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19 novembre 2015 4 19 /11 /novembre /2015 08:46

RENCONTRE DEBAT DES REGIONALES AVEC DES UNIVERSITAIRES, DES SYNDICALISTES, DES CANDIDATS DU FRONT DE GAUCHE

La mer en Bretagne a fait vivre des générations d’hommes dans la pêche, la construction navale, la transformation du poisson…
La mer c’est aussi des enjeux environnementaux et alimentaires importants, une source d’énergie, de transport, de loisirs qui nous concerne tous...

QUELLE PLACE AURA LA MER DANS NOTRE FUTUR PROCHE?

- Comment gérer les ports régionaux pour développer
harmonieusement les flottes de pêches, les transports
maritimes, les énergies marines ?

- Comment développer le plus finement possible les outils
industriels ?

- Comment développer le transport multimodal (transport
maritime-fret ferroviaire ; cabotage-trains de voyageurs) ?

- Comment développer la pêche en préservant les ressources
vivantes ?

- Comment développer les activités humaines tout en préservant
les écosystèmes marins ?

Venez en débattre avec les militant-es du Front de Gauche

le jeudi 19 novembre de 20h à 22h

A l’Auberge de Jeunesse du Moulin Blanc à Brest

C-Voiturage depuis MORLAIX à partir du parking de la place René Cassin (devant le rond-point du Poulliet) à 18h55

Une ambition maritime renouvelée pour la Bretagne

La Bretagne et la mer, c'est une longue histoire. ! Et l'un des marqueurs de l'identité du territoire.

La plupart des filières traditionnelles de la pêche à la construction navale ont été déstructurées par des crises à répétition.

Il faut les reconstruire et dans le même temps explorer des pistes nouvelles.

1) Pour une gestion publique des ports seule garantie d'un développement équilibré.et pérenne

Le constat qui s'impose presque partout est celui d'une gouvernance territorialement morcelée. La gestion des ports et de leur équipements est éclatée selon les cas entre plusieurs acteurs CCI, Département, Région, Commune, associations. Il est difficile, malgré les Conseils portuaires qui n'ont pas de pouvoirs opérationnels, de conduire des politiques de développement claires et solidaires.

Il est temps que la puissance publique -Commune, Département Région - reprenne en main la gestion des ports et de leurs équipements. Nous proposons donc que les ports soient gérées par des Sociétés d' Economie Mixte (SEM) à capital majoritairement public (Commune, Département Région ) accueillant au sein du Conseil d’Administration tous les acteurs locaux.

Leur périmètre est à étudier au cas par cas. (Une SEM par port ? Une SEM pour un ensemble de ports ?...)

2) Pour un développement solidaire, harmonieux et non concurrentiel. Synergies portuaires.

D'une certaine manière pour ne pas dire d'une manière certaine les ports sont en concurrence entre eux dans le département et bien sur au delà. On le lit par exemple dans un article récent du Télégramme consacré aux inquiétudes de l’interprofession du port de Lorient qui revendique depuis plusieurs années l'utilisation de la forme de radoub de la DCNS regrettant que les chalutiers de la SCAPECHE soient entretenus à Concarneau, faute de place.

Il n'est pas assuré que cette approche concurrentielle soit une solution d'avenir. La gestion concertée des outils portuaires est une option à étudier. Les ports de départementaux et régionaux disposent de moyens publics et privés de levage,de réparation et d'entretien de taille et de fonction diverses dont il faudrait organiser la complémentarité.

La création d'une structure de gestion intégrée de type interprofession des Ports de Bretagne est une hypothèse à mettre en débat et à étudier.

Il en est de même pour les secteurs de la pêche et de la plaisance où il faut la aussi échapper à la logique « du marché » du moins disant, du plus offrant, où chacun tente de tirer son épingle du jeu pour se tourner résolument vers une gestion concertée et régulée des activités.

3) Préserver, développer, Valoriser utiliser le plus finement possible, les outils industriels

En Bretagne, la filière industrielle navale -construction, réparation, entretien ; avitaillement, mécanique Energies Marines Renouvelables (EMR), Offshore, formation etc...- représenterait 20 000 emplois selon les données de Bretagne Pôle Naval (BPN) regroupés pour l'essentiel sur les sites de Lorient,, Concarneau, Le Guilvinec, Douarnenez, Brest, Saint Brieuc et Saint Malo.. On en mesure toute l'importance quantitativement et qualitativement.

C'est un secteur à promouvoir , à développer et à défendre en tout premier lieu.

Il faut cependant mailler les compétences et les savoirs faire, les lieux de formation et de recherche répartis sur le territoire comme nous le détaillons au point 2. Par exemple deux pôles EMR sont en cours de constitution Brest et Lorient. Ne les opposons pas !

Imaginer de nouvelles filières :

Si la filière EMR semble aujourd'hui assurée il reste (!) encore des pistes à explorer. La déconstruction des navires et la construction de navires de nouvelle génération en font partie.

Il n'est pas très utile de détailler ce que pourrait être la filière déconstruction-valorisation, au vaste gisement local, national et Européen.

Par contre la mise à l'étude et la construction de navire d'un type totalement nouveau est à soutenir sérieusement. Cette démarche est à mener de front avec le renouvellement de la flotte de pêche aujourd'hui largement obsolète et même dangereuse. Le sujet est vaste qui concerne la conception de nouvelles unités, leur type de propulsion, les matériaux de construction, le recyclage en fin de vie. A noter que ce sujet intéresse aussi la flotte de plaisance. Il existe au sein des entreprises, dans les laboratoires universitaires des unités de recherche et développement travaillant sur cette question (Kairos par ex à Concarneau). Plusieurs expérimentations sont en cours (A Paimpol ; Etel, Concarneau)

4) Les ports éléments forts d'une stratégie multimodale du transport

On l'a oublié, bien sur, mais tous les ports du Finistère ont été peu ou prou des ports de cabotage et de bornage. Certains le sont encore comme Quimper Corniguel, Roscoff.ou Brest. On notera aussi dans Côtes d'Armor, Tréguier, Pontrieux, Lézardrieux,

Ce mode de transport a pratiquement disparu en France – comme le rapport fluvial qui si il n'a pas disparu s'est fortement contracté. Ce n'est pas le cas dans d'autres pays d'Europe.

Stimulée par son intérêt environnemental, moins polluant que la route et le fret aérien, le transport maritime desservant les territoires à partir de grands ports ou assurant le trafic en interne n'est plus considéré comme une hypothèse folklorique.

On notera par exemple que Petit Navire à Douarnenez organise à partir de Nantes la livraison hebdomadaire de 2 containers de 20 ou 40 pieds de produits congelés traités sur le site de Pouldavid et opèrent de 10 à 15 conteneurs par semaine de produits finis. en provenance d'Afrique et diffusé en Europe. Les caisses sont déchargées au terminal de Montoir de Bretagne (Grand Port Nantes Saint-Nazaire) et acheminées par camion à Douarnenez pour les produits congelés et sur la base logistique de Quimperlé pour les produits finis.

Il est possible de mettre à l'étude ,à partir de cet exemple qui en appelle bien d'autres si l'on veut bien se pencher sur la question, l ’organisation des transports maritimes d'éclatement des marchandises importées ou de circulation des marchandises en internes et de recourir au cabotage.

En parallèle,la multimodalité mer/fer : la Région Bretagne s'est fixée des objectifs ambitieux sur la multimodalité mer/fer : amélioration des accès terrestres et du transport ferroviaire pour faciliter l'accès aux ports et encourager les échanges longues distances par la mer.

5) Accompagner la mutation des activités halieutiques

La situation de la filière pêche se détériore année après année dans le département. Il n'est que de comparer les documents statistiques limités à la dernière décennie (2005/2015 par ex) pour mesurer l'ampleur du saccage et la violence du tsunami qui engloutit toute la pêche et notamment la pêche industrielle.

Les causes de cette mutation sont en fait difficile à démêler. Le dossier, très technique, est complexe, embrouillé à l'envi, géré à la fois par l'Europe (Politique Commune des Pêches) les Etats ; les Régions et les Organisations de Producteurs, parfois dans la plus totale opacité. Ce n'est pas notre propos de tenter d'y voir plus clair, dans ce document.

Il y a par contre urgence à proposer un certain nombre de mesures pour préserver la filière pêche et accompagner un secteur en pleine mutation. L'enjeu est d’importance qui concerne, les savoirs faire, l' emploi, ( 1 emploi en mer c'est entre 3 et 5 emplois à terre) l'aménagement du territoire, les besoins alimentaires, l'indépendance de nos approvisionnements.

Nos propositions s'articulent bien sur autour de la politique nationale du Parti et du secteur « Agriculture-Forêt- Pêche. Il s'agit donc avant de promouvoir et accompagner la création d'une filière pêche durable.

  • Encourager, accompagner les expérimentations de méthodes de pêche sélectives et de la bonne gestion de la ressource
  • mise en place d'outils financiers nouveaux de type CIGALES (Club d'Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale pour l' Epargne Solidaire ) ou coopératifs permettant de renouveler la flotte de pêche fraîche artisanale à partir d'un cahier des charges adapté. Re-mobilisation des banques mutualistes et des Caisses d'Epargne.. Il faut rappeler que l'Europe interdit désormais le financement public des bateaux neufs ou en refonte.
  • Aide à l' organisation de nouvelle formes de consommation de type AMAP « Adépad » Association pour le Développement de la Pêche Artisanale Durable » (?)

6) Intégrer les ports bretons dans la constitution d'un range national ouest Nantes-Lorient-Brest- Cherbourg Le Havre.

L'essentiel des échanges mondiaux par voie maritime se concentre sur les plus grands ports du « Range nord Europe » Anvers, Rotterdam, Bremerhaven ; Hambourg.. Les containers qui y sont débarqués continuent leur voyage en train, par péniche ou par la route vers le centre et le sud du continent.

Une part importante du trafic maritime à destination de l'Europe longe les cotes françaises. L'idée d'accueillir les navires transportant des marchandises pour notre « hinterland rapproché et profond » fait son chemin.

Deux conditions au moins : la synergie coopérative de tous les ports de la façade de Nantes à Dunkerque. Et le développement audacieux et significatif du réseaux ferré : la Voie Ferrée Centre Europe Atlantique et l'Arc Atlantique.

7) Le rôle de la Région et le principe de conditionnalité des aides

On sait que la Région et les acteurs publics ont joué et jouent un rôle décisif dans le soutien et le développement des activités maritimes. L'aide multiforme à la reprise des chantiers navals de Brest par le groupe Damen ou le soutien inconditionnel au groupe Piriou à Concarneau , à la DCNS à Lorient en sont les exemples les plus significatifs. Dans ces conditions est il acceptable que Damen et Piriou emploient chacun des centaines de travailleurs détachés ?

Le soutien de la Région aux activités maritimes dans leur diversité s’appuiera sur un ensemble de critères sociaux, économiques et environnementaux :

  • une politique de l'emploi premier levier contre le chômage
  • l’accompagnement d'une politique maritime porteuse d'avenir, tournée vers la transition écologique et énergétique
  • accompagnement des projets innovants : navires du futur, techniques de pêche, développement raisonné des cultures marines
Quelles ambitions maritimes pour la Bretagne? Rencontre-débat du Front de Gauche pour les Régionales à BREST le jeudi 19 novembre à 20h
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