En Marche arrière, la République met les voiles et prend Lelarge...
Les néo-nazis qui défilent à Scrignac un 21 avril, cela ne pose pas de problème au préfet Lelarge et au gouvernement.
"Ils ne viendront peut-être pas", a t-on osé nous dire à la préfecture, "ou ils ne seront qu'une cinquantaine".
"Ils ne posent pas de problème d'ordre public. Ils n'ont pas demandé l'autorisation de la manif, mais c'est pas grave".
"C'est la liberté du droit de manifester".
"Vous l'extrême-gauche, on connaît votre discours...": on lui a rappelé que le PCF n'était pas d'extrême-gauche mais le cœur de la gauche, que le PS et Générations signaient aussi l'appel. Que les militants communistes pendant la seconde guerre mondiale avaient été au premier rang, des dizaines de milliers le payant de leur vie, pour se battre pour le retour de la République et de la liberté.
"Cela fait des décennies qu'ils défilent sous le mot d'ordre "communistes assassins", rien de nouveau sous le soleil".
Nous sommes atterrés par cette complaisance de l'Etat vis-à-vis de groupes racistes, révisionnistes, fascistes dangereux dont des individus profèrent des menaces tout à fait explicites sur des personnes qui ne partagent pas leurs idées racistes et fascistes.
Rappelons qu'il y a un mois une manifestation de solidarité avec Afrin dénonçant l'agression des forces progressistes kurdes par Erdogan et ses supplétifs islamistes avait été interdite à Morlaix. Deux poids, deux mesures...
Nous avons dit au directeur de cabinet du préfet que le gouvernement et l'Etat assumeront toute la responsabilité des conséquences que pourra avoir cette manifestation, et de cette première victoire (la banalisation) pour les fachos.
Même complaisance coupable vis-à-vis des sites néo-nazis qui peuvent déverser leur haine raciste, antisémite, antirépublicaine à longueur de journée avec des gens qui mettent des commentaires ignobles et qui peuvent déverser la saloperie qu'ils ont dans le cerveau et les tripes sans aucun souci. Un mois et demi que le site Démocratie.participative.biz a fait l'apologie de génocide des juifs dans un article ciblant la présidente du musée de la résistance nationale, Lucienne Nayet, et malgré notre rencontre avec le représentant de l'état, les nombreuses plaintes, adresses au procureur de la république, ce site est toujours en place.
A croire que l'extrême-droite radicale ne dérange pas tant que ça le pouvoir.
Le Télégramme, 19 avril 2018:
Les nationalistes bretons appellent à un rassemblement samedi
Plusieurs mouvements nationalistes bretons appellent à un rassemblement, samedi, à Scrignac, en réaction à la profanation de la tombe de l’abbé Perrot, fin mars. Le Parti communiste et plusieurs organisations de gauche demandent l’interdiction de cette manifestation.
Durant le week-end de Pâques, la tombe de l’abbé Perrot, située près de la chapelle Koat Keo, à Scrignac (29), a été profanée. La croix celtique qui surmontait la sépulture a été cassée et des tags à la peinture rouge avaient été inscrits sur la pierre tombale. L’abbé Perrot, rappelons-le, a été tué par Jean Thépaut, un résistant communiste de Scaër, le 12 octobre 1943, pour avoir collaboré avec les nazis. Et pour ses accointances avec les responsables des mouvements nationalistes bretons les plus radicaux.
« Communistes assassins »
Plusieurs mouvements nationalistes bretons d’extrême droite (Yaouankiz Breizh, Adsav et les Identitaires notamment) ont appelé à un rassemblement, samedi, à 18 h, à Scrignac sur la tombe de l’abbé Perrot, sous le mot d’ordre de « communistes assassins ».
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF et sénateur, s’en est ému et a interpellé par écrit, le ministre de l’Intérieur au sujet de cette manifestation. Il demande que ce rassemblement soit interdit. « Ces groupes comptent dans leurs rangs des antidémocrates et des extrémistes violents qui ont déjà sévi à plusieurs reprises (…) en s’attaquant à des militants et citoyens de gauche.
Ils profèrent, pour certains d’entre eux, des menaces de mort sur les réseaux sociaux et cultivent la nostalgie du nazisme. Il y a un risque réel que ces personnes s’attaquent à des biens et/ou à des personnes à Scrignac, explicitement désignée par eux comme une commune indigne car encore sous influence communiste depuis la Résistance. Cela peut donc générer des troubles graves à l’ordre public ».
La gauche demande l’interdiction
Le Parti communiste finistérien a entamé des démarches auprès de la préfecture pour que la manifestation soit interdite, comme 11 syndicats et partis politiques de gauche dont le PS, Génération-s, la France Insoumise, le NPA, la CGT, la FSU, Solidaires, FIDL et la Ligue des Droits de l’Homme. « Nous affirmons que ceux que les fachos appellent des assassins, les militants communistes sous l’Occupation, étaient simplement des patriotes qui ont donné leur vie pour libérer la France du joug de l’envahisseur nazi et de l’extrême droite raciste et réactionnaire », souligne, dans un communiqué, Ismaël Dupont secrétaire du PCF finistérien.
« Pas de menace à l’ordre public » selon le préfet
Pour sa part, le préfet du Finistère « estime qu’il n’y a pas de menace avérée à l’ordre public ». Il dit « suivre la situation avec attention » et « prendra les mesures adéquates si nécessaire ». Par ailleurs, aucune déclaration de manifestation n’a, à ce jour, été déposée auprès de la mairie de Scrignac.
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