale.

Dictature, oui, le mot n'est pas excessif. Interrogé en direct sur huit chaînes de télévision - ah, les vertus de la concurrence pour garantir le pluralisme de l'information et l'existence de contre-pouvoirs face à l'exécutif.... - Nicolas Sarkozy a annoncé un nouveau train de réformes s'attaquant au pouvoir d'achat des plus modestes et au caractère protecteur du droit du travail dont certaines parmi les plus importantes feront l'objet d'une législation gouvernementale et ne seront même pas examinées et débattues au Parlement.

"Jamais nous avons assisté à un tel piétinement du débat démocratique et de l'expression du suffrage universel" écrit avec raison Patrick Le Hyaric dans son édito dans L'Humanité du mardi 31 janvier 2012.

L'ennemi déclaré de la droite, c'est tantôt l'endettement public, tantôt le coût du travail qui affecte la compétitivité de nos entreprises, mais le mouton qu'elle voudrait tondre jusqu'à lui entailler les chairs, c'est le peuple, qu'elle a tout fait pour paralyser en nourrissant la peur de l'effondrement économique en cas de hausse des déficits après avoir créé chez lui la peur de l'invasion étrangère, des jeunes, des pauvres, de l'insécurité.

Nicolas Sarkozy a donc feint de faire vivre le dialogue social et de respecter les pseudo « partenaires sociaux » en leur laissant le soin de négocier au niveau des entreprises- et non des branches professionnelles- pour trouver dans les deux mois la voie d'accords compétitivité-emploi où il s'agirait en toute simplicité de trouver des modalités acceptables de part et d'autres pour briser l'étau des 35h, des dispositions légales touchant le chômage technique, l'annualisation du travail, la flexibilité, les salaires. « Privés d'accords nationaux et de références sur le temps de travail, les salariés seraient libre de construire les armes du patronat en combinant eux-mêmes leurs salaires et leur temps de travail sans avoir le choix d'en contester la logique de répartition des profits entre le capital et le travail, l'investissement dans l'emploi et la réindustrialisation ou la fuite en avant spéculative », commentait le journaliste de L'Humanité, Dominique Biègles, le lundi 30 janvier.

Côté Le Télégramme, notre quotidien régional local, on en redemande et on fait le service après-vente du chef de l'Etat qui n'a pas eu assez d'oreilles attentives et bienveillantes dimanche. Hubert Coudurier félicite Sarkozy d'"affronter les syndicats pour réduire les coûts salariaux de l'entreprise" à l'instar de Gerhard Schröder en Allemagne. Il le remercie aussi pour son bilan "qui n'a rien de déshonorant" mais qui n'est pas non plus reluisant, du fait d'une "période épouvantable": les fameuses circonstances extérieures cataclysmiques... La faute aux conditions météo, donc, si la France compte, depuis 2007, 500 milliards d'euros de dettes en plus, 350.000 emplois industriels en moins, un millions de chômeurs et de pauvres en plus, une protection sociale et des services publics exsangues. Henry Lauret dans le même journal ne craint pas de transformer Sarkozy en Lénine de la lutte anti-crise tout en reconnaissant qu'il puise davantage ses sources d'inspiration chez les ultra-libéraux allemands que chez les bolcheviks: "A 80 jours de l'élection présidentielle, la compétitivité et la croissance obsèdent le président de la république. Le modèle allemand lui inspire de jouer de la hausse de 1,6 points du taux standard de la TVA pour supprimer les cotisations de la branche famille sur les salaires jusqu'à plus de deux fois le SMIC. Une sorte de révolution d'octobre puisque la mesure ne serait de toute façon pas applicable avant l'automne".  

Comme bien sûr il ne saurait y avoir beaucoup d'accords entre, d'un côté, un patronat qui veut casser les protections du droit du travail et, de l'autre côté, des salariés et des syndicats sachant bien qu'elles sont plus que jamais nécessaires, et comme l'idée même de laisser faire le dialogue social patronat-syndicat est une gageure étant donné l'iniquité du rapport de force, ce sera finalement le gouvernement, en toute illégitimité, sans recourir au Parlement, qui tranchera pour enterrer définitivement les 35 heures et toute une batterie d'autres garanties salariales. L'objectif assumé est donc de s'aligner sur le modèle allemand, ses 8% de chômeurs (chiffre sous-estimée du fait d'astuces comptables), ces travailleuirs flexibles et précarisés, ayant vu leurs salaires, surtout dans le secteur des services, diminuer de manière drastique depuis les années 1990, son espérance de vie en baisse...

Transférer de manière autoritaire, sans débat et prise de décision au Parlement, le financement de la protection sociale des cotisations patronales à la TVA, relevée d'1,6 points pour atteindre un taux normal de 21,2% vise, dans une politique de l'offre, à faire peser le poids des allégements fiscaux pour l'entreprise à tous les citoyens. Avec quelles conséquences sur la consommation? Les entreprises françaises ne sont pas tournées prioritairement comme les entreprises allemandes vers l'exportation: si la consommation des français est déprimée, c'est toute l'activité économique et les recettes fiscales qui s'en trouvent réduites. L'objectif de Sarkozy est peut-être cependant moins le redressement économique que la prolongation de la casse des mécanismes du droit social et des solidarités au profit des intérêts du capital et des plus riches, et surtout la mise en œuvre d'une stratégie du choc pour assurer sa réélection aujourd'hui très compromise.

L'idée est d'imposer en toute urgence des « réformes structurelles » impopulaires mais présentées comme nécessaires pour redresser l'économie et les comptes de la France de manière à incarner la figure du « président courage » n'hésitant pas à faire les sacrifices qui s'imposent dans la tempête mais peut-être plus encore de façon à laisser croire aux français qu'il n'y a pas d'alternative possible, puisque le candidat de droite n'a d'autre choix que de compromettre sa réélection en prenant ces mesures fatalement impopulaires.

Comme le signalait un journaliste du journal Le Monde en fin de semaine dernière, Sarkozy utilise là une tactique de Gerard Schröder qui n'avait pas hésité à mettre un coup d'accélérateur à son entreprise de démolition de l'état social en fin de mandat alors qu'il était très impopulaire et que sa réélection était très compromise, et qui, ce faisant, s'était imposé en homme d'action énergique tentant d'appliquer les seules mesures possibles pour redresser le pays. Le résultat électoral du SPD avait été de ce fait bien moins catastrophique que prévu. Modèle allemand, disions-nous...

La taxe Tobin et la hausse de 2% de la CSG sur les revenus du patrimoine à côté sont une bien maigre concession au rejet majoritaire en France de la domination du capitalisme financier.

Comme l'écrit dans un communiqué daté du 30 janvier l'association ATTAC qui avait pourtant fait de cette taxe Tobin un combat emblématique à sa fondation: «  Nicolas Sarkozy a tranché: avec la hausse prévue de la TVA, les patrons verront leurs coûts salariaux diminuer de 13 milliards d'euros. En revanche la fameuse taxe Tobin à la française ne rapporterait qu'1 milliard d'euros. Même en y ajoutant la hausse de la CSG sur les revenus du capital (qui devrait rapporter moins de 2 milliards), le compte n'est pas bon pour la justice fiscale. En effet, qui va payer la TVA? Pour l'essentiel, les consommateurs... La TVA « sociale » réduira donc la consommation et aggravera la récession dans laquelle la France est engagée depuis quelques mois. C'est la première raison pour la rejeter. La deuxième tient à son injustice: en augmentant la TVA, on réduit encore la progressivité du système fiscal. Car la TVA pèse plus lourdement sur les ménages populaires, qui consomment tout leur revenu, que sur les ménages aisés qui en épargnent une bonne partie. Cette stratégie de TVA « sociale » s'inscrit dans la logique de dumping social et fiscal caractéristique de l'Union européenne et de la mondialisation néolibérale: or c'est précisément la course vers le bas des coûts salariaux qui entraîne l'Europe et son modèle social vers le gouffre. La hausse de la TVA, déjà pratiquée en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Italie, n'est qu'un volet des plans d'austérité qui sont en train d'enfoncer l'Europe dans la récession.» 

 

Merkel a bien senti en Sarkozy son allié pour conduire en Europe la guerre des classes au service du capitalisme financier: c'est pourquoi elle a déjà promis d'assister à un de ses meetings de campagne alors qu'il n'est pas encore candidat officiellement. Il paraît que la date et le lieu en sont déjà fixés.

 

Hier, au Conseil Européen, cette gouvernance Merkozy s'est traduit par l'approbation, sauf par la Grande-Bretagne et la République Tchèque, du mécanisme européen de stabilité et d'un nouveau traité européen qui impose la règle d'or et des sanctions quasi automatiques pour les Etats présentant des bilans comptables en déficit tout en recommandant des réformes structurelles comparables à celles qu'exigeait le FMI pour les pays d'Amérique du SUD et d'Afrique afin d'accroître la compétitivité de l'économie sur le dos des dispositifs de solidarité et des services publics. Le texte sur lequel les chefs d'Etat se sont entendus est en pleine cohérence avec les dernières réformes qu'a annoncé Sarkozy puisqu'il vise à tailler dans "les coûts du travail non salariaux", c'est à dire dans les charges sociales et autres prélèvements sociaux. "La sortie de la crise passerait par le dumping social, commente le journaliste de l'Huma ce 31 janvier. Qu'importe si cette politique a failli. L'Organisation Internationale du Travail (OIT) relevait la semaine dernière que la moidération salariale en Allemagne a contribué à contracter la demande intérieure dans toute l'UE. L'OIT y voit l'une des causes de la crise. Généralisée à toute la zone euro, cette politique produirait des effets dévastateurs".

 

Ce nouveau traité européen accompagne la création d'un fonds de garantie européen de 500 milliards d'euros encore mieux doté que le FMI: garantie contre les défauts des Etats, avec l'argent des contribuables, au profit des banques et des fonds d'investissement...

Ce traité limitera à 0,5% du PIB le déficit structurel des Etats, et imposera que ces objectifs dont la non satisfaction entraînera des sanctions financières automatiques, lourdes et immédiates soient inscrits dans les législations de chaque Etat membre. Bien évidemment, aucun Etat européen n'a probablement l'intention de laisser à sa population le soin d'adopter ou non ce traité qui remet en cause la souveraineté politique des citoyens. Ceux ne pourront plus, en fonction de leurs objectifs majoritaires du moment traduits dans les élections, maîtriser vraiment leurs dépenses et leurs recettes publiques.

Ce carcan d'austérité imposée interdirait potentiellement (mais il n'a qu'une réalité de papier comme les critères de Maastricht allègrement ransgressées en 2008 pour venir en aide aux banques, et nous le briserons si on nous en donne l'occasion) toute politique de relance par la hausse des salaires, la dépense publique au service de l'emploi et des solidarités. L'Allemagne fait même pression, pensant évidemment en premier lieu à la Grèce, pour qu'on crée "un commissaire budgétaire européen" pouvant suspendre en cas d'endettement excessif la compétence des parlements et des gouvernements sur la définition de leurs budgets et les mettre ainsi sous tutelle.   

 

La réaction de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF et président de la Gauche Européenne, a été très forte face à ce nouveau traité honteux imposé sans légitimité démocratique:

 

"Ce traité, c'est le débarquement assuré de la « Troïka », le pillage des biens communs et la casse des droits sociaux, dans tous les pays de l'Union.

Avec le transfert du pouvoir budgétaire des parlements nationaux vers la commission, ils remettent en cause les souverainetés populaires, et ils le font sans débat ni consultation des citoyens. C'est une attaque sans précédent des droits politiques élémentaires des peuples européens, un changement de régime vers la dictature des marchés.

Pour avoir une vision claire de l'Europe qu'ils préparent, voyons ce qu'il se passe en Grèce, qu'Angela Merkel veut mettre officiellement sous tutelle; ou en France, où Nicolas Sarkozy vient d'annoncer un 3ème plan d'austérité augmentant les impôts indirects et cassant les conventions collectives sur le temps de travail pour financer de nouveaux cadeaux au patronat.

Au final, c'est l'autodestruction de l'Union Européenne qui est en cours. L'UE ne peut se construire contre les peuples et dans la suspicion permanente entre les États membres. Jamais les institutions européenne n'auront la légitimité qu'elles revendiquent en prenant des décisions autoritaires et néfastes pour les peuples. Jamais l'idée d'union ne sera préservée si un État peut demander la mise sous tutelle d'un autre. Il n'y aura pas d'Union dans la division et la mise en concurrence des peuples.

Au nom du Parti de la gauche européenne, je rejette cet accord international et nous mènerons campagne dans tous les pays de l'Union pour qu'il ne soit pas ratifié".

 

J'étais à Paris ce week-end pour assister au lancement national de la campagne législative des communistes au sein du Front de Gauche le samedi 28 janvier.

Il y a été rappelé que notre objectif prioritaire était de battre Sarkozy et l'UMP et de créer en France une majorité de gauche avec une orientation clairement à gauche. La présidentielle doit être convertie en un référendum pour ou contre l'austérité, comme l'a indiqué avec force notre candidat Jean-Luc Mélenchon. Patrick Le Hyaric a rappelé que l'austérité n'est pas d'abord une réponse à la crise mais une politique préméditée qui nous plonge dans la crise pour renforcer la mainmise de la finance sur la vie sociale et économique. Jean-Luc Mélenchon aussi, qui est intervenu en début d'après-midi à notre rencontre nationale des candidats communistes aux législatives et des responsables de section à La Plaine Saint Denis, s'est félicité que François Hollande regarde moins désormais (grâce à notre poids grandissant ou à la droitisation de Bayrou, devenu une nouvelle alternative pour la droite et les privilégiés?) vers Bayrou et le centre, qu'il acceptele principe d'un appel à voter en faveur du Front de Gauche s'il n'est pas présent au second tour des présidentielles, et prétende même que son objectif n'est plus simplement de "donner du sens à la rigueur" mais de "maîtriser" la finance ou d'en faire "l'adversaire principal".  

Personne n'est dupe chez nous de cette inflexion rhétorique d'inspiration miterrandienne mais elle traduit sur un mode électoraliste la prise de conscience de l'efficacité de la campagne du Front de Gauche sur le terrain et du caractère incontournable des attentes des citoyens pour une vraie alternative au néo-libéralisme. Jean-Luc Mélenchon parie sur la force d'entraînement de certains mots qui deviennent dominants dans le débat public grâce au dynamisme de notre campagne. Pierre Laurent a lui réaffirmé sa satisfaction que prenne corps son désir de voir à l'oeuvre une conception du Front de Gauche ouverte, rassembleuse, accueillante pour chacun tel qu'il est, à condition de se retrouver dans cette gauche de combat et d'invention sur les ruines de la social-démocratie.

Grâce à notre campagne de terrain et au travail de Jean-Luc Mélenchon, la gauche, que les médias dominants avait voulu évincer du paysage, est de retour. Le Front de Gauche, selon Pierre Laurent, doit continuer à grandir en devenant une affaire populaire, une force citoyenne qui dépasse le cartel d'organisations. On observe déjà un phénomène significatif de réengagement de nombreux syndicalistes qui s'étaient tenus à distance du débat politique. En effet, nous sommes dans un mouvement de transformation très profond dans le pays et, depuis 2008, il y a une prise de conscience de la nocivité du capitalisme financiarisé et de la nécessité d'inventer autre chose que le mode de développement capitaliste. Le Front de Gauche a vocation à construire le mouvement majoritaire de réinvention de la gauche pour un dépassement de ce capitalisme financier. La fécondité de notre démarche, selon notre secrétaire national, a été de ne pas s'enfermer dans un nouveau parti aux frontières étanches, mais d'avoir gardé le jeu ouvert afin de mettre en mouvement dans une structure souple de multiples forces sociales, tous les gens qui veulent se mobiliser sur des objectifs clairs de transformation du système.

Le constat, aujourd'hui, c'est qu'il devient de plus en plus probable que nous battions Sarkozy sur son terrain de prédilection, celui de la sortie de crise. La signification de cette victoire ne serait pas mineure: il s'agirait d'une victoire contre un de ceux qui dirigent le monde capitaliste. Cest pourquoi nous ne devrons pas mégoter selon Pierre Laurent quand la question d'un rassemblement de la gauche se posera afin de battre la droite. Aujourd'hui, une des seules chances pour Sarkozy de garder le pouvoir est de compter sur un bon report de voix et un bon score du côté de l'extrême-droite. Pour empêcher que cette stratégie paye grâce à la mise en avant de thématiques qui renforcent la droite (l'immigration, l'insécurité, méfaits de "l'assistanat"...) en divisant le salariat et en brouillant les repères des classes populaires et moyennes comme la contradiction d'intérêt effective entre le monde du travail et le capital, il faut tenir haut le débat politique, parler hausse des salaires et baisses des dividendes pour les actionnaires, logement, santé, lutte contre la précarité, pouvoirs des travailleurs sur les orientations stratégiques des entreprises. En partant de ces besoins concrètement perçus par les français, il est possible de faire grandir l'exigence de changement dans la population, de montrer les insuffisances du projet de François Hollande et le besoin de donner le plus grand poids politique possible au Front de Gauche.         

  

Que penser du projet présidentiel de François Hollande?

 

A sa une, le vendredi 27 janvier, le journal Le Monde a félicité François Hollande et les concepteurs de son programme présenté le jeudi 26 janvier en parlant d'un « projet à la tonalité churchillienne » qui « porte la marque du réalisme et de la rigueur ». Le grand progressiste qu'était Churchill apprécierait t-il d'être comparé à cet adversaire résolu de la finance qu'est le candidat socialiste (sic)? Peut-être bien, oui, s'il avait pu entendre il y a un an notre futur candidat socialiste le paraphraser en promettant « du sang et des larmes » si la gauche revenait au pouvoir dans un contexte de crise. Nous y sommes presque.  

Mais cette crise est précisément provoquée par la financiarisation de l'économie à l'échelle internationale, les dégâts du libéralisme en Europe, et elle ne saurait jamais que se renforcer si on ne prend aucune mesure énergique pour une autre politique publique du crédit et du contrôle des banques en Europe et pour soutenir l'activité par la relance des salaires et de la dépense publique en tournant le dos aux politiques d'austérité qui aggravent la crise et le niveau d'endettement public partout en Europe. Or, à l'évidence, Hollande et les socialistes ne croient pas qu'il est possible ou souhaitable de faire autrement que d'accompagner en le régulant à la marge ce système capitaliste financiarisé et mondialisé. Ils ne pensent pas non plus certainement qu'il est raisonnable ou opportun de s'attaquer significativement aux profits du capital et des grandes fortunes: pensez à la fuite précipitée de ces philanthropes que sont les investisseurs.... Ségolène Royal ne s'était-elle pas donné pour priorité en 2007 de réconcilier les français avec le monde de l'entreprise, car entre lui et nous, c'était "gagnant-gagnant"?

Dans le projet présidentiel de son ex-mari, on parle d'efforts équitablement partagés, non des moyens politiques réels tangibles d'une reprise de contrôle sur le monde de la finance, d'une marche vers plus d'égalité, non d'une politique résolue pour sortir de la précarité et de l'insécurité sociale des millions de français en rendant le droit du travail à nouveau plus protecteur et en donnant un sérieux coup de pouce à la protection sociale et aux services publics.

 

Il y a dans les 60 propositions de François Hollande quelques mesures qui vont dans le bon sens et qu'on peut saluer. On peut évoquer notamment un plan ambitieux pour le logement, la séparation des activités de dépôt et d'investissement des banques, une banque publique d'investissement gérée de manière décentralisée, et une légère augmentation de 15% de l'impôt sur les bénéfices des banques.  

 

Mais à côté de cela, Hollande ne prévoit pas de recréer les postes supprimés dans les services publics par la droite depuis 10 ans au nom de la RGPP. Ainsi, les 60.000 postes supplémentaires dans l'éducation (qui ne sont pas tous des postes d'enseignants loin s'en faut) concerneront essentiellement le premier degré et seront compensés par des suppressions de postes dans d'autres services publics, alors que chacun d'eux est au bord de l'asphyxie. Les 500.000 places en crèche promises pendant les primaires socialistes sont repoussées aux calendes grecques, quand la croissance et le desendettement public le permettront. Comme il l'avait annoncé, Hollande ne veut pas d'une refonte significative de la réforme Fillon sur les retraites avec un rétablissement de la retraite à 60 ans. Il ne prévoit pas non plus d'abroger la loi Bachelot sur l'hôpital ou de supprimer les franchises et les déremboursements de médicaments pour rendre la santé accessible à tous.

Sa notation sociale des entreprises et son système de bonus-malus au niveau des cotisations sociales  pour encourager l'embauche, la hausse des salaires, la limitation des contrats précaires est un outil peu efficace qui ne saurait faire oublier la volonté de ne pas légiférer pour augmenter les salaires et réduire les contrats précaires dans l'entreprise et les services publics. Pour faire embaucher 150.000 jeunes dans le cadre du "contrat de génération", Hollande mise avant tout à nouveau sur les baisses de cotisations patronales. 

Les 29 milliards d'euros de recettes que Hollande espère trouver par  la suppression des niches fiscales ne seront pas simplement pris aux plus riches et les 20 milliards d'économies qu'il espère réaliser de surcroît toucheront aussi la protection sociale et  les services publics qui démocratisent l'accès à des biens fondamentaux (la santé, la justice, l'éducation, la sécurité, la culture...):  il n'est aucunement question dans ce projet d'élever le niveau de protection sociale, le salaire minimum et les pensions.

Sur la réforme des institutions et la prise en compte des enjeux environnementaux, le projet présidentiel de Hollande est loin de prendre en compte la gravité des crises démocratiques et écologiques en cours. Il s'accomode de la perpétuation de la Vème République qui concentre les pouvoirs et les délègue systémiquement au profit d'un bipartisme de fait étouffant pour la démocratie.

Surtout, Hollande assume une politique d'austérité qui place à un rang tout à fait secondaire la nécessité d'un meilleur partage des richesses en faisant croire que les français ont vécu au-dessus de leurs moyens alors qu'on n'a cessé de leur extorquer le produit de leur travail et les droits sociaux qu'ils avaient conquis de haute lutte. L'augmentation à 45% du taux de la dernière tranche de l'impôt sur le revenu aura des effets dérisoires (ne concernant que 0,5% des foyers fiscaux parmi les plus riches: au-delà de 450000 euros par an par couple avec deux enfants, par exemple) et ne suffira pas loin de là à rétablir un impôt réellement redistributif: la fiscalité sur le patrimoine et sur le capital sont pendant ce temps des points aveugles du projet.        

Surtout, on n'a pas vu Hollande réclamer avec force un contrôle démocratique sur une BCE qui pourrait prêter aux Etats pour l'investissement social, écologique, et la relance de l'activité économique. On ne l'a pas entendu dénoncer les mesures de constitutionnalisation de l'austérité et de la baisse du coût du travail du pacte de stabilité et de croissance pour l'euro. De manière générale, l'absence de mise en mouvement de la société et de proposition de réformes structurelles pour reprendre un contrôle démocratique sur les marchés et les banques laisse penser qu'en cas d'aggravation de la crise de la dette, des attaques des spéculateurs et des agences de notation, Hollande agira probablement de la même manière que Papendréou, Zapatero et Socrates: c'est à dire par la capitalation face au diktats anti-démocratiques et réactionnaires du monde de la finance.    

 

En somme, Je vais enfoncer des portes ouvertes en disant que c'est bien avec un pistolet à bouchon que le chevalier Hollande monte, pour épater la galerie, à l'assaut de la citadelle de la finance, et la réalité de son projet consiste bien pluôt à calmer les attentes populaires car monsieur est le candidat du "sérieux", de la "vérité", dont les certificats d'authentification se décernent dans les milieux de l'oligarchie patronale et politique européenne, et non celui de la combativité sociale pour faire reculer les forces de l'argent. Le dernier mot qui résume l'ambition folle de ce programme revient à Michel Sapin: "Le tout, tout de suite, est d'un autre temps", celui d'avant, celui des dinosaures qui pouvaient encore croire que la gauche avait vocation à changer la vie.  

 

Nous ne demandions pas pourtant un "feu d'artifice de promesses" mais des engagements clairs sur des réformes de structures pour sortir de la crise économique, sociale, démocratique, écologique, culturelle, que traverse notre pays comme le reste de l'Europe à cause de plusieures années de politiques néo-libérales au service du capital. Ces engagements, nous ne les trouvons en France, appuyés sur un dynamique de rassemblement, que dans le Programme Populaire et Partagé du Front de Gauche, L'Humain d'abord.     

 

Ismaël Dupont.  

le 31 janvier 2011.  

 

 

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