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20 juin 2014 5 20 /06 /juin /2014 05:59

Depuis plus de 50 jours, 150 à 250 prisonniers observent une grève de la faim pour protester contre la détention administrative dont ils font l’objet. Près de 90 prisonniers ont déjà été hospitalisés.

 

La détention administrative est une procédure abusive largement employée par le gouvernement israélien pour emprisonner sans jugement et pour des périodes indéfinies les palestiniens, activistes mais aussi civils, en violation flagrante des droits de l’homme, pour les punir et pour les empêcher de s’opposer à l’occupation, à la colonisation et d’exprimer leurs opinions.

 

Patrick Le Hyaric est intervenu auprès de Catherine Ashton, Haute-Représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, pour que l’Union européenne demande au gouvernement israélien, comme l’a fait Monsieur Ban Ki Moon, de relâcher les prisonniers dont aucune charge n’est retenue contre eux. Si le gouvernement ne répond pas, d’envisager de condamner cette action en utilisant la possibilité de geler l’accord d’association avec l’Union européenne.

 

Voici la lettre envoyée à Catherine Ashton, Haute Représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité de l’Union européenne:

 

Madame la Haute Représentante,

 

Depuis maintenant plus de 50 jours, 150 à 250 prisonniers (dont près de 90 ont déjà été hospitalisés) observent une grève de la faim pour protester contre la détention administrative dont ils font l’objet.

 

La détention administrative est une procédure abusive largement employée par le gouvernement  israélien pour emprisonner sans jugement et pour des périodes indéfinies les palestiniens, activistes mais aussi civils, en violation flagrante des droits de l’homme, pour les punir et pour les empêcher de s’opposer à l’occupation, à la colonisation et d’exprimer leurs opinions. En somme, cette procédure vise à bâillonner la liberté d’expression, ce qui heurte profondément tous les démocrates dans le monde.

 

On le sait, la torture et les mauvais traitements accompagnent souvent les détentions administratives et sont un moyen pour les autorités pénitentiaires israéliennes d’obtenir des renseignements et dans le même temps de déshumaniser l’univers carcéral, qui n’en a pas besoin, tout en cassant le moral des prisonniers et leur résistance physique et mentale.

 

189 prisonniers politiques palestiniens sont actuellement enfermés dans les geôles israéliennes par cette procédure, héritée du mandat britannique datant de 1945, suspendue dans les années 70 et remis à l’ordre du jour en 1985.

 

Le détenu administratif est souvent emprisonné sur la base d’informations considérées comme « secrètes » par l’armée, ce qui rend inaccessible son dossier pour le détenu et son  avocat. Est-il logique, qu’emprisonné sans jugement,  pour une période indéfinie, le détenu ne puisse pas se défendre, car il ne connait pas les raisons de son incarcération ?

 

Si en théorie le détenu peut faire appel de l’ordre de détention devant la justice militaire israélienne, les conditions pour un procès juste et équitable ne sont jamais réunies. Comment contester efficacement une décision, sans avoir accès au dossier, réservé uniquement aux seuls juges et procureurs militaires ? Comment se défendre et prouver son innocence, quand on ne sait même pas ce qui est reproché, ni les éléments à charge, ni les preuves ?

 

Il est logique de pouvoir incarcérer préventivement quelqu’un, si un juge le décide, le temps que l’instruction se termine et qu’un procès soit organisé dans un délai raisonnable. En France, cette période est de 2 ans. En Israël, cette période peut durer le temps que les autorités israéliennes le souhaitent, puisque la détention administrative peut être renouvelée tous les six mois, sans que le détenu en soit informé et de façon indéfinie. Est-il logique que des prisonniers soient enfermés des mois, voir des années, sans procès, ni jugement ?

 

Il y a une quinzaine de jours, avec une délégation de militants et d’élus, je me suis rendu auprès de leurs familles qui campent sur une place de Ramallah pour leur apporter notre soutien. Elles nous ont fait par de la maltraitance et de la violence que subissent les prisonniers. J’ai pu constater que le mouvement de solidarité grandit chaque jour. De nombreuses grèves et manifestations sont organisés en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est par le peuple palestinien pour soutenir les prisonniers.

 

Mais le gouvernement israélien reste sourd à cette grève de la faim et aux manifestations de solidarité. Et plutôt que de réfléchir à l’abrogation de cette loi inique, la Knesset discute en ce moment même d’une loi permettant aux autorités pénitentiaires de pouvoir nourrir par la force les grévistes de la faim.  Ce projet est évidemment rejeté par de nombreux parlementaires progressistes et démocrates comme par l’ordre des médecins israéliens qui s’y est même farouchement opposé.

 

Jusqu’où les prisonniers politiques palestiniens devront y aller, pour que les autorités européennes agissent avec fermeté et somme Israël à agir en conformité avec la législation internationale et relâche ces prisonniers qui sont maintenant en grand danger ?

 

Dans ces conditions, ne serait-il pas envisageable Madame la Haute Représentante que l’UE demande au gouvernement israélien, comme l’a fait Monsieur Ban Ki Moon, de relâcher les prisonniers dont aucune charge n’est retenue contre eux ?

 

Ne serait-il pas envisageable, si le gouvernement ne répond pas, de condamner cette action en utilisant la possibilité de geler l’accord d’association avec l’Union européenne ?

 

En vous remerciant de me faire connaître les initiatives que vous comptez prendre,

 

Je vous prie d’agréer, Madame la Haute-Représentante, l’expression de ma haute considération.

 

Patrick Le Hyaric

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16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 19:31
Appel urgent / Au 50ème jour de la grève de la faim collective des Palestiniens : il se peut que la procédure législative accélérée pour permettre l’alimentation forcée soit menée à son terme la semaine prochaine.
Ramallah occupée, 12 juin 2014 – Depuis le 24 avril, plus de 100 détenus et prisonniers palestiniens sont en grève de la faim pour protester contre la politique de détention administrative d’Israël. 
Le 9 juin, une proposition de loi d’initiative gouvernementale pour permettre l’alimentation forcée des grévistes de la faim a été adoptée  en première lecture au Parlement israélien, la Knesset. Le passage en deuxième et troisième lecture doit intervenir en une procédure accélérée la semaine prochaine.
La police secrète israélienne, le Shin Bet ou Shabak (connue aussi en tant que GSS, ISA) a encouragé le Premier Ministre israélien, Benyamin Netanyahu à imposer cette mesure législative aussi vite que possible, avec l’intention explicite de briser la grève de la faim plutôt que dans un souci du bien-être des grévistes.  
L’alimentation forcée est considérée comme une torture par la déclaration de Malte de l’Association Médicale Mondiale et a été condamnée par le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur la Torture et par d’autres organes des Nations Unies.
L’Association Médicale Israélienne (AMI) a désapprouvé publiquement la mesure législative et a annoncé que ses membres ne s’y soumettraient pas. Cependant, les médecins travaillant pour le Service des Prisons Israélien  ne sont pas membres de l’AMI. L’organisme chargé de superviser et de surveiller les médecins en Israël est le Ministère de la Santé, qui, malheureusement, est un des principaux soutiens et promoteurs de la mesure législative.
En accord avec l’approche prise par le Shin Bet et le Premier Ministre Netanyahu, le Ministère de la Santé est aussi en train d’adopter maintenant de nouvelles restrictions plus rigoureuses sur les contacts des médecins indépendants extérieurs  avec les grévistes de la faim, malgré le fait que le droit des prisonniers de voir un médecin indépendant est partie intégrante à la fois du droit israélien et des normes internationales. 
Qu’est-ce que la Détention Administrative ? 

Forme d’internement sans jugement, la détention administrative peut être ordonnée par un commandant militaire israélien dans les territoires palestiniens occupés (tpo), fondée sur « des raisons de sécurité », qui sont assez larges pour englober des activités politiques pacifiques et en pratique tout acte d’opposition à l’occupation israélienne. Au 1er mai 2014, 192 Palestiniens étaient détenus en détention administrative en Israël. Les détenus sont emprisonnés sans jugement, et ni eux, ni leurs avocats, ne sont autorisés à voir les « preuves secrètes » utilisées contre eux. Alors que les détenus peuvent faire appel de leur détention devant un tribunal militaire, un tel droit n’a plus aucun sens en l’absence de la connaissance des renseignements sur lesquels l’ordre de détention est fondé. La validité des ordres de Détention Administrative est de six mois à la fois et ils peuvent être renouvelés indéfiniment. Selon des témoignages recueillis par des organisations de défense des droits de l’homme, des détenus ont été emprisonnés en détention administrative pour des durées allant de un mois jusqu’à six ans. La fréquence de l’utilisation de la détention administrative a été fluctuante au cours de l’occupation israélienne. Elle a été utilisée de façon spécifique en tant que moyen de punition collective à l’encontre des Palestiniens s’opposant à l’occupation. Le Comité des Nations Unies sur l’Elimination de la Discrimination Raciale a récemment exprimé son opinion, selon laquelle la pratique israélienne en cours de la Détention Administrative est « discriminatoire et constitue une détention arbitraire selon le droit international sur les droits de l’homme ». L’Union Européenne a aussi condamné l’usage de cette mesure. 
Ce que vous pouvez faire :
-Contactez votre association médicale nationale et l’Association Médicale Mondiale et demandez leur de prier instamment et publiquement le gouvernement israélien de retirer la loi doh@wma.netwma@wma.net
-Contactez le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur la Torture, le Professeur Juan Mendez et demandez-lui de condamner la loi et de prier instamment et publiquement le gouvernement israélien de la retirer : urgent-action@ohchr.org
-Contactez la Haute Représentante de l’Union Européenne, la Baronne Catherine Ashton, et demandez-lui de condamner la loi et de prier instamment et publiquement le gouvernement israélien de la retirer : Catherine.ashton@ec.europa.eu
-Contactez votre député-e et demandez-lui de condamner la loi et de prier instamment et publiquement le gouvernement israélien de la retirer. 

 Articles de presse récents :


Haaretz




Sites Internets relatifs à la question





Tentative d’Israël de briser la grève de la faim : Arrière-plan 

En 2012, des détenus et prisonniers palestiniens se sont engagés dans de multiples grèves de la faim, ayant pour but de mettre un terme à la politique de Détention Administrative tout comme de chercher à améliorer les conditions de détention et de rétablir les visites des familles de la Bande de Gaza et de Cisjordanie, qui avaient été interrompues. Malgré les mesures punitives contre les grévistes, les grèves de la faim ont été largement couronnées de succès, menant à la libération de plusieurs détenus administratifs  tout comme à un accord sous l’entremise de l’Egypte entre la direction des prisonniers et la Service des Prisons Israélien, qui comprenait un engagement à respecter la plupart des demandes des grévistes. Cette année, comme le nombre des détenus administratifs augmentait à nouveau progressivement et que les conditions de détention ne s’amélioraient pas, une nouvelle grève de la faim collective a été déclarée le 24 avril. Comme la grève de la faim gagnait de l’ampleur et des soutiens, la réponse du Service Israélien des Prisons s’est faite plus hostile. Le personnel pénitentiaire a mis en œuvre des pressions sur les grévistes de la faim, pour casser leur mouvement de protestations, de différentes façons comprenant l’isolement par rapport au monde extérieur  par le refus des contacts avec les avocats, les médecins indépendants et la famille, la séparation des autres prisonniers par l’isolement cellulaire  et des transferts fréquents d’une prison à l’autre, et des mesures punitives telles que des raids dans les quartiers des prisonniers en grève, la confiscation des biens personnels et des amendes. Le personnel médical du SPI a été impliqué dans ce processus en donnant la préférence aux intérêts du système pénitentiaire plutôt qu’à ses obligations envers leurs patients, en infraction avec les normes médicales professionnelles et éthiques. On a fait aller et venir les grévistes de la faim entre les différents services médicaux du système public de santé.
L’accès à un conseil juridique digne de confiance et à des médecins indépendants est crucial pour que les grévistes puissent prendre en conscience et en étant renseignés les décisions concernant leurs actions, mais les médecins de Médecins pour les Droits de l’Homme-Israël et les avocats des détenus  n’ont pu obtenir de rencontrer que quelques-uns des prisonniers en grève de la faim après des appels répétés devant les tribunaux.
Pour informations et mise à jour sur cette question s’il vous plaît contactez les Médecins pour les Droits de l’Homme-Israël : Amany Dayif à amanydayif@phr.org.il, ou Hadas ZIv à hadas@phr.org.il   

Cet appel est lancé par : 

Adalah – Centre Juridique pour les Droits de la Minorité Arabe en Israël (Haïfa)
L’Association Addameer de Soutien aux Prisonniers et des Droits de l’Homme (Ramallah)
Le Centre Al-Mezan pour les Droits de l’Homme (Gaza)
Le Comité Public contre la Torture en Israël (Jerusalem-Ouest)
Médecins pour les Droits de l’Homme-Israël (Jaffa – Tel Aviv)
(traduit de l’anglais par Y. Jardin - AFPS Douarnenez)
un drapeau pour Gaza...à Morlaix
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18 mai 2014 7 18 /05 /mai /2014 20:03
Le leader du parti grec de la gauche radicale Syriza Alexis Tsipras vote pour les élections locales à Athènes, le 18 mai 2014 - Le leader du parti grec de la gauche radicale Syriza Alexis Tsipras vote pour les élections locales à Athènes, le 18 mai 2014 - AFP Louisa Gouliamaki Le leader du parti grec de la gauche radicale Syriza Alexis Tsipras vote pour les élections locales à Athènes, le 18 mai 2014 - AFP Louisa Gouliamaki
Le leader du parti grec de la gauche radicale Syriza Alexis Tsipras vote pour les élections locales à Athènes, le 18 mai 2014 - AFP Louisa Gouliamaki

La gauche radicale grecque du Syriza a enregistré dimanche une poussée au-delà des attentes au premier tour des élections locales en arrivant en tête à Athènes et sa région, face aux candidats de la coalition droite-socialiste au pouvoir.

En attendant une image plus précise sur l'ensemble du pays, les regards se concentraient sur le sondage de sortie des urnes pour la capitale grecque et la région d'Attique, qui concentrent 30% du corps électoral.

La gauche hostile à l'austérité et à la politique du gouvernement d'Antonis Samaras y est créditée d'un score plus élevé qu'attendu, la candidate du Syriza Rena Dourou devançant l'actuel chef de la région soutenu par les socialistes.

A Athènes, le candidat de Syriza serait au coude à coude avec l'actuel maire, Georges Kaminis, indépendant mais soutenu par les socialistes. Le candidat appuyé par le Premier ministre conservateur arriverait en 3ème position mais une candidature dissidente a handicapé la droite.

Porte-parole parlementaire de Syriza, Panagiotis Lafazanis a salué une "excellente surprise" pour le parti, ouvrant la voie a un "nouveau paysage politique".

Ces résultats encourageants pour le Syriza à une semaine des élections européennes ne donnent cependant pas au parti une avance décisive pour emporter la mairie de la capitale grecque ou la préfecture de région. Les reports de voix au second tour, le 25 mai, seront déterminants.

Le candidat et porte-parole du parti néonazi Aube dorée, Ilias Kassidiaris, pointerait en quatrième position à Athènes avec un score élevé entre 14 et 17%.

Inculpé comme la plupart des parlementaires du parti pour participation à "une organisation criminelle" après deux meurtres imputés à des membres d'Aube dorée, M. Kassidiaris a pour affiche électorale une photo de lui menottes aux poignets, lors de son arrestation en septembre.

 

- Athènes et la province -

 

Le sondage sortie des urnes donne une image plus nuancée de la répartition des forces dans le reste du pays.

Dans le grand port du Pirée, le candidat soutenu par le parti conservateur au pouvoir Nouvelle Démocratie est laissé sur place par un candidat indépendant porté par le puissant club de football local l'Olympiakos.

Mais dans six des treize régions du pays, pour lesquelles un sondage était communiqué, les sortants pro-gouvernementaux semblaient pouvoir être reconduits. L'ambition du Syriza est de se maintenir dans neuf régions au second tour. Huit sont actuellement détenues par le Pasok.

Le porte-parole du gouvernement Simos Kedigoglou a d'ailleurs souligné l'écart d'image "entre Athènes et la province".

Ce scrutin doit permettre de déceler les tendances de l'électorat vis-à-vis de la coalition au pouvoir depuis deux ans, usée par la politique de rigueur mais qui se prévaut d'une "stabilisation" politique et économique après quatre ans de crise.

La dernière confrontation électorale des deux partis remonte aux législatives de juin 2012 dans un climat électrisé par les conjectures sur une sortie de la Grèce de la zone euro. La gauche radicale qui plafonnait jusqu'alors à moins de 5% des votes, était propulsée seconde force politique du pays avec 27% des voix, derrière Nouvelle démocratie (ND, droite).

Deux ans plus tard, le spectre du "Grexit" a disparu, mais Antonis Samaras a mis en garde les électeurs contre les risques de "déstabilisation" du pays en cas de succès du Syriza.

Si le scrutin local se polarise sur le duel Nouvelle Démocratie/Syriza, il révèle aussi l'atomisation du paysage politique après des décennies de bipartisme et devrait confirmer la tendance à une abstention massive lors de la publication des résultats attendus autour de 20h00 GMT.

Electeur de Syriza venu voter dans le centre d'Athènes, Jason, un physiothérapeute de 35 ans, a tenu à envoyer "un message": "ceux qui nous ont menés à la faillite ne peuvent être ceux qui nous en sortent".

Alexandre Voudouris, 40 ans, a voté lui sur des "considérations locales" et attendra les européennes pour "dire ce qu'(il) pense de tout ça".

 

Par Sophie MAKRIS© 2014 AFP
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18 mai 2014 7 18 /05 /mai /2014 19:57
Turquie : « Ce n’est pas un accident, c’est un meurtre »
Hassane Zerrouky
Vendredi, 16 Mai, 2014
À Soma, qui pleure ses morts, et dans tout le pays, la colère est vive. Le bilan est lourd près de 300 morts. Les chances de retrouver des survivants
se sont amenuisées. Les syndicats dénoncent la cession des mines au privé. À Izmir, la police charge violemment des milliers de manifestants.

La Turquie est encore sous le choc, la tristesse et la colère. Les programmes télévisés ont été interrompus et les festivités annulées. Les images émouvantes des familles éprouvées par la perte de l’un des leurs et les témoignages des survivants tournent en boucle sur les chaînes de télévision.

Sur les lieux de la tragédie, à Soma (100 000 habitants), des milliers de personnes ont participé aux obsèques de dizaines de mineurs dans une atmosphère de deuil et de colère retenue. Toutes réclament «justice». Ce mot est, selon cet ami turc, sur toutes les lèvres. Toute la matinée, les haut-parleurs ont déversé dans les rues des avis de décès. Et ce n’est pas la visite du président Abdullah Gül, hier, sur le site minier qui apaisera la douleur des familles, après celle très chahutée, la veille, au cri de «voleur» et «assassin», du premier ministre, Tayyip Erdogan, auquel les habitants de cette cité minière reprochent d’avoir ignoré les avertissements répétés sur l’insécurité dans les mines de Turquie.

 

Depuis mardi, le bilan, encore provisoire, s’est alourdi : 282 mineurs sont morts. Et la liste des victimes risque de s’allonger encore lorsque les secouristes, qui ont travaillé toute la nuit, parviendront à dégager les deux galeries qui étaient encore inaccessibles hier matin. Quelque 80 mineurs se trouveraient encore sous terre. Et les chances de retrouver des survivants semblaient hier quasiment nulles.

On en sait un peu plus sur les circonstances de ce drame causé apparemment par un transformateur électrique défectueux dont l’explosion a provoqué un effondrement bloquant des centaines de mineurs dans les galeries. En tout cas, de mémoire de mineur, c’est la pire catastrophe minière qu’a connue la Turquie depuis celle survenue en 1992, à la suite d’une explosion de gaz dans la mine de Zonguldak, sur la mer Noire. Dans un communiqué, la compagnie minière Soma Komur a tenté de dégager sa responsabilité en affirmant que «l’accident est survenu malgré un maximum de mesures de sécurité et des inspections». En écho, le ministère turc du Travail a assuré que la mine avait été inspectée la dernière fois le 17 mars et qu’elle appliquait les normes en vigueur. «Ce n’est pas un accident du travail, c’est un meurtre !» a alors rétorqué le Disk (Confédération des syndicats révolutionnaires de Turquie).

Trois semaines avant cet accident, le Parlement, dominé par le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), n’avait-il pas refusé la formation d’une commission demandée par les trois partis de l’opposition siégeant à l’Assemblée –CHP (kémaliste), BDP (pro-Kurde) et le MHP (nationaliste) – pour faire un état des lieux de la sécurité des mines en Turquie ? D’autant qu’entre 1992 et 2012, 3 053 ouvriers mineurs ont trouvé la mort dans les mines turques et 362 208 ont été blessés.

Aussi, rien de surprenant à ce que quatre syndicats de Soma aient appelé hier à une grève nationale d’une journée pour protester contre l’insuffisance des normes de sécurité de la mine que le gouvernement de l’AKP a concédée au privé. «Des centaines de nos frères travailleurs à Soma ont été voués d’emblée à la mort en étant forcés de travailler dans des conditions de production particulièrement difficiles dans le but de parvenir à des profits maximaux. Nous appelons la classe ouvrière et les amis des travailleurs à se lever pour nos frères de Soma», déclarent-ils dans un communiqué. «Ceux qui, dans le cadre de la politique de privatisation, mettent en danger la vie des travailleurs au nom de la réduction des coûts sont coupables du massacre de Soma et doivent en répondre», ajoute de son côté la Confédération des syndicats la fonction publique (Kesk).

Vent de colère toujours, après Soma, Ankara et Istanbul, ils étaient plus de 20 000 hier dans les rues d’Izmir, la troisième ville du pays, à répondre à l’appel du Disk. Au cours des affrontements ayant opposé les syndicalistes à la police, Kani Beko, le président du Disk, a été sérieusement blessé et évacué vers un l’hôpital. Une chose est sûre, le premier ministre turc, Tayyip Erdogan, dont les proches ont été mis en cause dans un vaste scandale de corruption, n’avait sans doute pas besoin de cette affaire malgré la victoire de son parti, l’AKP, aux élections locales de mars dernier.

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17 mai 2014 6 17 /05 /mai /2014 12:24
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15 mai 2014 4 15 /05 /mai /2014 11:34
Palestine : 66 ans après, la Nakba est une plaie toujours ouverte

Par Taoufiq Tahani, Président de l'Association France Palestine Solidarité 

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1200592-palestine-66-ans-apres-la-nakba-est-une-plaie-toujours-ouverte.html

Le 15 mai est la date symbole retenue pour marquer l’anniversaire de la Nakba palestinienne. La veille avait été proclamée, il y a 66 ans, l’indépendance d’Israël simultanément au départ des dernières troupes britanniques. Déjà près de la moitié des 700.000 [1] Palestiniens qui seront condamnés à l’exode avaient dû prendre le chemin de l’exil. La terreur, dont Deir Yassine restera le symbole, jouait à plein.

66 ans après, la Nakba reste une plaie ouverte, et plus encore.

Une injustice non-résolue qui mène au pourrissement 

La communauté internationale qui avait par la résolution 194 de l’ONU en décembre 1948 solennellement acté le droit au retour des réfugiés palestiniens s’est révélée incapable de seulement commencer à le mettre en œuvre.

Sans même parler des conditions souvent dégradantes dans lesquelles ils ont été réduits à vivre depuis trois générations, au Liban notamment, on doit se rappeler les drames qui en ont résulté, avec les massacres de septembre noir en 1970 en Jordanie, ceux de Sabra et Chatila en 1982 au Liban ou le calvaire que vivent depuis bientôt trois ans les réfugiés palestiniens de Syrie.

Yarmouk, avec ses images d’horreur, est venu rappeler à la face du monde qu’il ne suffit pas de détourner son regard pour qu’une question politique fondamentale cesse d’exister. Sa non-résolution au contraire et la persistance d’une telle injustice historique ne peut mener qu’au pourrissement et générer plus de chaos.

Quant au principe de l’épuration ethnique qui a inspiré en 1948 la mise en œuvre de la Nakba, notamment avec le plan Daleth, il continue fondamentalement à guider aujourd’hui les choix politiques d’Israël. On se souvient de Sharon déclarant en substance  en 2001 "la guerre d’indépendance n’est pas terminée, nous devons achever ce qui ne l’a pas été en 1948".

Dépossession et épuration 

Aujourd’hui, c’est à peine si on prend la peine de maquiller l’entreprise de dépossession et d’épuration ethnique. Elle est mise en œuvre avec une conjonction de moyens qui devrait imposer comme une évidence la nécessité de sanctions politiques déterminées.

A Jérusalem c’est une politique systématique d’étranglement des Palestiniens avec refus de permis de construire, confiscations de terrains sous toutes sortes de prétextes et démolitions qui jettent à la rue des familles entières [2] et se combinent avec ces odieux "permis de résidence", toujours menacés d’être supprimés, par lesquels la puissance occupante octroie aux Palestiniens, jérusalémites de toujours, le droit de continuer à vivre chez eux.

Ailleurs en Cisjordanie, on sait que l’extension des colonies a atteint un rythme quasiment sans précédent depuis l’été dernier qui avait vu le démarrage des "négociations". Gaza, elle, majoritairement peuplée de réfugiés, enfermée et coupée de la Cisjordanie, fait office de vaste camp de regroupement surpeuplé pour une population qui se trouve désormais dans des conditions qu’on nous annonce comme invivables à brève échéance d’un simple point de vue environnemental.

Il faut un accord politique fondé sur le droit 

Et cette politique d’État se double d’une très grande tolérance, pour ne pas dire de collusion, avec ces groupes de colons ultra, de plus en plus nombreux, qui sous la signature du "prix à payer" se vengent sur les Palestiniens de tout ce qui peut leur apparaître comme une concession.

Ils commencent à susciter une vraie inquiétude en Israël même où le romancier Amos Oz vient de les qualifier de "néonazis hébreux". Et si leur inclusion dans le rapport du département d’état américain sur le "terrorisme" a provoqué protestations et dénégations officielles, les attaques d’édifices religieux chrétiens à quelques jours de la visite du Pape risquent de contraindre les autorités israéliennes à quelques contorsions compliquées. Ils sauront très certainement s’y plier.

Nous ne les en tiendrons pas quitte pour autant et continuerons à porter l’exigence de sanctions auprès de la France et de ses partenaires européens pour contraindre Israël à un accord politique fondé sur le droit, seul à même de poser les bases d’une paix juste et durable et de tourner la page de la Nakba.


[1] Benny Morris, Victimes. "Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste", Éditions Complexe, 2003, p. 277. 

[2] Rapport du Conseil des droits de l'homme, février 2014, à consulter ici 

-- 

Association France Palestine Solidarité (AFPS) 
21 ter Rue Voltaire 75011 Paris 
Tél. : 01 43 72 15 79 
Fax. : 09 56 03 15 79 
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16 avril 2014 3 16 /04 /avril /2014 09:39

 

Dépenses militaires mondiales : Doublement en 12 ans ; la France alimente toujours le commerce des armes. 

 

« La guerre est sur armée et la paix est sous financée » Ban ki-moon 

 

Le 14 Avril, Journée mondiale d’action sur les dépenses militaires 

C’est aujourd’hui "la Journée mondiale d'action sur les dépenses militaires". C’est aussi la journée choisie par 

l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) pour publier les chiffres des dépenses 

militaires mondiales.

 

Des chiffres qui baissent à l’Ouest, mais augmentent à l’Est 

 

Un fois encore les chiffres sont sans appel. Alors que les dépenses baissent à l’Ouest, elles augmentent 

partout ailleurs, notamment au Moyen-Orient. La France, qui occupait la troisième place en 2012, reste dans 

le peloton de tête. Elle se retrouve en cinquième position derrière les Etats-Unis, la Chine, la Russie, et 

l’Arabie Saoudite. A l’heure où la France s’apprête à faire des coupes budgétaires drastiques, notamment en 

matière de santé et d’éducation, il est temps qu’une vraie baisse des dépenses militaires s’impose. L'argent 

public doit être mis au service de la paix et non de la guerre car remplacer l’armement par le développement, 

c'est créer et pérenniser des emplois au service de l’humanité. 

 

Il faut mettre un terme à ces logiques guerrières 

 

Le Mouvement de la Paix dénonce la réalité attestée par ces chiffres qui révèlent que nous ne serons pas en 

sécurité tant que les logiques guerrières prendront le pas sur le développement économique et social. Nous 

sommes confrontés aujourd’hui à des foyers de conflits, comme en Syrie ou en Crimée, qui peuvent avoir des 

répercussions mondiales.

La preuve en est, les dépenses ont doublé en douze ans. De 850 milliards de dollars en 2002, elles sont de 1 750 milliards de dollars en 2013.

Il est ainsi primordial de rompre cette spirale  infernale. Le Mouvement de la Paix demande que les dépenses militaires soient allouées à la résolution pacifique des conflits, au développement économique et social et à la promotion des droits humains. Cette alternative permettra de rétablir l’ordre économique et social qui fait défaut aujourd’hui, dans la mesure où la situation reste alarmante malgré une légère baisse des dépenses depuis 2 ans. 

 

Le Mouvement de la Paix, 65 ans de lutte pour le désarmement 

 

Créé en 1948, le Mouvement de la Paix est un acteur majeur de la lutte pour le désarmement et la résolution 

pacifique des conflits. Nous basons notre plaidoyer sur les huit domaines de la Culture de paix et sommes 

activement engagés sur la scène internationale. Une délégation se rendra d’ailleurs à New York à l’occasion 

de la Conférence d’Examen du Traité de Non Prolifération nucléaire. Le Mouvement de la Paix se mobiliser 

pour dénoncer le commerce organisé des armes, et demande la fermeture du salon de l’armement 

« Eurosatory ». 

 

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28 mars 2014 5 28 /03 /mars /2014 16:48
Pour Celles et Ceux qui auraient raté cet excellent petit doc sur Arte.
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20 mars 2014 4 20 /03 /mars /2014 06:48

 

Rencontre AFPS-​​PCF : Communiqué commun

En Une du site de l'AFPS

En Une du site du PCF


Une ren­contre a eu lieu jeudi 20 mars entre Pierre Laurent, secré­taire national du Parti com­mu­niste français (PCF) et Taoufiq TAHANI, pré­sident de l’Association France Palestine soli­darité (AFPS) au siège du PCF. Étaient éga­lement pré­sents : Lydia Samar­bakhsh, chargée des Rela­tions inter­na­tio­nales à la Coor­di­nation nationale du PCF, et Didier Fagart, secré­taire général de L’AFPS.

La ren­contre qui s’est déroulée dans un excellent climat avait pour objectif de pro­céder à un échange de vues sur la situation de la Palestine et d’examiner, à la fois, les exi­gences poli­tiques à porter à l’attention du gou­ver­nement français, et les actions com­munes sus­cep­tibles d’être menées en ce sens.

Les deux parties par­tagent la même appré­ciation et inquiétude de la situation sur le terrain, et des dif­fi­cultés majeures aux­quelles font face les Pales­ti­niens, sur le plan poli­tique, éco­no­mique et social, ainsi que sur la res­pon­sa­bilité pre­mière du gou­ver­nement israélien dans le maintien de cette injustice, qui constitue une vio­lation per­ma­nente du droit inter­na­tional. Ils ont sou­ligné les obs­tacles majeurs à tout pro­cessus de paix que représentent :

- L’occupation de la Cis­jor­danie par l’armée israé­lienne, la répression des mani­fes­ta­tions paci­fiques des Pales­ti­niens, les arres­ta­tions arbitraires ;

- La pour­suite de la colo­ni­sation, tant dans la zone C de Cis­jor­danie qu’à Jéru­salem Est, pour empêcher la création de l’État palestinien ;

- Le blocus de Gaza appliqué par l’État d’Israël depuis 7 ans et qui place 1.7 million de Pales­ti­niens dans une situation huma­ni­taire insupportable.

Cette situation est connue de tous, et dénoncée par une grande majorité de pays, à l’Assemblée générale de l’ONU, dans les comités spé­cia­lisés, et dans nombre d’autres ins­tances inter­na­tio­nales et de la société civile.

En revanche, la volonté poli­tique pour y mettre fait défaut et se traduit par l’inertie des gou­ver­ne­ments et de l’Union euro­péenne qui se défaussent sur les négo­cia­tions bila­té­rales entre Israé­liens et Pales­ti­niens, alors que ces négo­cia­tions ne peuvent déboucher, sans un cadre mul­ti­la­téral fondé sur le droit international.

Le gou­ver­nement israélien actuel jouit ainsi d’une impunité sans limite qu’il com­prend comme un encou­ra­gement à pour­suivre sa poli­tique néfaste pour les deux peuples, pales­tinien et israélien.

S’agissant de l’Union euro­péenne, si les « lignes direc­trices » consti­tuent un premier pas important dans l’affirmation du droit, nous sommes encore loin du compte. Il est temps de tra­duire en actes l’opposition à la poli­tique de colo­ni­sation menée par le gou­ver­nement israélien et d’appliquer des sanc­tions contre Israël tant que celui-​​ci continue d’ignorer le droit.

La France de son côté peut et doit agir. En cette année de soli­darité mon­diale avec le peuple pales­tinien à l’initiative de l’ONU, le rôle de la France doit être déter­minant pour ouvrir la voie d’une paix juste et durable.

Les deux parties se sont accordées sur les exi­gences qu’elles portent à l’attention du pré­sident français et du gou­ver­nement, et qui engagent la res­pon­sa­bilité de notre pays :

1. La recon­nais­sance pleine et entière par la France de l’Etat de Palestine, dans le pro­lon­gement de ses votes pour l’admission à l’Unesco et l’AG de l’ONU : un soutien sans faille doit être apporté aux demandes d’adhésion de la Palestine aux ins­tances inter­na­tio­nales aux­quelles elle candidate ;

2. L’identification pour l’interdiction sur le ter­ri­toire français des pro­duits des colonies israéliennes ;

3. La recom­man­dation explicite aux entre­prises fran­çaises de ne pas engager de rela­tions d’affaires avec toute entre­prise ou col­lec­tivité israé­lienne qui par­ticipe, direc­tement ou indi­rec­tement, à la colonisation ;

4. Le soutien à l’exigence et à un processus de dénucléarisation régionale ;

5. Le retrait des cir­cu­laires du ministère de la Justice de février 2010 et mai 2012 (dites cir­cu­laires Alliot-​​Marie et Mercier), sup­ports des pour­suites menées aujourd’hui contre les mili­tants français pour leur par­ti­ci­pation au boycott citoyen.

L’AFPS et le PCF ont éga­lement convenu de conjuguer leurs efforts pour la libé­ration de Marwan Bar­ghouti et de tous les pri­son­niers poli­tiques pales­ti­niens actuel­lement détenus illé­ga­lement en Israël.

Nos orga­ni­sa­tions conju­gueront leurs efforts pour popu­la­riser et porter ces exi­gences poli­tiques de justice et de paix qui ren­contrent d’ores et déjà un large soutien dans l’opinion française.

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20 février 2014 4 20 /02 /février /2014 09:36

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La Suisse votait dimanche 9 février pour instaurer des quotas de migrants, à l’initiative de l’extrême droite dirigée par le milliardaire zürichois Christoph Blocher . Avec quelques voix de trop,  la « limitation » de l’immigration, a été adoptée par référendum. Le gouvernement helvétique a désormais trois ans pour proposer une nouvelle législation qui tienne compte de ce résultat. C’est un dimanche noir pour la démocratie suisse.

 

Helvètes underground

 

Avec 3% de chômeurs et chômeuses et des centaines de milliers de travailleurs frontaliers, qui viennent parce que les Suisses ne peuvent occuper tous les emplois disponibles, on aurait pu croire que la légendaire tolérance helvétique serait un antidote puissant aux thèses xénophobes. Mais le racisme distillé par l’extrême droite suisse, depuis des années, et la faible réaction des partis, notamment de droite et du centre, à cette offensive réactionnaire n’ont pas aidé à éclairer le débat.

Surtout que les politiques libérales frappent aussi là-bas avec un pouvoir d'achat en berne depuis des années, une pénurie et la cherté des logements, des attaques violentes contre les services publics notamment des transports. Et le discours antisystème, la désignation de boucs émissaires et le bruyant soutien du patronat suisse au non, de peur de la réduction des débouchés à leurs produits, ont pu aussi avoir un effet repoussoir.

La Suisse est dure pour l’immigration des salarié-es mais reste très ouverte aux capitaux et aux dépôts dans ses banques des résidents étrangers milliardaires. Les banquiers et les actionnaires, malgré leurs cris d'orfraie, sont rassurés : pas de référendum en vue sur l'augmentation des salaires ou le partage des richesses.

 

Reconquérir le droit et la solidarité

 

La mobilisation des suisses contre le racisme et contre les thèses xénophobes de l’UDC (extrême-droite) doit monter d’un cran comme y appelle le Parti suisse du travail. La majorité du peuple suisse n’est pas tout le peuple suisse et faisons confiance à celles et ceux qui continuent d’expliquer que l’étranger n’est pas l’ennemi intérieur.

 

Ce sont bien ceux qui se servent des banques pour cacher leur magot douteux, qu'ils pillent jour après jour dans les poches des salariés du monde entier, qui sont à blâmer. N’oublions jamais que l’immense majorité des suisses ne profitent pas de cette richesse.

Les dirigeants européens en porte-à-faux

 

En France, le FN et certains à l'UMP se réjouissent. François Fillon dit trouver cette décision « parfaitement naturelle ». D'autres à l'UMP comme en Europe trouvent scandaleux que cette mesure touche les ressortissants européens. Notons que les dirigeants européens qui font mine d'être effrayés sont très mal placés : ils font la même chose pour les migrants hors union. On est toujours l'étranger de quelqu'un. L'Union européenne hésite à prendre des mesures de rétorsion parce que la Suisse est un pays d'importations pour l'Europe et de peur de voir l'échange automatique d'information sur l'évasion fiscale remis en cause

 

Engager une contre-offensive

 

Les politiques libérales en Europe, poursuivies de gouvernements de droite en gouvernements sociaux-libéraux, continuent de provoquer chômage et pauvreté. C'est sur ces difficultés que s'ancrent la peur du lendemain et le désespoir.

 

De nombreuses personnes, du fait de cette situation, prêtent l'oreille aux discours politiques étroits et diviseurs de l’extrême droite populiste. L'actualité suisse c'est aussi une manifestation supplémentaire du "vent mauvais" qui souffle sur notre pays et sur l'Europe : remise en cause par l'extrême-droite et  des secteurs de droite des droits des femmes comme en Espagne, attaques à caractère sexiste et homophobe contre le Mariage pour tous, réhabilitation de l'antisémitisme, campagnes racistes sous couvert d'islamophobie, propos et actions discriminatoires envers les Roms... Nous n'acceptons pas de céder à cette offensive néo-pétainiste. Quand on est de gauche, on ne cède pas aux réacs. Nous voulons porter haut et fort les valeurs d'égalité des droits, de fraternité, de solidarité et de tolérance.

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