150 personnes ont participé hier à la manifestation des Retraités à l'appel de l'intersyndicale hier 8 octobre à Morlaix. Une mobilisation déterminée à contrer la réforme des retraites de régression sociale de la droite macroniste. Nous publions ci-joint les photos de Pierre-Yvon Boisnard et les interventions de Jean-Yvon Ollivier (CGT) et Daniel Ravasio (FSU).
Jean-Yvon Ollivier et Daniel Ravasio - prises de parole manif pour les retraites 8 octobre 2019 Morlaix (photo Pierre-Yvon Boisnard)
Jean-Yvon Ollivier et Daniel Ravasio - prises de parole manif pour les retraites 8 octobre 2019 Morlaix (photo Pierre-Yvon Boisnard)
Jean-Yvon Ollivier et Daniel Ravasio , avec Marie-Hélène Le Guen - prises de parole manif pour les retraites 8 octobre 2019 Morlaix (photo Pierre-Yvon Boisnard)
PRISE DE PAROLE 8 Octobre 2019
L'automne est arrivé à petit pas ; tout au moins dans notre Finistère… pourtant le climat social, lui, ne s'est pas refroidi.
Partout dans le pays les salariés les privés d'emploi, les retraités expriment leur mécontentement, se rassemblent et s’engagent dans l’action collective.
Les revendications qui les poussent à agir peuvent, peut-être, nous apparaître différentes : salaires, emplois, avenir de l’entreprise, retraite… Pourtant elles portent toutes le même sceau, celui du refus de la précarité et d'être les laissés-pour-compte d'un gouvernement hors-sol.
C'est bien ce que nous avons dénoncé dans nos actions à l'appel de 9 organisations syndicales et associations de retraités depuis l'annonce de la hausse de 1,7 points de la CSG au 1er janvier 2018. Depuis et sans discontinuer en 2018 et au printemps 2019 nous avons connu des actions des retraités d'un niveau jamais égalé dans notre pays et je dirais surtout dans notre département du Finistère.
En point d'orgue de ces actions le 20 juin dernier, les retraités vous nous, tous ensemble, ont adressé plus de 200 000 cartes pétitions au Président de la République dont plus de 1000 signées par les retraités du Finistère, pour exiger :
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l’annulation de la hausse de la CSG pour tous les retraités,
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le retour à l’indexation des pensions sur l’évolution des salaires, une mesure immédiate de revalorisation de 3 % compensant la baisse récente de pouvoir d’achat des retraités,
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le maintien et le développement des services publics de proximité.
Durant toute cette période, face à la détermination des retraités, Macron a dû reculer trois fois.
Une première fois en relevant à 1 200 € le montant du revenu fiscal du foyer de retraités à partir duquel s’applique la hausse de la CSG.
Une deuxième fois en relevant ce montant à 2000 €.
Enfin en nous promettant le retour à une revalorisation des pensions pour tous en 2021 ?
Ces décisions n’ont rien à voir avec de la compassion ou à une adhésion à la justice sociale.
Non, il fallait apaiser la colère des retraités qui ont massivement manifesté contre la hausse de la CSG en 2018 et 2019 et colère reprise par l’envahissement des ronds-points par les gilets jaunes.
La colère était pleinement justifiée et l’est toujours, car le compte n'y est pas.
Souvenez-vous, nous avons crié ensemble dans la rue à l'injustice ici même depuis des mois car, pendant qu'il augmentait la CSG et gelait nos retraites et pensions le président accordait aux plus riches de notre pays des cadeaux fiscaux inédits :
-suppression de l’ISF, réduction de la fiscalité sur les dividendes et le capital, laxisme face à la fraude fiscale, qui s’élève en France à près de 100 milliards par an.....
Et pendant ce temps le gouvernement détruit l’Administration chargée du contrôle fiscal et supprime le service public de proximité pour les contribuables et les collectivités territoriales !
Nous étions déjà et nous sommes toujours aujourd'hui dans un contexte de régression sociale sans précédent conduite sur tous les fronts :
-droit du travail,
-éducation,
-formation professionnelle,
-assurance chômage... Etc
Et c'est dans ce contexte que Macron et son gouvernement s'attaquent aujourd'hui à un des piliers héritiers des conquêtes sociales arrachées en 1945 : notre système de retraite
Soyons clairs nous ne sommes pas face à une simple réforme, une réforme de plus des systèmes de retraites, mais bien face à celle qui entérinerait leur fin, entraînant avec elle un changement radical du modèle social hérité des ordonnances de 1945, par la mise en place d'un régime unique qui entraînerait la fin des régimes spéciaux et la fin du statut des fonctionnaires.
Une réforme qui si elle était appliquée rendrait inutile toute discussion à l'avenir sur les règles de la retraite puisque le système préconisé par le Haut-Commissaire, Jean-Paul Delevoye, prévoit un système par points avec un ajustement automatique des retraites sur les possibilités financières ?
Avec l’Europe qui exige un plafonnement à 15% du PIB pour l’ensemble des retraites…
Un tel changement idéologique aura des conséquences désastreuses pour les travailleurs.
Au-delà de la mise en cause totale de notre système c'est un coup fatal porté à la sécurité sociale dans son ensemble en déconnectant le système de retraite du travail.
Après deux ans de soi-disantes concertations ; le 18 juillet dernier Jean Paul Delevoye qui a depuis rejoint la table du conseil des Ministres a présenté ses préconisations sur la future loi.
Et en même temps, pour reprendre la formule préférée de Macron, il déclare vouloir engager une nouvelle phase de concertation sur les propositions retenues dans son rapport.
Retenues par qui ?... Vous avez compris par le gouvernement.
Cela permet à la Ministre de la santé de déclarer que la réforme des retraites par points viendra en débat après les élections municipales de mars 2020 au lieu de l’automne 2019!
Au final on nous propose un «nouveau débat citoyen ». ???
Tiens ça ne vous rappelle rien ?
En d’autres termes comment enfumer correctement les citoyens ?
Macron a confisqué ce débat il y a quelques jours à Rodez, on l’a vu : Parler sans rien dire ! Parlez sans rien dévoiler des conséquences de ce funeste projet !
La méthode ne trompera personne : prendre le temps sur ce projet sans donner de véritables échéances sinon bien après les élections municipales vise à recueillir d’abord plus de voix des citoyens pour la République en Marche.
Ce report lui permettrait de rendre plus présentable une réforme dont l’entrée en vigueur est prévue pour 2025!
Les sondages nous disent que 79% des français ont peur de ne pas disposer d'un revenu suffisant à la retraite.
Ce n'est pas en décortiquant le projet Delevoye qu'ils seront rassurés.
Alors soyez persuadés que nous resterons attentifs aux décisions qui seront prises, particulièrement dans le cadre du projet de Loi sur le financement de la sécurité sociale de 2020 et de celles à venir, d'ici 2025.
« CECI DIT ... LE POUVOIR D’ACHAT DES RETRAITÉS EST EN CHUTE LIBRE DEPUIS 25 ANS COMME LE RELATE
LE JOURNAL ECONOMIQUE LES ECHOS SUR LA FOI DU RAPPORT DU CONSEIL D'ORIENTATION DES RETRAITES DE JUIN 2019.
Et de l'avis de plusieurs observateurs, la réforme des retraites que veut nous imposer MACRON va conduire à une baisse systématique du montant des pensions des futurs retraités mais aussi quand la conjoncture sera défavorable, des retraites actuelles.
Nous disons STOP
Le gouvernement ne peut plus rester sourd aux différents rassemblements de retraités qui ont eu lieu depuis des mois.
Après la journée d'action interprofessionnelle du 24 septembre, cette journée du 8 octobre 2019 à l’initiative des organisations de retraités, doit être le marqueur d'une première mobilisation nationale et le début d’un processus de lutte contre le projet de retraite par point voulu par Macron-Delevoye qui remet en cause le fondement même de notre contrat social
TOUS ENSEMBLE RETRAITES ET ACTIFS EXIGEONS UNE RETRAITE DÉCENTE !
Macron s’attaque aux droits des retraités, aux droits des chômeurs comme à ceux des futurs pensionnés qui seront concernés par la réforme des retraites par points en 2025.
Il veut même reculer de 7 ans l'âge où on pourra toucher une pension de réversion.
Le moment est venu de riposter, tous ensemble
LES RETRAITÉS D'AUJOURD'HUI ET DE DEMAIN DOIVENT POUVOIR VIVRE COMME ILS LE MÉRITENT
Ce gouvernement prétend vouloir honorer le travail mais il méprise les 40, 42, 45 ans de travail des retraités qui ont construit leur droit à une retraite qui leur permette de vivre normalement.
Or, la plupart sont désormais obligés de réduire toutes les dépenses qui font le quotidien de leur vie et les aides qu’ils apportent à leurs enfants et petits-enfants.
Les retraités ne placent pas leurs pensions dans les paradis fiscaux, leurs dépenses représentent 48 % de la consommation, 51 % du logement, 50 % de la communication, 50 % des achats d’automobiles et 22 milliards dans le tourisme en 2018
Porter atteinte au pouvoir d’achat des retraités c’est aussi pénaliser lourdement l’économie et compromettre l’activité des entreprises et la création d’emplois.
Les retraites sont un des piliers de notre système de Sécurité Sociale instauré en 1945 ; elles sont principalement financées par les cotisations sociales : richesses créées par les travailleurs qui leur sont redistribuées et qui échappent au capital.
Cet état de fait, le patronat ne l'a jamais accepté et a toujours trouvé des gouvernements complices pour s'attaquer à ce système auquel les français sont attachés.
Macron, par le grand plan de réforme de l'action publique présenté en 2017, prépare une réduction de la superficie de l’état et au travers de son projet des retraites, veut en finir avec le système de protection collective solidaire, universel et égalitaire.
La réforme future des retraites et la revalorisation à minima des pensions participent d'un même objectif : la baisse des retraites et des pensions pour les actifs d'aujourd'hui mais aussi celle des retraites et pensions pour les retraités actuels.
Avec le système par points, c'est le retour aux assurances sociales des années 1930 c’est la mort annoncée de la Sécu, déjà bien mise à mal par les nombreuses réformes passées.
Pourtant de l'argent il y en a, pour maintenir et améliorer notre système de retraites par répartition, il suffit de nous réapproprier les dizaines de milliards qui sont détournés chaque année en dividendes, exonérations et autres cadeaux fiscaux par les riches et le patronat tels le CICE et le pacte de responsabilité et j'en passe... ! Et en retour soumettre à cotisations les revenus financiers.
.Quelques rappels chiffrés : Le CICE et le pacte de responsabilité : 35 milliards d'€ , les exonérations de cotisations sociales patronales : plus de 25 milliards d'€ !, la création d'un million d'emplois : 13 milliards d'€ !, l'égalité salariale femmes/hommes : plus de 10 milliards d'€ pour la Sécurité Sociale en 2020 !, la lutte contre le travail dissimulé : 6 milliards d'€ !, et soumettre à cotisations les revenus financiers.
Inutile de vous dire que ce n'est pas ce que pense le gouvernement qui ose nous dire aujourd'hui que, si la sécurité sociale revient dans le rouge ce serait, en partie, à cause des « cadeaux » faits aux retraités en 2019... C’est tout simplement intolérable
Cela dit les oppositions grandissantes à la réforme des retraites semblent effrayer le gouvernement qui ne s'attendait pas à un tel tollé.
Raison de plus pour ne pas laisser la place à un nouveau débat citoyen coûteux avec des perspectives plus que nocives sur l’enjeu de la retraite et du financement de la protection sociale.
Nous avons ouvert la brèche ces derniers mois, aujourd'hui nous manifestons tous ensemble pour :
- La suppression de la hausse de la CSG et la fin du gel des pensions pour toutes les retraites et pensions, avec rattrapage des pertes subies au 1er janvier 2020.
- Pouvoir partir à 60 ans avec une retraite pleine et entière
- La revalorisation de toutes les pensions en fonction de l’évolution des salaires.
- Un minimum de pension à hauteur du SMIC pour une carrière complète.
- Le maintien et l’amélioration des pensions de réversion.
- L’embauche immédiate de 40 000 personnes comme le demande le personnel des EHPAD et des soins à domicile, qui nous rejoignent dans cette journée d'action du 8 octobre.
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La prise en charge de la perte d’autonomie à 100 % par la Sécurité sociale et l’ouverture d’un droit universel dans le cadre d’un grand service public de l’aide à l’autonomie.
Dans un pays aussi riche du travail de ses salariés et de ses retraités que la France, ces revendications ne sont ni excessives, ni utopiques, elles correspondent à l’urgence des besoins exprimés par l’immense majorité de la population et aux moyens dont dispose la France, et c'est par notre ténacité comme nous avons su le faire ces derniers mois que nous élargirons notre mouvement revendicatif pour gagner sur ces revendications de plus en plus portées par les retraités face au mépris de MACRON et de son gouvernement.
Alors ce n'est pas le moment de baisser la garde, tous ensemble nous ne lâcherons rien !
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