Madeleine Braun au poste de vice-présidente de l'Assemblée- Source: documentation photographique l'Humanité
Madeleine Braun (née Madeleine Weill) vient au monde à Paris le 25 juin 1907 dans une famille bourgeoise. Son père Albert Weill est directeur de société, sa mère Gabrielle Hirsch artiste peintre.
Étudiante à la faculté de droit, elle a 23 ans lorsqu'elle se marie avec un administrateur de sociétés, l'homme d'affaire Jean Braun. Salomon Braun, son beau-père, la charge alors de gérer le service social de l’hôpital qu’il dirige, au sein duquel elle prend conscience des inégalités sociales. Bien que vivant plus aisément, Madeleine n'est pas insensible à la misère qui l'entoure. La montée du nazisme en Allemagne ne la laisse pas indifférente. Elle prend fait et cause pour les républicains espagnols contre le général Franco. Afin de donner plus d'efficacité à son hostilité au fascisme, elle s'engage dans le mouvement Amsterdam-Pleyel et en devient secrétaire générale sous l'autorité de Paul Langevin et de Victor Bash. Entre 1936 et 1939, elle rend plusieurs visites aux combattants républicains, apportant aide et secours.
La guerre venue, Madeleine quitte Paris et se replie dans le sud de la France. Ce repli est un engagement militant. Dès juillet 1941, elle prend contact avec Georges Marane, dirigeant communiste clandestin. Elle se consacre à la constitution d'un Front National (organisme de rassemblement dans la résistance au nazisme et à Vichy créé par le PCF) pour la zone sud en rassemblant communistes, gaullistes, catholiques, socialistes, républicains de toutes obédiences. En 1942, alors que les troupes allemandes sont maîtres de presque toute l'Europe, elle adhère au Parti communiste français. Madeleine Braun, qui prit le pseudonyme de Nicole, rallia des gaullistes, des hommes politiques, et entretint des contacts fructueux avec la hiérarchie catholique de la zone sud et devint membre du Comité directeur du Front national en liaison avec Georges Marrane et Hubert Ruffe.
Les risques sont de plus en plus grands. Madeleine, devenue Nicole, multiplie ses activités de résistante, échappant toujours à l'arrestation. Elle est rédactrice du Patriote dont elle devient la directrice à la Libération à Lyon.
A la Libération, elle est décorée de la croix de guerre 1939-1945 et promue chevalier de la Légion d'honneur. En 1944, le Front National la délègue à l'assemblée consultative provisoire. Les électrices et les électeurs de la Seine l'envoient siéger à l'Assemblée Nationale de 1945 à 1951. Elle est élue le 21 octobre 1945 sur la liste du parti communiste députée de la Seine à la 1ère Assemblée constituante et réélue le 2 juin 1946 à la 2ème Assemblée constituante.
En 1946, elle est élue vice-présidente de l'Assemblée Nationale. C'est la première femme de l'histoire de la République qui occupe ce poste de haute responsabilité. À ce titre, elle est présidente de séance et dirige les débats en alternance avec les autres vice-présidents. Elle y est réélue à quatre reprises.
Elle propose, entre autres, une loi visant à faire admettre les femmes à égalité de titres à toutes les fonctions publiques et professions libérales. Elle prend également la défense des républicains espagnols réfugiés en France et s’insurge contre la présence dans le pays de Nicolas Franco, envoyé par son frère le général Franco. Elle défend les droits de la presse.
À la tribune de l'Assemblée, elle dénonce la politique étrangère réputée « atlantiste » de la France, inféodée, selon elle, à l'« impérialisme américain ».
En 1951, Madeleine Braun ne se représente pas aux élections législatives et se lance dans l’édition, devenant co-directrice avec Louis Aragon des Editeurs français réunis (EFR) qui dans la politique éditoriale du Parti communiste français, avaient la responsabilité des romans et traductions d’œuvres des pays socialistes ainsi que de la publication d’ouvrages historiques.
Comme sa mère, elle pratiqua la peinture.
Madeleine Braun s'est éteinte à Saint-Cloud le 22 janvier 1980.
Sources:
Héroïques, Femmes en résistance, Tome 1, édition Le Geai Bleu, Antoine Porcu
https://histoireparlesfemmes.com/2014/03/10/madeleine-braun-premiere-vice-presidente-de-lassemblee-nationale/
Wikipédia
Maitron: https://maitron.fr/spip.php?article17818, notice BRAUN Madeleine, née WEILL par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 16 octobre 2020.
Lire aussi:
commenter cet article …