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20 février 2022 7 20 /02 /février /2022 06:18
Europe orientale : la France doit agir pour une désescalade immédiate ! (PCF, 18 février 2022)
Europe orientale : la France doit agir pour une désescalade immédiate !

La situation dans le Donbass se dégrade rapidement, après deux jours de tirs d’obus de part et d’autre de la ligne de front, des explosions à Donetsk et l’annonce de l'évacuation d’une partie de la population civile des républiques autoproclamées vers la Russie.

Le PCF exprime sa plus vive inquiétude face à cette spirale qui peut mener à un embrasement de la région, et condamne ces violations du cessez-le-feu. Comme lors du conflit de 2014, c’est la population civile des deux côtés de la ligne de front qui en paie le tribut.

Le PCF appelle le gouvernement français à agir sans délai pour convoquer une réunion du format Normandie au plus haut niveau pour faire appliquer les accords de Minsk, dont la mise en œuvre totale, par l’ensemble des parties prenantes, est la seule voie pour mettre fin au conflit dans le Donbass. Il condamne par conséquent fermement la décision irresponsable prise à nouveau par le gouvernement ukrainien de ne pas mettre en œuvre le statut spécial du Donbass. Il s’inquiète des suites qui pourraient être données à la résolution dangereuse votée au Parlement russe appelant à une reconnaissance de l’indépendance des deux républiques autoproclamées.

Il est nécessaire que la France porte lors de la conférence de Munich sur la sécurité l’exigence d’une conférence européenne large, incluant la Russie, de paix et de sécurité collective, afin de négocier chacun des points de tensions et parvenir à un règlement global. La sécurité en Europe ne peut être assurée sans la sécurité de la Russie. Ce qui était possible lors de la conférence d'Helsinki de 1975 et de celle de Paris de 1990 l'est à plus forte raison encore aujourd'hui.

La France peut et doit agir pour une désescalade immédiate, en toute indépendance de l’OTAN et de la politique d’hystérisation des tensions et de renforcement militaire dans la région menée par les États-Unis.

Le langage de la force doit faire place à la force de la diplomatie.

Parti communiste français,
Paris, le 18 février

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11 février 2022 5 11 /02 /février /2022 14:48
Un message de Salah Hamouri : « Rester, c’est déjà résister »

Chères amies et chers amis,

Je veux juste faire un point avec vous sur là où nous en sommes de la volonté israélienne qui concentre ses coups contre moi mais aussi contre tous mes camarades palestiniens de Jérusalem-Est où je réside.

Comme vous le savez, les Palestiniens qui résident à Jérusalem-Est ont un statut très précaire et particulier ; ils ne sont ni Israéliens ni Palestiniens. Ils sont des « résidents » de Jérusalem. Ils ont, à ce titre, une carte « de résident » délivrée par l’occupant. Pour être délivrée par les autorités israéliennes celles-ci multiplient les obligations de justifier qu’on habite bien cette ville sans interruption, une ville qu’ils ont annexée en 1980.

Sans ce document un Palestinien est sans papier et donc expulsable. Ce qui voudrait dire concrètement pour moi que je ne pourrais jamais plus revenir sur ma terre, ni côté israélien ni côté palestinien, puisque je n’ai pas de citoyenneté et que c’est l’occupation qui délivre et qui contrôle l’attribution des « papiers » en Cisjordanie.

Ma situation est difficile, après tout ce que vous savez je pense, de toutes mes années de prison et de l’expulsion d’Israël de ma femme alors qu’elle était enceinte de notre premier enfant. J’ai refusé leur volonté que je prenne la décision de partir. Ceci en parfait accord avec ma femme, Elsa. Pour eux il faut vider Jérusalem-Est de tous les Palestiniens, un à un s’il le faut, ou plus amplement et violemment comme on voit avec les destructions des maisons palestiniennes à Jérusalem. Ils procèdent à un nettoyage ethnique de cette ville emblématique à plus d’un titre. Le dernier rapport d’Amnesty International a bien relevé ce fait pour l’inscrire dans sa définition du système mis en place par les dirigeants israéliens sur tout l’espace qu’ils contrôlent de la mer au Jourdain : un système d’apartheid.

Le 18 octobre dernier la ministre de l’Intérieur israélienne, Ayalet Shaked, a confirmé que mon statut et donc ma carte de « résident de Jérusalem » étaient supprimés.

Pourquoi ? Parce qu’une loi qui a été votée à la Knesset en 2018 décrétant « Israël État-nation du peuple juif » aboutissait à une conséquence effarante : le devoir d’allégeance pour tous les citoyens vivant en Israël. Pour eux, Jérusalem c’est Israël. Et il est bien certain que je ne peux pas accepter ce qu’ils appellent « un devoir d’allégeance ». Cela n’a aucun sens. Je fais partie d’un peuple occupé et le droit est avec moi qui consiste à refuser toute occupation et qui consacre le droit à la résistance. Pour Israël ce droit, qui est un droit universel fondamental, on le sait bien en France, pour Israël c’est un délit !

Cette décision s’est accompagnée d’une autre décision encore. La seconde c’est que ma liberté de circuler est totalement limitée à quelques kilomètres autour de chez moi. J’habite à Jérusalem mais de l’autre côté du mur. Et voilà qu’ils viennent maintenant, après avoir fermé l’ONG pour qui je travaillais « Addameer », de me retirer ma carte de sécurité sociale (pour reprendre les mots français). Je ne suis plus couvert.

Tous ces problèmes « personnels » je les règle avec ma famille et mes amis. Je n’ai pas besoin d’aide pour cela même si le plus dur est de ne pas avoir vu ma famille depuis plus de 9 mois, l’âge de notre fille. La question la plus épineuse pour moi est ailleurs, et j’ai du mal à en parler. Bien que je sois l’objet d’une décision politique et alors que la France dit ne pas l’accepter mais que rien ne change pour autant, je n’ai qu’une voie « légale » pour faire face ; saisir le système judiciaire israélien. Et non seulement israélien mais aussi français car il a été établi officiellement que mon téléphone portable a été « infecté » par « Pegasus » alors que je me trouvais en France.

Cet ensemble de procédures me coûte un tel prix que je ne peux, et ma famille avec moi, y faire face sans soutiens extérieurs, sans les solidaires.
Ils veulent me faire partir par tous les moyens les plus ignobles, y compris en tapant à mon « portefeuille » et cela alors que je ne peux plus travailler aujourd’hui. Ils sont acharnés mais aussi pervers.

Je tiens à remercier très chaleureusement la direction de l’AFPS qui, comprenant ma situation, a pris l’initiative d’ouvrir une « cagnotte » pour que je puisse faire face aux dépenses juridiques et résister à la volonté israélienne. Je remercie aussi tous les solidaires qui ont déjà répondu à cet appel de combat.

Je dois dire d’abord que je n’aime pas du tout parler de cela. Vraiment pas. C’est trop délicat pour moi. Mais l’occupant m’y oblige. J’ai besoin de votre aide.

Et j’apprécie beaucoup cette aide à mon combat qui recoupe celui de mes frères palestiniens de Jérusalem : tout faire, absolument tout, pour rester. Car pour nous Palestiniens « Rester, c’est déjà résister ».

Merci de votre attention à ce message et à ce « help ! » que je vous envoie.

Salah Hamouri
Jérusalem, le 11 février 2022
message publié par l'AFPS

https://www.helloasso.com/associations/association-france-palestine-france-solidarite-afps/collectes/soutien-a-salah-hamouri-et-contre-le-nettoyage-ethnique-a-jerusalem

Contre le nettoyage ethnique à Jérusalem
Contre le transfert forcé des Palestiniens de Jérusalem

Salah Hamouri, avocat franco-palestinien, résident de Jérusalem-Est subit depuis 20 ans un harcèlement continu de la part de l’État d’Israël.

Après les années d’emprisonnement arbitraire, c’est à sa vie privée que l’occupant israélien s’est attaqué : interdiction à sa femme de se rendre à Jérusalem où vit la famille, impossibilité faite à ses enfants de naître à Jérusalem, interdiction faite à cette famille de se regrouper pour vivre ensemble à Jérusalem, la ville où il est né et entend demeurer.

Depuis le mois de juin 2020, il vit sous la menace d’une expulsion imminente en vertu d’une loi inique : Israël a décidé de révoquer le statut de résident de Jérusalem de Salah Hamouri pour « défaut d’allégeance. »

Il lui est interdit, dans l’attente des procédures d’appel, de se déplacer. Il se retrouve maintenant dans l’impossibilité de sortir de chez lui, dans un quartier excentré de Jérusalem : il ne peut plus exercer sa profession d’avocat.

Et maintenant Israël vient de lui retirer sa couverture santé pourtant obligatoire.
Les Palestiniens de Jérusalem se battent pour vivre à Jérusalem, sur leur terre et dans leurs maisons. Salah est un parmi tous les autres.

La panoplie du régime d’apartheid israélien pour perpétrer le transfert forcé des Palestiniens de Jérusalem est diversifiée et inhumaine : démolition de maisons, expulsion, confiscation de terres, harcèlement, emprisonnement, privation du droit à la santé et à l’éducation, et une des plus récentes : le retrait du statut de résident pour défaut d’allégeance.

Salah est le premier visé par l’application de cette loi inique. Il se bat pour lui mais aussi pour toutes et tous les autres qui risqueraient de subir le même sort après lui.

L’AFPS soutient Salah Hamouri dans son combat. Aux côtés de la Coalition civique pour les droits des Palestiniens de Jérusalem, aux côtés des organisations palestiniennes de défense des droits humains telles que Al Haq ou Adalah, ensemble nous luttons contre le nettoyage ethnique à Jérusalem.

L’asphyxie financière est un des moyens utilisés par Israël pour rendre la vie des Palestiniens de Jérusalem impossible : toute démarche administrative ou juridique a un coût parfois très élevé. On sait que les familles dont les maisons sont détruites par Israël doivent financer eux-mêmes la destruction de leur propre maison.

Comme toutes les Palestiniennes et tous les Palestiniens de Jérusalem victimes du régime d’apartheid israélien, Salah Hamouri a besoin de notre soutien y compris financier pour mener à bien son combat, leur combat.

Pour lui permettre de mener à bien ses actions juridiques, contribuons financièrement au combat de Salah Hamouri contre son expulsion de Jérusalem !

Contribuons au combat des Palestiniennes et des Palestiniens contre le nettoyage ethnique à Jérusalem !

Tout don versé donnera droit, si vous êtes imposable, à une déduction fiscale de 66 %.

Pour faire un don vous pouvez le faire via Hello Asso par carte bancaire

>> Soutenir Salah Hamouri

ou nous adresser un chèque à l’ordre de l’AFPS, au 21 ter rue Voltaire 75011 Paris, en précisant au verso l’objet de votre soutien « contre le nettoyage ethnique ».

Un message de Salah Hamouri : « Rester, c’est déjà résister »
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6 février 2022 7 06 /02 /février /2022 09:01
Les Palestiniens du camp de Jalazone près de Ramallah accueillis à Morlaix mercredi 2 et jeudi 3 février
Les Palestiniens du camp de Jalazone près de Ramallah accueillis à Morlaix mercredi 2 et jeudi 3 février
Les Palestiniens du camp de Jalazone près de Ramallah accueillis à Morlaix mercredi 2 et jeudi 3 février

Les Palestiniens du comité populaire du camp de réfugiés de Jalazone accueillis a Morlaix par Morlaix-Wavel, l'AFPS, Amnesty International, et la mairie de Morlaix, pour parler des réalités de l'occupation et de la colonisation israélienne de la Cisjordanie. Photos de Lucienne Nayet.

Morlaix sensible à la situation des Palestiniens a reçu une délégation de Jalazone - Article de Sarah Humbert dans le Ouest-France

Morlaix sensible à la situation des Palestiniens a reçu une délégation de Jalazone - Article de Sarah Humbert dans le Ouest-France

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5 février 2022 6 05 /02 /février /2022 08:06
Proche-Orient: Amnesty International dénonce le régime d'apartheid d'Israël - L'Humanité, Pierre Barbancey - 2 février 2022,
Proche-Orient: Amnesty International dénonce le régime d'apartheid d'Israël - L'Humanité, Pierre Barbancey - 2 février 2022,
Proche-Orient. Amnesty International dénonce le régime d’apartheid d’Israël

Au terme d’une enquête de quatre années, l’ONG britannique conclut que les Palestiniens sont traités comme un « groupe racial inférieur ».

Publié le Mercredi 2 Février 2022
 
C’est un rapport complet et détaillé de 182  pages. Il s’intitule : « L’apartheid d’Israël contre la population palestinienne : un système cruel de domination et un crime contre l’humanité ». Quatre ans de travail d’enquête et d’investigations pour les chercheurs d’Amnesty International, pour mieux comprendre et analyser ce que cette organisation non gouvernementale (ONG) appelle un « système ». Car, malgré son poids international, Amnesty connaissait les écueils à éviter pour faire saisir au monde entier que le but n’est pas la remise en question d’Israël, mais bien le respect des droits humains.

1. Un rapport minutieux et rigoureux

Il montre, exemples à l’appui, que les saisies massives de biens fonciers et immobiliers palestiniens, les homicides illégaux, les détentions administratives, les transferts forcés, les restrictions draconiennes de déplacements, ainsi que le refus de nationalité et de citoyenneté opposé aux Palestiniens (tous genres confondus) sont autant de facteurs constitutifs d’un système qui peut être qualifié d’apartheid, en vertu du droit international. Amnesty évite les comparaisons avec l’Afrique du Sud.

Non sans un certain courage, s’agissant des terres, le rapport note : « En 1948, les individus et les institutions juives possédaient environ 6,5 % de la Palestine mandataire, tandis que les Palestiniens possédaient environ 90 % des terres privées. En un peu plus de soixante-dix ans, la situation s’est inversée. » Comme le souligne l’Association France Palestine Solidarité, c’est d’autant plus intéressant que cela « confirme ce que les ONG palestiniennes de défense des droits humains ont démontré en décembre 2019 dans leur rapport  au Cerd (Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU) », mais aussi des ONG israélienne (B’Tselem) ou internationale (Human Rights Watch).

Icon Quote La population palestinienne est traitée comme un groupe racial inférieur et elle est systématiquement privée de ses droits.

Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International

La secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, insiste : « Notre rapport révèle la véritable ampleur du régime d’apartheid d’Israël. Que ce soit dans la bande de Gaza, à Jérusalem-Est, à Hébron ou en Israël, la population palestinienne est traitée comme un groupe racial inférieur et elle est systématiquement privée de ses droits. Nous en avons conclu que les politiques cruelles de ségrégation, de dépossession et d’exclusion mises en œuvre par Israël dan s tous les territoires sous son contrôle constituent clairement un apartheid. »

2. De nouvelles révélations

Au-delà de ce qui est dénoncé, l’intérêt réside dans la volonté de donner une image complète, d’hier à aujourd’hui. Pour Amnesty, l’apartheid qui s’est installé au Proche-Orient n’est pas obligatoirement consubstantiel au régime sioniste, mais les choix faits ont tracé le chemin de la ségrégation. « Depuis sa création en 1948, Israël a poursuivi une politique explicite d’établissement et de maintien d’une hégémonie démographique et la maximisation de son contrôle sur la terre au profit des Israéliens juifs tout en minimisant le nombre de Palestiniens, restreignant leurs droits et en entravant leur capacité à contester cette dépossession. En 1967, Israël a étendu cette politique au-delà de la Ligne verte, à la Cisjordanie et à la bande de Gaza, qu’il occupe depuis. Aujourd’hui, tous les territoires contrôlés par Israël continuent d’être administrés au bénéfice des Israéliens juifs, au détriment des Palestiniens, tandis que les réfugiés palestiniens continuent d’en être exclus. »

 

Sont concernés les Palestiniens des territoires palestiniens occupés (Gaza et la Cisjordanie), les réfugiés dans d’autres pays et ceux qui vivent en Israël même. Il ne s’agit plus seulement de l’occupation de territoires, mais de gestion de populations en vertu de leur appartenance ethnique, religieuse et communautaire. C’est ce sentiment, vécu jusqu’à l’étouffement, qui explique que les manifestations de mai 2021 soient parties de Jérusalem-Est (avec l’expulsion de familles dans le quartier de Cheikh Jarrah), se soient étendues à la Cisjordanie et à Gaza, puis se soient propagées parmi les Palestiniens vivant en Israël. De même, en 2018, la discrimination contre la population palestinienne a été inscrite dans une Loi constitutionnelle qui, pour la première fois, définissait Israël comme étant exclusivement « l’État-nation du peuple juif ». Cette loi encourage également la construction de colonies juives et retire à l’arabe son statut de langue officielle.

3. Les recommandations et les implications

Amnesty International liste des recommandations nombreuses et précises sur la manière, pour les autorités israéliennes, de démanteler le système d’apartheid et la discrimination, la ségrégation et l’oppression qui l’entretiennent. L’ONG estime que « l’ampleur et la gravité des violations recensées exigent un changement drastique de la position de la communauté internationale vis-à-vis de la crise des droits humains qui se déroule en Israël et dans les territoires palestiniens occupés (TPO) ». Pour cela, elle lance un appel au Bureau du procureur de la Cour pénale internationale pour qu’il examine l’applicabilité du crime contre l’humanité de l’apartheid dans le cadre de son enquête sur les crimes commis dans les TPO. Amnesty pense que « l’Assemblée générale des Nations unies devrait rétablir le Comité spécial contre l’apartheid, qui a été créé à l’origine en novembre 1962 ».

4. La réaction des autorités israéliennes

Avant même la publication de l’enquête, le ministre des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, a appelé Amnesty à ne pas diffuser ce rapport jugé « antisémite », accusant l’ONG de ne « pas être une organisation de défense des droits humains, mais une organisation radicale ». Le Congrès juif mondial a, lui, accusé Amnesty de « diaboliser » Israël. En revanche, l’organisation israélienne B’Tselem s’est félicitée de ce que Amnesty « appelle le régime d’Israël pour ce qu’il est : apartheid ». Interrogé par l’Humanité, mardi matin, le ministère français des Affaires étrangères s’est contenté de répondre que « les services du ministère de l’Europe et des affaires étrangères examineront attentivement ce rapport », tout en renvoyant aux déclarations générales d’une solution à deux États.

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25 janvier 2022 2 25 /01 /janvier /2022 06:46
Mesures iniques contre Salah Hamouri - Pierre Barbancey, L'Humanité, 21 janvier 2022
Israël. Mesures iniques contre Salah Hamouri
Vendredi 21 Janvier 2022

Après le retrait de sa carte de résident, les autorités israéliennes suppriment son assurance-maladie.

 

Tout entière au service du pouvoir, la justice israélienne poursuit son acharnement contre l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri. Alors qu’il a fait appel de la décision visant à lui retirer sa carte de résident permanent de Jérusalem (un document institué dès l’occupation de la partie orientale de la ville en 1967), les autorités israéliennes viennent d’ajouter une mesure des plus iniques : elles ont purement et simplement annulé son assurance-maladie, obligatoire dès l’âge de 18 ans. Autrement dit, alors que la pandémie de Covid fait rage, Salah Hamouri se voit dénier le droit à la santé et, d’une certaine manière, à la vie.

L’Humanité a demandé au ministère français des Affaires étrangères comment il comptait agir. Le porte-parole a répondu en substance : « La France entretient un dialogue approfondi avec les autorités israéliennes s’agissant de la situation de notre compatriote M. Salah Hamouri, qui fait l’objet d’un suivi attentif, de longue date et à haut niveau. Les services du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères à Paris, ainsi que le consulat général de France à Jérusalem et l’ambassade de France en Israël, sont pleinement mobilis és pour qu’il puisse mener une vie normale à Jérusalem, où il est né et où il réside, et que son épouse et ses enfants obtiennent le droit de s’y rendre pour le retrouver. » Et d’ajouter que le gouvernement reste mobilisé « pour qu’il puisse bénéficier de l’ensemble des voies de recours à sa disposition et que les droits de la défense soient respectés ».

Le problème, que la France ne veut visiblement pas prendre en compte, est que ces décisions israéliennes sont tout simplement nulles au regard du droit puisque l’occupation de Jérusalem-Est n’est pas reconnue par Paris et contrevient à toutes les résolutions de l’ONU.

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23 janvier 2022 7 23 /01 /janvier /2022 10:20

2022, ANNÉE DE LA MOBILISATION CITOYENNE  SIGNEZ LA PETITION

Ce samedi 22 janvier 2022, marque le premier anniversaire de l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN). La France continue d'ignorer ce processus multilatéral de l'ONU. Faites entendre votre refus de voir la France laisser son siège vide à l'ONU en signant et en diffusant la pétition de notre Campagne.

 

ENSEMBLE POUR FAIRE CHANGER 

LA POSITION DE LA FRANCE

La Campagne ICAN France, conduite par de très nombreuses organisations*, lance ce 22 janvier 2022, une pétition pour demander au Président de la République la participation de la France, en qualité d’observateur, à la première réunion (20/22 mars, ONU, Vienne) des États Parties au Traité sur l'Interdiction des Armes Nucléaires.

Le Président de la République, le 7 février 2020, a déclaré que la France « prendra ses responsabilités, en particulier en matière de désarmement nucléaire, comme elle l’a toujours fait ». Il a réitéré le 4 janvier 2022 en affirmant, avec les principales puissances nucléaires, « qu’une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée ». Il a donc l’occasion de mettre ces paroles en acte.

La France qui ne cesse, quel que soit son gouvernement, de dire qu’elle est un État responsable, n’a pas le droit de :

  • s’isoler de la scène internationale et européenne ; 
  • refuser le dialogue en vue d’agir pour notre sécurité humaine et environnementale face aux arsenaux nucléaires qui nous menacent en permanence.

Avec votre signature nous pouvons créer un mouvement pour faire évoluer cette position. Signez cette pétition qui demande au Président Macron, de ne pas isoler la France d’un processus multilatéral portée par l’ONU, en acceptant de faire participer notre État, en qualité d’observateur, à la première réunion du TIAN.

MERCI POUR VOTRE SIGNATURE

L’avis positif des Françaises et des Français pour ce traité s’est manifesté à différentes reprises entre une majorité (67 %, en 2018) qui souhaite la ratification de ce traité ou encore par la multiplication du nombre de parlementaires et de villes (Paris, Lyon, Grigny, etc.) qui le soutiennent.

*Avec les organisations nationales membres ou en accord avec cette action : Abolition des armes nucléaires–Maison de Vigilance, Europe Écologie Les Verts, Initiatives pour le Désarmement Nucléaire, Justice et Paix, La France Insoumise, Ligue des droits de l’Homme, Mouvement International de la Réconciliation, Mouvement national de lutte pour l’environnement, Mouvement pour une alternative non-violente, Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne Mouvement Utopia, Mouvement de la Paix, Observatoire des armements, le Parti Communiste, Pax Christi France, Pugwash France, Réseau Féministe Ruptures, Réseau Sortir du nucléaire. 

Et les associations locales : Agir pour le désarmement nucléaire Franche-Comté, Feyzin-Europe, Mouvement poétique pour une société idéale oubliée, Négajoule !

 

Le journal Le Monde ce 21 janvier a publié la tribune de nos experts de ICAN France et de l’Observatoire des Armements : « le manque de transparence sur les déchets nucléaires militaires pose un grave problème démocratique ». 

Cette tribune fait suite à la publication en décembre 2021 d'une étude sur les "Déchets nucléaires militaires : la face cachée de la bombe atomique française" qui montre que la transparence sur ce sujet est totalement absente. Ainsi, la comptabilité opaque des chiffres, le défaut de prise en compte de tous les déchets produits, comme de ceux enfouis dans un territoire étranger (Algérie), le manque de données sur le coût du démantèlement des installations et, plus généralement, l’absence de débat posent un grave problème démocratique.

Nous vivons dans un monde qui a pris conscience de la nécessité de réduire les déchets pour conserver un environnement sain et durable. Les déchets nucléaires, militaires comme civils, ont la particularité d’être extrêmement dangereux et d’une gestion complexe. Seul le temps et un changement de politique peuvent permettre d’en diminuer les risques. Les décideurs politiques, comme l’opinion publique, ne doivent plus ignorer ce sujet !

 

LE TIAN AVANCE

Le TIAN compte 59 États membres (et 86 États signataires) au 22 janvier 2022 ; le Pérou est le denier État à avoir ratifié en 2021 (23 décembre) ce texte. Ce sont ainsi 8 nouveaux États qui ont adhéré au traité au cours de l'année dernière. Le traité à fait bouger les lignes en 2021 : 

  • 23 nouvelles villes (Morlaix, Saint-Etienne) en France qui ont décidé de signer l'Appel des Villes, permettant d'atteindre un chiffre total de 57 ; 
  • 12 parlementaires ont signé l'Appel parlementaire. Et nous avons déjà un nouveau soutien en ce mois de janvier avec Mme la députée socialiste Lamia El Aaraje ; soit désormais 35 élu.e.s nationaux en faveur du TIAN ;
  • Les nouveaux gouvernements de la Norvège et de l'Allemagne sont respectivement devenus le premier État de l'OTAN et le premier État hébergeant des armes nucléaires à s'engager à participer comme Observateur à la première réunion des États parties au TIAN ;
  • 127 institutions financières ont cessé d'investir dans des entreprises produisant des armes nucléaires et la plupart le font en raison du risque d'une perception négative du public en cas de non-application de cette nouvelle norme. 
 

ENSEMBLE CONTRE LES ARMES NUCLÉAIRES 

Nous n'aurions pu terminer cette Lettre d'information sans vous souhaitez nos meilleurs voeux pour cette nouvelle année de bonheur et de résistance avec une pensée toujours particulière pour ceux qui sont en premières lignes pour aider les personnes malades en cette période de pandémie. 

Vous le savez, notre Campagne avance grâce au soutien financier reçu de la part de nos adhérents, de nos donateurs et aux projets financés par des fondations indépendantes telle la Heinrich-Böll-Stiftung Paris, France ou encore la Fondation Un Monde pour Tous... et bien sûr avec l'énergie et l'expertise des membres de notre équipe.

Nous poursuivons nos actions de plaidoyer dans une pleine indépendance financière. Vous pouvez rejoindre notre communauté engagée contre les armes nucléaires en devenant 

Enfin, la bonne nouvelle c'est que vous pouvez toujours en 2022 nous soutenir gratuitement en adoptant le moteur de recherche solidaire Lilo pour surfer sur internet et en nous reversant vos "gouttes".   

MERCI POUR VOTRE SOUTIEN

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23 janvier 2022 7 23 /01 /janvier /2022 09:56
Un vent d'espoir souffle du Chili: Camila Vallejo Dowling, députée communiste, devient porte-parole du gouvernement de Boric qui contient 3 ministres communistes
Un vent d'espoir souffle du Chili: Camila Vallejo Dowling, députée communiste, devient porte-parole du gouvernement de Boric qui contient 3 ministres communistes
Un vent d'espoir souffle depuis le Chili!
 
Le nouveau gouvernement chilien est composé de 14 femmes et de 10 hommes, emmené par une secrétaire génerale de gouvernement de 33 ans, la communiste Camila Vallejo Dowling. ❤✊ Ancienne dirigeante de la lutte contre le néo-libéral Pinera en 2011, députée du parti communiste chilien, Camila Vallejo rejoint le gouvernement avec 3 ministres communistes, et la petite-fille du président Allende à la défense.

Camila Vallejo, du Partido Comunista de Chile est nommée ministre-Secrétaire générale et porte-parole du gouvernement par le président nouvellement élu Gabriel Boric.

Félicitations et soutien fraternel à notre camarade ! ✊🇨🇱

Un vent d'espoir souffle du Chili: Camila Vallejo Dowling, députée communiste, devient porte-parole du gouvernement de Boric qui contient 3 ministres communistes
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22 janvier 2022 6 22 /01 /janvier /2022 06:09

 

Salah Hamouri, avocat franco-palestinien, résident de Jérusalem-Est subit depuis 20 ans un harcèlement continu de la part de l’État d’Israël.

Après les années d’emprisonnement arbitraire, c’est à sa vie privée que l’occupant israélien s’est attaqué : interdiction à sa femme de se rendre à Jérusalem où vit la famille, impossibilité faite à ses enfants de naître à Jérusalem, interdiction faite à cette famille de se regrouper pour vivre ensemble à Jérusalem, la ville où il est né et entend demeurer.

Depuis le mois de juin 2020, il vit sous la menace d’une expulsion imminente en vertu d’une loi inique  :  Israël a décidé de révoquer le statut de résident de Jérusalem de Salah Hamouri pour « défaut d’allégeance. »

Il lui est interdit, dans l’attente des procédures d’appel, de se déplacer. Il se retrouve maintenant dans l’impossibilité de sortir de chez lui, dans un quartier excentré de Jérusalem : il ne peut plus exercer sa profession d’avocat.

Et maintenant Israël vient de lui retirer sa couverture santé pourtant obligatoire.
Les Palestiniens de Jérusalem se battent pour vivre à Jérusalem, sur leur terre et dans leurs maisons. Salah est un parmi tous les autres.

La panoplie du régime d’apartheid israélien pour perpétrer le transfert forcé des Palestiniens de Jérusalem est diversifiée et inhumaine : démolition de maisons, expulsion, confiscation de terres, harcèlement, emprisonnement, privation du droit à la santé et à l’éducation, et une des plus récentes : le retrait du statut de résident pour défaut d’allégeance.

Salah est le premier visé par l’application de cette loi inique. Il se bat pour lui mais aussi pour toutes et tous les autres qui risqueraient de subir le même sort après lui.

L’AFPS soutient Salah Hamouri dans son combat. Aux côtés de la Coalition civique pour les droits des  Palestiniens de Jérusalem, aux côtés des organisations palestiniennes de défense des droits humains telles que Al Haq ou Adalah, ensemble nous luttons contre le nettoyage ethnique à Jérusalem.

L’asphyxie financière est un des moyens utilisés par Israël pour rendre la vie des Palestiniens de Jérusalem impossible : toute démarche administrative ou juridique a un coût parfois très élevé. On sait que les familles dont les maisons sont détruites par Israël doivent financer eux-mêmes la destruction de leur propre maison.

Comme toutes les Palestiniennes et tous les Palestiniens de Jérusalem victimes du régime d’apartheid israélien, Salah Hamouri a besoin de notre soutien y compris financier pour mener à bien son combat, leur combat.

Pour lui permettre de mener à bien ses actions juridiques, contribuons financièrement au combat de Salah Hamouri contre son expulsion de Jérusalem !

Contribuons au combat des Palestiniennes et des Palestiniens contre le nettoyage ethnique à Jérusalem  !

>> Soutenir Salah Hamouri dans son combat contre son expulsion de Jérusalem

 

--
Association France Palestine Solidarité (AFPS)
21 ter Rue Voltaire 75011 Paris
Tél. : 01 43 72 15 79
Suivez l'AFPS sur www.france-palestine.org,
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12 janvier 2022 3 12 /01 /janvier /2022 06:37

 

Le bilan de l'intensité carbone selon les différents pays européens en 2021 est désormais disponible : premières analyses.

Mise à disposition par Thomas Auriel sur la base des données fournies par le GIEC et ENTSO-E, ce graphique nous permet d'analyser la quantité de CO2 produit par kWh générée sur l'année 2021 (gCO2eq/kWh en abscisse) en fonction de la puissance totale produite (MWh en ordonnée) donnée heure par heure (chaque point du graphique) et pays par pays (par couleur). Un regard précieux pour comparer les performances des différents modèles de production d’électricité et leur efficacité pour lutter contre le réchauffement climatique.

Le moins de CO2 produit par MWh et la plus grande régularité de la production faisant foi pour le modèle le plus efficace en terme de réduction des émissions :

  • Plus la tache est large en hauteur et moins le modèle est efficace pour garantir un taux de CO2 constant
  • Plus elle est large en longueur et plus le modèle peut s'adapter aux différents besoins de consommation et de distribution, donc + de puissance et moins de risque de blackout.

On peut constater que d'année en année, les modèles ayant la meilleure efficacité en terme de basses émissions par rapport à la production sont les modèles reposants essentiellement sur l'alliance de la production d'électricité hydraulique et nucléaire. Dans l'ordre en l’occurrence : La Suisse, la Suède, la Norvège et la France.

À l'inverse, les modèles reposant massivement sur l'éolien et le gaz comme l'Allemagne ne parviennent pas à atteindre des objectifs de diminution régulier et reste comparable en terme de performances aux modèles qui restent très carbonés comme l'Italie. En effet, bien que très variable en terme de production d'électricité et de CO2 par heure, la moyenne allemande est 8 fois supérieure à la moyenne française (414gCO2eq/KWh contre 53gCO2eq/kWh pour la France).

La Pologne, quand à elle, encore très mal équipée reste le mauvais élève de l'Europe avec une moyenne de 768gCO2eq/kWh soit presque deux fois la moyenne allemande et 15 fois la moyenne française.

Malgré tout, la plupart des pays sont parvenus à réduire leur production de CO2/kWh : la Belgique, l'Espagne et le Portugal sont ceux qui ont le plus diminué leurs émissions par rapport à 2019[1]. La France a stagné tout comme la Suède mais reste très loin devant les 3 pays précédemment cités, seule la Norvège a connu une réduction importante d'environ 30% parmi les pays les mieux classés (ceux qui sont sous la barre des 100gCO2/kWh).

À l'inverse, l'Allemagne et le Danemark qui reçoivent pourtant régulièrement les louanges des représentants de GreenPeace sont les deux seuls pays à voir leurs émissions augmenter, légèrement pour l'Allemagne et de presque 20% pour le Danemark.

En ce qui nous concerne, ces bons résultats pour la France ne seront durablement confortés qu'avec une politique ambitieuse pour l'industrie et qui ne se repose pas sur ses petits lauriers. Ils confirment que les besoins écologiques nous encouragent à investir et défendre le parc nucléaire français qui reste vieillissant et dont les investissements et le renouvellement tardent à arriver. Que c'est également sur d'autres domaines que la France doit se renforcer notamment pour remplacer les modes de transport et investir pour des logements moins consommateurs de chauffage.

Thomas Liechti est membre du comité de rédaction


[1]  L'année 2020 ayant été marquée par des émissions inhabituelles liées à la pandémie mondiale de Covid-19, la comparaison est délicate, 2019 a été choisi comme année de comparaison pour cette raison.

Revue Progressistes | 9 Jan 2022 à 17:52 | Catégories : ActualitésEnvironnement et Société | URL : https://wp.me/p3uI8L-37l

 

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9 janvier 2022 7 09 /01 /janvier /2022 07:41
Jean-Paul Lecoq : « Le respect du droit international est devenu un sujet tabou » (L'Humanité, 6 janvier 2022)

Jean-Paul Lecoq, député communiste du Havre, membre de la Commission Défense de l'Assemblée Nationale, sera à Brest le dimanche 9 janvier à 14h pour la manifestation pour la Paix, une autre politique internationale, de défense et vis-à-vis des réfugiés et migrants de l'Europe, et le Désarmement nucléaire.

Jean-Paul Lecoq : « Le respect du droit international est devenu un sujet tabou »
Jeudi 6 Janvier 2022 - L'Humanité

À quoi sert la diplomatie ? C’est à cette question que souhaitent répondre les députés communistes en organisant un débat au Parlement visant à faire le « bilan des actions de la France pour faire respecter le droit international ». Entretien avec Jean-Paul Lecoq, député PCF de Seine-Maritime.

 

L’élu PCF Jean-Paul Lecoq appellera, ce jeudi, à ce que la France retrouve une diplomatie axée sur la défense de la paix, plutôt qu’une diplomatie de plus en plus dirigée vers les seuls intérêts économiques de court terme. Entretien.

Pourquoi avoir tenu à organiser ce débat ?

Jean-Paul Lecoq Parce que l’on ne parle quasiment jamais de ces questions. Le rôle que joue la France pour faire respecter ou non le droit international est devenu un sujet tabou à l’Assemblée nationale. Cela fait plus de quatre ans que je pousse pour avoir une discussion. C’était pourtant un véritable sujet de réflexion, il y a vingt ans, sur lequel la France pouvait s’enorgueillir d’avoir une voix propre. Mais nous sommes passés d’une diplomatie des valeurs à une diplomatie des intérêts de la France. Nous avons fait évoluer notre système consulaire vers celui des affaires, des installations d’entreprises, des ventes d’armes… Le développement de la paix, des intérêts des peuples et du respect du droit international est de plus en plus mis de côté, alors que c’est le meilleur service que la France ait à rendre au monde…

La première partie du débat sera consacrée au cas du Sahara occidental. Pourquoi ?

Jean-Paul Lecoq Là encore parce qu’on ne peut jamais en parler ! La France ne respecte pas les résolutions de l’ONU et la Cour de justice européenne a condamné le Maroc. Mais, à entendre le gouvernement, il n’y a aucun problème. L’idée selon laquelle le Sahara occidental appartiendrait au Maroc s’impose de plus en plus, sans aucun débat, comme si c’était naturel. Il faut pourtant reconnaître la volonté d’un peuple. Tant qu’il restera un Sahraoui, il y aura une résistance et un combat à mener pour la dignité humaine. La France a d’ailleurs la clé de cette affaire. Si seulement elle le souhaitait, elle pourrait être à la tête d’un mouvement pour une résolution pacifique du conflit. Mais, depuis des années, elle ignore la représentation du Front Polisario en France. Nous n’avons même pas exploité la période de cessez-le-feu et n’avons pas fait avancer le dossier depuis trente ans ! Si, demain, la France affirme au Maroc qu’il faut trouver une solution, si elle soutient l’organisation d’un référendum d’autodétermination défendu par l’ONU, alors tout peut changer.

Le rôle de la France concernant d’autres territoires et d’autres peuples sera-t-il également interrogé ?

Jean-Paul Lecoq Bien sûr, notamment sur Cuba. Il faut aussi que la France ose enfin élever la voix sur ce qui se passe en Palestine, avec l’instauration par Israël d’un État d’apartheid quasi permanent qui s’installe dans la vie quotidienne. Les exemples sont criants. La France ne doit pas l’accepter, et prendre des mesures fortes. « Si vous êtes très alliées avec le gouvernement israélien, alors dites-leur la vérité, ce n’est pas tenable autrement. » Voilà ce que je dis souvent aux autorités françaises. Un bon allié, comme un bon ami, doit savoir dire stop quand cela va trop loin. D’autant plus que les intérêts de la France ne sauraient être autres que les intérêts de la paix et du respect des peuples en Israël-Palestine comme ailleurs.

Une transformation radicale du rôle diplomatique de la France est-elle possible aujourd’hui ?

Jean-Paul Lecoq Cela doit le devenir. Le monde marche sur la tête et il s’agit, ni plus ni moins, de le remettre sur pied par l’action internationale et diplomatique. Cela ne peut pas être le business d’abord, sinon nous courons à notre perte, mais l’humain d’abord, la démocratie d’abord et la protection de la planète d’abord. Il faut donner à tous les pays les moyens d’un développement durable et écologique. C’est l’urgence. Au lieu de quoi, on dirige des miettes d’aide au développement là où l’on estime que la France doit sauvegarder des intérêts. Pire : on accepte tout et n’importe quoi, dès lors que nous avons des Rafale à vendre. Cela doit cesser. Force est de constater que l’aura internationale de la France s’abîme depuis qu’elle fait seulement du business. Elle est beaucoup moins respectée et écoutée. Au lieu d’inciter le monde à œuvrer pour la paix, nous nous sommes alignés sur la loi du commerce. Alors que nous devrions chercher à renforcer l’ONU, sortir de l’Otan et œuvrer à la dénucléarisation militaire.

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