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27 juin 2011 1 27 /06 /juin /2011 16:54

 

 

FRONT DE GAUCHE : PAR ROUTINE ET MANQUE D'AMBITION, N'EST-ON PAS EN TRAIN DE TOUT GACHER ?

 

Au fur et à mesure que s'éloigne la victoire de 2005, seule vraie victoire politique depuis des dizaines d'années, le Front de Gauche initié par trois organisations depuis 3 ans maintenant doit oser s'élargir, et s'approfondir en s'ouvrant à la masse des citoyens qui s'étaient mobilisés de mille et une façons pour ôter toute légitimité démocratique à un projet de Constitution européenne explicitement capitaliste et libéral.

 

Le contexte est favorable : un pouvoir Sarkozy-UMP discrédité, une mouvance centriste éclatée, un PS sans programme crédible, une formation EE-Les Verts écartelée entre ses illusions pro-européennes et ses aspirations à s'ancrer dans le mouvement social…Tout devrait favoriser la progression politique des idées qui trottaient dans la tête des millions de salariés qui ont manifesté l'an passé, et avant.

Tout devrait favoriser cela, à condition de passer d'une action politique "contre" à une action "pour", un action pour un programme formulé en un nombre limité de thèmes, développés à travers des propositions très concrètes, ce qui ne peut se faire qu'en faisant confiance à des centaines de milliers de partisans, et pas seulement à quelques dizaines de milliers de militants actifs des trois organisations à l'origine du Front de Gauche.

Sinon, le risque est double : abstention populaire et un FN à deux chiffres, c'est-à-dire, une fois de plus, bien au dessus du total de la "gauche de la gauche". On sait déjà que les médias font tout pour qu'il en soit ainsi.

 

Pour éviter ces risques, renouer avec la victoire de 2005 et retrouver des succès comparables à ceux de 1945 et de l'application du programme du CNR, il fau répondre à trois questions:

 

Où passe la contradiction principale dans le monde actuel et dans la société française ? Quelle démarche politique mener après une victoire électorale en 2012 ? Quelle démarche politique mener dès maintenant et pendant toute l'année qui vient ?

 

 

OU PASSE LA CONTRADICTION PRINCIPALE ?

 

En France ou ailleurs, l'antagonisme majeur n'est pas entre "la Gauche" et "la Droite", mais entre le Travail et le Capital, entre les prolétaires, ouvriers et employés (la moitié de la population active, on l'oublie trop souvent) et les capitalistes (ceux qui, de façon plus ou moins visible, vivent principalement de l'exploitation des salariés d'exécution), entre ceux qui ont intérêt à ou qui veulent (même s'ils n'y ont pas directement intérêt !) changer le système social (pour aller vers ce qu'il faut bien continuer à appeler le socialisme), et ceux qui veulent aller toujours plus loin dans la mondialisation capitaliste (l'écrasante majorité de l'UMP), ou y aller en la "régulant" plus ou moins (le PS dans sa grande majorité, une partie non négligeable des centristes, et pas grand monde au-delà).

Bien sûr, il y a aussi des contradictions qui se situent entre "Droite" et "Gauche" : sur les droits de l'homme, sur l'immigration, sur l'école, sur la protection sociale…mais l'expérience de ces trente dernières années montre justement qu'il n'y a pas sur tous ces thèmes et bien d'autres de clivages nets et de solutions durables si on les traite sans les relier à la contradiction principale.

Il découle de cela que, s'il ne faut pas refuser à priori une alliance de "toute la Gauche", il faut toujours en avoir en tête les limites, bien cadrer un accord éventuel avec le PS et EE-les Verts et, surtout, pour le F de G, avoir l'ambition d'être en tête de la Gauche. A défaut d'être 2

en tête de la Gauche ou, au minimum, d'être entre 15 et 20% des suffrages (Bayrou y est bien arrivé…), la légitimité politique des mouvements sociaux à venir sera très faible, voire nulle.

A défaut d'un tel résultat à la Présidentielle et aux législatives (là serait la différence majeure avec Bayrou et le Modem de 2007) le F de G n'aurait à négocier que la survie d'un groupe parlementaire PCF élargi à quelques individus : les prolétaires s'en moquent dans leur très grande majorité, la survie d'un appareil politique nonagénaire n'est pas leur problème, de même qu'ils se moquent du fait qu'un petit pourcentage des suffrages permettra toujours au NPA-LCR de faire vivre quelques années de plus sa petite organisation avec le financement public des partis.

 

Par suite, il est clair que la réussite du F de G passe par un élargissement au NPA et à d'autres petites organisations qui frappent à la porte, par un élargissement à des syndicalistes connus qui font de même, c'est bien cela qui serait un signal pour les "sans partis" qui n'hésiteraient plus à s'engager, au risque dans un cas de se faire traiter de rabatteur pour le PS, et dans l'autre de diviseur et d'allié (objectif!) de Sarkozy…ou du FN.

 

C'est à cette condition que le F de G peut passer de quelques dizaines de milliers de militants à quelques centaines de milliers, ce qui change tout.

Qu'est-ce qui est le plus utile au peuple, dans les mois qui viennent, pour les militants (et militantes, cela va sans dire, on ne perdra pas de temps dans ce texte à mettre des "e" entre parenthèse partout) du NPA : partir à la pêche aux signatures de 500 maires puis s'épuiser une fois de plus dans des collages d'affiches et des distributions de tracts sur les marchés, ou rentrer enfin dans un mouvement politique unitaire sur un programme et une démarche où ils auraient leur mot à dire? Où Besancenot serait le plus utile au peuple : comme débateur occasionnel et soutien d'une candidate dont on sait déjà qu'elle sera loin de faire un score comparable aux siens où à ceux d'Arlette (parce que les travailleurs ont compris que ça ne débouche sur rien), ou comme candidat à la députation dans un arrondissement du nord-est parisien, et ensuite député ? Il n'y perdrait pas ses qualités de parole, mais il aurait la légitimité politique en plus.

Symétriquement (ce n'est pas exactement une symétrie, ou du moins pas une symétrie parfaite), qu'est-ce qui est le plus utile au peuple pour les responsables du PCF, du P de G et de la GU, dans les semaines à venir : continuer à peaufiner un programme partagé entre eux seuls et se partager aussi toutes les candidatures aux législatives ainsi que l'argent public qui en découlera, ou mettre en place les débats sur ce programme et la démarche politique commune pour les deux années à venir avec les autres organisations candidates et des dizaines de milliers de personnes sans parti, mais pas sans idées ni sans courage militant ?

N'est-il pas temps de surmonter les vieilles querelles, les désaccords de personnes, sans pour autant s'interdire d'analyser tout ce qui s'est passé depuis 1920, mais en étant conscient que le travail d'historien ne se fait pas au même rythme que le combat politique ?

S'il est vrai que toute union est un combat, qui peut croire que la meilleure façon de mener ce combat consiste à s'affaiblir mutuellement en posant trop de préalables à un accord, alors que le temps presse? Que gagnera-t-on, sinon encore plus d'amertume, à un nouvel échec en 2012, même si en apparence il devait être moins patent?

A toute petite échelle, la démarche engagée en Limousin pour les régionales (et depuis) ne trace-t-elle pas la voie à suivre?

 

QUELLE DEMARCHE APRES UNE VICTOIRE EN 2012 ?

 

En cas de victoire (le F de G en tête de la Gauche à la Présidentielle et aux législatives), ou en cas de succès relatif (le F de G entre 15 et 20% des suffrages) la négociation avec les deux autres composantes de la gauche (Ps et EE-Les Verts) devra avoir été anticipée sur un nombre limité de points essentiels pour le peuple dans son ensemble. Il ne faudra pas se perdre et noyer le poisson dans des listes à n'en plus finir de mesures plus ou moins symboliques ou sans grande importance pour la grande majorité des citoyens.

 

Osons dire dès maintenant que le but est de gagner, d'être en tête, pas de servir de force d'appoint à un PS qui se présente (et que les médias présentent au peuple) comme étant "naturellement" le leader de la Gauche. C'est bien en se présentant pour gagner que Bayrou a fait 18% en 2007, et pourtant sa base électorale potentielle était bien plus faible que la nôtre. Si nous savons élargir et approfondir le F de G et si nous proposons un programme allant à l'essentiel, pour le peuple dans son ensemble mais en priorité pour les milieux populaires, il est possible de gagner.

Depuis vint ans au moins nous aurions dû comprendre qu'il ne suffisait pas de rédiger des pages plus ou moins savantes sur l'abstention électorale et le vote FN chez les ouvriers, mais qu'il faut aller chez les ouvriers et les employés sur leurs lieux de travail et à leur domicile, le soir, à l'heure de "plus belle la vie" ou avant le début du match de foot ou de la série policière à la télé, en frappant à leur porte, pas seulement en distribuant des tracts dans les boites aux lettres et sur les marchés.

Cela, ça suppose l'élargissement, l'unité, le passage de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de milliers de partisans.

Donc, quelle démarche après la victoire électorale, ou un succès électoral suffisant ?

 

Quelles mesures immédiates ?

Un petit nombre, à commencer par le droit de partir en retraite à 60 ans, avec suppression de la décote et de la surcote. On sait que la grande majorité des actifs est prête à une augmentation des cotisations, qui n'a pas besoin d'être importante vu qu'il est possible de mettre fin en quelques mois à toutes les exonérations non justifiées de cotisations patronales. Nous savons bien que les créations d'emplois durables assureront le financement à long terme, mais nous devons aussi proposer, si nous sommes vraiment pour la République et l'unité du peuple, une unification progressive de tous les régimes, en l'espace d'une génération (20 à 30 ans).

Nous avons tous les dossiers et tous les arguments sur ce point, mais il faudra le défendre avec quatre pages d'explications en allant voir les salariés chez eux, pas en noyant cette revendication essentielle au milieu d'un catalogue de 125 propositions sur un tract ou une profession de foi arrivant trois jours avant le scrutin. Nous ne vaincrons les discours mensongers des médias qu'en luttant contre eux, en sonnant chez les gens à l'heure du JT, pas en croyant pouvoir les utiliser.

 

Quel programme économique et social ?

Il ne s'agit pas de promettre la lune ni de multiplier les promesses catégorielles, donc il faut commencer par la fiscalité, oser dire dès maintenant que nous sommes partisans d'un impôt sur le revenu beaucoup plus progressif, et d'un impôt sur les successions et donations très fortement progressif. Il faut chiffrer cela, en discuter partout dans les six mois qui viennent avant de conclure par un fascicule simple à défendre au porte à porte.

Il ne faut pas s'égarer dans des propositions démagogiques du type "pas d'écart de salaire supérieur à 20", qui ne peuvent que masquer le débat fiscal : l'important n'est pas de savoir si le PDG gagne 20 fois, 30 fois ou 17,5 fois plus que le smicard sur sa feuille de paie, mais ce qu'il lui reste après impôt.

Il faut au contraire débattre d'un barème progressif précis pour l'impôt sur le revenu. Il n'y a rien de monstrueux à proposer une tranche supérieure située entre 60 et 70%, à condition de 4

faire comprendre aux couches moyennes de la société que leur intérêt bien compris est de payer un peu plus d'impôt (soyons honnêtes d'abord avec nous-mêmes : quel couple d'enseignants titulaires, de salariés de la SNCF ou de retraités issus de ces catégories ne pourrait pas payer quelques centaines d'euros supplémentaires chaque année ?). Il n'y a rien de monstrueux à proposer un impôt sur les successions et donations avec une tranche supérieure située entre 80 et 90%, à condition qu'il y ait progressivité régulière du début à la fin du barème (sinon, par le jeux de l'héritage, des enfants des couches moyennes finiront par se retrouver riches et à se comporter en riches, avec une jolie petite morale : "il y a plus riche que moi").

Dire cela, c'est juste du keynésianisme pour temps de crise économique, c'est du marxisme très modéré. Mais ça permettrait de dire à la Droite : "d'accord, on supprime l'ISF! Mais on a trouvé mieux, qui ponctionne beaucoup plus vos partisans fortunés, et qui rapporte beaucoup plus à l'Etat."

Il faut continuer notre programme avec le logement et les transports collectifs, car c'est sur ces deux points que l'on peut concrètement et rapidement (dans la campagne électorale, d'abord, et dans la pratique, ensuite, en quelques années) relier les questions sociales, les questions énergétiques et écologiques, et la question du pouvoir d'achat. Il est facile de montrer que les politiques menées depuis trente ans par le PS et la Droite (concurrence entre communes périurbaines pour développer des zones pavillonnaires, défiscalisation profitant d'abord aux plus aisés…) conduisent tout à la fois au gaspillage énergétique (chauffage, seconde –voire troisième- automobile par foyer), aux pertes de temps, aux loyers exorbitants, et bien sûr à l'exclusion du logement ou au logement plus ou moins insalubre pour un nombre toujours croissant de jeunes.

Il est facile de montrer que l'on peut dans le même mouvement redensifier les centres villes (et les centres bourgs) plus ou moins délabrés, réduire les temps de trajet domicile-travail, réduire les dépenses de chauffage en construisant en priorité des petits logements collectifs à la fois bioclimatiques et sociaux, et mettre fin au gaspillage insensé de terres agricoles.

On ne pense pas ici principalement à Paris , ni à quelques dizaines de métropoles régionales, mais prioritairement à ce que l'on pourrait appeler "la France des sous-préfectures", soit plusieurs centaines de villes plus ou moins petites et leurs couronnes périurbaines : cela représente au bas mots vingt millions d'habitants, mais comme chacun n'en connaît qu'un petit nombre, personne n'y pense, alors que c'est là que se situe –mais dispersé, donc guère visible- la plus grande pauvreté et l'absence quasi-totale de transports collectifs, souvent réduits aux transports scolaires, même si le PS s'évertue à masquer cette carence en les faisant passer pour des lignes régulières ouvertes à tous.

Il va de soi qu'en construisant massivement ce type de logements socio-écolo au plus près (ou pas trop loin, selon les cas) des lieux de travail, et en développant des transports collectifs périurbains on peut réduire la facture de chauffage, les dépenses de transport (une voiture en moins dans un ménage, ou pas de voiture, ça fait économiser plusieurs centaines d'euros par mois), donc on améliore fortement et réellement le pouvoir d'achat, et d'abord celui des plus modestes.

C'est facile à expliquer, et ça remplace les slogans démagogiques sur l'augmentation massive de tous les minima sociaux ou le SMIC à 1600 euros nets. C'est d'autant plus facile à expliquer que ce sont bien ces deux vecteurs (logement social et transports collectifs) qui peuvent être très rapidement créateurs de dizaines de milliers d'emplois utiles, pérennes, non délocalisables par définition, et répartis sur tout le territoire. Ce serait d'une efficacité sociale tout autre que les "emplois –jeunes" que le PS veut remettre en place…juste en en changeant le nom. 5

C'est facile à expliquer, tout comme il est facile de débattre largement dans chaque localité de ce que cela implique, parce que c'est concret : où construire les logements ? Quelles lignes de transport mettre en place ? Comment modifier la loi SRU ? Quelles lois nouvelles faut-il éventuellement voter pour obliger les communes et structures intercommunales à mettre logement et transport en priorité absolue, quitte à leur imposer un moratoire de quelques années sur les "embellissement" des entrées de villes ou des centres bourgs ? Comment l'Etat doit-il éventuellement leur venir en aide pour "amorcer la pompe" (et ici on retrouve la nécessité d'augmenter les recettes fiscales) ? Comment former les nouveaux salariés du bâtiment et des transports collectifs (c'est peut-être le point le plus difficile à résoudre si l'on veut aller très vite dès l'automne 2012, mais il y a des solutions) ?

La suite de notre programme pourrait concerner la politique industrielle et énergétique. Sans développer ici, quelques pistes de réflexion :

Si on sort du nucléaire, en vingt ou trente ans, comment combiner économies d'énergies et énergies alternatives ? Qui fabrique quoi et où ? Utilise-t-on au maximum les possibilités marines de la Baie du Mont St Michel (car, c'est bien connu, tout le monde est pour les énergies nouvelles, mais peu de personnes les acceptent près de chez elles). Là encore, mieux vaut engager les débats publics tout de suite ? Etc.

Si on a compris que dans le même délai (épuisement de la ressource en pétrole et lutte contre l'effet de serre y obligent) il va falloir diviser par dix la circulation des automobiles, celle des gros camions, ainsi que leur nombre (et pas seulement faire un peu de covoiturage), alors il faut débattre avec les salariés de l'automobile et leurs sections syndicales de questions très concrètes : quelles usines doivent continuer à produire des voitures à court et moyen terme ? Lesquelles doivent au plus vite être reconverties en productrices de véhicules de transport collectif, sachant qu'il faut prévoir plusieurs types de véhicules différents pour les besoins urbains et périurbains ? Lesquelles devront produire autre chose (des panneaux solaires, des éoliennes, des turbines, etc, etc) ?

Ce type de réflexion –si on veut échapper à la domination du capital, on n'échappera pas à un minimum de planification impérative- peut paraître compliqué (car la division internationale du travail a séparé en de multiples segments à travers le monde des productions jadis nationales), mais c'est ça ou l'accumulation de promesses qu'on ne tiendra pas, et donc un boulevard de plus pour le FN sur le plan idéologique et politique, et une reprise durable du pouvoir par la Droite post- sarkozienne (Copé, etc).

Mieux vaut proposer aux salariés de l'automobile ce type de débats (ce n'est pas le PS qui le fera !) plutôt que de leur laisser comme seule perspective la lutte contre les prochains licenciements, ou le mirage de la voiture électrique, une impasse puisqu'elle implique encore plus de production électrique, et un pillage suivi d'épuisement rapide des ressources mondiales en lithium, assorti bien sûr d'une exploitation de la main d'oeuvre des pays producteurs.

Ce n'est pas un hasard si Sarkozy s'apprête à subventionner grassement (5000 euros d'aide!) les futures voitures électriques qui coûteront 20 000 ou 30 000 euros au minimum : elles ne seront achetées que par les gens aisés, et les bénéfices tomberont dans la poche de son copain Bolloré qui fabrique les batteries. L'inauguration de l'usine est d'ailleurs déjà prévue, en février 2012…

A essence, au gaz, à l'électricité ou avec toute autre motorisation, la voiture individuelle est une impasse totale, surtout si on a le bon sens de se placer à l'échelle du monde, dont la France ne représente qu'un centième en population. Mieux vaut explorer les solutions collectives, ça servira aux autres pays sans nullement nous desservir, bien au contraire. 

 

Le bras de fer avec l'U.E.

Il est inévitable. Certes, plusieurs mesures proposées ci-dessus et par le F de G ne sont pas incompatibles avec les règles actuelles de l'UE (construire des logements, développer les transports collectifs, économiser l'énergie et même augmenter les impôts), mais d'autres le sont en droit (planification économique, retour ou mise en propriété publique de secteurs-clés de l'économie…) ou en fait (fiscalité accrue sur les bénéfices des entreprises, taxation des marchandises entrant dans l'UE…). Depuis 2007 –et avec la complicité du PS- Sarkozy piétine le "non" clair et net de 2005 et impose le plus discrètement possible de nouvelles règles constitutionnelles qui, demain encore plus qu'hier (pensons à Jospin en 97) aboutissent à un "choix" simple : soit promettre aux électeurs monts et merveilles si "la Gauche" revient au pouvoir et s'excuser platement aussitôt arrivé en disant "nous on aurait bien voulu, mais les autres ne veulent pas", soit engager l'épreuve de force (faire du Thatcher, mais à l'envers sur le programme!), en ayant conscience des difficultés, mais aussi des atouts uniques de la France pour cette épreuve.

 

En ayant conscience des difficultés : imposer des objectifs de plein emploi à la BCE et à l'euro (dont il ne faut bien sûr pas sortir), rétablir un tarif extérieur commun (le Traité de Rome n'est pas aboli, il le prévoit) pour les marchandises entrant dans l'Union, sur des critères sociaux (scolarisation des enfants, protection sociale), écologiques (mesures contre l'effet de serre) et de taux de change (il faut compenser par la taxe aux frontières la sous-évaluation du $ et du yuan), ce n'est pas du protectionnisme injustifié, c'est un moyen d'obliger les pays extérieurs à négocier, mais nous n'aurons pas d'accord européen du jour au lendemain sur ces questions. De même pour mettre fin au dumping fiscal, en premier lieu pour l'impôt sur les bénéfices. De même pour une harmonisation sociale par le haut (critères de convergences à moyen et long terme pour le salaire minimum, en premier lieu –c'est bien pour cela qu'il faut rester dans l'euro-). Il est clair qu'il ne faut pas compter sur les prochaines élections européennes pour espérer passer d'un Parlement européen très à droite à un Parlement antilibéral. C'est plutôt l'épreuve de force que nous engagerons pendant des mois et des années, relayée par les mouvements sociaux et les partis progressistes dans d'autres pays qui pourra contraindre les autres Etats à évoluer.

 

En ayant conscience des atouts uniques de la France pour cette épreuve de force

: nous sommes un des six pays fondateurs, nous avons une place privilégiée à l'ONU, nous avons la force nucléaire (il ne s'agit pas d'envoyer des bombes sur nos voisins, mais de faire comprendre que nous pouvons contribuer à une sécurité commune en dehors de l'OTAN, ou Sarkozy nous a fait rentrer sans tambour ni trompettes), et, surtout, nous sommes au milieu de l'UE, et donc de la circulation des marchandises…et des touristes. Nous pouvons donc arrêter les camions et les autocars aux frontières et contrôler tous les chronotachygraphes (c'est légal!), interdire le survol du territoire par les compagnies "low-cost", négocier le trafic des TGV transeuropéens, etc.

Il faut anticiper dès maintenant tous les aspects possibles de cette épreuve de force, les mesures de rétorsion probables et la façon de leur répondre (vu l'interconnexion des entreprises et des productions au niveau européen et mondial, mieux vaut mobiliser les salariés de l'industrie sur ces risques, car c'est dans l'industrie que les problèmes seront complexes, pas dans les services ni dans l'agriculture). Souvenons-nous que jadis les Etats capitalistes ont cherché à asphyxier économiquement l'URSS, et plus tard la Chine…mais, qu'en même temps, des entreprises de ces mêmes pays ne refusaient pas le commerce avec ces "méchants communistes". Voilà ce qui sera possible et nécessaire si le F de G est suffisamment fort. Si le PS reste dominant à gauche, la question ne se posera pas davantage qu'en 97 : il s'inclinera sans même chercher à combattre, et se contentera de quelques petits changements de vocabulaire, assortis de réformettes à usage interne pour faire passer sa nouvelle soumission au capitalisme.

 

Des changements institutionnels sont impératifs.

En fait, il faut en finir avec la 5 ème République, il est temps de passer à la suivante, les raisons sont connues : il faut remettre à plat nos rapports avec les pays de l'UE, depuis vingt ans, par modifications constitutionnelles "pro européennes" successives, mais de moins en moins discrètes, on vide de tout contenu réel nos "textes fondateurs" (Déclaration de 1789, préambules de 1946 et de 1958, pourtant non abrogés) et notre libre-arbitre national. Quitte à devoir se mettre pour un temps "en congé de l'UE", mais sans en sortir, il nous faudrait élaborer, dans l'année qui suivrait une victoire, une nouvelle Constitution, moins présidentielle, moins "naïve" vis-à-vis de l'UE, garantissant l'indépendance de la Justice, mettant au clair l'organisation des collectivités territoriales…et décrétant très précisément dans son texte lui-même que dorénavant toutes les élections à tous les étages auront lieu à la proportionnelle intégrale. Le modèle allemand est probablement le meilleur en la matière, en dépit d'une apparence première un peu compliquée.

Ces questions constitutionnelles et de mode de scrutin sont au premier abord plus difficiles et moins attrayantes pour les citoyens que les questions économiques, écologiques et sociales, mais il faut pourtant expliquer que les"règles du jeu" dans une société sont décisives.

Comme en 2005, il faut expliquer que ce que le PS et l'UMP ont toujours tenté de faire passer pour "normal", voire "naturel", à savoir le scrutin majoritaire uninominal à deux tours, conduit forcément à une bipolarisation des partis, mais le plus souvent avec un parti hégémonique dans chaque camp. Et si Sarkozy pousse vers un scrutin majoritaire à un seul tour, c'est pour arriver, comme aux USA ou au Royaume-Uni, au bipartisme pur et simple. Le PS lui a simplement soufflé une petite hypocrisie : ajouter une (petite) "dose de proportionnelle". Idée géniale pour eux : celui des deux grands partis qui gagnera aura de toute façon la majorité absolue des élus à lui tout seul, et ces deux "grands" partis autoproclamés n'auront même plus besoin de perdre du temps à négocier des accords de second tour avec les "petits" partis, réduits encore plus qu'aujourd'hui au rôle d'intermittents du spectacle. Cela rendrait encore plus pervers le système actuel, qui donne aux "petits" partis de l'argent pour qu'ils survivent et entretiennent l'illusion du pluralisme le plus large, mais les prive de représentants élus en nombre suffisant pour qu'ils pèsent sur les choix publics.

Il faut expliquer clairement au peuple que la Proportionnelle, c'est tout ou rien. Elle ne se divise pas, elle ne se "dose" pas. Elle existe tout entière, ou pas du tout.

On peut aussi expliquer pourquoi le PS n'accepte la proportionnelle qu'à usage interne, en son propre sein et, jusqu'à preuve du contraire, à condition de pouvoir tricher !

Conclusion pratique, tant pour le PCF que pour le NPA : un accord avec le PS –et avec EE Les Verts-, ce n'est pas une question théologique. Ce n'est pas "on va négocier quelque chose de toute façon" (en fait, un petit groupe parlementaire, qui aidera le parti à survivre), et ce n'est pas "de toute façon, on ne va rien négocier"(et on va continuer notre démarche solitaire, mais en partie sur fonds publics). Le F de G doit envisager toute une gamme de solutions possibles, et le débat au sein d'un Front élargi doit aussi clarifier cette gamme. Il va de soi qu'un accord de gouvernement suppose d'être en accord sur un programme, une démarche vis-à-vis de l'UE et les changements institutionnels : on en est actuellement à des années lumière. Un accord de soutien sans participation gouvernementale pendant une législature, dans l'hypothèse où le PS arriverait en tête de la Gauche, suppose un engagement précis (et suivi d'effet dans les délais prévus, sinon il faudrait dénoncer l'accord) sur quatre ou cinq points essentiels : la retraite à 60 ans, deux ou trois mesures de notre programme économique, une 8

renégociation des traités européens, et la Proportionnelle. Un simple désistement de second tour ne saurait se faire sans obtenir en échange deux ou trois mesures essentielles pour le peuple et la démocratie. On ne peut pas se désister et appeler à voter uniquement pour obtenir trente députés. Si, face à un F de G au résultat trop modeste, le PS ne proposait rien d'essentiel, il ne faudrait pas négocier de désistement, et laisser la liberté de vote aux électeurs.

Pour éviter d'en arriver là, on revient à la case départ de ce texte : il faut élargir et approfondir le F de G, l'ouvrir à tous, et ne pas s'imaginer qu'il suffira d'appeler les sympathisants trois mois avant les élections pour réussir.

 

QUELLE DEMARCHE DES MAINTENANT ?

Le F de G ne peut se limiter, dès les semaines à venir, à être "contre" (contre la vie chère, contre la politique de la BCE, etc) car nous sommes trop perçus comme "protestataires", les médias en rajoutent une couche chaque semaine sur ce thème, jusqu'à essayer de nous amalgamer au FN…pour le plus grand bénéfice de celui-ci d'ailleurs.

 

Il faut d'urgence proposer un programme "pour", un programme pour une nouvelle organisation économique, sociale et politique, et aller le discuter au sein du peuple, pour l'améliorer d'ici à la fin de l'année 2011.

Il faut toutefois que ce programme évite le défaut majeur des programmes-catalogues de ces dernières décennies, avec 100 ou 125 mesures ou propositions, qui cherchent à faire plaisir à tous les "segments" de l'électorat, à toutes les" catégories" possibles, à tous les groupes de pression (en anglais : lobbies) influents, pour répondre –ou faire semblant- à tous les "problèmes" et "sujets de société" plus ou moins à la mode, car cela revient à considérer le peuple comme un agglomérat d'intérêts hétéroclites et à noyer les questions importantes dans un fatras de propositions ou les électeurs ne s'y retrouvent plus, attendu que tous les catalogues électoraux se ressemblent plus ou moins, et avec une ou deux lignes par point de catalogue, les clivages essentiels ne sont plus visibles.

Il faut donc que le programme soit limité à dix, douze ou quinze sujets essentiels, à traduire en autant de fascicules de quatre pages (moins, ça devient impossible de s'expliquer correctement; davantage, la majorité des gens ne liront pas).

Il faut que ces sujets ne traitent que de ce qui concerne l'avenir de l'Humanité, l'avenir du Peuple en France dans son ensemble, l'avenir des prolétaires (ouvriers et employés) en France et ailleurs, de façon à mettre en évidence les intérêts de classe et les divergences de valeurs des différents partis.

Par suite, en plus des sujets abordés dans ce texte ( retraites-et Sécu bien sûr-, fiscalité, logement, transport, emploi et pouvoir d'achat, U.E., représentation proportionnelle et nouvelle Constitution…), il faut développer des propositions sur :

-alimentation, agriculture et commerce (en France et dans le monde, en particulier en Afrique; il y a un éléphant du PS qui n'est plus à la tête du FMI, mais il y en a un autre, moins connu, qui est toujours à la tête de l'OMC.);

-services publics à restaurer ou à instaurer (santé –ça peut aussi bien sûr être traité avec la Sécu-, enseignement, petite enfance, Poste, eau potable et assainissement…)

- banques, épargne, contrôle des marchés financiers (ça touche aussi aux propositions sur l'UE et la fiscalité, mais, justement, l'intérêt de concentrer le programme sur un petit nombre de thèmes essentiels, c'est de montrer les relations qui existent entre eux);

- l'emploi est une résultante des propositions que nous pouvons développer sur tous les thèmes précédents : nous ne proposons pas des petits boulots précaires ou du travail pitoyable dans des centres d'appel, mais des emplois incontestablement utiles et durables. Il faut oser porter des jugements de valeur sur les emplois : une infirmière ou une aide-soignante à l'hôpital 9

public, c'est incontestablement plus utile qu'un "commercial" de France Télécom ou qu'un salarié qui bidouille des jeux vidéos.

C'est un tel programme, concentré sur les questions essentielles en les développant, qu'il faut aller porter et discuter là où se trouvent les ouvriers, employés et salariés des couches moyennes : sur leurs lieux de travail et à leurs domiciles, dans les HLM des petites villes autant que dans les grandes banlieues, et dans les bourgades pauvres davantage que dans les quartiers bo-bo. C'est dans un même mouvement que l'on pourra diffuser ce programme, l'améliorer, unifier et structurer un F de G qui ne se limite pas à un accord au sommet entre trois partis : un vieux qui a parfaitement le droit de vouloir continuer à vivre et à agir, mais qui devrait reconnaître qu'au regard de ses grosses erreurs de jugement des cinquante dernières années (en particulier depuis août 1965, si ma mémoire est bonne), il n'a pas le droit de prétendre à l'hégémonie au sein du mouvement populaire; un composite –le P de G- qui à le mérite de montrer à un partie de l'électorat PS et écologiste qu'il y a des choix réels à faire, mais qui n'aura pas vraiment d'utilité s'il se réduit à une équipe présidentielle; et un tout petit –la GU- qui peut faire le lien avec le NPA et la mouvance trotskyste, mais qui a déjà compris qu'il faut aller bien au-delà, en sortant des habituelles manoeuvres de tendances, courants et sous-courants qui caractérisent cette mouvance.

 

Toute démarche politique nouvelle devient forcément organisationnelle à un moment ou à un autre, sinon on avoue clairement qu'on en reste à un accord d'appareil . Il y a un an déjà l'idée avait été émise (j'ai souvenir d'un article de l'Huma) de créer "les amis du F de G", ou quelque chose d'approchant. L'idée d'une "amicale" avait déjà quelque chose d'assez insolite, voire presque méprisant, mais de toute façon elle a été très vite abandonnée.

Ce n'est pas une amicale qu'il faut créer (les "amis de l'Huma", est-ce que ça change beaucoup de choses ?), ni des comités de soutien pour diffuser des tracts préétablis deux mois avant le premier tour, mais des comités de circonscriptions avec des membres ayant des devoirs (payer une cotisation plus que symbolique, participer à la propagande) mais aussi des droits (participer aux débats sur la démarche politique et le programme, et voter pour en décider). C'est urgent, presque en retard déjà.

On est bien conscient que cela demande double travail aux militants qui sont déjà dans un des partis fondateurs, mais ils doivent être conscients qu'ils n'ont pas toute la légitimité politique à eux seuls. Depuis les années soixante, à gauche du PS, personne n'a eu tort sur tout en permanence, mais tous nous avons fait des erreurs, et parfois des grosses. Et, sur l'essentiel, nous avons tous échoué, sauf en 2005.

Les trois partis fondateurs vont se mettre d'accord sur un candidat à la Présidentielle très vite (ou alors, c'est à désespérer de tout !). Si c'est Mélenchon, qui a ses qualités et ses défauts comme tout un chacun, il faut qu'il soit tout de suite amené à mettre en avant les législatives autant que la Présidentielle, et les candidats aux législatives dès novembre ou décembre. Il ne faut pas qu'il se prenne pour Mitterrand, personnage machiavélique au passé douteux ou condamnable, qui a plongé la France et le "peuple de gauche" dans les impasses de la mondialisation libérale, ni pour Marchais, triste clown au passé également douteux –jusqu'à preuve du contraire-, qui est rentré dans les pièges de l'autre, et n'a jamais su en sortir. Il faut qu'il se prenne simplement pour lui-même, et pour l'un des représentants d'un projet à construire, tout en se présentant d'emblée comme candidat pour le second tour…

 

On en revient toujours à la nécessité de créer un mouvement politique de masse partout , de ne pas se limiter à un accord d'appareils et une campagne autour d'une personnalité, ce sur quoi tout le monde semble d'accord. Le but du présent texte est de donner quelques idées pour y arriver, même s'il peut paraître un peu provocateur ou agaçant par endroits.

 

Que les lecteurs veuillent bien aller au-delà de leurs éventuelles réactions épidermiques, et retenir toutes les idées utiles.

 

Plourin lès Morlaix, 28 mai 2011

Hervé Penven

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26 juin 2011 7 26 /06 /juin /2011 10:19

A lire d'urgence, le tract de 4 pages de la campagne nationale contre la vie chère, cliquez ici avec votre souris:  link

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contre la vie chère

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18 juin 2011 6 18 /06 /juin /2011 12:42

GROUPE DES ÉLUS COMMUNISTES

Interview de Gérard Lahellec, Vice-président en charge de la mobilité au Conseil régional de Bretagne par le magazine Bretagne Ile de France. 17 juin 2011

 

A propos du transport régional des voyageurs et du ferroviaire, où en sommes nous en Bretagne?

Gerard Lahellec: En effet, depuis la décentralisation du transport régional, la Région définit pour la Bretagne le niveau de service des trains et cars régionaux : la desserte, la tarification et les objectifs de qualité du service public. Pour l’année 2011, la subvention régionale versée à la SNCF pour l’exploitation du TER Bretagne sera de 84 Millions d’euros. Cette somme représente les deux tiers du coût du TER, le reste correspondant aux recettes : le voyageur paye en moyenne un tiers du coût réel de son trajet. 156,2 Millions d’euros sont consacrés aux transports terrestres par le Conseil régional dans son budget primitif 2011. L’exploitation correspond au service régional de transport de voyageurs, essentiellement le TER Bretagne ; le matériel à l’achat de nouveaux trains ; le volet infrastructures comprend la ligne à grande vitesse, la modernisation des voies ferrées en Bretagne et la rénovation des gares.

 En 2010, la fréquentation du TER a augmenté de 2 %, en nombre de voyages, ce qui porte la hausse à + 18 % depuis 2007, soit + 50% depuis le transfert à la Région de la compétence ferroviaire en 2002, portant aujourd'hui le nombre de voyages en moyenne à 30 000 par jour.

En outre, 100% du parc des trains a été remis à neuf tandis qu'un investissement de 200 Millions d’euros est actuellement en cours pour l'acquisition de nouveaux trains.

Enfin, fin 2010, BreizhGo.com est devenu le site d’information sur les transports publics en Bretagne. Il a pour ambition de simplifier et faciliter les déplacements en train, autocar, bus, métro, bateau ou à vélo, qu’ils soient quotidiens, professionnels ou de loisirs. L’utilisateur peut ainsi trouver les horaires pour son trajet de bout en bout, s’affranchissant des frontières entre les différents réseaux de transport et une information complète sur les services proposés.

 

Le rapport Grignon prévoit l'ouverture à la concurrence du transport régional des voyageurs ; quelles réflexions vous inspire cette disposition?

 

Gerard Lahellec : Tout d'abord, ce rapport Grignon n'intervient pas comme un orage dans un ciel serein; ce rapport intervient après un rapport de la cour des comptes de 2009 déclarant que les régions consacrent trop de moyens pour développer le service public, dans un contexte de réforme des collectivités mettant à mal les moyens financiers de celles-ci ; et à un moment où le commissaire européen aux transports préconise une obligation d'ouverture à la concurrence de tous les transports. Il est tout de même curieux que l'on puisse engager une telle mission sans y associer les régions de France qui exercent pourtant cette compétence et qui ont prouvé leur efficacité.

Ce rapport affirme que les régions, grâce à la concurrence, pourront obtenir un meilleur rapport qualité/prix pour leurs Transports Express Régionaux (TER). Mais cette affirmation ne s'appuie sur aucun constat objectif, bien au contraire! En effet, il n'est pas difficile de prouver que toutes les ouvertures au marché et à la concurrence ont eu pour effet d'augmenter les prix. Ainsi, par exemple, dans la perspective de l'ouverture à la concurrence, la SNCF vient de créer une sorte de filiale chargée de moderniser et de gérer les gares; mais cette filiale, lorsqu'elle co-finance avec des collectivités la modernisation des gares, rémunère le capital qu'elle engage à 9% ! Et pour obtenir une telle rémunération du capital qu'elle engage, elle augmente le coût des prestations en gare en augmentant le prix des prestations de service public comme le prix du passage des trains en gare ou encore le prix de l'utilisation des espaces mis à disposition. C'est la preuve que l'ouverture au marché et à la concurrence a pour effet d'augmenter les prix en faisant payer les prestations de service public. Dans ce cas précis, l'argent collecté sur les prestations de service public est utilisé pour rémunérer le capital et non pour développer le service!

Si on se réfère à ce qui s'est passé pour le fret ferroviaire, les choses sont encore plus claires!

Avec l'ouverture à la concurrence du fret, on nous avait promis un développement inédit de la circulation de trains de marchandises ! Le résultat est là, désastreux! Les opérateurs privés, après avoir organisé la concurrence sur les segments les plus rentables, ont dû renoncer, non sans avoir entre temps fragilisé la SNCF qui désormais concentre ses ambitions sur la captation des marchés les plus rentables, avec pour conséquence des abandons et des gâchis en tous genres.

On observera d'emblée que les motivations et les postulats pour l'ouverture à la concurrence varient entre «recherche d'une amélioration» et «obligation de se soumettre à la concurrence».

Il est pour le moins troublant de constater que le rapport fasse totalement l'impasse sur l'analyse des conditions dans lesquelles le transport régional des voyageurs en France s'est considérablement amélioré. Il fait aussi l'impasse sur l'ensemble des optimisations obtenues, notamment dans le cadre de la négociation des conventions. Enfin, il est étonnant que l'on puisse méconnaître à ce point la qualité de l'expertise acquise par les Régions et les bons résultats obtenus du fait de celle-ci !

On observera aussi que le journal «Les Echos» du 24 février relate, par une «fuite» organisée, que la SNCF reconnaît un manque de compétitivité de 30% par rapport à ses concurrents européens. Mais les «fuites» organisées de ce document interne sont destinées à provoquer le débat pour obliger les syndicats à venir à la table de discussions proposée par la SNCF sur le thème : ou libéralisme sauvage et les cheminots perdent tout ou nous forgeons ensemble une convention collective mais il faut accepter des sacrifices. C'est donc le statut social des cheminots qui est aussi dans le collimateur; Si les pouvoirs publics actuels veulent étendre le champ d'application des garanties collectives applicables à l'opérateur historique, ils le peuvent, mais ce n'est pas la volonté politique qui préside aux choix actuels et pourtant, en Bretagne comme dans les autres régions de France, la démonstration est faite que l'ambition publique est un gage de réussite économique et de développement durable et solidaire des territoires.

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17 juin 2011 5 17 /06 /juin /2011 09:54

Une manifestation unitaire de 18000 cheminots à l'appel de la CGT, de l'UNSA, de Sud-Rail et de la CGT a protesté le jeudi 16 juin contre les politiques de libéralisation du fret ferroviaire, d'ouverture à la concurrence du transport régional de voyageur, la suppression des emplois et de précarisation des statuts à la SNCF. Nathalie Kosciusko-Morizet, selon Ouest France de ce vendredi 17 juin, avait mis le feu en poudre en déclarant (comme si l'évolution des statuts des employés de la SNCF vers le droit privé impliquant flexibilité, exigence de rendement accrues et rémunération différenciée par primes liées à des contrats d'objectifs n'était pas déjà une réalité) que la SNCF ne pourrait pas « faire durablement l'économie de l'adaptation à de nouvelles organisations du travail ». Sous-entendu: les organisations de travail que promeut l'exigence d'auto-financement d'une entreprise à capitaux majoritairement étatiques ou, pire encore, l'exigence de rentabilité pour les actionnaires du fait de l'ouverture du capital de la SNCF.

 

Il nous faut rappeler que la suppression du monopole de la SNCF pour le transport de marchandises et de voyageurs dont le principe a été accepté par Jospin et Chirac au sommet européen de Barcelone en 2001, associé à la politique systématique de désinvestissement de l'État actionnaire dans l'emploi et les équipements non immédiatement rentables ou au service de l'économie mondialisée, heureusement souvent contrebalancée par le volontarisme des régions pour maintenir ou créer des réseaux de transports régionaux de qualité, ont pour conséquences de fragiliser considérablement les capacités de la SNCF de répondre aux défis environnementaux et sociaux immenses auxquels le transport ferré pourrait être confronté dans les années à venir.

 

Au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, la loi Grenelle, dans un geste fort pour lutter contre les dérèglements climatiques, affichait la volonté de réduire de 20% d'ici 2020 les gaz à effet de serre émis par l'ensemble des transports et Nicolas Sarkozy s'engageait à faire évoluer de 14% à 25% la part du fret non routier en 15 ans. La mise en œuvre de ces annonces impliquait d'intensifier le trafic des « wagons isolés », soit des trains incomplets transportant des marchandises en alternative et connexion avec le routier. Or, rappelle André Chassaigne dans son essai Pour une terre commune, « ce type de transport qui représente actuellement 43% du fret SNCF est responsable de 75% des pertes financières de l'entreprise: un contresens absolu pour les chantres de la concurrence libre et non faussée! La décision est donc tombée: la SNCF décide d'abandonner progressivement ce type de transport, avec, à la clé, la fermeture de 500 gares et la suppression des dessertes qui y sont attachées ». Or, rappelle André Chassaigne, « selon l'étude « Carbone 4 », commandée par la SNCF, cet abandon du fret de proximité va provoquer un rejet supplémentaire de 300000 tonnes équivalent CO2 chaque année... En exigeant de la SNCF qu'elle privilégie la rentabilité des grands sillons et des trains complets au détriment du trafic diffus des marchandises, le gouvernement fait un choix désastreux pour la planète et la vie des territoires ».

 

Tout est dit: on ne peut pas à la fois imposer des exigences de rentabilité à court terme toujours plus grande à la SNCF tandis qu'on les rend à la fois plus impératives et moins aisées à mettre en œuvre en la soumettant à la concurrence d'opérateurs privés, tout en lui demandant, en tant que service public, de remplir une mission d'intérêt général. En quoi celle-ci consisterait t-elle? Elle impliquerait d'offrir des conditions de travail, de formation et de rémunération exemplaires à ses employés, à donner la priorité à l'usage du train et à la mobilité des catégories moyennes et populaires par des tarifs peu élevés accessibles à toutes les catégories sociales pour servir d'alternative à la voiture polluante et de plus en plus chère après le renchérissement des carburants, et enfin à développer une politique de transport des marchandises ambitieuse pour réduire les émissions de CO2.

 

Si les trains régionaux attirent de plus en plus de voyageurs, c'est qu'il y a de forts investissements de la collectivité dans ce domaine, ici des conseils régionaux qui subventionnent largement ce mode de transport pour des régions écologiques (limiter le « tout routier ») et sociales (liées aux besoins des travailleurs et aux conditions d'accès à l'emploi).

 

Selon un article du Télégramme du mardi 12 avril 2011 que m'a transmis Jean Dréan, la Bretagne est ainsi championne toutes catégories, grâce au volontarisme de Gérard Lahellec (vice-président du Conseil Régional chargé des transports) et des communistes, pour le transport collectif de voyageur régional par car et train TER: augmentation du nombre de voyageurs de 50% en 8 ans liée à l'augmentation du carburant, à l'accroissement des cadences des trains de proximité permettant la liaison logement-travail, à la rénovation ou au remplacement des rames, de plus en plus confortables. L'usager ne paie que le tiers du coût du billet, le reste étant pris en charge par la région. Ce renouveau du transport public régional est un des succès de la décentralisation et montre que le transport ferré est un service public essentiel qui ne peut pas pour remplir cette fonction d'intérêt général se passer d'investissement de la collectivité financés par des impôts solidaires et redistributifs: ainsi au budget 2011, le conseil régional de Bretagne a inscrit 156 millions d'euros au chapitre ferroviaire et la programmation 2007-2013 prévoit 1,1 milliard d'euros.

 

En France, le développement de l'activité de fret ferroviaire est fragilisé par plusieurs facteurs:

 

a) Le renoncement par Jean-Louis Borloo de créer une « éco-taxe poids lourds » et l'acceptation que des sous-traitants étrangers pratiquant un dumping social en employant des routiers étrangers à moindre coût travaillent pour des groupes français. L'application de cette éco-taxe sur les poids lourds, comme le rappelle André Chassaigne, « permettrait pourtant d'internationaliser une partie des coûts que ne supporte pas actuellement le mode routier (infrastructures, nuisances, accidentologie, pollution...). Elle permettrait de créer des contraintes économiques sur les grands groupes commerciaux pour aller véritablement vers une complémentarité rail-route, voire vers un renouveau du transport fluvial.

 

b) L'ouverture du transport des marchandises (date d'entrée en vigueur au niveau national et international: 2006) à la concurrence qui limite les possibilités d'investissement de la filiale de la SNCF, Novatrans, et dégrade la qualité du service rendu, les opérateurs privés sacrifiant les savoir-faire et les effectifs des personnels aux objectifs de rentabilité. Le 9 avril dernier annonce la CGT cheminot dans un communiqué de presse transmis par Jean, Dréan, un train de marchandises a ainsi déraillé dans les Landes, entraînant des retards sur le réseau ferré national (TER et TGV). Cet incident incombe à la compagnie ferroviaire privée Euro Cargo Rail (ECR) qui circule sur le réseau national depuis l'ouverture du transport ferroviaire à la concurrence et s'explique par les économies en personnels, formation, et les exigences de productivité propres à une entreprise privée prenant le pas sur les impératifs de prudence et de sécurité. Cette ouverture à la concurrence, en diminuant les tarifs proposés, les recettes et les capacités d'investissement, atteint aussi la qualité du service rendu chez Novatrans. Dans un cadre européen, pour respecter le sacro-saint dogme de la concurrence libre et non faussée, l'État français s'est de plus engagé en 2006 à ne pas attribuer d'aide publique à l'activité fret de la filiale de la SNCF pendant 10 ans. Ou comment la mettre en difficulté face à ses concurrents.

 

Sur le plan local, on peut ainsi regretter que la puissante coopérative agricole Sica de St Pol de Léon se soit positionnée sur la privatisation des activités de fret ferroviaire en créant en associant à des capitaux allemands le nouvel opérateur breton de transport de marchandises Combiwest travaillant avec Euro Cargo Rail (ECR) plutôt qu'avec la filiale rail-route de la SNCF Novatrans. Combiwest prévoit une liaison entre Saint-Martin des Champs et Rungis en 2012 et dans le cadre de ce projet ambitieux d'import-export, la Sica a prévu de créer un nouveau gigantesque entrepôt sur la commune de Plougoulm, à partir duquel seront acheminés par camion les produits jusqu'à Saint Martin des Champs, sans envisager pour des raisons écologiques et de réduction des nuisances dues au trafic routier de donner une seconde jeunesse au fret de marchandise sur la voie de chemin de fer Roscoff-Morlaix en encourageant si besoin les pouvoirs publics à restaurer le pont assez vétuste passant sur la Penzé. Alors qu'il y a plusieurs années, on avait délaissé, faute de volonté politique de soutenir le transport ferroviaire de marchandise, l'entrepôt visant à assurer le ferroutage créé par la SNCF à St Martin des Champs, c'est maintenant le secteur privé qui récolte les profits du renouveau de cette activité. Ce n'est pas acceptable.

 

Comme l'écrit Patrice Bessac, responsable du Projet du PCF, dans l'éditorial de la Revue du Projet de mars 2011, intitulée « Ecolo-communiste sans complexe », « le soutien de personnalités comme Daniel Cohn-Bendit aux politiques libérales de l'Union européenne a eu comme conséquence que l'Europe a régressé sur le fret ferroviaire... Pas stagné, non, régressé: il y a plus de camions sur les routes aujourd'hui que sur les rails par rapport aux 20 dernières années. De la même manière, l'acceptation du dogme de la régulation par le marché de tous les domaines de l'économie a eu comme effet une explosion du transport des marcha ndises, de leur production segmentée et au final un impact écologique désastreux ». Ainsi, en de 1990 à 2010, la route est passée de 58% à 80% du volume fret transporté et le rail de 26% à 12%...

 

Être un écologiste conséquent aujourd'hui en France, c'est adhérer aux principes réaffirmés avec force dans le Programme populaire et partagé du Front de Gauche

1) S'affranchir du Traité de Lisbonne qui résume et durcit dans un sens libéral les traités européens antérieurs et chercher à renégocier, sur la base de l'électrochoc de notre sortie du traité refusé par les peuples hollandais, irlandais, français, un traité qui reconnaîtra le droit aux États, y compris dans un cadre coopératif européen, de garder des monopoles et des possibilités d'aides publiques pour leurs services publics de transports. 2) S'affranchir du Traité de Lisbonne et des politiques de libéralisation menées au niveau européen depuis 25 ans, c'est aussi rendre possible une relocalisation de l'économie (prelèvements fiscaux sur les réimportations de productions délocalisées, taxe kilométrique sur les transports de marchandises évitables, objectifs que les camions arrivant dans notre pays par les frontières belges et espagnoles passent sur des trains) pour diminuer les émissions de CO2 et les transports superflus et polluants. 3) Nous prévoyons aussi dans ce Programme partagé pour 2012 issu d'un accord entre les organisations du Front de Gauche (Parti communiste, Parti de Gauche, Gauche Unitaire) et d'une co-élaboration avec les citoyens d'abroger les lois de libéralisation du rail et d'engager un processus de désendettement du système ferroviaire tout en favorisant le ferroutage, en développant le transport ferroviaire, fluvial, et le transport maritime côtier. Pour inciter les voyageurs à prendre le train, il faudra prévoir une baisse des tarifs financée par la collectivité (et le doublement du Versement Transport des entreprises pour ce qui est des transports professionnels) et fixer un tarif voyageur unique au kilomètre. Nous inscrirons aussi dans la loi l'encouragement au wagon isolé (messagerie ferroviaire) comme un service d'intérêt général, éligible à des subventions publiques.

 

Le journal de la CGT Cheminots, La tribune des Cheminots, rappelle en ce mois de juin 2011 les conséquences désastreuses de la libéralisation du trafic ferroviaire: « La tarification élevée, la dégradation de la sécurité, les suppressions massives d'emplois et la chaîne de sécurité fragilisée sont les caractéristiques principales de l'ouverture totale au privé. Ceci a des conséquences pour les cheminots: précarisation de l'emploi, externalisation d'activités, remise en question des conditions de travail, demande de plus de flexibilité, attaques contre les systèmes de protection sociale, les statuts, les conventions collectives ».

 

Ismaël Dupont.

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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 09:31

La conférence du député de Paris et dirigeant EELV Yves Cochet il y a deux semaines à Morlaix a permis de mettre en avant un certain nombre de réalités qui doivent nous interroger. L'énergie est la base même de l'économie, de toute forme de production et de consommation. Or, 84% de l'énergie produite dans le monde provient des énergies fossiles (charbon: 23%, pétrole: 37%, gaz naturel: 21%), énergies qui font l'objet d'une demande mondiale de plus en plus forte depuis les années 50 alors que l'on sait que leurs stocks et leur productions commencent à décliner de manière irréversible (il nous resterait 45 ans de pétrole, 60 ans de gaz naturel, 130 de charbon à extraction économiquement soutenable selon André Chassaigne dans Pour une terre commune). On assiste donc « la fin de l'énergie abondante, facile et bon marché » selon Yves Cochet. Si l'on peut dans une certaine mesure s'en féliciter car les énergies fossiles, quand on les brûle, produisent des gaz à effet de serre responsables du dérèglement climatique, cet épuisement des ressources énergétiques traditionnelles n'est pas assez anticipé et risque d'entraîner avec lui des graves récessions économiques, des inégalités grandissantes dans l'accès aux énergies nécessaires à la vie courante, une multiplication des conflits internationaux pour le contrôle des stocks disponibles de part le monde. Une réduction immédiate de notre consommation d'énergie fossile serait souhaitable pour limiter l'élévation du niveau de la mer et les perturbations météorologiques liées au réchauffement climatique, phénomènes qui risquent d'avoir des répercussions dramatiques sur les conditions de pays de beaucoup de peuples du sud, et de créer de multiples inondations, sécheresses, famines, migrations, conflits armés. Néanmoins, les molécules de metane et de gaz carbonique émises dans l'atmosphère durent longtemps: il y a une inertie du changement climatique qui fait que les efforts que nous pouvons faire aujourd'hui pour réduire notre consommation d'énergie pour utiliser des énergies qui ne produisent pas de gaz à effet de serre n'auront pas des effets qui se feront sentir tout de suite.

Pour Yves Cochet, le nucléaire, qui ne représente que 6% de la consommation énergétique mondiale, ne saurait être considéré comme une énergie alternative aux énergies fossiles polluantes et en voie d'extinction dans la mesure où les stocks d'uranium ne sont pas eux-mêmes illimités et où il s'agit d'une énergie dangereuse, qui produit des déchets hautement radioactifs pendants des milliers d'années, et de surcroît d'une énergie extrêmement coûteuse quand on prend en compte le problème du renouvellement du parc nucléaire ( selon Yves Cochet, le ministère de l'industrie, Areva et EDF ont prévu d'investir entre 6 et 7 milliards d'euros pour construire 22 EPR entre 2015 et 2030) et du démantèlement des centrales nucléaire hors d'usage.

A l'heure actuelle, en France, le nucléaire avec plus de 58 réacteurs, fournit environ 77% de l'électricité (contre 29% en Allemagne, 27% au Royaume-Uni, 22% aux USA en 2000). Le reste est produit pour moitié par l'hydroélectricité, pour moitié par des centrales thermiques à gaz ou à fioul comme celle de Cordemais en Loire-Atlantique où celle que l'on veut installer à Guipavas aujourd'hui. L'énergie renouvelable (éolienne, photovoltaïque, biomasse, géothermie) ne représente actuellement qu'à peine 1% de l'énergie produite dans le monde.

 

Une fois posées ces quelques données chiffrées qui donnent des repères, quels objectifs peut-on se donner en matière énergétique et comment parvenir à les mettre en œuvre?

 

Le premier objectif serait d'encourager des modes de vie plus durables, moins gaspilleurs d'énergie et de ressources, moins polluants, sans pour autant négliger la satisfaction des besoins sociaux véritables, ni consentir à un renchérissement rapide et brutal des énergies (gaz, électricité, pétrole, énergies ou sources d'énergies dont la hausse des prix aura fatalement des répercussions sur le pouvoir d'achat des familles et l'augmentation des coûts des biens de première nécessité) ou à des fiscalités écologiques incitatives dont les classes populaires seraient les premières victimes. La sobriété énergétique est un objectif incontestable mais il ne doit pas être poursuivi sans prise en compte des besoins immédiats des classes moyennes et populaires, en pénalisant des modes de logement, de consommation, de transport qu'elles ont subis du fait de leur niveau de vie plutôt qu'elles ne les ont choisis. Par exemple, les familles qui pour pouvoir se loger dans le parc locatif ou accéder à la propriété ont été contraintes de s'installer à 40 ou 50 km des villes d'importance où les adultes travaillent ne doivent pas supporter une fiscalité écologique du type de la taxe carbone, dont les industriels seraient exemptés, en plus du renchérissement des carburants. Si les catégories populaires ont tendance à vivre dans des logements mal isolés, peu économes en énergie, l'État, par l'impôt, doit entreprendre des vastes plans de remises aux normes de ces logements et de financement de modes de chauffage plus économiques économiquement et écologiquement... Mieux encore, il faut tendre vers la fin de l'habitat résidentiel en zone péri-urbaine qui mord sur les surfaces agricoles cultivables, les espaces verts, et tend à rendre obligatoire l'usage d'une ou de deux  voitures et aller, autant que possible, vers la construction de logements collectifs à haute qualité environnementale.  Il en ressortira un bénéfice pour l'ensemble de la société et un gain de pouvoir d'achat pour les locataires et propriétaires concernés. En revanche, on peut s'interroger sur la légitimité de la multiplication des déductions fiscales pour mieux isoler les maisons, améliorer l'efficacité des modes de chauffage, investir dans les énergies renouvelables, quand elles concernent des familles à l'aise financièrement, propriétaires de leur logement, qui bénéficient ainsi d'un effet d'aubaine leur permettant de dépenser moins sur le long terme pour l'accès à l'énergie tout en échappant partiellement à l'impôt sur le revenu progressif. L'objectif d'efficacité écologique et l'objectif de justice sociale peuvent entrer ici dans une certaine forme de contradiction quand le soutien public à la transformation des modes de consommation énergétique est universel et non dépendant des revenus.

 

La consommation d'énergie en France se partage à part égale selon Yves Cochet entre le secteur industriel (150 milliards de KWH), le secteur tertiaire (150 milliards de KWH), et le secteur habitat (150 milliards de KWH).

Certains écologistes pourraient avoir la tentation de se féliciter de la désindustrialisation de la France en y voyant un moyen de diminuer la pollution localement et de rendre possible une sortie rapide du nucléaire par une baisse de la consommation énergétique de l'industrie. En même temps, même s'il m'apparaît évident que ce capitalisme mondialisé qui multiplie les besoins artificiels, propose aux populations des pays développés un désir de consommation toujours plus forte, malgré la précarité et la stagnation des salaires, et grâce à l'omniprésence de la publicité, aux délocalisations et à l'exploitation par les multinationales des travailleurs des pays en voie de développement, est une impasse qui détruit la nature, le lien social, aliène les individus, et s'il faut donc envisager une forme de décroissance, de plus grande sobriété dans nos modes de vie occidentaux, on ne peut pas non plus être un écologiste conséquent et s'accommoder de la délocalisation des activités industrielles, de la délocalisation de la production énergétique ou du stockage et recyclage des déchets industriels ou énergétiques.

 

De manière générale, il nous faut nous arranger pour diminuer nos besoins d'énergie en gaspillant moins, en innovant technologiquement pour avoir des moteurs, des machines et bâtiments plus économes et performants, tout en relocalisant à chaque fois que c'est possible nos activités économiques afin d'atteindre une certaine auto-suffisance dans un esprit de lutte pour l'emploi et contre les délocalisations (qui augmentent les moyens de pression du capital sur le travail) et de réduction de la pollution liée aux multiples transports nécessaires pour la production des marchandises à l'ère de la division internationale du travail et de la mise en concurrence des salariés au niveau mondial. C'est valable aussi pour l'agriculture, qu'il faut sortir de l'OMC et relocaliser tout en garantissant des prix rémunérateurs aux agriculteurs afin de revenir à une agriculture durable, à taille humaine, de qualité, et de limiter les émissions de gaz à effet de serre liées aux importations et exportations, à la production et au transport des intrants chimiques.

 

Relocaliser l'activité productive exige de la production d'énergie. C'est en particulier pourquoi il me paraît difficile de sortir à court terme (par exemple, en 20 ans) du nucléaire, dont nous sommes actuellement bien plus dépendants que les Allemands, et qui a le mérite de produire de l'électricité peu émettrice de CO2 (or, nous nous sommes engagés à réduire les émissions de 80% d'ici 2050) dans un contexte où les énergies fossiles sont de plus plus rares, chères et nous rendent bien plus dépendants économiquement et stratégiquement des pays producteurs (Russie, monde arabe, Amérique du Nord et Amérique Latine). En même temps, il est indéniable que le nucléaire fait peser un risque impossible à abolir tout à fait de catastrophe mortifère sur nos sociétés et crée des déchets hautement toxiques pendant des centaines de milliers d'années dont on ne sait que faire: il s'appuie sur l'uranium, un minerais du sous-sol, que nous ne pourrons extraire pour des coûts soutenables économiquement que pendant quelques décennies (selon le hors série « Science et vie » de juin 2008, cité par André Chassaigne dans son essai, on ne disposerait que de 30 années de réserves d'uranium récupérables en dessous de 80 dollars le kilo). Le nucléaire n'est donc pas non plus réellement une énergie d'avenir et, de la même manière qu'il m'apparaît souhaitable de fermer les centrales vétustes en laissant fonctionner les autres pendant quelques dizaines d'années encore, il ne m'apparaît pas raisonnable d'investir autant d'argent dans le renouvellement du parc nucléaire français avec la construction de réacteur EPR de nouvelles générations alors qu'on pourrait investir dans la recherche, l'expérimentation, et l'incitation publique au développement des énergies renouvelables: éolienne, photovoltaïque, hydraulique, biomasse, géothermie. Ces sources d'énergie qui sont moins productives et qui ne sont pas malheureusement pas non plus sans nuisance ni effets pervers (pollution visuelle, sonore, chimique, perturbations pour la faune...etc) peuvent permettre la mise en place de bâtiments industriels et agricoles et de logements produisant leur propre énergie: elles auront néanmoins de la peine à se substituer complètement à l'énergie fossile et au nucléaire s'il l'on entreprend pas dès aujourd'hui des efforts planifiés considérables de réduction de la consommation d'énergie dans l'habitat, les transports, l'industrie, les équipements publics et privés.

 

Mais ne soyons pas naïfs. A l'échelle mondiale, des réponses aux défis sociaux de l'augmentation de la population, l'accès de tous à une alimentation correcte, à l'eau potable, à l'électricité, à des biens de consommation dépassant le strict nécessaire indispensables à une vie confortable, se pensent difficilement sans développer une capacité à continuer à produire de l'énergie et à produire tout court, dans les domaines agricoles et industriels. Mais si les Chinois, les Indiens, et d'autres peuples en voie d'expansion économique, sont conscients des menaces climatiques, énergétiques et environnementales en général que font peser sur la planète les modes d'existence des sociétés développées actuelles, ils ne se priveront pas par esprit de sacrifice héroïque de tous les bénéfices de la croissance économique, en tout cas pas avant que les occidentaux ne donnent l'exemple à s'assujettissant eux-mêmes à des contraintes véritables pour revenir à des modes de vie plus durables et surtout partageables. En 2008, disait Yves Cochet, les Chinois, 20 fois plus nombreux que les Français, avaient autant de voitures qu'eux: on peut imaginer qu'ils ne pourront jamais en avoir autant que nous du fait des contraintes écologiques et de la raréfaction des énergies, mais cela nous montre l'impossibilité à universaliser notre mode de vie occidental, et donc son caractère aberrant et profondément inégalitaire.

 

Quoiqu'il en soit, ce n'est pas le libéralisme et le marché qui vont nous permettre de polluer moins et d'adopter des modes de production et de consommation plus soutenables sur le long terme. D'abord parce que la recherche et l'expérimentation pour promouvoir des modes de production et de consommation plus écologiques n'est pas forcément immédiatement rentable et qu'elle a besoin d'investissement public, donc de ponction fiscale sur le capital. Ensuite parce que le libre-échange accentue les transports de marchandises et aligne naturellement les normes écologiques vers le bas sans régulation internationale contraignante. Enfin, parce qu'on ne peut attendre notre salut des « technologies vertes » dont les effets sont neutralisés quand elles engendrent ou s'accompagnent d'une plus grande consommation (par exemple la chute de la consommation moyenne des voitures de 37% en 30 ans en France s'associe à un doublement du parc automobile et d'un usage accru...) et qui produisent parfois, quand elles sont développées par le secteur public sous les seules auspices des exigences de rentabilité, des effets pervers terribles sur l'environnement et la qualité de vie des populations (ex. agrocarburants qu'on produit en masse en Amérique et en Indonésie en dévastant la forêt primaire, l'agriculture vivrière, en provoquant un renchérissement des denrées alimentaires de base augmentant la malnutrition dans le monde). L'ouverture à la concurrence des services publics de production et de distribution d'électricité (loi NOME), ou des services publics de transport, dans la mesure où elle les transforme en entreprises à capitaux publics fonctionnant dans un contexte concurrentiel comme des entreprises privés, ne favorise pas non plus la prise en compte prioritaire des besoins sociaux de la majorité des usagers, des impératifs de sécurité et des exigences écologiques. La SNCF s'est vue progressivement dépourvue des moyens de développer les transports en commun de voyageurs à bon marché en alternative aux modes de transports individuels comme des moyens de développer le fret ferroviaire, moins polluant que le tout camion. C'est inacceptable. De la même manière, EDF perd de l'argent aujourd'hui en devant vendre de l'électricité à bas prix à des opérateurs privés de distribution d'électricité qui la revendent plus cher, au détriment de sa capacité d'investissement, du pouvoir d'achat des usagers du service public, au détriment de la sécurité. Sa politique d'acquisition d'autres groupes à l'étranger n'est pas pour rien non plus dans le détournement de ses anciennes missions de service public... Que dire de la possibilité bientôt de confier à des entreprises privées la construction et la gestion des centrales nucléaires, ou de la tendance de plus en plus affirmée d'EDF, gérée comme une entreprise privée par l'ami de Sarkozy et compagnon de table du Fouquet's, Henri Proglio, d'employer des intérimaires sur les tâches les plus délicates et dangereuses en centrale nucléaire...

 

Ismaël Dupont.

 

 

 

 

 

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26 mai 2011 4 26 /05 /mai /2011 08:50

 

Les poursuites dont Dominique Strauss-Kahn est l’objet aux USA, extrêmement graves si les faits sont avérés, ont relancé le grand bal des supputations sondagères en France. Avec comme seule préoccupation : savoir à qui va profiter le potentiel électoral dont il était crédité.

 

Comme à l’accoutumée, le questionnement porte uniquement sur les candidat(e)s. « A qui va votre préférence ? » - « A qui faites-vous le plus confiance ? » - « Pour qui envisagez-vous de voter ? » …

 

Les débats et les « réflexions » dans les médias écrits ou audio-visuels sont du même tonneau. A aucun moment les contenus, les programmes, leur adéquation ou non avec les conditions de vie de la population, ses attentes, ses exigences ne sont mis en discussion. Seule compte la STRATEGIE ( autre façon de nommer l’approche strictement politicienne ).

 

En même temps la promotion de Marine Le Pen et du Front National continue. Avec à la fois la banalisation d’un mouvement qui serait devenu « respectable », « républicain » et son utilisation comme épouvantail et repoussoir pour renforcer le « vote utile » et le bipartisme.

 

C’est dans ce contexte qu’il faut examiner « l’information ?» parue le 18 mai dans Le Figaro. Sous la plume de Sophie de Ravinel, on y lit que « la crise liée à l’affaire DSK, suivie d’un possible affaiblissement du PS, provoque tout de même une certaine inquiétude au PCF. Au point d’envisager possible un soutien du Front de Gauche au candidat socialiste dès le 1er tour ».

 

Attribuées à Lydie Benoist, responsable des élections au PCF, on trouve, entre guillemets, les phrases suivantes qu’elle a formellement démenties :

Elle est convaincue « que le Front de Gauche ira u 1er tour avec un programme »

Mais « s’il était annoncé assez fort, avec évidence dans les sondages, que la gauche ne devait pas passer au second tour, nous prendrions nos responsabilités »

Tout doit être envisagé pour bloquer Marine Le Pen et éviter un autre 21 avril.

Comme quoi certains ne reculent devant rien !!

 

Tout cela appelle quelques remarques :

1 - Ce qu’attendent les françaises et les Français c’est des propositions pour changer leur vie, pour briser la dictature de l’argent, pour ouvrir le chemin de l’avenir et non des manœuvres politiciennes de reprise du pouvoir.

C’est ce que le Front de Gauche a mis en chantier dans l’élaboration d’un programme populaire partagé dont le peuple sera co-auteur.

 

2 –L’échec de 2002 n’est pas dû au nombre de candidats de Gauche mais à l’inadéquation des politiques menées et des propositions avec les attentes et les exigences du peuple … Ce qui est encore le cas du programme socialiste aujourd’hui malgré un langage « gauchi » qui ne suffit pas à masquer la timidité des propositions.

 

 

3 – Dans ces conditions, sauf à se résigner à un bipartisme qui sonnerait le glas de toute transformation sociale réelle, il n’est pas possible de s’aligner au 1er tour derrière une candidature sociale-démocrate.

 

4 – Outre que ce ralliement n’aurait à l’évidence aucun fondement politique il aurait pour effet immédiat d’enlever au Front de Gauche toute crédibilité et de ruiner tout ce que nous avons entrepris de construire et qui a commencé à porter ses fruits lors des récents rendez-vous électoraux.

 

5 – Qu’il y ait dans nos rangs des partisans de l’allégeance au P.S., c’est leur droit.

Mais la majorité du parti n’a ce point de vue ni dans les instances de direction, ni à la base. D’ailleurs, lors de la dernière Assemblée Générale départementale, aucun participant n’a fait cette proposition. L’orientation, très majoritaire des communistes est d’élaborer et de promouvoir des propositions d’un contenu élevé de transformation sociale et de bâtir les rassemblements qui le permettent.

 

C’est l’objectif que se fixe le Front de Gauche dont le renforcement et l’élargissement deviennent de plus en plus nécessaires.

 

 Alain DAVID

 

 

 

En annexe:  Démenti de Lydie Benoist, responsable national aux élections du PCF.

 

 

 

 

 

 

 

 

« Jamais il n'a été question de se désister au premier tour en faveur du candidat socialiste » (Lydie Benoist - PCF)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Figaro de ce jour prête au PCF et à moi même, responsable nationale, l'intention de se désister au premier tour de la présidentielle en faveur du candidat socialiste. Je démens catégoriquement tout cela. Jamais au PCF nous n'avons évoqué une telle possibilité, jamais nous n'en avons discuté. Que les choses soient claires : le combat contre le FN est une priorité absolue mais nous ne pouvons le combattre qu'en redonnant de l'espoir à notre peuple.

Lydie Benoist, responsable aux élections pour le PCF

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24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 22:00

Plouigneau, le 19 mai.

 

Chers camarades,

 

Je tiens à poursuivre la réflexion de notre camarade Marie-George Buffet sur le peu d'envergure de notre réflexion à l'égard de la construction d'une société pour tous les âges. Il faut relever le défi démographique. Dans la construction du programme partagé, je note dans Communistes du 18 mai: "Papi, je pense à l'avenir de mes petits enfants, pourtant Master 1 et Master 2. Vieux, je pense à la dépendance". En plein dedans. Mon épouse est gratifiée GIR 4. Elle reçoit ce jour du conseil général du Finistère, à majorité exclusive socialiste, cette aimable recommandation: "Les caisses sont vides. Votre plan APA passe de 26h à 18h avec un reste à charge significatif. Débrouillez-vous..."

Pour parfaire le tableau, je résume les faits marquants du Paradis des vieux en Finistère.

 

- Déclaration de Pierre Maille à Plouigneau: il manque 2000 places d'accueil en maisons de retraite et structures adaptées: on en crée 70 cette année (2010).

 

- Déclaration du Préfet à Lanmeur: "la réduction des dépenses publiques va nous imposer des choix douloureux pour les vieux et leurs familles".

 

- La CGT des structures d'accueil dénonce par voie de presse "la maltraitance institutionnelle qui gagne partout" (manque de personnel, de formation, de considération, locaux inadaptés...).

 

- l'ADMR 29 est en faillite virtuelle depuis 1 an. Les personnels sont inquiets, déboussolés. Les vieux se sentent abandonnés.

 

- La CGT santé appelle au secours: "Ensemble, osons briser les silences. Cela ne peut plus durer ainsi".

 

Et j'en passe. Tout ceci, dans une indifférence alarmante. Tout ceci en plein débat national sur la dépendance. L'Huma du 17 mai 2011 en rajoute une couche: "Les français démunis face à la dépendandance. 17 organisations dénoncent une situation inquiétante. Le président des associations déclare: "La situation est dramatique. Elle va devenir catastrophique. Les politiques n'ont pas su ou pas voulu anticiper le défi démographique. Il faut un véritable plan d'urgence".

 

La cerise sur le gateau. Je parcours le fameux programme partagé concernant les vieux, plus du tiers du corps électoral, s'abstenant peu... Je trouve: "Nous favoriserons au niveau départemental la création de pôles publics de l'autonomie". Cette bien modeste phrase est-elle à la hauteur du problème qui se pose sur le Finistère, de ce problème sociétal d'envergure à résoudre.

 

Militant CGT depuis 1953, militant communiste depuis 1953- certes bien modeste - je proposerais aux différents acteurs du Front de Gauche de s'inspirer des fondamentaux du CNR dont "ma CGT" fait largement bon usage, prenant en compte les aspirations du mouvement social si éclatantes durant les luttes de la retraite par répartition.

 

Je cite: il faut

 

- Un nouveau droit à l'autonomie dans le seul cadre de l'Assurance Maladie.

 

-NON, non à une Cinquième Branche de la Sécu basée sur l'épargne privée.

 

-Intégration de la Prévention dans la politique médicale de santé.

 

 - la Création d'un Grand Service Public à l'Autonomie tant à domicile qu'en établissement. , seul en capacité de gagner PARTOUT et POUR TOUS le droit à bien vieillir, de garantir à tous les personnels un statut de qualité conforme à un métier exigeant, de faire tomber les barrières administratives, financières, s'opposant au cheminement souhaitable en fonction des situations.

 

Mme Le Branchu, ex-ministre, députée de Morlaix, ministrable en puissance, me transmet le programme du PS en la matière: désolant et manque d'envergure.

 

Résolument, je fais le choix d'un programme novateur, conforme à mes exigences de vieux. La candidature à la présidentielle, c'est certes un homme, mais surtout des contenus qu'il aura obligation de porter. Ne decevez pas le mouvement social.

 

Il y a urgence à être CREDIBLES, VISIBLES, DETERMINES.

 

Fraternellement.

 

Jean Dréan.

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20 mai 2011 5 20 /05 /mai /2011 05:26

A lire, ce très bel et courageux éditorial de Michel Abescat, critique de Télérama et du Masque et la Plume (émission de France inter) dans le Télérama du 18 mai 2011:

 

 

 

Et si, au lieu de fêter le 10 mai 1981, la gauche passait à autre chose?

 

La limite du mythe.

 

    Que célébrait-on, en fait, le 10 mai dernier, à la télévision, à la radio, dans les journeaux? Les souvenirs anciens d'un soir de liesse, quand on chantait sous la pluie, place de la Bastille? Le formidable espoir qui s'est alors levé? Elle était jeune, la gauche, à l'époque. Et belle. Et joyeuse. Elle voulait y croire, les étoiles plein les yeux, comme deux gosses au matin de leur amour, pour filer la métaphore de la belle chanson d'Alex Beaupain qu"on écoutait en boucle, la semaine dernière: "Au départ au départ/ Tu sais c'est pour nous deux/ J'y croyais sans trop y croire/ Au départ c'est toujours mieux"*... 

Trente ans plus tard, elle sentait le vieil album et la photo jaunie, la fête du 10 mai. Un de ces albums poussiéreux que l'on feuillette, la mémoire trouée, quand les rêves depuis longtemps se sont noyés. Des images d'Epinal. Des souvenirs pieux. Le visage de Mitterrand qui apparaît à 20h sur les écrans de télévision, la mine deéfaite d'Elkabbach, le chapeau noir et l'écharpe rouge, le Panthéon, une rose à la main. Et la Bastille sous la pluie. 

    Au départ, c'est toujours mieux. Exit la guillotine et la Cour de sûreté de l'Etat, bonjour la cinquième semaine de congés payés et la retraite à 60 ans, bienvenue au prix unique du livre et au doublement du budget de la Culture. On n'oublie pas, mais il y avait quelque chose de mortifère dans cette célébration, une nostalgie poisseuse, collée au passé comme un vieux bonbon à son papier doré. Comme si les promesses ne s'étaient pas envolées à force de compromis et de reniements, au nom d'un "réalisme" sans conviction ni ligne de force. La complaisance face aux puissances d'argent, la libéralisation de l'économie et la dérégulation des marchés financiers ouvrant la voie aux années fric, l'acceptation du chômage de masse et la rupture avec les classes populaires, Bernard Tapie érigé en icône de la réussite. Et Jacques Séguéla, qui considère aujourd'hui qu'on a raté sa vie quand on n'a pas de Rolex à 50 ans. Double langage entre le discours de gauche et le choix néolibéral de François Mitterrand, le suicide de Grossouvre, la mpaladie cachée du président et la débâcle aux législatives de 1993: 57 députés socialistes sur une assemblée qui comptait 577 sièges: "Et puis 21 avril/ Coup de tonerre, de canon/ Nos amours qui défilent/ Fin de cohabitation", comme le chante Beaupain avec infiniment de talent...

     C'est toujours le moi de mai, pourtant! Mais il est à réinventer. Le monde d'aujourd'hui n'a rien à voir avec celui d'il y a trente ans et il n'a rien à faire des reliques et de la nostalgie. Il s'agit de repenser (enfin!) le changement du capitalisme, l'encadrement de la finance toute-puissante, l'équilibre entre le capital et les salaires, l'Europe aveuglément libérale, la croissance et la compétitivité au regard des limites des ressources planétaires et écologiques. La gauche a besoin d'un nouveau départ. Et ce n'est ni à Jarnac ni à Château-Chinon qu'elle trouvera l'inspiration". Michel Abescat    

 

* Alex Beaupain, Pourquoi battait mon coeur, 1 CD Naïve.

 

 

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17 mai 2011 2 17 /05 /mai /2011 06:15

Le vendredi 13 mai Le Télégramme publiait un article au titre accrocheur : Gauche. L’électorat ouvrier n’est plus la priorité ?  

 

Il s’agissait de rendre compte d’un essai de la Fondation Terra Nova qualifiée de « laboratoire d’idées de la gauche française » avec pour objectif « de nourrir la réflexion de la gauche pour les élections à venir et notamment la présidentielle 2012 ».

 

Sous la plume des deux rédacteurs dont Olivier Ferrand, président-fondateur de Terra Nova et « strauss-kahnien » éminent, on peut lire que

 

1 – les ouvriers, socle électoral traditionnel de la gauche ont tendance à déserter ce camp

 

2 – un nouvel électorat de la gauche est en voie de structuration : la France de demain

 

Face à cette « analyse » les auteurs produisent des « recommandations »

 

1 – la classe ouvrière n’est plus une priorité

2 – pour 2012 il faut privilégier les valeurs auxquelles est sensible « La France

de demain »

3  - les seniors constituent un « public difficilement atteignable »

 

L’article et l’essai appellent plusieurs remarques

 

  1. une fois de plus on confond Gauche et Parti Socialiste. Comme si la France était condamnée à un bipartisme Droite/PS avec un Front National qui sert de repoussoir pour assurer la victoire de l’un ou de l’autre au second tour. La pérennité du système étant ainsi assurée.

 

2 – Terra Nova est un « laboratoire d’idées » (un think tank comme disent ceux qui veulent paraître dans le coup) présenté comme proche de la gauche et où il semble que nombre de dirigeants socialistes puisent largement.

 

Comment comprendre alors les objectifs de cette « étude » où la seule préoccupation semble être « quelle stratégie pour gagner ? » pour ne pas dire « Quelle clientèle faut-il démarcher ? ». Sans se poser la question des raisons de la désaffection de l’électorat populaire. Sans envisager un seul moment que cet électorat puisse ne se retrouver ni dans les politiques passées, ni dans les propositions.

 

3 – Dans ces conditions comment s’étonner que 83 % des Français pensent que les dirigeants politiques ne se préoccupent pas de leurs problèmes ; que 56 % ne font confiance ni à la Droite, ni à la Gauche pour leur apporter des réponses ; que 55 % ne vont pas voter et qu’un nombre croissant d’électeurs envisagent de choisir le Front National ?

 

4 – Il est temps que cessent ces pratiques désespérantes qui s’ajoutent au discrédit personnel qui frappe nombre de dirigeants. Il faut de l’air !! Il faut que le peuple prenne la parole. C’est ce que veulent favoriser le PCF et le Front de Gauche en proposant à la population de devenir co-auteur d’un Programme Populaire Partagé.

 

Alain DAVID

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16 mai 2011 1 16 /05 /mai /2011 06:45

Soyons honnête: la nouvelle de l'arrestation suite à une inculpation pour viol d'une femme de ménage de l'hôtel Sofitel de New-York de Dominique Strauss Khan ne m'a ni attristé, ni complètement surpris car on connaissait la réputation de DSK et des histoires de moeurs ou d'affairisme l'impliquant auraient pu être déterrées par l'UMP avec des conséquences plus graves encore pour la gauche à quelques semaines des présidentielles.  

 

Certes, si les faits allégués par cette dame à la police new-yorkaise se vérifient, ils sont extrêmement graves et déshonorent un peu la France  avec celui qu'elle avait proposé pour diriger le FMI. Un viol est un crime et la portée de celui-ci apparaît encore plus stupéfiante politiquement quand c'est un puissant sexagénaire infatué qui prétend exercer une forme de droit de cuissage sur une jeune femme... Le pouvoir, la pression et les honneurs qui l'accompagnent, exigent une maîtrise de soi mais attirent les hommes de demesure et peuvent rendre fou par eux-mêmes des gens équilibrés qu'ils vont griser : on en a peut-être ici une nouvelle illustration, même si on ne peut tout à fait écarter l'hypothèse, sinon d'une imposture ou d'une machination visant à accuser mensongèrement le président du FMI pour l'abattre ou lui extorquer de l'argent en justice, du moins d'un piège qui lui a été tendu et dans lequel il serait tombé benoîtement, ce qui minimiserait fort peu sa faute. 

 

En écoutant dans la journée d'hier les commentaires des journalistes et des hommes politiques après l'annonce de l'arrestation de DSK dans l'avion qui devait le ramener à Paris, je les ai trouvés dans l'ensemble curieusement indulgents et bienveillants pour un homme que l'on plaignait presque d'avoir sabordé lui-même son destin national supposé, quand on ne voyait pas là une de ces épreuves terribles auxquels les hommes politiques ont besoin de se frotter pour affirmer publiquement leur tempérament et devenir, en tant que "revenants qui ne meurent jamais", grâce à leur obstination, des présidentiables en puissance... Tout se passe comme si, dans le jeu des supputations électoralistes et des projections politiciennes qui excitent tout le landerneau politico-médiatique, les notions de morale privée et publique n'avaient plus guère d'importance.      

 

Quoiqu'il en soit, on voit mal désormais le président du FMI qui risque la prison ferme concourir pour la primaire socialiste et la présidentielle de 2012 et c'est une bonne chose à plusieurs titres.

 

Favori des sondages et chouchouté par les médias propageant l'idéologie libérale appartenant ou non à des grands patrons proches de lui (comme Lagardère, Rotschild...), capable de recueillir des voix de droite et du centre au second tour, Dominique Strauss Khan était présenté comme l'adversaire le plus dangeureux de Nicolas Sarkozy, et comme Martine Aubry semblait hésiter à prendre ses responsabilités en 2012, il apparaissait probable que les sympathisants socialistes le désignent à l'automne prochain comme le candidat du PS pour les présidentielles, de la même manière que les militants socialistes ont pu en 2007, en plaçant l'impératif de la victoire au-dessus de toute considération de cohérence politique et idéologique, désigner Ségolène Royal, une candidate fort peu taillée pour le rôle de président de gauche.

 

Or, Dominique Strauss-Khan a accepté le poste de dirigeant du FMI des mains de Sarkozy et en tant que patron du FMI, il a mis en oeuvre et justifié des pratiques qui consistaient à échanger des prêts à taux d'intérêt assez élevé consenti à des Etats endettés à cause des politiques néo-libérales qu'ils avaient engagé auparavant et de la financiarisation de l'économie (nourissant la spéculation immobilière comme les attaques spéculatives sur les dettes publiques), contre des plans d'hyper-austérité, de casse des services publics, des droits des salariés et de la protection sociale, qui empêchaient durablement à ces pays de relever la tête et de retrouver une croissance acceptable. Dès lors, quelle alternative véritable DSK pouvait-il représenter face à Sarkozy? Comme l'actuel président, il apparaissait comme le mandataire des dirigeants du CAC 40 avec lesquels il s'était rapproché dès 1991 en créant le club de l'Industrie, une sorte de cénacle de discussion des grands patrons et de la gauche social-libérale. Comme Nicolas Sarkozy, il affichait sans complexe sa bonne fortune de millionnaire conseillé par des très hauts dirigeants de Lagardère et son goût pour le "bling-bling": ryad à Marrackech, appartements luxieux à Washington et à Paris, place des Vosges, mercedes de luxe offert à Anne Saint-Clair pour son anniversaire, course folle en Porsche...  Certes, les dirigeants de la gauche non communiste ont rarement été d'origine populaire mais la défense de leur ambition politique, de l'Etat et des idées de justice sociale étaient pour eux un carburant suffisant, qui excluait, par conviction ou calcul d'ambition, toute idée d'enrichissement personnel par la politique et, un Blum, un Mendès-France un Mitterrand ne manifestaient pas cette avidité et cette fascination vulgaire pour les signes extérieurs de richesse: rappelons que quand il a perdu son poste de ministre, DSK a su profiter des largesses de ces amis les grands patrons, après celles de la MNEF, la mutuelle des étudiants, en servant de consultant fantôme ou en produisant des rapports grassement rémunérés pour des sociétés d'assurance ou d'autres grandes entrreprises privées pouvant passer des commandes avec l'Etat ou être intéressées par ses décisions de gouvernance économique.  

 

DSK est aussi celui qui, au sein du gouvernement Jospin, a plaidé pour que la loi sur les 35 heures qu'il avait conçu quelques années plus tôt s'accompagne de davantage de concessions sur la flexibilité au travail et la modération salariale. Celui qui endosse une partie de la responsabilité des plans de privatisation d'Airbus, d'Air France, de l'ouverture du capital de France Telecom, de l'acceptation de la mise en concurrence au niveau européen de la Poste et de la SNCF pour le frêt ferroviaire. C'est lui qui a remis au goût du jour la vieille lune d'une reconciliation du travail et des exigences de profitalité du capîtal en voulant développer et défiscaliser l'actionnariat salarié. C'est aussi à DSK que l'on doit la défiscalisation des stock-options et qui a contribué à rendre la fiscalité sur les revenus du capital et du patrimoine moins forte que l'impôt qui ponctionne les revenus du travail.

 

En dépit de l'activité débordante de la grosse machine médiatique à produire des présidents compatibles avec les intérêts de l'oligarchie, le peuple français aurait, je le pense, fini par se rendre compte que DSK ne pouvait en aucun cas représenter la gauche dans une conjoncture d'agressivité inédite du capitalisme financier et de mise en crise des sociétés et des Etats souverains par la finance internationale et la mondialisation libérale, telle que celle que nous connaissons depuis 2008.  Certes, sur le plan des libertés, du respect des principes républicains en matière de justice, de politique d'immigration, il aurait été un président bien moins dangeureux que Sarkozy, mais son élection, que j'estimais très improbable (à moins avis, la belle baudruche médiatique "du champion  des sondages" au sourire  carnassier ravageur se serait dégonflé à l'approche du premier tour, jusqu'à sans doute nous valoir un duel Marine Le Pen -  Nicolas Sarkozy au second tour de 2012)  aurait de toute manière contribuer à décrédibiliser davantage encore le PS et la gauche de gouvernement, à éloigner plus encore de la gauche les classes populaires, à renforcer le Front National aux élections suivantes. 

 

S'il aurait eu des chances de battre Sarkozy ou Marine Le Pen au second tour en prenant des voix de l'électorat du centre et à droite, il aurait eu aussi beaucoup de difficulté à avoir un bon report de voix chez les électeurs de la gauche de transformation sociale, qui n'auraient pu fonder des espoirs sur les options idéologiques et stratégiques des socialistes que sa candidature aurait représentés, à l'heure ou, dans d'autres pays européens comme l'Espagne, le Portugal, la Grèce, des socialistes moins liés aux milieux d'affaires a priori se plient aux diktats des marchés, de la commission européenne et de l'Allemagne, et démollissent les droits sociaux des travailleurs et des citoyens.  Dès lors, même avec ce président nominalement à gauche, qui n'a pas craint de proposer que la Banque Centrale Européenne indépendante au service de la rente et du capital fixe le cadre des budgets nationaux, il aurait très compliqué pour le PCF et Front de Gauche de travailler avec les socialistes au Parlement et d'obtenir quoique ce soit d'eux.

 

D'ailleurs, dès 2002, Dominique Strauss-Khan, adepte des thèses de la mondialisation heureuse, avait théorisé dans un essai politique retentissant, dont s'inspire aujourd'hui le think tank Terra Nova et un de ses animateurs, Olivier Ferrand, le fait que le PS devait cesser de courir après les voix des classes populaires en défendant prioritairement leurs intérêts, puisque celles-ci n'avaient plus guère de conscience de classe, étaient censément devenues définitivement réactionnaires ou xénophobes, acquises à la droite ou à l'extrême droite, et qu'il devait se reconcentrer sur l'électorat des classes moyennes et supérieures, les professions intellectuelles, plus facilement acquis au PS, en défendant des propositions de baisse de la fiscalité pour les couches moyennes, en promouvant la culture et l'éducation, ainsi que des réformes sociétales symboliques, faisant progresser les droits individuels et le respect des différences, mais non les droits collectifs des salariés, des chômeurs et des précaires. Comment, sur la base de tels présupposés, croire que le PS  n'aurait pas, au nom d'une pseudo modernité et mise en accord des pratiques et des idées, enterré définitivement pour son compte des ambitions de transformation sociale, des idées de lutte des classes et de redistribution des richesses, sans lesquelles les catégories populaires ne voient plus aucune raison de voter à gauche?  

 

François Hollande et Martine Aubry ne représentent pas des choix politiques et économiques très éloignés de ceux de Dominique Strauss Khan, contrairement à Arnaud Montebourg par exemple qui plaide comme nous pour une VIème République et qui remet en question depuis 2005 (même s'il a soutenu la candidature Royal par opportunisme) les dogmes libre-échangistes et néo-libéraux qui président au fonctionnement de l'Union Européenne,  mais ils sont tout de même moins des incarnations de la trahison complète des idées socialistes de rupture avec l'ordre établi et la domination de l'argent. Leur sens de l'unité des socialistes et de la gauche, leur moralité et leur désintéressement personnels sont mieux avérés et ils ont déjà une expérience du dialogue avec les autres partis de gauche, avec lesquels ils savent qu'ils devront composer vraisemblablement au Parlement en cas de victoires aux présidentielles et avant cela, pour obtenir un bon report des voix de gauche (sans lesquels ils n'ont aucune chance de passer, contrairement à DSK) au second tour.  

 

Ismaël Dupont.

  

 

           

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