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13 juin 2018 3 13 /06 /juin /2018 14:57
Près de Michelle Thépault, la fille de Jules Lesven, 2e à gauche, les représentants d'associations (Roger Berthelot et Jean-Claude Cariou, de l'ANACR, fils de résistants) et des lycéens

Près de Michelle Thépault, la fille de Jules Lesven, 2e à gauche, les représentants d'associations (Roger Berthelot et Jean-Claude Cariou, de l'ANACR, fils de résistants) et des lycéens

Les lycéens commémorent la mort de Jules Lesven

 Ouest-France Brest 02/06/2018

 https://www.ouest-france.fr/bretagne/brest-29200/les-lyceens-commemorent-la-mort-de-jules-lesven 5802586

Toute la semaine, le lycée qui porte son nom a célébré le 75e anniversaire de la mort de Jules Lesven. Responsable finistérien des Francs-tireurs et partisans (FTP), il fut fusillé au camp d'Auvours, dans la Sarthe, le 1er juin 1943. Vendredi, des lectures de textes ont été faites dans le lycée en présence d'associations elles que Brest 44, l'Anacr, le mémorial Fort-Monbarey, de la présidente du Réseau musée de la résistance nationale et de Michelle Thépaut, la fille de Jules Lesven. « Une véritable surprise » pour le proviseur Stéphane Revelen, qui a longuement recherché des descendants de Jules Lesven. Un calligramme, réalisé par des élèves de seconde CAP à partir de la dernière lettre écrite par Jules Lesven, a reçu un prix dans le cadre du Concours de la Résistance et de la déportation.

Les lycéens commémorent la mort de Jules Lesven (Ouest-France, 2 juin 2018) - Dernière lettre de Jules Lesven, militant cégétiste et communiste, résistant FTPF, fusillé le 1er juin 1943

 

Avertissement: Une photocopie de mauvaise qualité de cette lettre manuscrite se trouvait dans la liasse confiée par Jacques Guivarch de Pleyber-Christ à Alain David et Ismaël Dupont, appartenant d'abord à son père, Jean Guivarch, patron d'une marbrerie funéraire à St Martin des Champs, militant communiste de la section de Morlaix, ancien résistant.

***

Lettre de Jules Lesven, fusillé à Champagné (dans la Sarthe) le 1er juin 1943

Ma chère Monique bien aimée,

Dans quelques heures, je vais être fusillé. Ma dernière pensée va vers toi ma chère Monique car demain toutes ces responsabilités vont peser sur tes épaules, la lourde charge d'assurer le pain pour nos trois petits chéris. Le moment est (illisible) mais je sais que tu es courageuse et que tu ne manqueras pas d'assumer la tâche qui t'incombe en ces heures tragiques et qui vont me séparer de tous ceux qui me sont les plus chers. Du fond de ma noire cellule où j'écris ces derniers mots, je pense à tous ceux que je ne reverrai plus et que j'aimerais saluer, embrasser de tout mon cœur une dernière fois. Je meurs en patriote pour que vive la France, pour avoir la tête haute, pour la libération de mon pays.

Je vais devant le peloton d'exécution la tête froide conscient d'avoir rempli mon devoir de Français.

Je suis resté fidèle à mon passé et à la classe ouvrière et à notre grand parti Communiste auquel j'appartiens qui mène une lutte vigoureuse pour unir toutes les forces vives du pays pour sa libération.

J'adresse aussi à mes camarades de travail mon dernier salut ainsi qu'à tous mes Amis. Je termine cette dernière lettre en te disant Adieu ma chère Monique, Adieu mon cher fils Gilbert, Adieu ma chère fille Mathilde, Adieu mon petit Pierrot.

 

VIVE LA FRANCE

 

***

 

Qui était Jules LESVEN?
 
(un très bon article biographique sur le site du lycée technologique et professionnel brestois, réalisé avec le concours de l'ANACR)
 
Jules LESVEN est né le 25 avril 1904 à Saint-Thégonnec. Orphelin à 4 ans, il est élevé par une tante. En 1929, il épouse Monique Kerrien, née à Plouescat en 1908, couturière. Le couple aura 4 enfants, dont 3 d'entre eux, toujours vivants, résident à Brest ou dans les alentours.
 
Forgeron, Jules Lesven a travaillé à Plouescat, Landivisiau, Plounévez-Lochrist chez un réparateur de machines agricoles. Dès 1929, il est forgeron à l'arsenal de Brest.
Militant syndical - membre du Conseil d'Administration de la CGT (Confédération Générale du Travail) à l'arsenal - et militant politique - il adhère au Parti Communiste en 1935 - il doit faire face à une situation délicate en 1939 lorque le gouvernement Daladier interdit le Parti Communiste. Il participe à sa restructuration clandestine à l'arsenal.
Au sein de son syndicat, il s'oppose aux dirigeants réformistes de la CGT qui sont devenus majoritaires et qui lui demandent de renier son Parti et de condamner la politique de l'Union Soviétique.
Il est alors déchu de son mandat syndical mais s'oppose à cette mesure de déchéance qu'il juge arbitraire, tout comme les ouvriers de l'arsenal.
En novembre 1939, il est coopté au "triangle" de direction de l'organisation communiste clandestine brestoise. Ce triangle est composé de Jeanne Goasguen-Cariou, Eugène Kerbaul et Jules Lesven.
Ce triangle est une unité d'organisation du Parti communiste ; ce mode d'organisation sera ensuite utilisé au sein de la Résistance pour protéger ses membres. Chaque adhérent se situe à une des extrémités d'un triangle et ne connait que les deux autres camarades des deux autres sommets du triangle, ce qui permet d'assurer une certaine sécurité du réseau.
 
En 1940, lors du départ des Anglais, Jules Lesven, avec quelques camarades, récupèrent des armes et des munitions. Le groupe organise des sabotages, dès janvier 1941, sur les chantiers et à l'arsenal. Fin juin 1941, un triangle militaire est mis en place et comprendre Jules LESVEN, Pierre CORRE et Lucien KEROUANTON. Le Triangle militaire a pour but de coordonner l'action des groupes O.S. (Organisation Spéciale de Protection des membres du P.C. distributeurs de tracts et écrivains ruraux et des militants et de leurs familles) de la région brestoise.
Fin 1941, les réserves d'eau distillée destinées à alimenter les batteries des sous-marins allemands sont sabotées à l'arsenal de Brest.
 
Le 27 mars 1942, des sous-stations électriques de l'arsenal sont sabotées.
Fin avril - mai 1942, les groupes O.S. disparaissent : ils sont versés dans les formations de combat mises en place par "Le Front National de lutte pour la libération et l'Indépendance de la France" : ce sont les F.T.P.F (Francs-Tireurs et Partisans Français) pour lesquels compte avant tout l'action directe (propagande, lutte armée, sabotages).
Jules LESVEN devient responsable départemental des "F.T.P." puis interrégional de Bretagne.
 
"Grillés", recherchés par la police française et par les Allemands, les responsables brestois quittent la région de Brest.
Mais les actions continuent : sabotage à la gare de tirage du Mans (09.01.1943) et de la voie ferrée Le Mans - Rennes (26.01.1943), attentats à la bombe à l'arsenal de Brest.

Jules LESVEN, recherché, a quitté l'arsenal de Brest.
Devenu responsable politique de la SARTHE, il est arreté par des policiers français le 7 mars 1943 (jour du 1er anniversaire de son fils Pierre) au domicile d'un chef de train.
Livré au Allemands, torturé, jugé et condamné à mort, il sera fusillé au camp d'AUVOUR (à 15 km du Mans - Commune de CHAMPAGNE), le 1er juin 1943.
Dernière lettre à sa femme de Jules Lesven, résistant communiste brestois fusillé le 1er juin 1943

Dernière lettre à sa femme de Jules Lesven, résistant communiste brestois fusillé le 1er juin 1943

Les lycéens commémorent la mort de Jules Lesven (Ouest-France, 2 juin 2018) - Dernière lettre de Jules Lesven, militant cégétiste et communiste, résistant FTPF, fusillé le 1er juin 1943
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