Sophie Prévost et Monique Kéromnès Sandrine Le Feur (LREM) contre Maël De Calan (LR). Ce sera le duel du second tour sur la 4e circonscription. « Ravie » de passer en tête d'une courte tête (30,25 % des voix, contre 28,52 % pour le second), la Pleybérienne part confiante, avec une réserve de voix qui paraît bien plus importante que son adversaire.
« Ce match, je m'y attendais. Mais, être en tête, c'est franchement la grosse surprise ! Maël de Calan est quelqu'un de connu sur le territoire. Il mène campagne depuis des mois, alors que moi, j'ai commencé il y a un mois ! Notre score est extraordinaire. Cela prouve que les gens ont besoin et envie de changement, ils veulent quelqu'un qui leur ressemble et les représente ». 20 h 40, hier. Après s'être crue deuxième pendant quelques minutes, Sandrine Le Feur, la candidate de La République en marche, rougit encore un peu plus. L'agricultrice bio, âgée de 26 ans, vient de rafler 14.143 voix (30,25 %) sur la circonscription, contre 13.332 (28,52 %) à son adversaire déclaré, inscrit sous la bannière Les Républicains mais « Macron-compatible ». Le Trégor pour elle, le Léon un peu plus pour lui. Et, au milieu : la ville de Morlaix qui, avec ses 30,29 % à la représentante LREM (contre 19,82 % à Maël de Calan), a dû faire pencher la balance.Des réserves de voix à gauche
Exit, « la vieille garde socialiste ». En quatrième position derrière lA France Insoumise (12,77 %), Gwenegan Bui et ses 12,25 % ne passent même pas le second tour. « Comme Maël de Calan, c'est un technocrate, il a appris à faire de la politique, siffle, tout sourire, la jeune femme en marche. Mais la politique appartient à tout le monde. Les solutions, elles sont près des gens ! ». Le ton est donné. L'approche du second tour, déjà préparée. Certes, 42,16 % des électeurs ne sont pas allés aux urnes, soit 5 % de plus à s'abstenir qu'en 2012. « On pouvait s'y attendre. Dans ce contexte, une triangulaire, on n'y croyait vraiment pas », rajoute Sandrine Le Feur, qui en appelle illico à tous les absents du premier tour. « Je vais retourner sur le terrain, cette semaine, leur expliquer le programme de Monsieur Macron ».
De Calan combatif
« Oui, je suis le challenger. Mais un challenger qui a des chances de gagner. On est au coude-à-coude », estime Maël de Calan, depuis sa permanence, située à 200 m de celle de la candidate En marche. À son avantage, on peut noter que le Roscovite est le candidat Les Républicains qui résiste le mieux dans le Finistère. Mais cela suffira-t-il pour renverser la donne dans la quatrième circonscription ? « La bataille du second tour démarre dès ce soir. Bien sûr qu'on aurait préféré être devant mais on va se battre », lance-t-il, combatif, à l'annonce des résultats. Au programme, cette semaine, séances de tractage, deux réunions publiques et, au moins, un débat. « Je veux que les électeurs jugent sur pièce. La question déterminante est de savoir qui sera le plus à même de défendre le territoire et je pense que c'est moi. Sandrine Le Feur dit qu'elle a la volonté de le faire mais elle n'en a pas la capacité. Un député n'est pas élu que pour voter les lois. Il est aussi là pour connaître les dossiers, se battre pour sa circonscription ».
Duel de personnalités
Le candidat Les Républicains, qui s'est dit, durant toute la campagne, prêt à travailler avec le Président, admet que ce second tour opposera bien deux candidats Macron. « Plus qu'un duel de programmes, on a un duel de personnalités ». Dans ses atouts, l'élu départemental a pour lui l'expérience mais aussi un réseau, qu'il ne manque pas mettre en avant. Parmi ses proches, un certain Édouard Philippe, avec qui il a travaillé aux côtés d'Alain Juppé et, aujourd'hui, Premier ministre. « Il m'a appelé à l'annonce des résultats pour me souhaiter bonne chance pour le second tour ».