Remercier le travail des journalistes qui ont tout fait pour faire vivre cette présidentielle malgré une actualité forte, l’absence du débat, l’entrée tardive et très faible du candidat Macron alors que le ressentiment à son égard est fort.
J’espère que vous avez vécu une campagne heureuse avec nous. En tout cas, c’est le cas pour moi.
Je savais que cette campagne demandait beaucoup au candidat, aux équipes, avec des coups durs, des surprises, de la fatigue.
Nous n’avons pas été déçus pour cela. Cette campagne a été aussi marquée par beaucoup de belles rencontres, de moments forts, heureux et je garderai donc aussi tous les sourires rencontrés.
Le résultat final, à l’issue de cette belle campagne est donc décevant, malgré tous les points marqués.
Ce qui est dur, c’est le résultat très élevé de l’extrême droite qui progresse encore malgré une abstention plus forte.
Depuis sa 1ère campagne, en 2012, elle progresse de 1,6 millions de voix avec une abstention supplémentaire.
Il faut tout faire pour la battre, en utilisant le bulletin Macron et non pas en s’abstenant.
C’est de plus en plus difficile de le faire car Macron porte une grande responsabilité dans cette situation, à cause de sa politique qui a tellement appauvri les français, affaibli notre pays, nos services publics.
Ce qui est dur, c’est aussi l’ampleur du vote prétendument utile. Il a fonctionné de manière exceptionnelle, spectaculaire.
Beaucoup qui auraient voulu voter davantage pour les idées dont ils sont les plus proches, ont voté pour qualifier celui qui, à gauche, à droite, à l’extrême droite, avaient le plus de chances d’être qualifié au second tour. Il y a un dégagisme puissant qui s’exprime au 1er tour de cette élection présidentielle.
Cela est dû au mode de scrutin présidentiel, le seul qui qualifie au 2nd tour seulement les 2 premiers arrivés en tête.
Cela tue le débat, et le vote pour ses idées.
Notre Vème République est à bout de souffle.
Je n’en veux absolument pas à ceux qui, au final, ont changé leur bulletin de vote « Fabien Roussel » en bulletin de vote « Jean-Luc Mélenchon ». Ils ont sincèrement voté pour éviter d’abord le duel Macron/LePen.
Cela donne encore plus de valeur, plus d’importance à ce que nous avons réussi à rassembler, à faire vivre :
Rassembler 802 000 voix et faire 2,28 % relève presque de l’exploit quand on a été absent pendant 15 ans et face au dégagisme.
Je félicite et salue encore une fois nos électeurs et tous les soutiens. On est parti de si loin.
Nous avons participé au débat, apporté du neuf, des propositions utiles au pays : faire passer le travail avant les dividendes, obtenir l’augmentation des salaires, des retraites et du pouvoir d’achat, rebâtir une République sociale, laïque et universaliste, forte contre les discriminations, le racisme et l’antisémitisme, agir pour la souveraineté énergétique, industrielle, alimentaire de notre pays, faire grandir une voix indépendante de la France pour la paix et la coopération en Europe et dans le monde, voilà notre boussole.
C’est un point d’appui, une force, un capital politique qui compte tout de suite et qui comptera pour la suite.
C’est une force qui doit compter pour les élections législatives à venir.
Si cette présidentielle est un piège, il est possible, pour la Gauche, pour le monde du travail, pour la jeunesse, d’en sortir avec ces élections.
Il faut aujourd’hui donner cet espoir et dire que c’est à portée de main.
Avec 32 %, +4,3 %, la gauche progresse. Elle pourrait l’emporter dans 150 circonscriptions contre 60 aujourd’hui avec des députés sortants.
Il faut donner cet espoir que la Gauche pourrait gagner les élections législatives et mettre en place une tout autre politique pour les français.
Bien sur, Jean-Luc Mélenchon, que j’ai félicité pour son résultat (22 %), est celui qui peut envoyer ce signal et permettre de faire gagner beaucoup, beaucoup de députés de gauche. Je lui redis aujourd’hui l’entière disponibilité du PCF et de moi-même pour trouver cet accord.
Je fais cette proposition à Jean-Luc Mélenchon : voyons-nous, discutons comme nous l’avons fait jusqu’à maintenant.
Je suis disponible pour discuter de toute proposition qu’il mettrait sur la table. Soyons ambitieux !
Identifions, ensemble, toutes les circonscriptions où la Gauche est en capacité de l’emporter.
Je lui fais la proposition d’additionner nos voix, nos programmes, nos idées, tout en respectant nos différences.
Soutenons les sortants et faisons élire le plus de députés communistes, insoumis, et adressons-nous, dans le même esprit, aux autres forces de gauche.
J’espère que nous trouverons les voies de cette discussion.
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