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25 août 2018 6 25 /08 /août /2018 05:22

C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris le décès de notre amie et camarade Anne DREAN après une longue période de maladie.

Annick est née en 1935 à Grâces dans ce qu’on appelait alors les Côtes du Nord. Son père, militaire de carrière, avait 2 enfants lorsqu’il fut fait prisonnier. Il en aura deux autres après sa libération. Quand il est dégagé des cadres de l’armée, la famille vit une situation difficile.

Bonne élève, Annick obtient son bac à 18 ans en 1953. Mais la situation  familiale rend impossible la continuation des études et elle doit travailler.

En octobre, à 18 ans, quelques mois après son bac, elle est institutrice suppléante et se trouve seule en charge d’une classe unique rurale avec 8 à 10 élèves.

En 1956 elle se marie avec Jean et désormais, jusqu’au bout, leurs vies n’en feront plus qu’une. Françoise et Hélène naitront de cette union.

De 1956 à 1964, au gré des mutations de Jean, elle enseignera à Vitré puis à Saint-Brieuc.

En 1964, Jean qui avait eu quelques ennuis suite à son opposition à la guerre d’Algérie décide d’apporter sa pierre à la construction de l’Algérie indépendante en tant que coopérant. Une nouvelle expérience pédagogique et humaine pour Anne qui bien sûr était de l’expédition :  50 élèves le matin, 50 autres l’après-midi. Une riche expérience de 5 ans dont ils parlaient souvent. Est-ce là qu’elle a pris ce goût du soleil qu’elle aimait tant ?

En 1969 : retour en France à Trappes dans la région parisienne. Enfin en 1972 arrivée à Morlaix. Jean à la gare et Annick au collège du Château, en classe de transition.

C’est là que je la vois pour la première fois. Frappé par son allure, son élégance vestimentaire… jusqu’à la pointe de ses escarpins. En apprenant à la connaître, je ne mettrai pas longtemps à me rendre compte que son élégance humaine était encore plus grande. Son ouverture aux autres, sa tolérance, son refus de condamner à priori, sa disponibilité, son écoute… Il y aurait tant à dire. Bien sûr ce n’était pas une sainte mais une belle femme dans tous les sens du terme.

Le début des années 70 c’était aussi à Morlaix l’activité du GFEN  (Groupe Français d’Education Nouvelle) un mouvement pédagogique qui se donnait comme objectif de lutter contre l’échec scolaire, de créer par la pratique les conditions de la réussite de tous les élèves. De les préparer à l’autonomie et à la citoyenneté aussi. Anne, qui partageait totalement cet objectif, était de ce groupe très actif et y apportait beaucoup.

C’est dans ce groupe GFEN qu’est née l’idée de Kerfraval : une nouvelle école devait être construite sur le plateau Nord-Est pour remplacer les baraques du Launay. Le groupe en fit son objectif : nouvelle architecture, nouvelles ambitions pédagogiques, nouvelles pratiques innovantes et tellement prenantes. J’eus à la construire en tant qu’adjoint aux affaires scolaires. Annick  fut de toutes les étapes depuis le début et jusqu’à sa retraite en 1990 et même au-delà. Active dans toutes les initiatives… et embauchant Jean à l’occasion.   

Anne était catholique pratiquante, en 1975 elle prend la décision d’adhérer au Parti Communiste Français et en fut une adhérente active toujours disponible, toujours souriante même quand les activités étaient telles qu’on aurait aimé que les journées aient plus de 24 heures. Anne était toujours disponible pour les tâches qu’on lui demandait de remplir mais une de celles qu’elle préférait était la participation aux différentes fêtes que le parti organisait. Fête de l’Humanité, de l’Unité, de la Terre… mais surtout du Viaduc le 1er mai à Morlaix où avec Jean, la restauration était  son domaine… et toujours souci de la qualité et du respect des autres, une touche particulière pour l’accueil. Combien de fois leur jardin a t’il été pillé pour que les tables soient fleuries !

Cette adhésion n’a pas éteint la foi d’Annick. Sans doute trouvait-elle dans ses deux engagements une complémentarité dans la lutte nécessaire pour un monde de solidarité et de fraternité débarrassé de toute domination et de toute exploitation où chaque femme, chaque homme, chaque enfant ait le droit à une vie digne et heureuse jusqu’au bout.             

C’est ce combat qu’Annick et Jean ont mené sans relâche avec vaillance et générosité toute leur vie. Valeurs qu’ils ont transmises à leurs enfants et petits- enfants.

 A la fin, la vie d’Annick a été ternie par des problèmes de santé qui n’ont cessé de s’aggraver jusqu’à rendre impossible son maintien à domicile. Jean ne pouvait pas envisager qu’Anne soit seule en EHPAD. Il a donc décidé de l’accompagner à Quimper où ils ont été accueillis dans l’établissement où il réside. Preuve d’amour ultime auquel la vie vient d’écrire le mot fin.

Ma dernière rencontre avec Annick a eu lieu au DOURDUFF, le long de la rivière. Elle était encore valide et nous avons échangé quelques instants. Toujours soucieuse des autres. C’est cette image que je veux garder d’elle. Avec la volonté, avec ses camarades et Jean, bien sûr, de continuer à mener le combat pour les valeurs qu’elle a toujours défendues.

Alain DAVID

 

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Hélène et Jean-Pierre, sa fille et son gendre, remercient de tout coeur toutes les personnes qui se sont associées à notre douleur.
Votre présence, vos messages, vos fleurs nous ont été précieux pour surmonter le départ de Maman.
Le combat continue pour, peut-être, voir un jour naître ce monde de paix et de justice dont Maman rêvait et pour lequel elle se battait aux côtés de Papa, ainsi qu'à vos côtés.
Merci.

Hélène et Jean-Pierre".

 
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