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22 novembre 2015 7 22 /11 /novembre /2015 07:45
Etat d'urgence. Le Front de gauche refuse l’exception permanente

JULIA HAMLAOUI

VENDREDI, 20 NOVEMBRE, 2015

HUMANITE.FR

Alors que la loi prolongeant l’état d’urgence était examinée au parlement, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, la porte-parole d’Ensemble, Clémentine Autain et le coordinateur du Parti de Gauche, Eric Coquerel ont dit leur opposition à toute dérive vers « une refondation sécuritaire et autoritaire de la République ».

Une semaine après les attentats qui ont frappé Paris et Saint-Denis, les tentatives de divisions et les discours haineux que l’extrême droite a fait entendre ces derniers jours - contrebalancées par la réaction populaire faite de rassemblement et de solidarité-, ne sont pas le seul sujet d’inquiétude au Front de gauche dont les principaux responsable ont tenu vendredi à Paris une conférence de presse. Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, la porte-parole d’Ensemble, Clémentine Autain et le coordinateur du Parti de gauche, Eric Coquerel, ont approuvé à cette occasion certaines des décisions de François Hollande qu’ils défendaient de longue date comme l’inflexion sur la politique internationale de la France, ou la levée de l’austérité sur les moyens alloués à la sécurité. « Il a fallu malheureusement ces événements dramatiques pour entendre cette phrase du président de la République (‘’le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité’’, NDLR) en matière de moyens de police et de justice », a cependant regretté Pierre Laurent. D’autant que le Front de gauche juge que des moyens supplémentaires doivent être accordés à bien d’autres services publics à commencer par ceux de la santé et de l’éducation. Eric Coquerel a d’ailleurs proposé à cette fin « une loi budgétaire exceptionnelle qui remette en place un Etat à même de répondre aux besoins de nos concitoyens».

Mais, avant tout, c’est la logique d’un état d’exception permanent que refuse la coalition. Si ses députés ont voté la loi prolongeant l’état d’urgence de trois mois « au regard de la gravité des attentats, de l’intensité de la menace et de la nécessité de mettre hors d’état de nuire les réseaux terroristes présents sur notre territoire afin de protéger nos concitoyens», ses parlementaires ne donnent pas pour autant quitus au gouvernement qui a annoncé une révision de la Constitution. « Nous refusons de nous inscrire dans une logique de constitutionnalisation d’un nouveau régime d’exception » a insisté Pierre Laurent, également sénateur. « Il y a un débat sur la manière dont il faut répondre dans l’immédiat à cette question de la prolongation de l’état d’urgence. Mais nous menons aussi activement la bataille sur le contrôle parlementaire, démocratique de cet état d’urgence quant à la préservation des pouvoirs judiciaires, le maintien des libertés publiques fondamentales et nous refusons notamment la suspension durable des mobilisations sociales », a-t-il poursuivi. « L’état d’exception ne peut pas être durable », a pour sa part jugé Clémentine Autain considérant notamment qu’une intervention comme celle qui a eu lieu à Saint-Denis mercredi peut être organisée « dans le cadre de l’état de droit ». Estimant qu’il eut mieux valu « porter le débat immédiatement » via un autre vote, Eric Coquerel juge cependant que celui-ci « n’est pas décisif » et qu’il n’y a pas « de différence de fond» sur l’appréciation de la situation au sein du front de gauche.

Quant aux mesures annoncées par François Hollande, qui ne figurent pas dans la loi examinée actuellement par le parlement, comme la déchéance de nationalité des binationaux nés en France, elles suscitent une vive réaction. « Ce n’est pas d’une refondation sécuritaire et autoritaire de la République en cherchant à s’entendre avec la droite dont nous avons besoin, mais au contraire de la refondation d’une République sociale et démocratique, de la construction d’une démocratie plus forte, qui permette réellement à chacun de s’impliquer dans les affaires collectives. Nous avons besoin de plus d’égalité, de justice sociale, de libertés », déclarent les formations du Front de gauche dans un communiqué commun également rendu public vendredi.

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