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10 décembre 2016 6 10 /12 /décembre /2016 06:51

Dans une société où les savoirs et la création jouent un rôle de plus en plus important, un effort sans précédent d’éducation est une des conditions majeures pour sortir de la crise, pour donner aux salariés une véritable maîtrise de leur travail, pour permettre à tous les citoyens de construire ensemble les choix qui engagent le pays et le monde. Faire de la place nouvelle des savoirs et de la création un outil d’émancipation individuelle et collective devient une priorité pour le développement même de toute la société.

Tout le monde aujourd’hui se réclame d’une « école de la réussite de tous » et l’expression est dévoyée : il s’agit trop souvent d’une réussite individuelle, en fonction des « talents » de chacun... Bref une réussite qui reproduit les inégalités sociales. Nous affirmons que tous les élèves sont capables d’apprendre et de progresser. Des enfants pas faits pour l’école ? Ce n’est pas vrai, c’est l’école qui n’est pas faite pour tous les enfants ! Nous voulons transformer l’école pour construire l’école de l’égalité.

Comment lutter contre les inégalités à l’école ? Nous ne nous résignons pas à adapter l’enseignement aux capacités, aux talents ou aux goûts des élèves. Un tel choix conduit inévitablement à une école moins émancipatrice – qui ne permet pas aux élèves de sortir de leur culture familiale, de prendre du recul, de se construire dans le partage des différences – et plus inégalitaire : les différences de culture familiale sont naturalisées, essentialisées, figées par ce type d’enseignement. C’est pourquoi nous défendons une ambition de haut niveau pour tous les élèves.

Le choix de l’adaptation, prôné par les logiques libérales, a des conséquences en termes de contenus et de pratiques : les contenus, les pédagogies et les parcours sont individualisés, de manière à répondre au mieux aux capacités et aux aspirations de chaque élève. Il s’agit de s’adapter aux différences, mais pas de lutter contre les inégalités et de construire du commun par le partage. Ce choix de l’individualisation est critiquable, parce qu’il ignore le rôle du collectif dans l’apprentissage : on apprend mieux en classe que tout seul. Nous affirmons au contraire la nécessité de construire du commun : des qualifications communes (et pas des « livrets individuels de compétences ») pour que les travailleurs de demain ne soient pas isolés sur le marché du travail ; une culture commune pour permettre le débat démocratique.

L’école libérale, fondée sur l’adaptation et l’individualisation est une école de plus en plus territorialisée. Le besoin d’autonomie des enseignants (pour développer des expériences pédagogiques, innover dans leurs pratiques) est instrumentalisé pour imposer l’autonomie financière, la différenciation des programmes et des horaires, la mise en concurrence des établissements, l’adaptation aux réalités locales en lieu et place de l’ambition pour tous. La concurrence et la marchandisation conduisent dans les faits à une uniformisation des pratiques. Nous défendons le cadre national du service public et le statut de fonctionnaire, seules garanties d’une véritable liberté pédagogique des enseignants.

 

Notre projet s’articule autour de deux objectifs : l’égalité et l’émancipation. La lutte contre les inégalités va donc de pair avec une ambition de haut niveau.

 

Défendre l’école publique, c’est la transformer ; et cela passe par une articulation étroite entre moyens et contenus (la pédagogie sans les moyens ou les postes sans transformation des contenus, ça ne marche pas !).

Cela passe par plus et mieux d’école : allongement de la scolarité obligatoire et du temps scolaire pour permettre à plus d’enfants de s’approprier des savoirs plus complexes.

Cela passe aussi par une transformation des contenus et des pratiques. Nous voulons refonder l’école en prenant pour référence l’enfant qui n’a que l’école pour réussir à l’école. Pour cela, nous voulons rendre aux enseignants la maîtrise de leur métier (notamment avec une relance de la formation initiale et continue).

L’école doit se faire à l’école : zéro délégation aux familles, aux collectivités locales, aux marchés privés, aux médecins... Tout ce qui est nécessaire à la réussite scolaire doit être enseigné à l’école, c’est à l’école de traiter la difficulté scolaire. C’est à cette condition que l’on pourra en finir avec la culpabilisation des familles et associer réellement les parents, en particulier les parents des milieux populaires, au travail de l’école, pour la réussite de tous les enfants. C’est à cette condition encore que les actions concertées avec les associations, les collectivités locales, pourront constituer de véritables partenariats.

Tout cela nécessite la reconstruction d’un service public national : fin de la mise en concurrence des établissements, dé-précarisation des personnels, horaires et programmes nationaux...

Il y a besoin de retrouver une politique éducative nationale, avec des objectifs débattus démocratiquement qui redonnent du sens à l’école, et des mesures cohérentes, échelonnées dans le temps.

 

25 propositions pour l’école de l’égalité

 

Mesures d’urgence

1.      Plus un seul enfant de 3 ans privé d’école ! Nous intégrerons l’école maternelle à la scolarité obligatoire.

2.      Droit à l’école dès 2 ans pour les familles qui le souhaitent : les tout-petits doivent être comptés dans les effectifs des écoles.

3.      Allonger la scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans.

4.      Garantir la gratuité de l’éducation et de tout ce qui est nécessaire aux études (transport, matériel...) : revalorisation des bourses et mise en place d’un fonds national pour la gratuité.

5.      Sortir de l’impasse des rythmes scolaires : rétablir la demi-journée d’école supprimée par la droite en 2005 (sans allonger le temps de travail des enseignants, ce qui implique de dissocier le service des enseignants de l’emploi du temps des élèves et d’avoir plus de maîtres que de classes).

6.      Revenir sur la réforme du collège : réouverture d’une concertation pour la démocratisation de la réussite au collège ; mesures d’accompagnement des nouveaux programmes.

7.      Revenir sur la réforme du bac pro : réintroduction de parcours en 4 ans (création de CAP pour toutes les filières).

8.      Élaboration d’une carte scolaire contraignante et démocratiquement construite, sectorisation de l’enseignement privé.

9.      Pour répondre à la crise de recrutement : création d’un pré-recrutement des enseignants sous statut de la fonction publique, revalorisation salariale des personnels de l’éducation.

10.  Une même ambition pour tous les enfants: nous voulons en finir avec la distinction entre le « socle » et les programmes. Ce sont les programmes qui définiront les contenus et les objectifs de l’enseignement pour tous.

11.  Augmentation du budget de l’éducation : le budget de l’EN doit être porté dans un premier temps à 7% du PIB et l’État doit redevenir majoritaire dans la Dépense nationale d’éducation. Nous mettrons fin à l’obligation faite aux collectivités locales de financer l’enseignement privé.

 

Favoriser le débat démocratique

12.  Création d’un observatoire national des programmes pour les faire évoluer en fonction des retours des acteurs de l’éducation, des jeunes et de la collectivité.

13.  Création d’un observatoire national des inégalités sociales de réussite scolaire, avec pour mission de définir des mesures prioritaires et d’allouer des moyens ciblés pour corriger les inégalités.

14.  Bilans des réformes libérales : réforme Chatel du lycée, réforme du collège...

15.  Pour favoriser la vie démocratique des établissements : instaurer la coopération comme principe de gestion ; abrogation du décret Chatel sur l’organisation des académies, nouveaux droits pour les lycéens.

16.  Création d’un statut de parent délégué inscrit dans le code du travail, de temps et de lieux permettant aux membres de la communauté éducative de se rencontrer dans de bonnes conditions.

 

Une politique ancrée dans la durée

17.  Plan pluriannuel de recrutement et de déprécarisation dans l’éducation nationale (enseignants et personnels), revalorisation salariale des métiers de l’éducation ;

18.  Réduction des effectifs : pas plus de 25 élèves par classe, 20 en Très Petite Section de maternelle et en éducation prioritaire ;

19.  Pour sortir de l’impasse des rythmes scolaires : création d’un service public national déconcentré du loisir éducatif avec une filière animation ;

20.  Pour rendre aux enseignants la maîtrise de leur métier : relance de la formation initiale et continue des enseignants dans un cadre national ;

21.  Pour sortir de l’impasse de la réforme du collège : relance du collège unique ;

22.  Enseignement des cultures technique et professionnelle à tous les élèves dès la primaire ; revalorisation des filières professionnelle et technologique au lycée ;

23.  Homogénéiser l’offre de formation en collège et au lycée avec une carte nationale des formations publiques ; intégration progressive de l’enseignement privé sous contrat au service public d’éducation nationale.

24.  Garantir qu’une formation commune soit reconnue par une qualification égale, notamment par le renforcement du cadre national des formations et des diplômes nationaux ; reconnaissance de toutes les années d’étude dans les conventions collectives.

25.  Construction d’un service public national de la formation continue dans le cadre d’une nouvelle sécurité d’emploi et de formation permettant à chacun d’alterner des périodes de travail dans un emploi choisi et des périodes de formation choisie et qualifiante sans perte de revenu et sans passer par le chômage.

 

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