40 000 élèves en plus, 1 800 postes en moins : pour l’enseignement secondaire, le ministre de l’Éducation nationale place déjà la rentrée 2019 sous le signe d’une austérité d’acier. Au mépris des engagements proclamés par le chef de l’État et son gouvernement.
Deux caresses et une énorme baffe. Serait-ce la signature de la « méthode Blanquer », ce ministre de l’Éducation nationale qui enveloppe toujours d’un vernis de jolies mesurettes le rouleau compresseur de sa politique ? Hier, il claironnait dans le Figaro vouloir donner la priorité à « l’augmentation du pouvoir d’achat des professeurs », grâce à un budget en hausse de 850 millions d’euros, « l’une des plus importantes augmentations au sein de l’État ». Mais quelques lignes plus loin le couperet tombait : « Le nombre de postes diminuera de 1 800 l’an prochain » dans l’éducation nationale. Mais, que l’on se rassure, « seuls le second degré et les services administratifs seront concernés », ces derniers pour 400 postes ; et « le volume d’enseignement sera évidemment maintenu », grâce au recours aux heures supplémentaires. Problème : le ministre « oublie » que ses propres services ont prévu une hausse de 40 000 élèves dans le secondaire à la rentrée prochaine…
LA HAUSSE DE 1,7 % DU BUDGET 2019 COUVRIRA À PEINE L’INFLATION
À ce niveau d’enfumage, le décryptage est impératif. La hausse du budget de l’éducation nationale, si elle ne relève pas du mensonge pur et simple, n’en est pas loin. 850 millions quand on vient d’annoncer, en juillet dernier, l’abandon pur et simple de Sirhen, le « système d’information des ressources humaines de l’éducation nationale »,
COMMUNIQUE DE PRESSE DU SNES-FSU! 32 000 élèves en plus, 1 800 postes en moins 1800 postes de moins dans le second degré à la rentrée 2019 alors que davantage d'élèves seront accueillis. Est- ce là la priorité à l’éducation? Les collèges scolariseront 32 000 élèves supplémentaires à la rentrée 2019, la génération nombreuse de 2007, d'ores et déjà les classes de Seconde sont à 35 et plus... Le ministre prévoit d’amplifier la dégradation des conditions d’étude des collégiens et des lycéens. En guise de palliatif au manque de postes , il envisage de toucher au statut des enseignants pour les contraindre à deux heures supplémentaires au lieu d'une . Outre le fait que cela ne ferait qu'alourdir encore la charge de travail, les conditions actuelles d'enseignement conduisent déjà une majorité d'enseignants à devoir faire des heures supplémentaires . En fait le Ministre compte sur les réformes pour permettre ces diminutions de moyens, par le biais des fusions d'académies, par le biais de la réforme du lycée qui augmentera le nombre d'élèves par classe du fait des enseignements communs et privera certains lycées de formations actuellement offertes. . Toujours privés de revalorisation, inquiets des conséquences des réformes pour leurs métiers et leurs élèves, les personnels du second degré n'ont désormais plus aucun doute sur la place faite au service public d'éducation par le gouvernement . Le SNES FSU va alerter la profession et faire entendre le mécontentement général.
commenter cet article …