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23 février 2013 6 23 /02 /février /2013 07:24

S’interroger sur la solidarité, c’est ouvrir la porte à plein de questionnements car c’est un thème qui traverse tous les aspects de la vie collective.

Mais il est intéressant de l’aborder en le rapprochant de la notion de « fraternité » qui est le 3ème terme de la devise républicaine : Liberté, égalité, fraternité.

Je vous livre la définition de la fraternité par le PETIT ROBERT : « Lien existant entre les hommes considérés comme membres de la famille humaine ; sentiment profond de ce lien ».

Le problème, c’est qu’une petite partie de cette famille humaine a oublié la signification de ce mot et s’est, peut-être, mise, de ce fait, en dehors de la famille républicaine.

En tout cas, elle n’en respecte pas les valeurs, sauf celle de Liberté, totale et sans contrôle, non équilibrée par les valeurs d’égalité et de fraternité.

Cette partie de la famille sait par contre très bien faire jouer entre ses membres la solidarité pour préserver ses intérêts particuliers, à nos dépens. Grâce à eux, on assiste à quoi ?

La précarisation générée par une politique favorisant le capital et l’économie financiarisée, le recul des solidarités causé par l’exploitation au travail, le management au mérite et par le stress. Mais aussi, par voie de conséquence, le repli sur soi et l’isolement accentués par l’éclatement des familles, la télévision, l’anonymat des modes de vie…

Et il y a le reste de la famille, nous. On y trouve d’ailleurs un potentiel fantastique de bonnes volontés, de citoyens qui investissent énormément d’énergie, de temps, de convictions, pour agir avec et pour les autres dans de nombreuses associations, dans les quartiers, les écoles …

Et pourtant les solidarités ne progressent pas suffisamment.

Et si nous voulons échapper au sort catastrophique que nous préparent les autres, dont on peut trouver une illustration en Grèce aujourd'hui, nous avons l’obligation d’oublier nos différences et d’être de plus en plus solidaires pour préserver l’intérêt collectif.

J’ai trouvé dans le PETIT ROBERT une autre définition, celle du mot « solidaire » : Solidaire : commun à plusieurs personnes, de manière à ce que chacun réponde de tout. C’est une belle définition qui veut que chacun réponde de l’intérêt collectif ! Cette définition, j’aimerais beaucoup l’inscrire en toile de fond de notre débat sur la solidarité.

Créer un cadre favorable permettant à tout un chacun d’exercer sa responsabilité d’acteur de la vie collective, ça c’est, me semble-t-il, une mission politique essentielle  Alors, c’est sûr que c’est un petit plus difficile à gérer : avoir des citoyens qui gagnent suffisamment leur vie pour avoir du temps pour réfléchir sur ce qui se passe autour d’eux, éventuellement ce que font leurs dirigeants, au lieu de se renfermer sur leur problème de survie, ça complique un peu les choses. Si en plus, ils ont la possibilité de s’informer, de se documenter, de se cultiver car sans savoir, pas de liberté, pas de responsabilité … alors là ça devient carrément galère.

On se demande pourquoi les grands partis politiques ne se battent pas trop sur ces thèmes-là.

Mais, nous, Association du Front de Gauche, c’est justement là-dessus qu’on se bat et qu’on a l’intention de continuer à se battre. Alors, comment le politique peut-il intervenir, au plan national, mais aussi au plan local, pour donner aux citoyens les moyens d’investir ce champ du collectif et d’y intervenir ? Comment resituer le citoyen comme acteur, dans les quartiers, dans la gestion de la cité, au travail, dans l’éducation, la culture, la liste est longue …

On pourrait dire que cela est irréaliste, que c’est du rêve mais il est peut-être urgent de rêver à la mise en place d’une société où gagner de l’argent, accroître sa part du gâteau ne serait plus le seul but et idéal. J’ai adhéré récemment au Front de Gauche sur le programme de l’HUMAIN D’ABORD, sur l’idée que l’homme est au centre et qu’il a le droit de prendre son destin en mains. S’il est un point sur lequel il faut le réaffirmer et le mettre en œuvre, c’est bien sur l’organisation de la solidarité.

Et n’oublions pas qu’en face, ils sont solidaires et que cela les arrangerait bien que nous ne soyons que des individus isolées, repliés sur eux, se désintéressant de la vie de la cité.

Donc, la solidarité est un devoir politique. Comme dit Mélenchon, comporte-toi en mouton et tu seras tondu !

 

Michèle Abramovicz, co-présidente de l'association du Front de Gauche du Pays de Morlaix

le 20 février 2012, à Pleyber-Christ

 

femme front de gauche morlaix

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