Ça y est, Macron et les députés socialistes avec la droite ont réussi à imposer l'extension du travail et de la consommation le dimanche. Ceci constitue une regression au niveau des droits et protections des salariés, mais aussi une régression de civilisation.
Ce n'est pas pour rien que le Seigneur s'est reposé le septième jour et a créé Shabbat. C'est aussi le droit au repos, la récréation du monde, le sel de la vie et l'essence de la vie sociale et personnelle dont il est question ici.
Cette loi Macron porte en germe un projet de société ultra-capitaliste où rien n'échappe au règne de l'échange marchand. Cela contredit les valeurs humanistes de ceux qui considèrent que l'homme est autre chose qu'un homo oeconomicus, un être né pour travailler, gagner de l'argent et le dépenser. Qu'il doit se développer à travers les échanges sociaux, la culture, le loisir, le retour à soi, à sa famille et à ses amis.
La CFDT, l'alliée du PS social-libéral, va être contente, elle qui localement bataille a juste titre et avec pugnacité depuis des années contre le travail le dimanche, tout comme d'ailleurs la CGT.
Le nombre de dimanches travaillés dans les communes passera de 4 à 12 en fonction de l'autorisation ou non du maire, sans garantie légale au niveau de la rémunération supplémentaire pour le travail le dimanche.
On met le doigt dans un engrenage qui va conduire à une américanisation plus complète encore de la société française, au nom du dieu Croissance et du dieu Profit, où l'on travaillera et consommera dans les hideuses zones commerciales des périphéries 7 jours sur 7, 24h sur 24. Bientôt les dimanches en famille devant la télé, chacun avec un livre sur le canapé devant un feu de cheminée, la partie de cartes ou le Monopoly, à la plage ou aux champignons ne seront plus qu'un lointain souvenir. Les parties de pétanque entre voisins, la match dominical, les footings dans les sous-bois aussi... Ou du moins certains ne pourront plus en profiter : tous ceux qui travaillent pour les grandes enseignes de la distribution.
Les travailleurs ne seront pas payés davantage pour autant. Généraliser le travail du dimanche, c'est le banaliser, et donc supprimer la rémunération supplémentaire. Le travail du dimanche ne créera pas beaucoup de croissance et d'emplois car les français n'auront pas plus d'argent pour consommer.
Le temps social sera complètement annexé par le capitalisme et la religion de la consommation. Les citoyens seront bien dociles derrière leurs caddies et beaucoup de familles devront courir pour passer des bons moments de repos et de loisir ensemble.
On peut deviner les dégâts qu'occasionnera la généralisation du travail du dimanche sur les enfants dont on dit qu'il faut leur donner des meilleurs repères éducatifs si l'on veut qu'ils soient moins sensibles à la manipulation d'idéologues extrêmistes et qu'ils adhèrent à des valeurs de société républicaines et démocratiques.
Ismaël Dupont
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