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20 mai 2025 2 20 /05 /mai /2025 04:59
Appel commun pour faire face à la famine dans la bande de Gaza: Lancez le convoi humanitaire diplomatique, maintenant !
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Appel commun pour faire face à la famine dans la bande de Gaza: Lancez le convoi humanitaire diplomatique, maintenant !

La Via Campesina a signé l’appel commun lancé par la société civile palestinienne, rejoignant ainsi des centaines d’autres organisations en soutien à l’initiative visant à lancer un convoi diplomatique humanitaire pour faire face à la famine à Gaza. Vous trouverez ci-dessous l’appel.


12 mai 2025

La société civile palestinienne, rejointe par des organisations humanitaires et de défense des droits humains à travers le monde, lance cet appel commun et urgent : la famine provoquée à Gaza doit être stoppée. La communauté internationale doit agir de manière décisive, immédiate et assumer l’entière responsabilité morale et juridique de cette situation.

Nous assistons, en temps réel, à l’affamement délibéré d’une population civile utilisé comme méthode de guerre. Plus de deux millions de Palestinien·ne·s à Gaza vivent dans la famine. Depuis le 2 mars 2025, Israël bloque l’acheminement de toute aide humanitaire et de tout secours vital — il s’agit du plus long siège total jamais imposé à Gaza.

L’UNICEF et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) ont tiré la sonnette d’alarme : à Gaza, les terres agricoles ont été détruites, les zones de pêche sont interdites, les boulangeries et les cuisines communautaires ferment, la nourriture est épuisée, et la population se bat pour accéder à l’eau, dans un contexte de bombardements incessants. Les enfants se couchent affamés . 92 % des enfants de moins de deux ans et des mères allaitantes ne reçoivent pas une alimentation adéquate. Les hôpitaux n’ont plus de sang, et les personnes brûlées par les explosions n’ont plus accès à l’eau nécessaire à leur survie.

L’UNRWA et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont épuisé leurs réserves, tandis qu’Israël cherche à démanteler le système de distribution de l’aide humanitaire géré par l’ONU. Le 11 avril 2025, le Réseau des ONG palestiniennes a déclaré que Gaza était entrée dans une phase avancée de famine. Cette déclaration a été suivie d’une déclaration officielle de l’État de Palestine désignant la bande de Gaza comme zone de famine, et appelant à une intervention internationale urgente, notamment au titre de l’article 99 de la Charte des Nations unies.

Des décès dus à la famine se produisent déjà et devraient augmenter fortement si les conditions persistent. Selon la Classification intégrée de la sécurité alimentaire (IPC), l’ensemble de la population de Gaza souffre d’insécurité alimentaire aiguë, et un demi-million de personnes sont confrontées à la famine. Il existe un risque élevé que la famine (Phase 5 de l’IPC – Catastrophe) se concrétise prochainement, rendant une action immédiate impérative. Malgré cette réalité catastrophique, plus de 3 000 camions d’aide et 116 000 tonnes de nourriture sont prêts à entrer à Gaza – mais sont bloqués uniquement par Israël. Cela se fait en violation flagrante des principes fondamentaux du droit international, comme l’ont rappelé des ordonnances juridiques contraignantes, notamment les mesures provisoires de la Cour internationale de Justice dans l’affaire Afrique du Sud /Israël – des ordonnances qui restent ignorées et non appliquées plus d’un an après.

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré :

« L’aide humanitaire n’est pas négociable… L’entrée de l’aide doit être rétablie immédiatement… Il ne doit y avoir aucun obstacle à l’aide humanitaire. Ce n’est pas le moment de manifester un soutien de manière symbolique, de cocher une case et de passer à autre chose. »

Le 29 avril 2025, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a mis en garde contre l’effondrement total de l’aide vitale, déclarant que :

« Les États tiers ont des obligations claires en vertu du droit international pour faire cesser immédiatement de tels agissements, et ils doivent agir en conséquence. »

Appel à l’organisation et au déploiement immédiats d’un convoi humanitaire diplomatique vers Gaza via le point de passage de Rafah

Nous exhortons les États à se joindre à ce convoi humanitaire en envoyant des missions diplomatiques officielles – au plus haut niveau possible – pour accompagner les camions d’aide déjà stationnés au point de passage de Rafah, et entrer à Gaza à leurs côtés. Cet acte s’inscrit dans le cadre des obligations juridiques des États, du courage moral et de la solidarité humaine.

A cette fin, nous demandons ce qui suit :

  • Nous appelons tous les États à s’engager publiquement à rejoindre le convoi humanitaire en envoyant des missions diplomatiques officielles pour accompagner les camions d’aide entrant à Gaza via le point de passage de Rafah. Une date de départ précise sera annoncée prochainement. Les États doivent également rejeter l’instrumentalisation de l’aide humanitaire ainsi que les mécanismes de distribution proposés par Israël, qui militarisent les secours et contournent les agences de l’ONU et les acteurs humanitaires.
  • Nous exhortons tous les États à coordonner leurs efforts avec les Nations Unies et le gouvernement égyptien afin de faciliter l’entrée du convoi et d’assurer un passage immédiat, sans entrave et en toute sécurité de l’aide humanitaire, des équipes médicales et des travailleurs humanitaires.
  • Si certains gouvernements, complices des atrocités en cours, choisissent de ne pas participer, nous appelons les diplomates, parlementaires et ministres de ces pays à rejoindre le convoi à titre personnel.
  • Nous exhortons les médias internationaux à accompagner le convoi – pour témoigner, documenter la famine et dénoncer le blocus qui affame Gaza.
  • Nous appelons la société civile mondiale – y compris les ONG, syndicats, groupes d’étudiants, partis politiques et réseaux de solidarité – à se mobiliser immédiatement pour faire pression sur les gouvernements afin qu’ils soutiennent le convoi, et pour fournir un soutien matériel, politique et public.
  • Nous appelons les Nations Unies à achever d’urgence les évaluations et procédures nécessaires à la déclaration de Gaza comme zone de famine, sur la base de données vérifiées, et à soutenir cet appel commun en facilitant, approuvant et rejoignant activement le Convoi Humanitaire Diplomatique.

Un convoi humanitaire diplomatique marquerait une étape historique pour briser le siège, mettre fin à la famine et affirmer le rejet mondial de la faim en tant qu’arme de guerre. Cet appel repose sur le droit international, la morale partagée, la Convention sur le génocide, les mesures provisoires de la CIJ, la Charte des Nations Unies, ainsi que de nombreuses résolutions des Nations Unies, de l’OCI, de la Ligue arabe et des Unions européenne et africaine. L’inaction entraînera des décès massifs par famine, facilitera d’autres illégalités graves et affaiblira le système juridique international.

Nous vous appelons aujourd’hui à : Laissez Gaza vivre. Mettez fin à la famine. Mettez fin au siège. Ouvrez les passages. Lancez le Convoi Humanitaire Diplomatique – MAINTENANT !

Cliquez ici pour voir les signataires

Journal Le Monde/ Gaza : les alliés d’Israël face au risque de la complicité. 
18/05/25
 
La répugnance des Etats occidentaux à prendre des mesures concrètes contre l’Etat hébreu, en dépit de l’ordonnance de la Cour internationale de justice reconnaissant le risque de génocide à Gaza, les expose à des poursuites pour manquement à leurs obligations internationales.
 
Par Stéphanie Maupas (La Haye, correspondance)
 
L’Union européenne (UE) « mise en demeure » pour « manquement » à son « obligation d’agir face au risque avéré de génocide à Gaza ». Dans deux courriers datés du 12 mai, adressés à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et au Conseil de l’Union européenne, l’association Juristes pour le respect du droit international (Jurdi), demande des actes, faute de quoi elle saisira la Cour européenne de justice, au Luxembourg, « pour carence fautive de la Commission en matière de respect de ses obligations découlant du droit international et du droit de l’Union ».
L’association française, qui rassemble des experts en droit international, demande à l’UE de dénoncer publiquement les crimes en cours, de revoir totalement son cadre de relation avec Israël et de prendre des sanctions contre les responsables israéliens, dont Benyamin Nétanyahou, et les ministres Bezalel Smotrich et Israel Katz. « C’est un cri d’alerte », explique Johann Soufi, cofondateur de la Jurdi, qui consiste à « mettre en garde les démocraties occidentales et l’Union européenne, car elles sont en train de sacrifier à Gaza les fondations morales sur lesquelles leur projet repose. L’Union européenne est avant tout une union de valeurs » et si « elles sont à géométrie variable ou vide de sens, alors on détruit l’UE ».
Face à l’horreur des événements dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, les organisations humanitaires, les défenseurs des droits humains, avocats, professeurs, intellectuels, artistes et responsables des Nations unies, demandent aux Etats d’agir et de ne pas se rendre complices des crimes en cours. « J’ai visité ce qu’il reste du système médical de Gaza, et je peux vous dire que la mort à cette échelle a une odeur et des bruits qui ne vous quittent pas », a déclaré le responsable des affaires humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, devant le Conseil de sécurité le 12 mai, avant d’interpeller les diplomates : « De quelles preuves avez-vous besoin ? Allez-vous agir, maintenant, de façon décisive pour prévenir le génocide et assurer le respect du droit international humanitaire ? » Le fonctionnaire a évoqué les tentatives de peser, en privé, sur les responsables israéliens, sans effet selon lui, avant de suggérer : « Si tout cela vous importe encore, ne soyez pas complices. »
 
Tout est écrit, précis, assumé
Les récentes condamnations verbales des Occidentaux n’ont pas entamé la détermination d’Israël à mettre en œuvre son « plan de conquête » de la bande de Gaza, annoncé le 5 mai. Il prévoit d’achever la destruction de l’enclave, d’entasser la population dans le Sud, puis de la déporter « vers des pays tiers ». « Nous ne nous cachons pas, a déclaré M. Nétanyahou, c’est bien notre plan. » Le ministre des finances israélien, Bezalel Smotrich, a appelé quant à lui à l’expulsion des Palestiniens de l’enclave, promettant : « Gaza sera nettoyée du Hamas, et des centaines de milliers de Gazaouis seront en route pour d’autres pays. »
Tout est écrit, précis, assumé. Au mépris des trois ordonnances rendues contre Israël, en février, mars et mai 2024 par la Cour internationale de justice (CIJ), dans la procédure enclenchée par l’Afrique du Sud, accusant Israël de violer la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. Dans ces premières ordonnances, les juges ont sommé l’Etat hébreu de ne pas commettre d’actes de génocide, de punir les auteurs d’incitation aux crimes, de ne pas soumettre les Palestiniens à la destruction et de laisser passer l’aide humanitaire, aujourd’hui totalement bloquée.
Les juges avaient, en substance, déclaré que Gaza était au bord du génocide. C’était il y a quinze mois. En ratifiant la convention sur le génocide, les Etats « s’engagent à prévenir et à punir », selon l’article 1 du texte, en poursuivant les auteurs, « ou en saisissant les organes compétents de l’Organisation des Nations unies afin que ceux-ci prennent (…) les mesures qu’ils jugent appropriées pour la prévention et la répression des actes de génocide ». C’est ce qu’a fait l’Afrique du Sud. En Europe, seules l’Espagne et l’Irlande soutiennent la plainte de Pretoria. La France s’abstient. Interrogé sur TF1, le 13 mai, sur la question du génocide, Emmanuel Macron a renvoyé la question aux historiens, donnant l’impression d’ignorer la procédure de la CIJ.
Avec ces procédures, les dirigeants occidentaux ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas, leur rappellent constamment les opinions publiques, les dizaines de rapports de l’ONU, d’ONG, d’experts, et les décisions de la CIJ. Or, « la connaissance enclenche l’obligation d’agir », précise Me Soufi, qui regrette que certains s’interrogent encore sur « ce qu’il faudrait faire de plus pour Gaza ». « Un copier-coller de ce qui a été fait sur la Russie, répond Me Soufi, car les motifs sont les mêmes. Et les Etats européens ont plus d’influence et de leviers sur Israël que sur la Russie ou sur l’Iran. »
« Complicité institutionnelle »
Après avoir interpellé l’Union européenne, la Jurdi a saisi, le 12 mai, l’assemblée des 125 Etats membres de la Cour pénale internationale (CPI) pour dénoncer l’autorisation de survol accordée par la France à Benyamin Nétanyahou, qui se rendait, le 2 février, à Washington, malgré le mandat d’arrêt de la CPI.
La répugnance des capitales occidentales à rompre avec leur allié israélien pousse les sociétés civiles à agir. Du 13 au 16 mai, devant la Haute Cour de Londres, le gouvernement britannique a dû s’expliquer lors d’un procès l’opposant aux organisations palestinienne et britannique, Al-Haq et Global Legal Action Network, soutenues par Amnesty International, Oxfam et Human Rights Watch. Elles accusent le gouvernement de violer le droit international, qui stipule qu’un Etat ne peut pas exporter d’armes s’il existe un « risque clair » que celles-ci facilitent les crimes.
Or, Londres continue d’exporter du matériel militaire vers Israël, en particulier des pièces de fabrication du F-35. Au début de cette procédure, en septembre, le gouvernement britannique a annoncé le retrait de plusieurs licences d’exportation, mais maintenu celles destinées aux avions de combat de l’américain Lockheed Martin. Dans une note à la cour, il a admis qu’un risque existait, mais estimé que l’arrêt de ces exportations pourrait saper la « confiance des Etats-Unis ». La décision n’a pas encore été rendue.
Un « convoi humanitaire diplomatique »
Le 30 avril 2024, dans une procédure, toujours en cours, enclenchée par le Nicaragua, l’Allemagne avait été interpellée par les juges de la CIJ. Ceux-ci avaient rappelé à Berlin que les obligations des Etats « en ce qui concerne le transfert d’armes à des parties à un conflit armé (…) incombent à l’Allemagne en tant qu’Etat partie auxdites conventions lorsqu’elle fournit des armes à Israël ».
La Charte de l’Organisation des Nations unies, bâtie après la seconde guerre mondiale et la Shoah, sur la promesse d’un « plus jamais ça », impose aux Etats de respecter les décisions de la CIJ. Mais l’organisation mondiale n’a jamais été si ouvertement défiée. En mai 2024, le représentant d’Israël à New York, Gilad Erdan, avait passé la Charte à la broyeuse, en signe de protestation, après un vote de soutien à la Palestine.
Face au risque croissant de famine à Gaza, un collectif de près de 250 ONG du monde entier vient de lancer un appel à organiser un « convoi humanitaire diplomatique ». Il demande aux Etats d’« envoyer leurs diplomates – au plus haut niveau possible – pour accompagner les camions d’aide déjà stationnés au point de passage de Rafah, et [d’]entrer dans Gaza à leurs côtés ». Un impératif légal, fait de « courage moral et de solidarité humaine », écrivent ces ONG internationales et palestiniennes.
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