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9 janvier 2017 1 09 /01 /janvier /2017 06:34
Hommage à Danièle Casanova par Robert Clément

Danielle Casanova, née le 9 janvier 1909, elle meurt à Auschwitz le 9 mai 1943.
 

« Dernière lettre de Danielle Casanova depuis le fort de Romainville avant le départ pour Auschwitz »


Demain, 5 heures lever, 6 heures fouille, puis départ en Allemagne.
Nous sommes 231 femmes, des jeunes, des vieilles, des malades et même des infirmes. La tenue de toutes est magnifique, et notre belle Marseillaise a retenti plus d’une fois.
Nous ne baisserons jamais la tête ; nous ne vivons que pour la lutte. Les temps que nous vivons sont grandioses.
Je vous dis au revoir ; j’embrasse tous ceux que j’aime. N’ayez jamais le cœur serré en pensant à moi.
Je suis heureuse de cette joie que donne la haute conscience de n’avoir jamais failli et de sentir dans mes veines un sang impétueux et jeune.
Notre belle France sera libre et notre idéal triomphera »
Lors de la dissolution du Parti communiste, Danielle passe dans la clandestinité pour mener le combat dès 1939 contre l’occupant nazi. Elle fut, avec Albert Ouzoulias à l’origine des « Bataillons de la jeunesse ». Consciente des risques encourus, elle adapte son organisation aux conditions de la vie illégale. Elle s’occupe de l’édition clandestine de l’Avant-Garde et d’autres publications, assure la liaison entre la direction illégale du PC et les intellectuels influents. Quelques jours avant l’arrivée des Allemands à Paris Danielle quitte la capitale avec Georgette Cadras-Laffitte. sauvant ainsi les archives du parti et rentre dès juillet à Paris . En octobre 41 avec l’aide de Josette Cothias, elle édite une « Humanité des femmes » Fin janvier 41 Danielle lance le n° 1 du bulletin « le trait d’union des familles de P.G » qui paraîtra jusqu’en 1944. Danielle est au cœur du mouvement de protestation contre l’occupant et la politique de Vichy. La direction du PC l’avait également chargée de rassembler les intellectuels patriotes, nouvelles activités qui la conduiront directement à l’arrestation. Danielle a été arrêtée le lendemain de sa rencontre avec Josette Cothias près du Pont Mirabeau le 15 février 1942, victime d’un « coup de filet » préparé de longue date. Elle reste au Dépôt de la Préfecture de Police jusqu’au 23 mars. Elle y a retrouvé des amies : Maï Politzer, M.C Vaillant-Couturier. Le 23 mars elles quittent le Dépôt pour la prison de la Santé. Elles y resteront 5 mois ½ souffrant de la faim et de la présence de la mort. Le 9 juin 1942 les femmes sont emmenées rue des Saussaies pour interrogatoire par la « Gestapo Incarcérée à Romainville elle devient la rédactrice en chef du « Patriote de Romainville rédigé par des patriotes de toutes opinions écrit et recopié à la main. Le 21 janvier 1943, presqu’un an après son arrestation, Danielle est déportée. Le convoi arrive à Auschwitz-Birkenau , elles sont 230. C’est le convoi des otages, des veuves, convoi-symbole des femmes de la résistance, elles avaient entre 17 et 69ans. 119 communistes ou proches du parti 12 appartenaient à des réseaux gaullistes, 51 arrêtées pour actes de résistance. A leur arrivée au camp le jour se lève à peine, sous l’œil médusé des SS les Françaises passent la porte du camp en chantant à tue-tête. La dentiste en fonction venait de mourir du typhus Danielle la remplace. Elle se trouve ainsi dans une situation exceptionnelle, elle distribue à ses camarades les plus démunies nourriture et lainages, et des médicaments volés. Elle a presque immédiatement établi le contact avec l’organisation clandestine. Et grâce à la complicité de Malhova (interprète slovaque) et la communiste Gerda Schneider elle trouve la filière internationale de la résistance.. Début mai 1943 des tracts dénonçant l’horreur d’Auschwitz circulent en France. Danielle connaît le block 26 où sont parquées ses camarades. Elle y va le soir soigner les malades console encourage. Les camarades meurent les unes après les autres .vaincues par le typhus.( Sur les 49 rescapées du convoi seules 3 réussirent à échapper au typhus Le 1er mai 1943 prise d’une violente fièvre, elle ne reconnaissait personne. Puis la fièvre est retombée, signe fatal. Le 9 mai 1943 Danielle n’est plus, elle est tombée sans avoir jamais cessé de croire dans la vie nouvelle.

 

Danielle Casanova et Maria de Perreti, deux figures de la résistance honorées à Ajaccio le 9 mai 2015

Danielle Casanova: l'hommage de Maurice Ulrich, L'Humanité - 19 juillet 2010

 

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