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18 juin 2020 4 18 /06 /juin /2020 05:55
Hélène Fernandez a bien volontiers accepté un verre de kir pour ses 100 ans à l’occasion de la réception organisée en son honneur, en comité restreint, à l’hôtel de ville du Croisic (©L’Echo de la Presqu’île)

Hélène Fernandez a bien volontiers accepté un verre de kir pour ses 100 ans à l’occasion de la réception organisée en son honneur, en comité restreint, à l’hôtel de ville du Croisic (©L’Echo de la Presqu’île)

Le Croisic : à 100 ans, Hélène Fernandez, figure de la Résistance, conserve sa joie de vivre

Hélène Fernandez est une figure de la Résistance et de la lutte contre le fascisme. A 100 ans, elle vit toujours chez elle. Et garde une incroyable mémoire.

Hélène Fernandez a bien volontiers accepté un verre de kir pour ses 100 ans à l’occasion de la réception organisée en son honneur, en comité restreint, à l’hôtel de ville du Croisic (©L’Echo de la Presqu’île)

« Je suis très émue ». Hélène Fernandez a apprécié l’hommage que lui ont rendu la Ville du Croisic (Loire-Atlantique) et l’Union nationale des combattants mardi 2 juin 2020 à l’hôtel de ville pour son 100e anniversaire.

Malgré les années, elle a toujours l’œil qui pétille, une mémoire incroyable et vit toujours chez elle où elle continue de préparer elle-même ses repas.

La maire Michèle Quellard a salué sa « longévité exceptionnelle » et son courage durant la Seconde Guerre mondiale : « On devrait écouter davantage toutes ces personnes qui nous racontent cette époque ».

Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, la calomnie et la dénonciation perdurent, il faut prendre conscience que le danger est toujours là.

« Pas gênée par le confinement »

C’est dès l’âge de 15 ans qu’Hélène a commencé à lutter contre le fascisme, les inégalités, pour la justice, la fraternité aux côtés du Parti communiste français « dont elle est aujourd’hui l’une des plus anciennes adhérentes », souligne Françoise Cabon, secrétaire de la section Presqu’île guérandaise qui, pour sa part, est venue célébrer son centenaire mercredi 3 juin à son domicile « dans le respect des règles sanitaires ».

D’ailleurs, Hélène dit « ne pas avoir été gênée par le confinement » :

C’était plus facile pour moi que pour mes enfants et petits-enfants qui vivent en région parisienne…

Adhésion aux jeunesses communistes

C’est dans la capitale qu’elle est née le 2 juin 1920, près de la Porte des Lilas. Fille unique, elle grandit et aide ses parents en tant que cartonnière dans l’entreprise familiale « Établissement Henri Pagès – Cartonnages mécaniques ».

Profondément marquée par la répression des manifestants qui ripostent à la menace fasciste de 1934, Hélène adhère donc aux Jeunesses communistes l’année suivante. En 1936, elle rejoint les rangs de l’Union des jeunes filles de France (UJFF) dont elle deviendra la secrétaire.

Lire aussi : Manifs contre le racisme et les violences policières : « Mon cœur saigne » réagit un « simple flic » de La Baule

16 mois au camp des Tourelles

Avec la guerre et l’occupation, l’entreprise familiale périclite. Hélène trouve un emploi à la mairie du 2e arrondissement en assurant la distribution des tickets de rationnement.

Engagée dans la Résistance, elle fournit des cartes d’alimentation « aux illégaux ».

Au sein des Comités féminins populaires de la Résistance, créées par Danièle Casanova, elle aide à la rédaction et aux tirages des journaux et assure les liaisons avec la Résistance.

Elle est arrêtée en 1942. Après cinq jours et cinq nuits totalement privées de sommeil à la PJ, puis trois semaines « d’un traitement infâme » au dépôt, lieu de tortures (la Conciergerie), elle est transférée au camp des Tourelles, Porte des Lilas, le 22 septembre 1942.

Evasion le 23 janvier 1944

Les journées au camp sont longues et monotones. Elle seconde la chef de baraques puis devient l’infirmière du camp. Elle tricote des chaussons aux couleurs des drapeaux français et espagnol, sortis clandestinement du camp et vendus au profit des Francs-tireurs et partisans (FTP).

Elle apprend l’espagnol et entre en contact avec un pilote de chasse de l’aviation espagnole, Germain Fernandez-Dias, emprisonné lui aussi au camp des Tourelles.

Elle réussit à s’évader le 23 janvier 1944.  Elle retrouve Germain en banlieue parisienne et ils se marient en 1945. Ils auront quatre enfants : un fils (décédé en 1960) et trois filles et résident à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne).

« Sa joie de vivre et ses convictions ne l’ont jamais quittée »

Au cours des années 80, durant 12 ans, Hélène est secrétaire de l’Unac (Union nationale des anciens combattants) et de Femmes Solidaires et collabore avec la mairie communiste.

Germain décède en mars 1988. Hélène vient alors vivre au Croisic en 1993 où elle continue jusqu’à aujourd’hui sa vie de militante au sein de la section Presqu’île guérandaise du PCF.

« Sa joie de vivre et ses convictions ne l’ont jamais quittée. Elle est un exemple pour tous. C’est un honneur de la connaître et de la côtoyer », souligne encore Françoise Cabon.

 

 

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