Dessin d'un artiste plasticien italien accompagnant une page de l'écrivain Cesare Pavese au Musée del Novecento à Milan . Pavese, traducteur de Dickens, Melville, Faulkner, Defoe, Joyce, adhère au Parti Communiste Italien après-guerre. En 1949, il écrit le très beau et désespéré "Le bel été" (ma mère adorait, moi aussi). Il se suicide à Turin en 1950, à 42 ans. Triste destin que celui des grands écrivains italiens: Primo-Levi, suicidé probablement, lui aussi, à Turin en tombant de son escalier en 1987. Malaparte, mort d'un cancer du poumon avec sa conversion tardive au catholicisme et sa carte du Parti Communiste chèrement obtenue, accordée par Togliatti après plusieurs années de demandes depuis 1945: le génial auteur de "Kaputt", souvenirs du Front Russe comme correspondant de guerre avec les armées nazies, et de "la Peau", vision apocalyptique et grotesque de l'Italie de la Libération, s'était il est vrai bien compromis avec le régime fasciste qu'il avait rejeté publiquement au départ. Et le grand Buzatti, l'auteur du "Désert des Tartares" et du recueil de nouvelles "le K", mort dans les angoisses d'un cancer à Milan. Et Pasolini, communiste lui aussi, victime d'un assassinat en 1975, sur la plage d'Ostie, près de Rome.
Au même musée du Novecento à Milan, face à la galerie Victor Emmanuel II et au Duomo, le tableau "Le Quatrième état" (Il quarto Stato) de Giuseppe Pellizza, magnifique mise en scène de la force historique et de la détermination du prolétariat, tableau puissant, émouvant et subtil inspiré de peintures de la Renaissance que Giuseppe Pellizza termina en 1901 après 10 ans de travail, au prix d'efforts incroyables. C'est un format immense. Giuseppe Pellizza se suicida aussi en 1907, à 40 ans, après la mort de sa femme, sans avoir produit d'autres œuvres majeures. Une reproduction format poster de ce tableau à la gloire du peuple et du socialisme était dans la chambre à coucher de mon père quand j'étais petit. C'est donc avec émotion que l'on découvre l'original.
Vue depuis une verrière du musée d'art moderne et contemporain du Novecento à Milan, sur le Duomo (la cathédrale) et la galerie Victor Emmanuel II
Ici à Padoue, ville universitaire, mais dans beaucoup de villes italiennes, des slogans anti-fascistes signés par les communistes, ou des anarchistes
A Pise, sur le mur devant un des bâtiments de l'Université: "le capitalisme est une maladie dont la lutte va nous guérir! "
commenter cet article …