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7 mai 2021 5 07 /05 /mai /2021 05:38

 

Il y a quarante ans, le 5 mai 1981, le gouvernement britannique de Margaret Thatcher laissait mourir Bobby Sands ; le premier des dix grévistes de la faim que le pouvoir de Londres a laissé mourir. Leurs demandes n’étaient que justice : voir rendre aux détenus politiques irlandais leurs droits, dont le gouvernement britannique les avait lésés dans les terribles « blocks H ». L’inhumanité glaciale de Margaret Thatcher et du système répressif britannique en Irlande leur a coûté la vie. Quarante ans plus tard, notre colère est toujours intacte contre ce crime et ses responsables.

 

 

La lutte de Bobby Sands et de ses camarades nous oblige encore aujourd’hui : c’est celle de la dignité humaine, du respect dû à leurs camarades de lutte et de la liberté et de la souveraineté du peuple irlandais. Le PCF s’était fortement mobilisé en solidarité avec les demandes justes et légitimes des prisonniers politiques et pour les droits du peuple irlandais.

Les Accords de paix de 1998, dits Accords du Vendredi Saint, ont ouvert de nouvelles perspectives pour le peuple irlandais. Aujourd’hui encore, face au vandalisme politique de la direction des partis unionistes et du gouvernement de Boris Johnson, le PCF est solidaire et engagé pour la réalisation des droits historiques et souverains du peuple irlandais à l’unité de l’Irlande, à la République irlandaise, pour tous ses habitants. Les menaces qui pèsent aujourd’hui sur l’application pleine et entière des Accords de paix de 1998, et les tensions récentes dans les six comtés du Nord, soulignent à nouveau l’importance et la nécessité de cette perspective.


Le PCF soutient les exigences légitimes portées par le Sinn Féin d’une République irlandaise fondée sur la justice sociale pour tous. Le temps de l’unité de l’Irlande est venu. Les derniers résultats électoraux, dans les six comtés du Nord comme dans les vingt-six comtés du Sud, faisant du Sinn Féin la première force politique de l’île, montrent l’actualité de cette exigence. Il est possible et nécessaire d’organiser dans les cinq ans un référendum sur l’unité de l’Irlande. C’est le seul moyen pour forger un nouvel avenir pour tous les Irlandais.

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7 mai 2021 5 07 /05 /mai /2021 05:32

 

Le peuple colombien s’est soulevé. Depuis le 28 avril, dans toutes les régions du pays, tant dans les grandes villes que dans les zones rurales, travailleurs, étudiants, organisations des peuples autochtones ont organisé des manifestations et rassemblements massifs pour revendiquer le retrait du projet de réforme fiscale du gouvernement du président Iván Duque.

 

 

Une réforme dont l’objectif était de faire payer aux ménages modestes la crise économique et la mauvaise gestion du pays, tout en épargnant les privilèges des plus riches. Mais si la réforme a été le détonateur, la force de la mobilisation populaire exprime le profond rejet de toute une politique fondée sur l’accroissement des inégalités, la violence et la corruption.


Par leur détermination, les Colombiennes et Colombiens ont contraint le président Duque à retirer sa réforme et conduit à la démission le ministre des Finances, Alberto Carrasquilla. Des premières victoires et conquises de haute lutte, face à un gouvernement aux abois, qui a décidé d’utiliser la répression et la terreur pour maintenir sa domination.


La répression policière est brutale et l’armée a été déployée dans les rues des grandes villes du pays. Selon les informations du Défenseur du peuple en date du 3 mai, 18 civils ont été assassinés depuis le début de la mobilisation, dont 11 dans la seule ville de Cali. Selon la campagne « Défendre la liberté », 305 personnes ont été blessées par la police et 988 arrêtées. Des défenseurs des droits humains sont également pris pour cible, y compris des représentants de l’ONU.


Face à cette grave situation, le Parti communiste français (PCF) exprime son entière solidarité avec la lutte du peuple colombien et dénonce avec force la répression meurtrière déchaînée contre les manifestants.

La France et l’Union européenne ne peuvent demeurer silencieuses. Elles doivent cesser de soutenir le gouvernement d’extrême-droite, héritier direct de la « guerre sale » contre les mouvements populaires et démocratiques. Un gouvernement responsable des morts de ces derniers jours, mais aussi de l’assassinat de centaines de leaders sociaux et de signataires des Accords de paix depuis sa prise de fonctions. Une condamnation ferme des violations des droits humains est nécessaire, ainsi que l’activation sans délai de la clause de suspension de l’accord de libre-échange avec la Colombie.

 

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30 avril 2021 5 30 /04 /avril /2021 08:31

Levée de l’embargo sur Cuba et aide d’urgence – Il faut faire preuve de solidarité envers ce peuple et ce pays

Pierre Laurent,  le 29 avril 2021

 

J’ai attiré l’attention de M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, sur l’embargo dont est victime Cuba. Cuba fait face depuis bientôt 60 ans à un embargo économique américain aggravé par la précédente administration américaine. Malgré cette situation difficile Cuba a fait preuve d’une solidarité internationale exemplaire, y compris auprès de pays beaucoup […]

 

J’ai attiré l’attention de M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, sur l’embargo dont est victime Cuba.

Cuba fait face depuis bientôt 60 ans à un embargo économique américain aggravé par la précédente administration américaine. Malgré cette situation difficile Cuba a fait preuve d’une solidarité internationale exemplaire, y compris auprès de pays beaucoup plus développés comme la France, en envoyant plus de 1000 médecins et professionnels de santé par le biais des brigades médicales cubaines dans le monde à l’occasion de la lutte contre la pandémie actuelle.

Il est plus que temps de faire preuve également de solidarité envers ce peuple et ce pays qui tant en termes sanitaires qu’éducatifs, malgré des grandes difficultés économiques, a un bilan exemplaire. C’est en ce sens que plusieurs milliers de Cubains ont défilé le 25 avril 2021, dans deux villes du pays mais aussi à l’étranger pour ceux qui y résident. Ils demandent la fin du blocus américain, via une caravane de vélos, motos, voitures et cavaliers.

Je lui ai demandé quels actes la France compte poser en vue d’appuyer ces demandes.

Je lui ai demandé également qu’elle apporte une aide urgente suite à l’appel lancé par le ministère de la santé publique cubain en vue de pouvoir honorer une fourniture de 10 millions de seringues adaptées pour l’injection à sa population du vaccin produit par Cuba contre le coronavirus.

Levée immédiate du blocus de Cuba : une urgence pour le peuple cubain, une urgence pour les peuples du monde - Pierre Laurent interpelle le gouvernement

Levée immédiate du blocus de Cuba : une urgence pour le peuple cubain, une urgence pour les peuples du monde

Cela fera 59 ans cette année que Cuba fait face à un blocus imposé par les États-Unis. Un blocus illégal et inhumain, qui a causé de terribles souffrances à l’ensemble du peuple cubain dans le but de le contraindre à renoncer au modèle de société qu’il s’est choisi avec la Révolution de 1959.

Malgré ce blocus, le peuple cubain a réussi à édifier un système social solidaire et performant au service de la satisfaction des besoins humains, tant dans l'île que dans le monde.

Depuis 1962, on estime à 2 milliards de femmes et d'hommes à travers le monde le nombre de celles et ceux ayant bénéficié de l'action des médecins et personnels soignants cubains. Des dizaines de milliers de praticien-ne-s ont été formé-e-s .

Au plus fort de la pandémie de Covid19, tout en assurant la préservation de la population, ce sont près de 2 000 personnels médicaux cubains qui sont intervenus dans une trentaine de pays dont l'Italie, Andorre et la France, dans l'île de la Martinique.

Doté d'une expertise reconnue en biotechnologie parmi les secteurs innovants de son économie, Cuba a notamment développé le premier vaccin contre le méningocoque B dans les années 1980 pour immuniser sa propre population mais aussi vacciner de nombreuses populations du Brésil, du Venezuela, d'Argentine ou encore du Pérou.

Aujourd'hui, dans cette lutte mondiale contre le coronavirus, Cuba est en train de mettre au point ses propres vaccins, dont un est entré dans sa phase de test III. Au moment où les États les plus développés se disputent les doses des grandes firmes pharmaceutiques qui, elles, engrangent des profits faramineux, Cuba propose un bien commun mondial particulièrement destiné à soutenir la lutte contre la pandémie dans les pays du Sud.

Et voilà que, tandis que le monde affronte une crise économique, sanitaire et sociale inédite par son ampleur, les grandes puissances ne sont pas totalement engagées pour que les États-Unis lèvent enfin le blocus contre Cuba. C'est tout simplement criminel.

La levée immédiate du blocus de Cuba est aujourd'hui non seulement une urgence pour le peuple cubain mais aussi une urgence pour tous les peuples du monde, et c'est possible par un très large mouvement de solidarité internationale en perspective de la présentation d'une nouvelle résolution contre le blocus de Cuba à l'Assemblée générale de l'ONU le 23 juin prochain.

PCF

 

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30 avril 2021 5 30 /04 /avril /2021 08:26
Tensions en Irlande du Nord : halte au sabotage des unionistes ! Les accords sur l'Irlande doivent être intégralement respectés (PCF)

Tensions en Irlande du Nord : halte au sabotage des unionistes ! Les accords sur l'Irlande doivent être intégralement respectés

La dégradation de la situation en Irlande du Nord est très grave. Les tensions et violences de rue ont été exacerbées par la mauvaise foi totale du gouvernement conservateur britannique sur l'application du protocole irlandais dans le cadre des accords du Brexit, et par les provocations de plus en plus fortes des dirigeants unionistes qui légitiment l'essor disproportionné de leur frange extrémiste. Ils ignorent complètement les conséquences sociales de leur politique sur l'ensemble de la population d'Irlande du Nord. Les conservateurs britanniques et les représentants politiques de l'unionisme se livrent à un véritable vandalisme politique et prennent le risque de la politique du chaos en soufflant sur les braises du conflit communautaire. Le gouvernement irlandais libéral et conservateur reste mutique. C'est un désastre pour les accords de paix.

Le PCF réaffirme son soutien et sa solidarité à tous ceux qui veulent que l'application totale des accords de paix soit garantie. Seule cette garantie permettra la fin des tensions.

Le PCF réaffirme son soutien et sa solidarité notamment au Sinn Féin dans ses exigences de :

  • Convoquer immédiatement une conférence inter-gouvernementale entre les gouvernements britannique et irlandais, prévue dans les Accords de paix, sur l'application des accords conclus. Les deux gouvernements portent une responsabilité pour éviter de nouvelles tensions.
     
  • Mettre dans le débat public la réalisation de l'unité irlandaise, afin de dépasser les tensions communautaires. Un référendum sur l'unité de l'Irlande peut et doit être convoqué dans les cinq ans. Comme le disait Mary-Lou McDonald, présidente du Sinn Féin, le 4 avril dernier lors de la commémoration de l'insurrection de Pâques 1916, l'unité irlandaise c'est « la politique d'une nation qui transcende toutes les blessures, divisions et conflits du passé en forgeant un nouvel avenir ensemble, pour nous tous ».

Parti communiste français
Paris, le 15 avril 2021

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30 avril 2021 5 30 /04 /avril /2021 08:22
 Maroc : Le retour aux années de plomb - Pascal Torre responsable-adjoint du secteur international du PCF chargé du Maghreb et du Moyen-Orient

Après quarante ans d’austérité, le spectre des printemps arabes hante les dirigeants marocains qui conduisent une politique répressive contre toutes les formes de contestation, semblable aux pires années de plomb.

L’actuelle crise sanitaire a exacerbé les conséquences dramatiques des politiques néolibérales qui se sont traduites par un démantèlement des services publics, notamment de santé ou d’éducation, et qui ont accentué les inégalités sociales et régionales déjà criantes. Les Marocains vivent dans une situation de forte précarité et de vulnérabilité sociale alors que le chômage comme le coût de la vie explosent. Partout, le malaise social est profond et le sentiment d’injustice immense.

En 2011, un vent de révolte a traversé le pays pour exiger plus de justice sociale, dénoncer la corruption des classes dirigeantes et faire reculer l’absolutisme autoritaire. Les foyers de contestation ne se sont jamais éteints et couvent encore. A l’époque, le roi Mohammed VI avait dû lâcher du lest sans démocratisation. Mais aujourd’hui face aux demandes sociales de justice et de liberté, il répond par une brutale violence qui traduit l’inquiétude des autorités.

Une véritable ingénierie répressive s’est installée avec une police qui ressemble à celle de Ben Ali et une justice aux ordres du roi. Elle vise à étouffer toutes les voix dissidentes et c’est la raison pour laquelle les intellectuels, les journalistes, les youtubeurs mais aussi les syndicalistes sont des cibles privilégiées. Les filatures policières, les insultes, les intimidations physiques, le harcèlement judiciaire et les détentions arbitraires sont devenues monnaie courante.Désormais, les techniques calomnieuses et infamantes ont le vent en poupe. Il s’agit de salir les opposants avec des histoires imaginaires de sexe ou d’argent afin d’organiser le lynchage public et de masquer un procès politique derrière des affaires de mœurs ou des actes criminels.
Pour ne citer qu’eux, les journalistes Chafik Omerani, Imad Stitou, Taoufik Bouachrine, Omar Radi et Souleiman Raissouni sont depuis plusieurs mois emprisonnés. Ces deux derniers ont entamé une grève de la faim illimitée pour exiger leur libération. Quant à l’historien Maati Monjib, un militant reconnu de la liberté d’expression, il a été détenu trois mois pour « atteinte à la sûreté de l’État » et « escroquerie ». Tous les médias sont sous la tutelle du pouvoir et les derniers journaux indépendants ont mis la clef sous la porte. Il en va ainsi du journal de Souleiman Raissouni, Akhbar al-Yaoum.

Le mouvement de contestation du Rif de 2016-2017 a aussi payé un lourd tribut. Des manifestations étaient nées après la mort d’un jeune vendeur de poissons broyé par une benne à ordures à Al-Hoceina mais pointaient aussi les carences de l’État dans la gestion politique, économique et sociale du Rif. Plus de 400 personnes avaient été arrêtées et les principaux dirigeants ont écopé de très lourdes peines de prison dont Nasser Zefzafi condamné à 20 ans.

Le pire est atteint dans les territoires occupés du Sahara occidental où les violations des droits humains sont parmi les plus effrayantes du monde : enlèvements, assassinats, destruction de biens… contre le peuple sahraoui qui exige, conformément aux résolutions du Conseil de Sécurité, l’organisation d’un référendum d’autodétermination.

En dépit du fait que, depuis plusieurs années, Rabat ait renforcé sa souveraineté vis-à-vis des pays européens en nouant des accords avec la Russie et la Chine, ce pays entretient des liens privilégiés avec la France et les États-Unis. Toujours avides de donner des leçons de droits humains au monde entier, ils ne trouvent rien à redire sur ce régime de plus en plus autoritaire et qui constitue une menace pour la stabilité régionale.

Pascal Torre
responsable-adjoint du secteur international du PCF
chargé du Maghreb et du Moyen-Orient

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30 avril 2021 5 30 /04 /avril /2021 08:14
Violences à Jérusalem - communiqué du PCF, 28 avril 2021

Le jeudi 22 avril, de jeunes Israéliens ouvertement encouragés par les organisations suprématistes et racistes du Parti sioniste religieux se dirigent vers Jérusalem-Est, vers la Porte de Damas. Ils veulent « restaurer la dignité juive », ils crient « Mort aux Arabes ». A la Porte de Damas, ils retrouvent la police de Jérusalem qui interdit aux Palestiniens de se réunir en ce mois de Ramadan, comme c’est la coutume. Des heurts ont éclaté entre la police et les Palestiniens. Mais lorsque cette même police, sous prétexte de s'interposer entre les Palestiniens et les nervis d'extrême droite, a imposé son "ordre", on a relevé plus de 105 blessés palestiniens et des dizaines d’arrestations ont eu lieu. Le président de la Joint List à la Knesset, Ayman Odeh a confirmé que les forces d’occupation avaient permis à l’extrême droite d’«organiser un pogrom ».

A Jérusalem-Est, le samedi 24 avril, une manifestation organisée par Peace Now, Hadash, Free Jerusalem et d'autres groupes, a eu lieu en réponse à la diffusion accrue de l'idéologie raciste à travers la ville ces derniers jours. Des centaines de personnes ont appelé les Juifs et les Arabes à s'unir.

En Cisjordanie et à Gaza, les Palestiniens se sont réunis pour protester contre les violences à Jérusalem.

A Jérusalem-Est occupée depuis 1967, annexée au mépris du droit international depuis 1980, les forces d’occupation arrêtent les militants palestiniens qui préparent les prochaines élections à l’Assemblée législative de l’Autorité palestinienne. L'observateur permanent de la Palestine auprès des Nations unies, Riyad Mansour, a exhorté tous les pays « à faire pression sur Israël, puissance occupante, pour qu'il ne bloque pas les prochaines élections à Jérusalem-Est. »

Dans le quartier de Sheir Jarrar, le 2 mai, quatre familles et trois autres le 1er août doivent être expulsées à la suite de la décision des tribunaux israéliens en faveur des poursuites d'expulsion engagées par une organisation de colons.

Ces expulsions sont conformes à la volonté israélienne affichée d’effacer toute présence palestinienne de Jérusalem.
A l’appel d’organisations palestiniennes et de plusieurs dizaines ONG dans le monde, nous faisons circuler le pétition "Stop Israel’s forced displacement of Palestinians from East Jerusalem!"

Une fois de plus nous demandons avec insistance à notre gouvernement qui se dit « vivement préoccupé par les tensions et les violences des derniers jours à Jérusalem, notamment autour de la vieille ville, ainsi qu’en Cisjordanie » et dont l’ambassadeur de France auprès de l’ONU appelle « Israël à ne pas faire obstacle aux élections à Jérusalem-Est et dans le reste des territoires occupés depuis 1967 » ne pas se contenter de mots mais d’agir en reconnaissant dans les plus brefs délais l’État de Palestine dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale et le respect du droit au retour des réfugiés de 1947 et 1967 suivant la résolution 194 qu’Israël a signée.

La France ne peut rester muette quand la collusion entre les forces extrémistes et le gouvernement israélien tend à s’institutionnaliser, elle doit entendre le cri d’alarme des Palestiniens et des Israéliens progressistes.

La France ne doit pas oublier que la sécurité des deux peuples dépend de la justice, du respect du droit international.

Parti communiste français,
Paris, le 28 avril 2021

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30 avril 2021 5 30 /04 /avril /2021 08:06
En 2020, la France s'est hissée à la troisième place du podium des pays vendeurs d’armes en réalisant 8,2% des transactions mondiales (secteur international PCF)

Le commerce de la mort se porte bien...

En 2020, la France s'est hissée à la troisième place du podium des pays vendeurs d’armes en réalisant 8,2% des transactions mondiales, juste derrière les États-Unis (37%) et la Russie (20%). et devant l’Allemagne (5,5%) et la Chine (5,2%). En outre, ses dépenses militaires sont les plus importantes d'Europe occidentale à 50,1 milliards USD même si c'est l'Allemagne qui réalise la plus forte augmentation (10% en un an) de son budget de la Défense doté de 49,3 milliards USD.

En pleine pandémie Covid et crise sanitaire qui ont exacerbé les inégalités sociales et économiques ainsi que les dérives autoritaires et atteintes aux droits humains dans de nombreux pays du monde, y compris la France ! le gouvernement Castex a donc su « garder le cap » à l'international et participer avec ardeur à l'augmentation constante des dépenses militaires mondiales : « Les dépenses militaires mondiales sont estimées à 1 917 milliards de dollars en 2019, soit 2,2 % du produit intérieur brut (PIB) mondial, soit 249 USD par personne. En 2019, elles ont augmenté de 3,6 % par rapport à 2018 et de 7,2 »% par rapport à 2010. Leur croissance totale en 2019 a été la 5e augmentation annuelle consécutive et la plus importante de la décennie 2010-2019, dépassant celle de 2,6 % en 2018 » (Stockholm International Peace Research Institute – SIPRI – Rapport 2020).

La France qui intègre les ventes d'armes au chapitre des performances de son commerce extérieur vend là où les acheteurs paient cash et utilisent ces matériels : « Les importations d'armes du Moyen-Orient ont augmenté de 25 % au cours de la période, principalement sous l'impulsion de l'Arabie saoudite (+61 %), de l'Égypte (+136 %) et du Qatar (+361 %) » souligne le SIPRI. Cela explique notamment la présence d'armements français dans la guerre au Yémen menée depuis 6 ans par l'Arabie saoudite provoquant la pire crise humanitaire mondiale jamais connue.

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30 avril 2021 5 30 /04 /avril /2021 08:03
Emmanuel Macron de Françafrique -Félix Atchadé membre du Collectif Afrique du PCF

En dépit de ses promesses de réformes de la relation Afrique-France, Emmanuel Macron marche dans les pas de ses prédécesseurs. Ce conservatisme ne fait qu’exacerber le « sentiment antifrançais » en Afrique francophone.

Le 28 novembre 2017, dans un discours prononcé en présence de son homologue burkinabè à l’université Joseph Ki Zerbo de Ouagadougou, Emmanuel Macron qui venait de boucler son premier semestre à l’Élysée proposait « d’inventer une amitié pour agir » entre la France et le continent africain. Avec la verve et la flamboyance qui font son style, il annonça comme ses prédécesseurs la mort de la Françafrique et— nouveauté —« qu’il n’y a plus de politique africaine de la France ». Malgré une brève coupure d’électricité et quelques ratés de la sonorisation, les 800 étudiants qui avaient pris place dans l’amphithéâtre avaient été séduits par les talents d’orateur et les promesses de rupture avec les errements du passé, d’argent pour le développement, de priorité à l’éducation, etc. du président français.

Des promesses de Ouagadougou

Las ! À un an du terme de son mandat, le bilan est plutôt maigre, même si à la vérité historique on doit noter les progrès qu’il a insufflés au processus de réconciliation avec le Rwanda. Autre point positif, les changements à la législation sur l’inaliénabilité du patrimoine muséal qui ont permis la restitution aux pays d’origine de quelques œuvres du patrimoine africain. Au Sahel, malgré la croissance des budgets et des effectifs militaires français on ne peut que constater l’échec des réponses à une crise qui n’en finit plus. Après huit ans de présence, l’opération Barkhane est perçue comme une force d’occupation et les critiques se font de plus en plus virulentes à son égard. La réforme du franc CFA annoncée le 21 décembre 2019 à Abidjan par Emmanuel Macron et le président ivoirien Alassane Ouattara n’a tenu aucune des promesses d’en finir avec cette relique d’un temps que tous les deux annonçaient révolu. Le franc CFA reste une monnaie contrôlée par l’État français !

Marche à l’ombre de Jacques Chirac

Les engagements d’aggiornamento d’Emmanuel Macron dans la relation entrent la France et l’Afrique « où se jouera une partie du basculement du monde » ont fait long feu. La dernière preuve en date, son hommage posthume à Idriss Deby « l’ami courageux » de la France qui a « œuvré sans relâche pour la sécurité du pays et la stabilité de la région durant trois décennies. » Comme Jacques Chirac qui a adoubé en 2005 la dynastie dictatoriale togolaise des Gnassingbé père et fils, Emmanuel Macron a déclaré « prendre acte » de la transition non constitutionnelle de dix-huit mois imposés par des militaires tchadiens dirigés par le général Mahamat Idriss Deby, commandant de la Garde présidentielle et fils du défunt.

Le président français a fait le déplacement de Ndjamena le 24 avril 2021 pour les obsèques d’Idriss Deby Itnoqui a rendu « son dernier souffle en défendant l’intégrité territoriale sur le champ de bataille » selon la propagande de la soldatesque putschiste. Ce voyage a accordé une légitimité internationale à un pouvoir issu d’un coup d’État. Plus grave, il a entériné l’usage de la force, le mépris pour le droit et la constitution comme mode d’expressions politiques. Ça n’a pas manqué ! Quatre jours après ce voyage, la junte adoubée par le président français a fait tirer à balles réelles sur des manifestants aux mains nues. Des morts : « cinq pour les autorités judiciaires tchadiennes et neuf pour la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme (CTDDH) » rapporte l’Agence France-Presse (AFP). Cette énième entorse aux principes que la France prétend promouvoir ne fera que renforcer la réputation de duplicité et de garante d’ordres iniques et antidémocratiques qui lui est faite par ses critiques les plus radicaux. Et que dire de la « stabilité de trente ans » du Tchad invoquée par l’Élysée ? Dans ce pays, la constance c’est l’état de guerre et de la répression de toute contestation politique. De la région du lac Tchad au Tibesti, la conflictualité armée est la règle ; la pauvreté, le quotidien de la majorité de la population.

Il n’est jamais trop tard

Ces dernières années, la France a été conspuée, comme jamais, en Afrique francophone. Du Sahel au golfe de Guinée, les rues des capitales bruissent de récriminations ; les réseaux sociaux et les débats médiatiques rivalisent de mots durs pour la caractériser. Dernier signe en date de cette montée du « sentiment antifrançais » : au cours, des émeutes qui ont secoué le Sénégal au début du mois de mars (14 morts, plus de 600 blessés et la destruction de biens matériels) les enseignes françaises ont été spécifiquement ciblées par les manifestants. Pour mettre un terme à cette situation, « renouveler le narratif entre la France et l’Afrique », la mobilisation d’intellectuels talentueux comme Achille Mbembe, Alain Mabanckou, Felwine Sarr ou Kako Nubupko ne suffira pas ! « Aux grands maux les grands remèdes », pas la poudre de perlimpinpin ! Si les communistes ont une demande à faire au président de la République, c’est qu’il rompe avec les vieilles recettes de la Françafrique et mette l’influence diplomatique et la puissance de la France au service d’un cadre international juste et équitable. L’image de la France n’en sera que rétablie. Les jeunes générations africaines, si l’on s’en tient aux échos que nous avons, ne demandent rien d’autre.

Félix Atchadé
membre du Collectif Afrique du PCF

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28 avril 2021 3 28 /04 /avril /2021 07:25
Turquie : Le putsch permanent contre la démocratie - le procès du HDP (par Pascal Torre, secteur international du PCF)
Turquie : Le putsch permanent contre la démocratie
Le procès Kobane

Le 26 avril 2021 s’est ouvert à Ankara le procès de 108 dirigeants du Parti démocratique des peuples (HDP). Le régime de R.T. Erdogan leur reproche d’avoir organisé, en octobre 2014, des manifestations de soutien aux combattants kurdes qui opposaient une résistance farouche à l’offensive de l’État Islamique dans la ville symbole et martyre de Kobane. Celles-ci faisaient écho aux inquiétudes de l’opinion publique mondiale qui exprimait, dans un même mouvement, sa solidarité à l’égard de l’héroïsme de ces femmes et de ces hommes face à l’obscurantisme.

Cette mobilisation d’ampleur s’est réalisée dans un contexte périlleux car nul n’ignorait alors la complicité de l’État turc avec Daesh. La répression fut terrible puisque 37 personnes trouvèrent la mort dans les différents rassemblements au travers du pays.

Ce sont donc des parlementaires comme Selahattin Demirtas, dont la Cour européenne des droits de l’Homme vient d’exiger la libération immédiate, Figen Yüksekdag ou Pervin Buldan, mais aussi des maires révoqués, des dirigeants locaux, qui sont aujourd’hui poursuivis pour s’être tenus debout, dans la dignité, pour défendre la liberté. Ils sont sous la menace de centaines d’années de prison.

« Le HDP est aux avant-postes pour promouvoir les valeurs humanistes qui sont les nôtres. »

Le Parti démocratique des peuples est aux avant-postes pour promouvoir les valeurs humanistes qui sont les nôtres. C’est d’ailleurs la seule formation turque qui s’est félicitée, dans un contexte d’hystérie ultra-nationaliste, de la reconnaissance du génocide arménien par les États-Unis. Nous sommes indéfectiblement à leurs côtés pour défendre l’universalisme des droits humains au moment où la Turquie vient de se retirer de la convention d’Istanbul, premier instrument juridique au monde pour prévenir et combattre les violences contre les femmes.

Alors que les menaces régionales perdurent, que Daesh se restructure en Irak ou en Syrie et mène chaque jour de nouvelles opérations, les communistes condamnent sans réserve ce nouveau procès politique qui vise à broyer toutes les formes d’opposition et à supprimer toute expression du dissensus politique. Cette parodie de justice doit être annulée et tous les prisonniers politiques libérés, notamment Abdullah Ocalan.

La procédure d’interdiction du HDP

Chaque jour, la Turquie de R.T. Erdogan s’enfonce dans la destruction de la démocratie. Elle vient aussi d’engager une procédure de dissolution du Parti démocratique des peuples.
Après plusieurs semaines de violentes attaques conjointes de la part des islamo-conservateurs de l’AKP et des fascistes du MHP, le procureur de la Cour de cassation a rédigé et remis à la Cour constitutionnelle un dossier demandant l’interdiction du HDP, troisième force parlementaire du pays.

Cette nouvelle offensive de R.T. Erdogan contre l’expression de la volonté populaire s’inscrit dans l’impitoyable répression qui frappe cette formation. Plus d’une dizaine de parlementaires croupissent en prison, 60 maires ont été révoqués, et ces derniers jours près de 800 militants ont été arrêtés. Des procédures se focalisent contre les parlementaires Berdane Oztürk, Cerhan Isik, Sezai Temelli, Tayip Temel, Murat Sarisac. Ils ne sont pas les seuls. La députée d’Agri Dilan Dirayet Tasdemir fait l’objet de poursuites, tandis que le défenseur des droits humains Omer Faruk Gergertioglu vient d’être condamné à deux ans et demi de prison.

Le dépôt de ce dossier d’interdiction du HDP vise plusieurs objectifs : la levée de l’immunité parlementaire de tous les députés du HDP, puis l’organisation d’un procès afin d’obtenir leur destitution et leur condamnation pour « terrorisme ». L’étirement de la procédure devrait permettre à R.T. Erdogan de ne pas s’exposer à des scrutins partiels avant la consultation de 2023 et de se maintenir au pouvoir, d’autant que la crise économique et sanitaire provoque un profond mécontentement dans le pays.

L’AKP cherche aussi par le truchement d’une réforme constitutionnelle (art.14) à interdire à vie les activités des cadres et élus du HDP en prohibant la reconstitution du parti sous une autre appellation. 687 dirigeants et militants sont cités dans cet acte. À cela s’ajoute l’interruption du soutien financier au HDP et la saisie de tous ses biens. Il s’agit donc d’un véritable putsch contre la démocratie !

Pendant ce temps, E. Macron tente de renouer des liens avec le tyran d’Ankara, tandis que l’Union européenne joue les bons offices, au prix de quelques humiliations, afin de s’assurer que les migrants seront toujours contenus derrière la frontière turque. Ces dirigeants qui ne manquent jamais une occasion de faire des leçons de morale à la terre entière sont totalement silencieux face aux piétinements des droits humains par la Turquie de R.T. Erdogan. Le cynisme atteint son paroxysme avec les procédures d’intimidations, les arrestations et les menaces d’extradition qui pèsent sur les Kurdes qui vivent sur notre territoire, qui s’engagent pour la paix et la liberté et qui subissent, comme la communauté arménienne, les attaques et les violences des « Loups gris ».

Les communistes sont indéfectiblement aux côtés des démocrates de Turquie et notamment des Kurdes. Stop Erdogan !

Pascal Torre
responsable-adjoint du secteur international du PCF
chargé du Maghreb et du Moyen-Orient

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26 avril 2021 1 26 /04 /avril /2021 07:34
Big pharma. Les actionnaires touchent le jackpot (Thomas Lemahieu, L'Humanité, vendredi 23 avril 2021)
Big pharma. Les actionnaires touchent le jackpot
Vendredi 23 Avril 2021 - L'Humanité

Selon la coalition People’s Vaccine, l’argent versé au titre des dividendes permettrait de protéger du Covid-19 l’ensemble de la population africaine.

 

Avec Pfizer et Johnson & Johnson, jeudi, Moderna, la ­semaine prochaine, et AstraZeneca, début mai, la saison des assemblées générales s’ouvre dans le secteur pharmaceutique. Et, avec la pandémie de Covid-19, elle promet d’être encore plus ­radieuse pour les actionnaires. L’occasion pour la coalition internationale People’s Vaccine (« vaccin du peuple »), fédérant les ONG et tous les mouvements qui militent depuis un an, à l’échelle de la planète, pour faire des vaccins un « bien public mondial », de se pencher sur l’utilisation des profits dégagés par des multinationales. Selon ses calculs, Pfizer, Johnson & Johnson et AstraZeneca ont offert l’année dernière 21,4 milliards d’euros à leurs actionnaires par le biais de dividendes et d’opérations de rachat d’actions : dans le détail, Astra­Zeneca a distribué 3 milliards d’euros, Pfizer, 7 milliards d’euros, et Johnson & Johnson, 11,4 milliards d’euros. On peut y ajouter que, début mai, Pfizer compte verser, au titre de ses dividendes trimestriels, un montant global de 3 milliards d’euros.

La transparence sur les investissements publics

Selon la plateforme citoyenne, qui défend un accès universel aux vaccins, avec la somme de 21,4 milliards d’euros et en se basant sur un prix moyen de 15,80 euros la dose – le tarif moyen fixé de manière arbitraire et, rappelons-le, malgré les montagnes d’aides publiques reçues par Big Pharma –, il aurait été possible de fournir un vaccin à 1,35 milliard de personnes dans le monde, soit l’équivalent de la population de l’Afrique entière. En réalité, avec cet argent dilapidé sur les marchés financiers, il serait possible de faire beaucoup plus encore, en rapprochant les tarifs des doses de leurs coûts de fabrication : d’après la coalition People’s Vaccine, une étude de l’Imperial College de Londres établit que les vaccins à ARN messager, vendus dans l’Union européenne entre 19 et 25 euros – avant même les hausses spectaculaires annoncées ces derniers jours, comme chez Pfizer (lire notre édition du 21 avril) –, ne coûtent qu’entre 50 centimes et 1,70 euro à produire.

Sur cet aspect, la révolte gronde également à l’intérieur même des grands groupes aux États-Unis. L’Interfaith Center on Corporate Responsability, un mouvement d’actionnaires activistes fédérant des ONG comme Oxfam et des ­associations confessionnelles, ­demande des comptes à Pfizer et à Johnson & Johnson. À travers ­plusieurs motions soumises aux actionnaires, il réclame la transparence sur les investissements publics afin de mettre en lumière le décalage scandaleux avec les prix et les profits exorbitants des multinationales.

Livraisons de vaccins, les pays du sud en danger

À l’occasion d’une nouvelle réunion, jeudi, les grandes puissances capitalistes, États-Unis et Union européenne, ont continué d’empêcher toute avancée sur la proposition d’une dérogation temporaire au régime des brevets pharmaceutiques à l’Organisation mondiale du commerce. L’urgence est pourtant plus forte que jamais : avec l’explosion pandémique en Inde, le pays qui est vraiment l’usine du monde pour les vaccins, c’est le programme, largement insuffisant, de livraison aux pays du Sud qui risque de s’arrêter complètement. D’ores et déjà, le programme de mutualisation Covax, censé fournir des vaccins aux États les moins riches, constate les effets du dérapage : la plateforme ne pourra pas distribuer plus de 145 millions de doses d’ici à la fin juin (contre 240 millions qui étaient prévues) à une centaine de pays.

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