Ouest-France, édition de Loire-Atlantique, en page départementale ce vendredi 24 juin
Le Parti Communiste, au niveau national, a pris position favorable au transfert de l'aéroport. S'alignant sur l'avis du PCF 44. Emettant néanmoins neuf conditions. Cette ligne pro-NDDL ne satisfait pas l'ensemble des fédérations PC départementales. Si bien que cinq secrétaires fédéraux de Vendée, Finistère, Morbihan, Sarthe et Deux-Sèvres, associés à plusieurs élus communistes de Loire-Atlantique et des Pays de Loire, signent un appel aux électeurs à voter "non". Une liste de 108 noms au total comprenant aussi des militants. Ces communistes considèrent que le projet est "un aéroport low cost au profit de Vinci". Pour eux, il ne s'agit même plus d'un transfert puisque la piste actuelle sera maintenue pour Airbus.
Introduction de Jean-Pierre Landais à la Conférence de presse:
Conférence de Presse 21 juin - NDDL – Introduction.
Mesdames, Messieurs les représentants de la presse Mesdames, Messieurs, amis et camarades, C’est sans doute comme doyen que je vous accueille ici aujourd’hui, et je vous remercie d’avoir répondu à notre invitation.
Le Conseil d’Etat a rendu son arrêt relatif aux recours déposés ces jours derniers et aujourd’hui nous appelons à voter Non au transfert de Nantes-Atlantique.
Par cette initiative qui n’est pas impromptue et qui réunit dans une même démarche des communistes issus des 3 régions impactées par la question d’un nouvel aéroport (Pays de la Loire, Bretagne et Poitou-Charentes), nous souhaitons rappeler nos options dans un débat complexe.
Il est en effet question ici de donner notre sentiment de militants communistes, qui prennent leurs responsabilités et ne sont dans l’opposition de personne.
A l’intérieur du Parti Communiste et en tous temps, il y a toujours eu débat et nombre de communistes ont eu le souci d’y participer.
Beaucoup d’entre eux ont aussi été présents lors de toutes les manifestations, fêtes et rassemblements concernant Notre Dame des Landes.
A l’approche du 37ème Congrès du Parti Communiste Français, les fédérations du Finistère, du Morbihan, de la Sarthe, de la Vendée et des Deux-Sèvres ont demandé que la Direction Nationale fasse connaître sa position. Une mission d’expertise a été diligentée, ce qui a permis de donner un cadre national au débat.
Après consultation auprès des acteurs ou représentants de collectifs favorables ou opposés au projet et examen des documents publics militants et des rapports officiels, la mission a versé sa contribution en la resituant, surtout, au cœur des enjeux de politique publique nationale, de choix de société et du développement social, économique et environnemental. Convenant que les deux projets (maintien ou transfert) sont techniquement possibles et que le différentiel de coût n’est pas considérable, la Direction Nationale du PCF – relevant certains avantages - émet un avis favorable au transfert, mais assortit sa proposition de conditions telles qu’elles nous confortent dans notre proposition d’un Appel à voter Non au transfert de Nantes-Atlantique
Appel pour le « NON » au transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique.
A l’initiative de militants, d’élus et de responsables locaux, départementaux et régionaux du Parti Communiste Français. Toutes ces dernières années, nous avons participé aux débats et aux différents échanges qui ont été organisés sur le projet de construction d’un nouvel aéroport à Notre Dame des Landes. Nous avons pris connaissance de la position du Directeur de Vinci-Ago qui est favorable à un aéroport « low-cost ».
Nous avons aussi pris en compte les conclusions des missions des experts désignés par l’actuelle Ministre de l’Environnement, conclusions qui remettent en cause une partie du projet. A plusieurs reprises, nous avons interrogé la Direction nationale du PCF et lui avons demandé qu’elle procède à une large audition et que le PCF se prononce enfin sur ce dossier. Fin mai dernier, le Comité Exécutif National du PCF, après un « tour de table » et des « échanges téléphoniques », s’est prononcé. Par 17 voix pour, 7 contre et 5 abstentions, la Direction Nationale du PCF a émis un avis favorable au « transfert » assorti de 9 conditions.
Avant d’en arriver à cet avis, la Direction du PCF a cependant tenu à :
- Condamner le choix de l’État d'abandonner toute vision et politique d'aménagement du territoire national au service des populations et du développement du pays.
De fait, il laisse le terrain libre au marché, aujourd'hui tout puissant, comme seul décideur de la réponse aux besoins humains.
- Rappeler que chaque projet d'aménagement doit être examiné en regard de sa singularité. La nature des réponses qu'il apporte aux besoins des populations, son niveau d'utilité sociale, économique et écologique doivent structurer les décisions définitives…
- Condamner également le processus européen de libéralisation du secteur de l'aérien au nom de la « concurrence libre et non faussée », et ses conséquences notamment le développement du « low-cost » ainsi que le mouvement actuel de privatisation des plate formes aéroportuaires. Le PCF rappelle alors qu’il faut travailler à construire des alternatives publiques à ces politiques.
- Rappeler aussi que tout enjeu d'aménagement ou de réalisation d'infrastructure mérite un sérieux débat démocratique où tous les citoyens et toutes les citoyennes doivent pouvoir donner leur avis documenté et être entendus.
La commission Richard est loin d'avoir répondu à l'ensemble de ces exigences démocratiques. S’agissant des 9 « conditions » émises par le PCF.
Elles sont rappelées ci-dessous :
- Maîtrise du coût et respect des engagements de Vinci à l'égard des collectivités locales comme prévu dans la délibération relative à la délégation de Service Public sous la forme d'une concession et non pas d'un Partenariat Public Privé.
- Respect de l'ensemble des contraintes environnementales édictées par le collège des scientifiques et les collectivités locales
- Aucune remise en cause du Périmètre des Espaces Agricoles et Naturels (PEAN) et déploiement du dispositif en direction du monde agricole
- Décider le financement pour l'entretien de la piste de Nantes Atlantique pour maintenir le site Airbus
- Conserver une approche évolutive de Notre-Dame des Landes en fonction de l'évolution constatée du trafic notamment par l'allongement des pistes pour l'éventuel trafic des gros porteurs - Levée du Plan d'Exposition au Bruit lié au fonctionnement de l'aéroport de Nantes Atlantique afin de favoriser la construction de la ville sur elle-même et la construction de logements à dominante sociale
- Développer une coopération territoriale exemplaire entre les deux régions et les huit départements afin de limiter les effets de concentration de la métropole nantaise
- Réaliser sans attendre le tram-train afin d'améliorer la desserte des quartiers populaires et décider au plus vite la création de la desserte par ligne rapide interrégionale Nantes – Rennes-Bretagne Sud via l’aéroport
- Le delta sur l'emploi doit être positif et bénéficié en tout premier lieu aux salariés de la région
Le PCF, en guise de conclusion, déclare : « Nous faisons de chacune de ces conditions une exigence et des axes de luttes dans la perspective de larges rassemblements des usagers comme des habitants ».
Ce travail d’audition, puis de constatation et enfin de propositions est à prendre en compte. Il nous conduit à une autre conclusion, très logique, cohérente avec ce qui a été relevé et avec les conditions émises, qui sont par ailleurs des exigences : il faut dire Non à ce projet d’aéroport.
A ce jour aucune des conditions n’est réunie et vient en rajouter à tous les arguments que nous avons déployés jusqu’à ce jour et qui nous ont toujours amené à soutenir les opposants à Notre Dame des Landes. Nous, qui sommes des militants et des responsables et élu-e-s départementaux, locaux et régionaux, adhérent-e-s du PCF, nous appelons les habitantes et habitants de Loire-Atlantique (seul département où la population pourra s’exprimer) à voter « Non au transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique », qui n’est d’ailleurs plus un « transfert ».
Nous restons plus que jamais opposés à ce projet d’un autre âge. Les 106 signataires de l’Appel sont des militants, des élus et des responsables communistes de la Région des Pays de la Loire, auprès de qui se sont également engagés des militants, des élus et des responsables des départements suivants : 29, 56 et 79.