Le Tian (Traité d’interdiction des armes nucléaires) entre en vigueur ce 22 janvier. À cette occasion, le Collectif pour l’abolition des armes nucléaires du Finistère (Cian 29) appelait à un rassemblement à Carhaix, ce vendredi, pour demander l’adhésion de la France au traité. Répondant à cet appel, une cinquantaine de personnes, militants politiques ou syndicaux, élus, membres d’associations ou simples citoyens se sont rassemblés, à 11 h, devant la mairie. « La ville de Carhaix est signataire de l’appel des villes en faveur du Tian tout comme les municipalités de Berrien et de Motreff », rappelle Noëlle Péoc’h.
Noëlle Péoc’h a pris la parole au nom du Cian 29, Collectif pour l’interdiction des armes nucléaires dans le Finistère, qui regroupe une douzaine d’associations et d’organisations syndicales et politiques. (Le Télégramme/Nathalie Com)
« La France hors la loi »
Prenant la parole au nom du Cian 29, collectif qui rassemble une douzaine d’associations et organisations syndicales et politiques, cette dernière a rappelé l’horreur des bombardements de Hiroshima et Nagasaki, en 1945, et les efforts entrepris depuis 75 ans par la société civile pour mobiliser contre les armes nucléaires, efforts jusqu’à l’entrée en vigueur du Tian, un traité qui, souligne la militante, a été ratifié par une cinquantaine de pays mais par aucune des principales puissances possédant l’arme nucléaire. « Dès à présent, la France est hors la loi au regard du droit international », martèle Noëlle Péoc’h, laquelle regrette au passage « l’absence de vrai débat sur le sujet » et le faible écho médiatique.
« Une mobilisation légitime »
Pour Yves, militant écologiste de longue date, cette entrée en vigueur n’est pourtant pas un événement ordinaire, surtout au regard de la situation internationale actuelle. « La France, qui passe son temps à donner des leçons à tout le monde, ne peut pas « tourner le dos à ce processus de démocratie internationale », estime le septuagénaire, tandis que pour Christian Colimard, membre du Mouvement de la Paix, il est « tout à fait légitime de se mobiliser pour préserver l’homme et la planète ».
Les militants pro-abolition espèrent toutefois que l’entrée en vigueur du Tian aura le même impact que les traités internationaux précédents interdisant les mines terrestres et les armes à sous-munitions : stigmatiser la possession et l’utilisation des armes nucléaires, ce qui « pourrait conduire à un changement de comportement », même de la part des pays non-signataires. Ils appellent à un nouveau rassemblement, ce samedi 23 janvier, à Brest. De son côté, le maire de Carhaix a renouvelé son soutien au collectif pour l’abolition des armes nucléaires du Finistère et s’est dit prêt, « si besoin », à prendre une nouvelle délibération.