Jean-Paul Lecoq, député communiste de Seine-Maritime, commente sur Facebook cet article du monde: "Et combien de candidats découragés par le système mis en place ? Combien livrés aux établissements privés grands bénéficiaires de cette "réforme" ? Au final et quoi qu'en dise la communication officielle, Parcoursup trie et sélectionne à l'entrée de l'enseignement supérieur en France. Dans un notre pays, voilà encore un droit qui a régressé".
Le PCF avec le Mouvement des Jeunes Communistes projettent d'organiser un débat à Paris le samedi 15 septembre à 15h sur "Parcoursup et les inégalités des jeunes face à l'enseignement supérieur" à l'espace Bretagne de la Fête de l'Humanité.
Le ministère considère que seuls 16 300 d’entre eux veulent encore « s’inscrire via Parcoursup » et ont ainsi répondu à des propositions d’accompagnement.
LE MONDE |
Selon les chiffres du ministère, actualisés jeudi 9 août, plus de 66 000 candidats sont encore en attente d’une place dans l’enseignement supérieur sur la plateforme Parcoursup. Ils sont précisément 66 402 à n’avoir pas obtenu d’affectation, même si le ministère considère que seuls 16 300 d’entre eux veulent encore « s’inscrire via Parcoursup » et ont ainsi répondu à des propositions d’accompagnement.
Les autres, soit quelque 50 102 candidats, sont considérés comme « inactifs » :« Ils ne se manifestent plus : on leur a envoyé plusieurs messages, et depuis le 7 juillet, lendemain des résultats du bac, ils ne se sont pas manifestés », assure Jérôme Teillard, chef du projet Parcoursup au ministère de l’enseignement supérieur.
A titre de comparaison, le 21 juillet 2017, environ 65 000 jeunes inscrits sur l’ancienne plateforme d’admission post-bac (APB), décriée pour le système de tirage au sort en vigueur pour les filières sous tension, étaient sans affectation à l’université.
Près de 73 % des 812 050 inscrits sur Parcoursup sont en revanche fixés sur leur sort : 481 530 ont définitivement accepté une proposition, tout comme 110 322 autres qui ont, eux, maintenu un ou plusieurs autres vœux en attente. Près de 154 000 personnes ont par ailleurs quitté Parcoursup, notamment en raison d’un échec au bac ou parce qu’elles sont inscrites dans des cursus privés.
Des propositions « tous les jours »
Alors que la rentrée approche, le ministère veut envoyer aux jeunes sans affectation « un message de sérénité : tous les jours il y a des propositions qui sont faites aux candidats », assure M. Teillard.
Le ministère espère voir des places se libérer à la fin du mois, avec la clôture des inscriptions le 27 août pour toutes les formations qui ont leur rentrée le 3 septembre (classes préparatoires, BTS ou certaines licences universitaires…), ce qui obligera les candidats de ces formations à renoncer définitivement à leurs autres vœux.
« Actuellement, un jeune peut garder beaucoup de vœux en attente sans qu’on sache quel est son ordre de préférence, et peut par là, bloquer des places », explique François Germinet, président de l’université de Cergy-Pontoise et membre de la Conférence des présidents d’université (CPU, pro-réforme).
Le 5 septembre, souligne Jérôme Teillard, s’achèvera la « phase principale », et il n’y aura « plus de vœux en attente à partir de cette date ». Les élèves pourront toutefois recevoir de nouvelles propositions jusqu’au 21 septembre.
Mi-juillet, plusieurs organisations opposées à la loi sur les nouvelles modalités d’accès à l’université et à Parcoursup, ainsi que le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, ont annoncé avoir saisi le Défenseur des droits pour « faire la lumière sur les modalités de sélection » des candidats à l’enseignement supérieur.
A lire aussi:
Parcoursup: la machine est grippée (Christelle Brigaudeau, Le Parisien, 9 août 2018)
Au total, plus de 21 % des candidats à l’enseignement supérieur ignorent où ils étudieront à la rentrée
La nouvelle procédure d’admission dans le supérieur tourne au ralenti. À un mois de la rentrée, plus d’un candidat sur cinq ignore toujours où il étudiera.
Pour forcer les attentistes à bouger, les classes préparatoires, mais aussi les IUT ou les BTS, viennent d’obtenir du ministère d’avancer d’une semaine, au 27 août, la date limite des inscriptions dans leurs classes. « À mesure que la date approche, les jeunes vont aller s’inscrire et débloquer des places », pronostique-t-on au cabinet de la ministre Frédérique Vidal.
Rue Descartes, l’idée d’un retour à un système ressemblant à APB n’emballe guère, même si l’on promet que « les ajustements nécessaires seront faits » après la rentrée, en fonction de l’analyse que dressera le comité de suivi de la réforme.
D’ores et déjà, le gouvernement va devoir rendre des comptes. Le Défenseur des droits a reçu ces dernières semaines « de nombreuses réclamations » de particuliers au sujet de Parcoursup, ainsi que trois saisines d’élus locaux et de syndicats enseignants et étudiants, qui dénoncent « l’opacité » du nouveau système et des soupçons de « rupture d’égalité » entre les candidats.
CACHEZ CES CHIFFRES
Que faire quand 115 815 étudiants sont encore sans proposition d’admission dans le supérieur, le 22 juillet ? Au ministère de l’Enseignement supérieur, une réponse a été… de changer la présentation des chiffres officiels.
Depuis le 23 juillet en effet, le baromètre de Parcoursup publié chaque jour par le ministère ne laisse plus apparaître deux colonnes, celle des jeunes « ayant reçu au moins une proposition d’admission » et celle des élèves n’en ayant aucune.
Désormais, les flux sont répartis entre quatre savantes catégories : les candidats « ayant accepté une proposition » (mais certains pas définitivement), ceux qui ont « quitté la procédure », ceux qui « souhaitent s’inscrire dans l’enseignement supérieur via Parcoursup » et les « inactifs ». Il s’agit de ceux qui n’ont pas sollicité la procédure complémentaire du système ni saisi leur rectorat pour trouver une solution, alors qu’ils sont recalés ou sur liste d’attente sur tous leurs vœux.
Il faut donc faire une addition pour retrouver le nombre de jeunes toujours en stand-by : à la date de mercredi, ils étaient 66 661.
A lire aussi, ces déclarations du PCF qui a combattu Parcoursup:
Le fiasco de Parcoursup (PCF - 6 juin)
Deux semaines après les résultats de Parcoursup où 400 000 lycéens étaient «en attente» ou refusés» sur l’ensemble de leurs voeux (soit 50% des inscrits), il reste toujours des dizaines de milliers de lycéens sans aucune affectation à quelques jours du bac.
La sélection n’est pas la solution !
Parcoursup, c’est l’instauration officielle de la sélection à l’Université. La plateforme permet de classer les dossiers des lycéens en fonction de critères déterminés par chaque faculté. Une fois les capacités d’accueil atteintes, les candidats se voient refuser l’accès à ces formations. Des milliers de lycéens n’auront donc pas accès à la filière de leur choix. Pire, certains d’entre eux verront les portes de l’enseignement supérieur se fermer définitivement à la rentrée prochaine. C’est tout simplement inacceptable.
Parcoursup ou la concurrence généralisée
Le baccalauréat ne garantit plus l’accès à l’Université. Parcoursup, c’est la concurrence généralisée entre universités, lycées et élèves. Par exemple, un élève avec un livret « satisfaisant » dans un lycée « reconnu » a plus de chances de voir ses vœux satisfaits qu’un élève avec le même livret d’un lycée moins « reconnu ».
Parcoursup ou le stress généralisé
Avec Parcoursup, si vous avez plusieurs réponses positives, vous devez décider de votre avenir très rapidement : au mieux, une semaine ; au pire 24 heures !
Si aucun des 10 vœux n’obtient de réponse positive, c’est le recteur qui proposera une formation là où il restera de la place, dans un périmètre géographique très large. Les réponses pourraient être rendues jusqu’à n août, laissant les candidats dans le ou total jusqu’à la dernière minute !
Pour une Université ouverte à tous !
Ce ne sont ni les étudiants et lycéens, ni les candidats le problème, mais les moyens qui manquent ! Entre 2009 et 2017 : + 280 000 étudiants et – 7 000 enseignants
Un autre modèle d’enseignement supérieur est possible : celui d’une Université publique ouverte à tous les bacheliers et dotée de moyens suffisants. Une Université qui permet la réussite de tous les étudiants et notamment des plus en difficulté.
NOUS PROPOSONS DE:
- mettre en œuvre un plan d’investissement dans l’enseignement supérieur pour des capacités d’accueil à hauteur des besoins
- créer un statut protecteur pour tous les jeunes de 18 à 25 ans garantissant un revenu minimal et l’accès à un emploi correctement rémunéré ou à une formation choisie et qualifiante
- d’instaurer la gratuité de tout ce qui est nécessaire à la scolarité : transports, santé, accès renforcé au logement social, élargissement de la gratuité des activités culturelles et sportives.
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