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15 août 2022 1 15 /08 /août /2022 09:19

 

 

Le statut politique de Taïwan est le résultat d’une délibération internationale dont la gestation a duré plusieurs décennies sous l’égide des Nations Unies. C’est donc l’héritage d’une longue histoire, depuis 1949 lorsque Mao Zedong met fin à la guerre civile et proclame la République populaire de Chine. Taïwan se déclare officiellement partie intégrante de la République populaire de Chine le 7 décembre 1949. L’ONU en reste le garant. Ce fut l’aboutissement d’une douloureuse période d’affrontements politiques et de guerre. Les États-Unis ont reconnu ce statut, même si leurs décisions et actions sont depuis longtemps ambiguës. Ils ont par exemple mis en place ce qu’ils appellent le « Taïwan Relation Act » dans lequel ils s’engagent à fournir à l’île les moyens de se défendre. Ils sont devenus ses premiers fournisseurs d’armes.

 

Taïwan étant à 130 km de la Chine continentale chacun comprend aisément que le gouvernement chinois de ne pas laisser installer, dans l’actuel contexte une grande base militaire américaine face à la Chine. Pourtant les États-Unis font partie de la majorité des pays qui aujourd’hui ne reconnaissent pas Taïwan. Ils reconnaissent le principe d’une seule Chine. La France depuis 1965 avec le général de Gaulle fait de même. Ce statu quo est sans doute la meilleure manière de stabiliser une situation déjà grosse de tensions et de dangers. Dans cette situation, le déplacement de Mme Nancy Pélosi ne peut être vécu que comme une provocation. Son déplacement a, semble-t-il, eu lieu sans l’accord de Biden qui aurait déclaré que « les militaires américains pensent que ce n’est pas une bonne idée maintenant ». 

 

C’est un fait ce voyage du troisième personnage des USA a lieu à un moment de confrontation exacerbée entre les États-Unis et la Chine qui porte pour beaucoup sur les enjeux de « leadership mondial » dans le cadre d’un recul du poids politique et demain économique de l’Occident. Il convient de ne pas parier sur le pire qui serait certainement une catastrophe pour tous les peuples de la région Asie-Pacifique, mais au-delà pour le monde entier qui pourrait être entrainé dans un conflit dévastateur 

 

Ces deux pays ne l’ont d’ailleurs pas facilité pour sa provocation. Preuve, que les inquiétudes montent après les réactions du pouvoir en Chine, notamment les démonstrations de force militaires auxquels celui-ci ne nous avait pas habitués. Il est urgent de faire diminuer les tensions partout, en faisant de l’ONU l’arène et l’institution garante de coexistence pacifique dans le cadre d’un nouveau système de sécurité globale, et le respect par tous des droits humains et politiques. (Lire ici la chronique de Francis Wurtz dans l’Humanité –Dimanche)

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13 août 2022 6 13 /08 /août /2022 08:00

Talibans Kaboul leur a quasiment été offerte. Les étudiants en religion ont pris la ville sans coup férir alors que l’armée américaine négociait son retrait. Depuis, le pays vit sous la charia et les femmes sont mises au ban de la société.

L’Afghanistan s’enfonce dans les ténèbres

Un an déjà. Après avoir pris Kaboul le 15 août  2021, les autorités talibanes ont imposé de sévères restrictions aux droits des femmes et des filles, réprimé les médias et détenu arbitrairement, torturé et exécuté sommairement des critiques et des opposants présumés. Économiquement, la situation, qui était déjà difficile auparavant, ne cesse de se dégrader. Aujourd’hui, plus d’un million d’enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë prolongée.

Comment les talibans ont-ils repris le pouvoir ?

Lorsque le 15 août 2021, les premières cohortes de talibans sont repérées dans Kaboul, c’est l’affolement général. Pratiquement aucun combat n’a lieu mais les habitants, craignant le pire, se ruent chez eux pour préparer leurs affaires, dans les banques pour retirer de l’argent et dans les commerces pour stocker des provisions. L’arrivée des « étudiants en religion » ne constitue pas une surprise à proprement parler mais, en revanche, la rapidité avec laquelle ils se sont emparés de la capitale, et donc du pays, en est une. À peine dix jours se sont écoulés entre la prise de la première capitale provinciale, Zarandj, au Sud-Ouest, et celle de Kaboul.

Chassés du pouvoir en décembre 2001 par l’arrivée des troupes américaines, britanniques, françaises et de l’Otan, les talibans se sont d’abord regroupés dans leurs bastions du Sud et de l’Est avant de déclencher une insurrection en 2008. La puissance de feu occidentale et les milliards de dollars injectés n’y pourront rien. Et pour cause. Au début de l’été 2021, l’étau a commencé à se resserrer autour des positions gouvernementales avec un double objectif de la part des talibans : prendre le contrôle des zones rurales, encercler les centres urbains et se positionner sur les points d’accès aux frontières afin d’isoler le régime. Une offensive favorisée par l’attitude des États-Unis. Ceux-ci négocient avec les talibans à Doha (Qatar) et signent un accord en février 2020 dont l’essentiel porte sur le retrait des troupes américaines (à l’origine, en mai 2021) et l’engagement de ne pas accueillir des groupes terroristes (on sait maintenant ce qu’il en est avec l’assassinat à Kaboul, le 31 juillet, par un drone américain d’Ayman Al Zawahiri, leader d’al-Qaida, successeur de Ben Laden), mais au détriment de l’avenir du peuple afghan et surtout des femmes. Conscients de la faiblesse de leur ennemi (le pouvoir de Kaboul est alors exclu des négociations), les talibans n’avaient plus qu’à pousser leur avantage face à des troupes étrangères sur le départ et une armée afghane en déconfiture.

Outre une stratégie militaire de contre-insurrection inadaptée, un autre facteur, et non des moindres, explique également l’effondrement rapide de ce régime : les Afghans ne voulaient pas le défendre. Car le bilan est désastreux. Entre 2013 et 2020, le taux de pauvreté est passé de 40 % à 55 % de la population. 75 % des Afghans étaient déjà en état d’insécurité alimentaire. Quant aux résultats dans le domaine de l’éducation, ils sont loin d’être probants. En 2020, seules 13 % des jeunes filles poursuivaient leurs études. À l’arrivée des talibans, à l’indice de développement humain (qui combine le PIB par habitant, l’espérance de vie et le niveau d’éducation), l’Afghanistan était en 208e position sur 228. On est loin de la réussite souvent présentée et mise à l’actif de ce pouvoir.

Et puis, il y a la corruption, qui a gangrené toutes les sphères du régime. Le dernier président, Ashraf Ghani, s’est enfui à la veille de l’entrée des talibans avec, dit-on, des valises pleines de billets. Le 30 août, le dernier soldat américain quittait le tarmac de l’aéroport de Kaboul, dans une débandade organisée.

Que s’est-il passé depuis un an ?

Avant même leur retour au pouvoir, les talibans avaient pris soin de prendre des contacts internationaux en lien avec la situation régionale et les réalités géopolitiques. Tout en négociant avec les Américains, ils ont participé à des conférences à Moscou et à Pékin. Leur but est de faire reconnaître l’émirat islamique d’Afghanistan par la communauté internationale. Ils n’y sont toujours pas arrivés, notamment parce que, malgré leurs promesses, ils n’ont pas constitué un gouvernement inclusif et continuent à empêcher les jeunes filles d’étudier (lire page 4). Leur boussole demeure la charia, la loi islamique, sans que l’on sache où est le véritable pouvoir. Le guide suprême, Haibatullah Akhundzada, rassemble son puissant cercle intime de combattants vétérans et de clercs religieux dans le sud de Kandahar, fief historique des talibans, pour imposer une interprétation sévère de la charia. Mais il existe également un cercle de pouvoir à Kaboul, même si les talibans ne veulent pas parler de gouvernement et utilisent le terme d’administration.

Tout cela n’est pas suffisant pour diriger un pays pris dans la tourmente économique. La situation est d’autant plus difficile que les 7 milliards de dollars d’avoirs de la banque centrale d’Afghanistan sont gelés aux États-Unis et environ 2,6 milliards de dollars bloqués en Europe, essentiellement au Royaume-Uni. Avec la suspension également de l’aide internationale, qui portait le pays à bout de bras, l’Afghanistan est depuis plongé dans une grave crise financière et humanitaire, et voit son chômage exploser. Plus de 70 économistes ont appelé l’administration Biden, dans une lettre ouverte publiée mercredi, à débloquer ces 7 milliards de dollars d’avoirs. « 70 % des ménages afghans sont incapables de répondre à leurs besoins essentiels. Quelque 22,8 millions de personnes – plus de la moitié de la population – font face à une insécurité alimentaire aiguë et 3 millions d’enfants risquent la malnutrition », écrivent les signataires, parmi lesquels l’Américain Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie en 2001, ou encore l’ancien ministre grec des Finances Yanis Varoufakis.

Pour les Afghans, le quotidien est difficile. À Kaboul, devant les boulangeries, de nombreuses femmes viennent demander de l’aide. Le prix de la farine a augmenté et, avec lui, celui du pain. Dans la capitale, le nombre de mendiants ne cesse de croître. L’Afghanistan dépend plus que jamais de l’aide internationale. Mais les pays donateurs comme les institutions ne veulent pas que ces sommes soient gérées par les talibans. Le ministre de l’Intérieur, Sirajuddin Haqqani, a redit que Kaboul ne se soumettra pas aux appels internationaux qui s’opposent à la charia. « Lorsque nous deviendrons autosuffisants, l’avantage sera que nous n’aurons plus besoin du monde », veut-il croire.

Quelle est la situation des femmes ?

Si la nouvelle génération des talibans est plutôt 3.0, surfant en permanence sur les réseaux sociaux, y compris en écoutant de la musique, ce qui était interdit il y a vingt ans, il est néanmoins des lignes rouges. Celles concernant les femmes sont infranchissables, du moins officiellement. L’une des premières mesures des talibans en s’installant au pouvoir a été de débaptiser le ministère des Femmes pour le nommer ministère de la Prévention du vice et de la Promotion de la vertu. Tout un symbole. Si les petites filles peuvent encore aller à l’école, les adolescentes sont priées de rester chez elles, de même que les femmes travaillant dans la fonction publique. Dans certaines régions, cependant, les gouverneurs tendent à assouplir les mesures en offrant des options aux femmes et aux filles.

Mois après mois, les pressions se sont accentuées. Désormais, les femmes ne peuvent plus voyager seules. Il leur est fortement conseillé de porter la burqa et le ministère a mis en place une police religieuse pour les contrôler. À Kaboul, l’injonction est loin d’être respectée, mais jusqu’à quand ? Les manifestations organisées par des femmes pour faire respecter leurs droits ont été durement réprimées, certaines ont été arrêtées et battues. En novembre 2021, la poétesse Hoda Khamosh, rencontrée à Kaboul, expliquait à l’Humanité : « Quand on est dans la rue, ils nous traitent de putes. Pour eux, une femme n’est là que pour faire des enfants et s’occuper de la maison » (voir aussi, page 4, le témoignage de Zahra Mandgar).

Pour les femmes journalistes, le danger est apparu dès le premier jour. Certaines se sont vu interdire l’accès à des conférences de presse, d’autres travaillant pour des chaînes de télévision sont maintenant contraintes de porter un masque en plus du voile. Beaucoup ont quitté le pays ou tentent encore de le faire, pas toujours avec succès.

Si tout n’est pas imputable aux talibans, la réalité économique accentue certaines pratiques comme les ventes d’enfants ou d’organes, pratiques malheureusement courantes, y compris avant le 15 août 2021. « En Afghanistan, tout contribue à favoriser les mariages précoces et les mariages forcés, explique ainsi Stéphanie Sinclair, de l’ONG Too Young to Wed (trop jeune pour se marier). Vous avez un gouvernement patriarcal, la guerre, la pauvreté, la sécheresse, des filles qui ne peuvent plus aller à l’école. Avec tous ces facteurs, nous savions que les chiffres du mariage des enfants allaient exploser. »

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12 août 2022 5 12 /08 /août /2022 05:38

 

 

 

 

 

 

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9 août 2022 2 09 /08 /août /2022 05:14

 

 

 

 

 

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7 août 2022 7 07 /08 /août /2022 15:06

 

 

 

 

 

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3 août 2022 3 03 /08 /août /2022 06:01

 

 

 

 

 

 

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3 août 2022 3 03 /08 /août /2022 05:29

 

 

Le 26 juillet 2022, Thibault Camelli, Chargé d’affaires à la Délégation de l’Union européenne auprès des Nations unies au nom de l’Union européenne et de ses États membres au Conseil de sécurité, a rappelé lors du débat public du Conseil que l’UE était opposée à la politique de colonisation d’Israël et préoccupée par l’expansion des colonies illégales et les violences contre les civils ; que l’UE condamnait la violence des colons et demandait une nouvelle fois une enquête approfondie sur le meurtre de la journaliste Shireen Abu Akleh, que l’UE réaffirmait l’impératif d’un cessez-le-feu à Gaza.

 

Lire l’intégralité de la déclaration de M. Thibault Camelli traduite par l’AFPS :

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les membres du Conseil de sécurité,

J’ai l’honneur de prononcer cette déclaration au nom de l’Union européenne et de ses États membres.

Les pays candidats, la Macédoine du Nord et le Monténégro, se rallient à cette déclaration.

L’UE est préoccupée par les tendances négatives persistantes sur le terrain, notamment l’expansion des colonies illégales, les violences contre les civils commises par toutes les parties, les attentats terroristes et la multiplication des démolitions et des expulsions, qui menacent gravement la solution à deux États. L’UE réaffirme son attachement à un règlement juste et global du conflit israélo-palestinien, fondé sur la solution des deux États, avec l’État d’Israël et un État de Palestine indépendant, démocratique, d’un seul tenant, souverain et viable, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité et dans la reconnaissance mutuelle, et avec Jérusalem comme future capitale des deux États.

L’UE condamne tous les actes de violence et demande que les responsables rendent des comptes. L’UE déplore l’augmentation de la violence qui non seulement entraîne des pertes tragiques en vies humaines, mais alimente également les tensions et l’animosité. L’UE condamne fermement les attentats terroristes perpétrés récemment en Israël et reste attachée à la prévention et à la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. L’UE condamne fermement l’augmentation de la violence des colons et demande que les responsables rendent des comptes. L’UE est profondément préoccupée par le nombre de plus en plus élevé de victimes, y compris des enfants. L’UE rappelle que tout recours à la force doit être proportionné et conforme au droit international, y compris le droit international des droits de l’homme et le droit humanitaire, et ne doit être appliqué qu’en dernier ressort, lorsqu’il est strictement inévitable pour protéger des vies. L’UE demande une nouvelle fois qu’une enquête approfondie soit menée sur le meurtre de la journaliste Shireen Abu Akleh, qui couvrait une opération de sécurité israélienne en Cisjordanie occupée, et que les responsables soient traduits en justice.

L’opposition de l’UE à la politique de colonisation d’Israël et aux mesures prises dans ce contexte, y compris à Jérusalem-Est, et en particulier dans les zones sensibles telles que E1, est bien connue. L’UE réaffirme que les colonies sont illégales au regard du droit international et demande l’arrêt de toutes les activités de colonisation. Des actions telles que la construction de la barrière de séparation au-delà de la ligne de 1967, les démolitions et les confiscations - y compris de projets financés par l’UE -, les expulsions, les transferts forcés, y compris de Bédouins, les avant-postes illégaux, la violence des colons et les restrictions en matière de circulation et d’accès menacent gravement la solution des deux États et ne feront qu’aggraver un climat déjà tendu. L’UE est préoccupée par l’augmentation des démolitions et des expulsions, y compris à Jérusalem-Est. Il sera important de ne pas procéder aux démolitions et expulsions prévues.

L’UE rappelle l’importance particulière des lieux saints et demande le maintien du statu quo mis en place en 1967 pour le Mont du Temple / al-Haram al-Sharif, conformément aux accords antérieurs et compte tenu du rôle particulier de la Jordanie. Soulignant la nécessité de respecter le statu quo également pour les lieux saints chrétiens, l’UE rappelle qu’il importe de maintenir la coexistence pacifique des trois religions monothéistes. L’UE suivra de près l’évolution de la situation et ses conséquences sur le terrain et reste prête à contribuer davantage à la protection et à la viabilité de la solution des deux États.

L’UE réaffirme qu’il est impératif de consolider le cessez-le-feu à Gaza et rappelle sa position sans équivoque selon laquelle les tirs de roquettes, les lancements d’engins incendiaires et les autres attentats commis par le Hamas et d’autres groupes terroristes sont inacceptables. L’UE appelle à une nouvelle levée des restrictions, en soulignant la nécessité d’un accès humanitaire sans entrave à Gaza. L’UE demande à toutes les parties de prendre les mesures nécessaires pour apporter un changement fondamental à la situation politique, sécuritaire et économique dans la bande de Gaza, y compris la fin du bouclage et l’ouverture complète des points de passage, tout en répondant aux préoccupations légitimes d’Israël en matière de sécurité.

L’UE demande une nouvelle fois à l’Autorité palestinienne d’organiser sans plus tarder les élections nationales qui ont été reportées et engage toutes les factions palestiniennes à s’engager de bonne foi dans le processus de réconciliation, à adhérer aux accords antérieurs, à renoncer à la violence et au terrorisme, à reconnaître le droit d’Israël à exister et à s’engager à respecter les principes démocratiques, y compris l’État de droit. Les institutions palestiniennes démocratiques fondées sur le respect de l’État de droit et des droits de l’homme sont essentielles pour le peuple palestinien et, en définitive, pour la solution à deux États.

La société civile palestinienne doit être autorisée par toutes les parties à s’acquitter librement de son importante mission, tandis que la liberté d’expression doit être préservée. L’UE rappelle la nécessité de faire en sorte que les responsables de la mort de Nizar Banat rendent des comptes. L’UE est fière du soutien qu’elle continue d’apporter à la société civile, qui contribue aux efforts de paix et à l’instauration d’un climat de confiance entre Israéliens et Palestiniens. L’UE demande instamment aux parties de s’abstenir d’utiliser la législation antiterroriste pour porter atteinte à la société civile et à son précieux travail et à ses contributions à la recherche de la responsabilité.

Jusqu’à ce qu’une solution juste, équitable, convenue et réaliste soit trouvée à la question des réfugiés, conformément au droit international, l’UNRWA reste indispensable pour fournir la protection nécessaire et les services essentiels aux réfugiés palestiniens, soutenant ainsi la paix et la stabilité dans la région. L’UE continuera à soutenir l’UNRWA dans tous ses domaines d’activité, y compris à Jérusalem-Est. Nous nous félicitons de l’annonce faite récemment par le Comité ad hoc de l’Assemblée générale concernant les contributions volontaires à la conférence de l’UNRWA du 23 juin et nous appelons tous les partenaires à augmenter leurs contributions à l’UNRWA.

L’UE encourage la poursuite du dialogue entre les parties afin de rétablir un horizon politique et d’ouvrir la voie à la relance du processus de paix dans les meilleurs délais. L’UE se félicite des mesures visant à améliorer les moyens de subsistance des Palestiniens et demande que soient mis en œuvre les engagements pris lors de la réunion du comité de liaison ad hoc qui s’est tenue à Bruxelles le 10 mai. À cette fin, l’UE rappelle l’importance d’un dialogue approfondi entre les parties et encourage l’assouplissement des restrictions aux déplacements des Palestiniens. Parallèlement à la nécessaire réforme de l’Autorité palestinienne, cela contribuera également à améliorer sa situation budgétaire désastreuse.

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2 août 2022 2 02 /08 /août /2022 05:56

 

Dans cette prise de parole historique, devant l’ONU en 1984, le jeune président burkinabé expose avec éloquence les défis qui guettent une planète en guerre et un continent africain ravagé par l’exploitation capitaliste.

 

Lorsqu’il s’adresse, le 4 octobre 1984, lors de sa 39 e session, à l’Assemblée générale des Nations unies, Thomas Sankara dirige le Burkina Faso depuis à peine un an. Le jeune capitaine, « mandaté par le Conseil national de la révolution », avance vers la tribune, vêtu de son treillis militaire, pour « parler au nom d’un peuple qui a choisi de s’affirmer et d’assumer son histoire, sans complexe aucun ».

Pendant près d’une heure, il livre un réquisitoire accablant sur l’état d’un monde « où des nations, se soustrayant à la juridiction internationale, commandent des groupes hors la loi, vivant de rapines et organisant d’ignobles trafics, le fusil à la main ». Il y pose, surtout, les conditions indispensables pour parvenir à une paix durable, en fustigeant notamment les choix des pays dits développés d’investir massivement dans des programmes d’armement au lieu d’œuvrer à extraire l’humanité du sous-développement et de la pauvreté. Un réquisitoire, hélas, toujours d’une brûlante actualité, comme l’illustre sa violente charge contre la politique menée par les autorités israéliennes, avec le soutien du « protecteur américain », à l’encontre du peuple palestinien. 

Extrait du discours

Il faut, à notre avis, des études sérieuses prenant en compte tous les éléments qui ont conduit aux calamités qui ont fondu sur le monde. À ce titre, le président Fidel Castro, en 1979, a admirablement exprimé notre point de vue à l’ouverture du sixième sommet des pays non alignés lorsqu’il déclarait : “Avec 300 milliards de dollars, on pourrait construire en un an 600 000 écoles pouvant recevoir 400 millions d’enfants ; ou 60 millions de logements confortables pour 300 millions de personnes ; ou 30 000 hôpitaux équipés de 18 millions de lits ; ou 20 000 usines pouvant employer plus de 20 millions de travailleurs ou irriguer 150 millions d’hectares de terre qui, avec les moyens techniques adéquats, pourraient alimenter un milliard de personnes…”. En multipliant aujourd’hui ce chiffre par 10, je suis certainement en deçà de la réalité, on réalise ce que l’humanité gaspille tous les ans dans le domaine militaire, c’est-à-dire contre la paix.

On perçoit aisément pourquoi l’indignation des peuples se transforme rapidement en révolte et en révolution devant les miettes qu’on leur jette sous la forme ignominieuse d’une certaine “aide”, assortie de conditions parfois franchement abjectes. On comprend enfin pourquoi, dans le combat pour le développement, nous nous désignons comme des militants inlassables de la paix. Nous faisons le serment de lutter pour atténuer les tensions, introduire les principes d’une vie civilisée dans les relations internationales et les étendre à toutes les parties du monde. Ce qui revient à dire que nous ne pouvons assister, passifs, au trafic des concepts. Nous réitérons notre résolution d’être des agents actifs de la paix ; de tenir notre place dans le combat pour le désarmement ; d’agir enfin dans la politique internationale comme le facteur décisif, libéré de toute entrave vis-à-vis de toutes les grandes puissances, quels que soient les projets de ces dernières.

La recherche de la paix va de pair avec l’application ferme du droit des pays à l’indépendance, des peuples à la liberté et des nations à l’existence autonome.

Mais la recherche de la paix va de pair avec l’application ferme du droit des pays à l’indépendance, des peuples à la liberté et des nations à l’existence autonome. Sur ce point, le palmarès le plus pitoyable, le plus lamentable – oui, le plus lamentable – est détenu au Moyen-Orient en termes d’arrogance, d’insolence et d’incroyable entêtement par un petit pays, Israël, qui, depuis, plus de vingt ans, avec l’inqualifiable complicité de son puissant protecteur les États-Unis, continue à défier la communauté internationale.

Au mépris d’une histoire qui, hier encore, désignait chaque juif à l’horreur des fours crématoires, Israël en arrive à infliger à d’autres ce qui fut son propre calvaire. En tout état de cause, Israël, dont nous aimons le peuple pour son courage et ses sacrifices d’hier, doit savoir que les conditions de sa propre quiétude ne résident pas dans sa puissance militaire financée de l’extérieur. Israël doit commencer à apprendre à devenir une nation comme les autres, parmi les autres.

Pour l’heure, nous tenons à affirmer du haut de cette tribune notre solidarité militante et agissante à l’endroit des combattants, femmes et hommes, de ce peuple merveilleux de la Palestine, parce que nous savons qu’il n’y a pas de souffrance sans fin. » 

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1 août 2022 1 01 /08 /août /2022 05:51

 

Le chancelier social-démocrate est le concepteur de l’Ostpolitik allemande, l’ouverture au camp socialiste. Les coopérations qu’il proposa en 1971 favorisèrent la détente.

Le discours que prononça Willy Brandt à Oslo, le 11 décembre 1971, après avoir reçu le prix Nobel de la paix ne vaut pas seulement pour sa dimension salutaire dans l’Histoire. Brandt, premier chancelier ouest-allemand venu de l’exil et de la résistance au nazisme, fut l’un des grands orchestrateurs de la détente sur le Vieux Continent.

Son œuvre résonne très fort aujourd’hui, tant elle est mise en péril par l’agression russe contre l’Ukraine et la réhabilitation des logiques de blocs de la guerre froide. L’Ostpolitik du dirigeant social-démocrate était marquée par un souci majeur : empêcher que l’humanité ne sombre dans l’apocalypse nucléaire. Elle misait sur le dialogue et l’instauration de relations dans tous les domaines, politique, économique ou culturel. Elle déboucha sur des traités de paix avec les capitales du « camp » socialiste. Elle impulsa le lancement de la conférence qui préludera à la création, à Helsinki, en 1975, de la si précieuse Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE).

Un embrigadement dans l’offensive surarmée de Washington et de l’Otan contre Moscou et Pékin fait resurgir le spectre d’un anéantissement atomique. Allemagne et Europe se doivent d’une autre géopolitique. Un nouvel âge du pacifisme de Brandt est nécessaire. 
Extraits du discours

Je voudrais relever sur quoi reposent mes principes fondamentaux : la guerre ne doit pas être un moyen de la politique. Il s’agit d’abolir les guerres, pas seulement de les limiter. Aucun intérêt national ne se laisse plus dissocier aujourd’hui de la responsabilité globale pour la paix. Toute politique étrangère doit servir cette idée. En tant qu’instrument d’une politique de sécurité européenne et mondiale, elle doit réduire les tensions et promouvoir la communication au-delà des frontières (…).

La guerre n’est plus l’ultima ratio, mais l’ultima irratio. Même si ce point de vue n’est toujours pas communément admis : je conçois une politique pour la paix comme la véritable realpolitik de cette époque (…).

Sous la menace d’une autodestruction de l’humanité, la coexistence est devenue la question de l’existence elle-même. La coexistence n’est pas une parmi plusieurs options acceptables, elle est la seule chance de survie (…).

La prise de conscience des abîmes de la guerre mondiale a suivi la conscience que des problèmes d’ampleur planétaire nous assaillent : famine, explosion démographique, risques environnementaux, diminution des stocks naturels. Ces dimensions ne peuvent être ignorées que de ceux qui acceptent le naufrage de ce monde ou même l’accueillent avec une certaine jubilation.

Je conçois une politique pour la paix comme la véritable realpolitik de cette époque.

À notre époque, les savants nous fournissent des livres excellents, caractérisés par l’approfondissement objectif de la connaissance. Désormais, il ne s’agit plus de cerner les contradictions entre idéologies et systèmes de société, mais de l’avenir de l’humanité, et de savoir si elle a un avenir. Désormais, il s’agit de tâches qui dépassent les frontières de chaque État et de chaque continent (…).

Nous avons besoin de la paix, pas seulement dans le sens d’un état non violent. Nous en avons besoin comme condition préalable à l’établissement de coopérations salvatrices. Tout comme celles-ci supposent la paix, elles peuvent aussi aider à créer la paix (…).

Résoudre les problèmes communs, c’est créer des liens et des relations par une coopération pleine de sens entre les États par-delà les frontières des blocs. Cela signifie une transformation du conflit. Cela signifie démonter des barrières réelles ou imaginaires pour prendre mutuellement le risque de la paix. Cela signifie créer la confiance par le biais de réglementations pratiques. Et cette confiance pourrait alors devenir la nouvelle base sur laquelle d’anciens problèmes non résolus pourraient l’être. Se saisir de cette chance peut être l’occasion pour l’Europe de s’affirmer dans un monde dont il est prouvé qu’il ne peut être dirigé seul par Washington, Moscou ou Pékin (…).

Pour les travaux pratiques de la politique, deux défis émergent dans un proche avenir : une conférence sur la sécurité et la coopération en Europe et des négociations sur la réduction des troupes. Dans le même temps, les États d’Europe doivent commencer à développer leurs coopérations sur les plans économique, technique et culturel, qu’ils soient ou non lié

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1 août 2022 1 01 /08 /août /2022 05:45

 

 

 

 

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