Sur l’emploi, c’est un véritable village Potemkine que le président de la République tente de construire ces derniers mois, à grands coups de mensonges, de dissimulations et de petits arrangements avec les chiffres. Et la nouvelle réforme de l'assurance chômage qui réduit encore les droits des privé·es d'emploi va encore aggraver la situation du pays.
Derrière l’autosatisfecit permanent et les éléments de langage qui vantent la réindustrialisation de la France et mettent en avant les créations nettes d’emplois, se cache une réalité bien différente pour le monde du travail dans notre pays.
A l’heure où la CGT vient de rendre publique une Liste noire de 126 entreprises où, depuis septembre 2023, les plans de licenciements, les suppressions d’emplois et les menaces de fermetures concernent directement 32 660 emplois, dont près de la moitié pour le seul secteur industriel, le PCF dévoile les 3 mystifications d’Emmanuel Macron.
Les trois mystifications du discours présidentiel
Mystification N°1 :
Le Président de la République annonce 2 millions d'emplois supplémentaires par rapport à avant la pandémie.
En fait, d'après l'Insee, ce sont 1,2 million d'emplois qui ont été créés.
En effet, le Président de la République compare au 1er trimestre 2020, c'est à dire mars 2020 (puisque l'emploi est compté en fin de période), moment de confinement, où l'emploi avait déjà reculé de 700.000. Il choisit donc de prendre pour référence un niveau exceptionnellement bas, alors qu'il faut comparer au 4ème trimestre de 2019.
Mystification N°2 :
90.000 emplois ont bien été créés dans l'industrie mais ils ne représentent que 7,5% des 1,2 million d’emplois créés, c'est-à-dire moins que la part de l'industrie dans l'emploi total de notre pays.
On est donc passé de 12,4% des emplois dans l'industrie avant pandémie à 12,1 % à présent ! La part de l’industrie dans l’emploi en France continue donc de diminuer.
Mystification N°3 :
Sur les 1 200 000 emplois supplémentaires, par rapport à fin 2019, on compte 528 000 apprenti·es supplémentaires.
Or, ces derniers ne sont pas des emplois à plein temps : il faudrait au moins, ne compter qu'un mi-temps, voire moins.
➡️ Le PCF propose d'engager une nouvelle industrialisation
La France comptait, en 1975, 5 millions d’emplois industriels produisant 25% de la valeur ajoutée. Ils ne sont aujourd’hui plus que 2,8 millions et produisent 10% de la valeur ajoutée. La France, victime de ce long déclin organisé, émarge désormais aux toutes dernières places du peloton européen quand d’autres pays comme l’Allemagne ou l’Italie ont bien mieux « résisté ». Il est temps de mettre un terme à cette saignée industrielle !
Le PCF, ses élu·es, ses militant·es, seront de tous les combats, avec les organisations syndicales et les forces politiques disponibles pour défendre les emplois et les sites industriels, pour faire face aux enjeux de la transition écologique, en relocalisant les productions au plus proche des besoins, et en créant les productions nouvelles que la crise climatique impose.
Dans cet esprit, Léon Deffontaines, tête de liste de la « Gauche unie pour le monde du travail », participera aux États généraux pour l’industrie et l’environnement organisés le 28 Mai par la CGT.
Dans les rassemblements syndicaux, sur les piquets de grève, au parlement national et demain au parlement européen, les communistes feront entendre leurs propositions.
➡️ Nous demandons des comptes au pouvoir Macron qui prétend inverser la tendance en termes d’emploi en attirant des investissements étrangers sans tenir compte de la nature des emplois détruits et des emplois créés. Datas Centers et entrepôts logistiques ne compensent pas les emplois industriels détruits si structurants pour nos territoires.
➡️ Nous demandons des comptes aux grands groupes français dont 62% des emplois se trouveraient à l’étranger, contre seulement 38% chez les Allemands et 28% chez les Italiens.
➡️ Nous demandons des comptes aux institutions européennes qui ont favorisé la concurrence à l’intérieur de l’Europe et contribué ainsi aux délocalisations en France.
Nous pouvons relever le défi d’une nouvelle industrialisation :
- En sortant du marché européen de l’électricité qui fait peser sur les entreprises des coûts exorbitants quand le pays produit de l’électricité à bas coût,
- En investissant massivement dans les infrastructures énergétiques, ferroviaires, portuaires pour favoriser l’industrie et l’inscrire dans la transition écologique,
- En ouvrant des droits nouveaux pour les travailleur·ses leur permettant d’être informé·es en amont et de pouvoir s’opposer avec un droit de veto aux choix mettant en cause leurs emplois et outils de production, en les associant à la conditionnalité, au suivi et aux contrôles des aides publiques accordées aux entreprises,
- En créant les conditions d’une sécurité d’emploi et de formation,
- En lançant des pré-recrutements massifs dans la santé, l'enseignement, le fret ferroviaire,
- En définissant les filières stratégiques d’avenir et souveraines utiles à la nation pour y déployer des plans de formation massifs (filière ferroviaire, filière nucléaire, filière pharmaceutique, filière de la rénovation énergétique, intelligence artificielle..),
- En mobilisant les banques, et tout particulièrement la BCE, pour financer cela !
Voilà la nécessité. Voilà l'urgence ! Rompre avec la finance et développer les capacités et les salaires des femmes et des hommes, en France et en Europe.
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