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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 15:34

Alors que, contexte de campagne électoral aidant, les responsables les moins droitiers au bureau national du PS ont obtenu que le groupe parlementaire à l'Assemblée ne ratifie pas le Mécanisme Européen de Stabilité qui prévoit la règle d'or, l'austérité, la baisse du "coût du travail" et la mise sous tutelle des Parlements européens, en laissant aux députés PS le choix de voter contre ou de s'abstenir, Francis Wurtz révèle dans l'Humanité quelle fut la position tout à fait contraire des groupes Verts et PS au Parlement Européen. De quoi mettre en doute la sincérité du positionnement de circonstance du PS qui traduit, fécilitons-nous en tout du moins, une certaine crainte des conséquences néfastes pour ses intérêts que pourrait avoir, grâce à la force et à la résonnance de la campagne d'éducation populaire du Front de Gauche, une nouvelle confiscation de la souveraineté du peuple au profit d'un autoritarisme libéral s'exerçant au niveau européen de manière plus brutale que jamais depuis 2 ans.

 

Francis Wurtz dans l'Humanité du 16 février 2012:

 

L’Europe est décidément un élixir de vérité sur les grands choix stratégiques des différentes familles politiques.La dernière illustration spectaculaire de cette évidence date du 2 février dernier.

Ce jour-là, le Parlement européen était appelé à se prononcer (informellement car il s’agit d’un traité intergouvernemental) sur le projet de traité cher à Angela Merckel et à Nicolas Sarkozy et visant à instituer une “règle d’or” contraignant durablement les gouvernements à respecter une sévère “discipline budgétaire” sous peine de se voir infliger des “sanctions automatiques”.

Dans ce cas,chaque groupe politique prépare en principe son propre projet de résolution exprimant sa position sur le sujet,avant de négocier,le cas échéant, un texte de compromis avec certains autres groupes ( aux positions compatibles avec les siennes) pour tenter d’obtenir une majorité des votes.Rien de tel ne s’est produit cette-fois-ci.

Incroyable mais vrai: le Parti Populaire Européen (PPE où siège l’UMP);les Libéraux (où siège le MODEM); le groupe des ” Socialistes et des Démocrates”; et le groupe des Verts ont fait cause commune en présentant d’emblée une résolution unique! Elle l’emporta évidemment,par 443 voix contre 124 et 75 abstentions. On y cherchera vainement,et pour cause, la moindre critique de fond de ce traité,qu’il s’agisse de son essence-même (l’abandon de toute ambition sociale et la pérénisation d’une politique d’austérité) ou des moyens prévus pour remplir ses “missions”(en particulier la violation d’un principe démocratique fondamental,en retirant aux parlements nationaux leur droit souverain de maîtriser le budget ).

Les quatre groupes en question tiennent même à mettre en exergue des “améliorations par rapport au texte initial” tel que “l’ajoût d’une référence aux objectifs (du traité) que représentent la croissance durable,l’emploi,la compétitivité et la cohésion sociale”(!) Ils n’hésitent pas non plus à rendre hommage au Conseil européen des Chefs d’Etat et de gouvernement pour avoir reconnu qu’il fallait “renforcer la solidarité”. Le seul “regret” explicitement exprimé est qu’il ne soit pas tenu compte…de la demande du Parlement européen que son président participe pleinement aux réunions informelles des sommets de la zone euro. On croit rêver.

Oui,vous avez bien lu:telle est la substance de la position commune du PPE,des Libéraux,des Socialistes et des Verts au Parlement européen sur le traité Merkozy! Courageux mais pas téméraires, la plupart des députés socialistes et verts français (campagne électorale oblige) se sont abstenus sur le texte co-signé par leur groupe.

Le seul texte alternatif fut celui de notre groupe de la “Gauche unitaire européenne” (GUE-NGL): celui-ci a rappelé les causes profondes de la crise; fustigé les gouvernements qui “ont accepté les diktats des marchés financiers”;souligné la “crise de légitimité” de l’Union européenne actuelle;”rejetté le traité” après en avoir décrypté les ressorts; réclamé une série de mesures fortes et notamment une refonte des missions de la Banque centrale européenne et le “contrôle public des banques”; et exigé des consultations populaires par voie de référendum sur le traité en question. Une fois encore,le groupe GUE a sauvé l’honneur de la gauche au Parlement européen.Sa composante française s’appelle le “Front de Gauche.”

 

 

 

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