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5 septembre 2016 1 05 /09 /septembre /2016 19:00
Droit de réponse de Michel Kernaleguen et du NPA sur un article du "Chiffon Rouge" touchant Pierre Guéguen et Marc Bourhis, fusillés concarnois de Châteaubriant
Droit de réponse de Michel Kernaleguen et du NPA sur un article du "Chiffon Rouge" touchant Pierre Guéguen et Marc Bourhis, fusillés concarnois de Châteaubriant
Droit de réponse de Michel Kernaleguen et du NPA sur un article du "Chiffon Rouge" touchant Pierre Guéguen et Marc Bourhis, fusillés concarnois de Châteaubriant

Chers lecteurs,

Nous publions ici à sa demande une lettre de Michel Kernaleguen, débattue et validée par le NPA Bretagne, adressée aux administrateurs du "Blog Le Chiffon Rouge" voulant rectifier un article parlant de la mort de Pierre Guéguen et de Marc Bourhis.

Cette lettre reçue par courrier au local de la section du PCF Morlaix a été publiée sur le blog Anti-K.org l'économie anticapitaliste.

(http://www.anti-k.org/2016/07/20/verite-et-hommage-a-propos-de-pierre-gueguin-et-de-marc-bourhis-deux-des-fusilles-de-chateaubriant-le-22-octobre-1941/)

Hommage à Pierre Guéguen et Marc Bourhis, Fernand Grenier à Concarneau pour une conférence sur la lutte du PCF dans la résistance contre le fascisme renaissant - Le Beffroi, organe de la section de Concarneau du PCF - Janvier 1960

Sur le fond, même si l'hommage de Fernand Grenier à Guéguen pouvait prêter à confusion en 1960, nos camarades du NPA ont raison: Pierre Guéguen n'était plus membre du PCF au moment où il a été exécuté.

Nous écrivions nous-mêmes dans l'article "Communistes" de Bretagne écrit en 2014 l'essentiel de ce que dit Marc Kernaleguen dans une notice sur Pierre Guéguen: Communistes de Bretagne (1921-1945)

" Pierre Guéguen

Un autre élu communiste breton notable de l'entre-deux guerres est le maire de Concarneau depuis 1935 Pierre Guéguin, né en 1896 à Quimerc'h, ancien soldat et lieutenant pendant la guerre de 14-18, qui a fait partie des 27 fusillés de Chateaubriant, assassiné à 51 ans le 22 octobre 1941, avec son ami Marc Bourhis, instituteur à Trégunc et maire-adjoint à Concarneau, membre du PCF de 1930 à 1933, militant de l'Ecole Emancipée, la tendance syndicaliste-révolutionnaire de l'enseignement, puis membre de groupuscules d'extrême-gauche d'extrême-gauche (le POI, puis le Parti Ouvrier et Paysan de Marceau Pivert, pacifiste et trotskiste). Pierre Guéguin avait adhéré à la SFIO en 1919, rejoint le Parti Communiste en 1921, et était devenu maire et conseiller général de Concarneau. En 1936, il avait porté les couleurs de la Gauche Unie et du Front Populaire mais avait été battu. En août 1939, il rejette le pacte germano-soviétique et le dit publiquement le 1er septembre 1939 en Conseil Municipal. Il est immédiatement exclu de toutes les instances du PCF, accusé de déviationnisme trotskiste. Et en octobre 1941, c'est même avec beaucoup de méfiance qu'il sera accueilli au camp de Châteaubriant avec Pierre Bourhis par les autres otages communistes, mis en quarantaine selon un témoignage de détenu communiste dans Le Monde en 1985, Mr Robert D." .

Notre propos n'est assurément pas de falsifier le passé, de minimiser les torts que le Parti Communiste a pu avoir dans cette époque de stalinisme et de discipline de guerre, vis-à-vis de ses militants hétérodoxes et anciens militants, tout particulièrement ceux qu'il qualifiait de trotskistes et qui, à notre sens, restent bien évidemment des communistes. Ni d'occulter les dégâts du pacte germano-soviétique.

C'est pourtant bien selon nous en tant que communiste, ancien élu du Front Populaire, que Pierre Guéguen a été choisi par Pucheu pour être exécuté à Châteaubriant après l'assassinat du lieutenant-colonel Hotz par des résistants communistes à Nantes. Je ne crois pas pour ma part que, dans d'autres hommages que j'ai pu citer, à titre de documents, celui de Pierre Le Rose, notamment, il y ait une volonté délibérée d'annexer au crédit du PCF le martyre de Guéguen et Bourhis. Seulement, ils ont été tués en tant que communistes, même s'ils n'étaient plus membres du PCF, et depuis longtemps pour ce qui est de Marc Bourhis.

Les événements de la Libération que citent la lettre étaient inconnus de nous et sont évidemment fort tristes, si c'est bien comme ça que ça s'est passé.

Par contre, nous ne pouvons approuver ce que dit Marc Kernaleguen des motivations et de la mentalité des résistants communistes car c'est démenti par tant de témoignages et de lettres de condamnés à mort. Non, les militants communistes n'étaient pas devenus des nationalistes anti-boches, oui ils restaient le plus souvent des internationalistes, pour les plus formés politiquement d'entre eux, et savaient distinguer entre un Allemand et un nazi. "Je meurs sans haine pour le peuple allemand", disait Manouchian. C'est encore Jean-Pierre Timbaud , secrétaire général de la fédération des métaux CGT , les métallos ,élite alors (avec les mineurs) de la classe ouvrière, fusillé aussi à Châteaubriant le 22 octobre 41, qui crie avant de tomber: " Vive le Parti Communiste Allemand !" Les communistes n'ont pas attendu 1941 pour lutter contre le fascisme au nom de l'internationalisme et d'idéaux humains universels.

En tout cas, notre but n'est pas de raviver des controverses historiques ou de ferrailler avec le mouvement trotskiste sur un passé conflictuel. Oui, l'engagement trotskiste, la distanciation vis à vis du stalinisme, à cette époque, avaient certainement leur légitimité. Non, tous les communistes "loyalistes" n'étaient pas des crapules ou des sectaires, leurs dirigeants non plus. Et surtout, aujourd'hui, face au retour au premier plan de l'extrême-droite et d'une droite pro-riches et réactionnaire, qu'elle soit incarnée par la ligne Valls-Hollande ou par celle Sarkozy-Juppé, nous avons autre chose à faire qu'à nous diviser entre adversaires de la domination capitaliste et des idées fascistes et réactionnaires.

Néanmoins, il est normal de corriger des inexactitudes et de rétablir des vérités si on pense qu'elles sont occultées et la critique est salutaire, d'autant que nul n'est infaillible et que pour ma part, je découvre l'histoire régionale du PCF et du mouvement ouvrier au fur et à mesure, et au fil des lectures, que j'ai plaisir à faire partager à d'autres, sans revendiquer la rigueur d'une démarche de vérification historique exhaustive.

Nous remercions donc Michel Kernaleguen de nous avoir transmis son examen critique du texte publié.

Ismaël Dupont

Voici d'autres documents sur le même sujet:

"A propos d'une ignominie: être dignes des 27": Pierre Le Rose rend hommage à Pierre Guéguin et Marc Bourhis, fusillés de Chateaubriant concarnois (L'Unité, journal communiste de Concarneau, novembre-décembre 1979)

L'étincelle: journal de la Résistance communiste de Concarneau, Mai 1944- Juin 1944: un document exceptionnel des archives Pierre Le Rose

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