« En ces temps où les inégalités de salaires, d’accès aux droits, sont toujours importantes entre les femmes et les hommes, où la précarité touche tant de femmes, où les « invisibles » qui ont permis à notre société de tenir malgré la crise sociale et sanitaire sont souvent des femmes, les combats émancipateurs de Nathalie Lemel sont d’une grande modernité »
Ce samedi, à 14 h 30, les propos tenus au micro par la conseillère municipale communiste Yvonne Rainero trouvent un écho favorable dans les rangs. Face à elle, sur le parvis de l’hôtel de ville, une quarantaine de personnes, venues participer à un rassemblement imaginé par le Parti communiste français en amont de la Journée des droits des femmes, prévue le 8 mars.
« Il ne s’agit pas d’une guerre des sexes »
Pour l’occasion, le PCF a donc tenu à rendre hommage à Nathalie Lemel, décédée il y a cent ans dans la plus grande indifférence. Une « pionnière des luttes sociales et féministes », Brestoise de naissance et Quimpéroise de cœur, qui occupa une place majeure dans la Commune de Paris, dont le 150e anniversaire est également célébré cette année.
« Des femmes d’exception », parfois oubliées
À l’ombre de la cathédrale, des femmes, évidemment, ont répondu à l’invitation. Mais beaucoup d’hommes aussi, presque plus nombreux. Et c’est tant mieux, laisse entendre l’élue : « C’est dans cet esprit qu’on a lancé l’appel. Il ne s’agit pas d’une guerre des sexes ». Diane Levesque, militante CGT, acquiesce. Tout en avouant qu’« il est regrettable d’avoir recours à ce genre de rassemblements pour permettre à la femme d’exister ».
« L’armistice a aussi été une amnésie »
Le groupe est rejoint par Matthieu Stervinou, « un vrai passionné de la Commune ». « Car elle est un peu une révolution oubliée : dix ans après la Commune, a été voté l’armistice, qui a aussi été une amnésie », déplore celui qui est par ailleurs adjoint à la maire de Quimper. Et qui souligne également « la place considérable des femmes » durant cette période. Nathalie Lemel donc, Louise Michel, évidemment, mais aussi Elizabeth Dmitrieff, Sofia Kovalevskaïa… Des femmes « d’exception », insistera lors de son discours Yvonne Rainero. Dont certaines ne passeront cependant jamais à la postérité. Abandonnées dans les oubliettes de l’Histoire. Mais pour quelques heures, ce samedi, les participants ont contribué à leur rendre leurs lettres de noblesse.
À noter
Dimanche, place Saint-Corentin, à 14 h 30, plusieurs associations, structures pour femmes, collectifs, groupes politiques, syndicats, appellent à un nouveau rassemblement, dans le cadre de la Journée des droits des femmes. Lundi, un rendez-vous aura lieu sur le parvis de la médiathèque Alain-Gérard, à 12 h, à l’appel de l’union locale CGT.
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