Article pour Rouge Finistère:
COMMUNIST’ART
Erik Satie
Né à Honfleur en 1866 et mort à Paris en 1925, Erik Satie est un compositeur français atypique, authentique et inclassable. Son œuvre se concentre exclusivement sur l’essentiel. Il fait peu cas des démonstrations de virtuosité de ses pairs car pour cet homme simple, humble et fragile l’absence de volonté de plaire est prégnante. Jeune, et jugé sans talent par ses professeurs, il sera renvoyé du conservatoire de musique. Mais si les musiciens classiques de son époque le boudent, le peuple, lui, connaît tout de Satie. Satie, c’est en quelque sorte tout le monde. Il aimait d’ailleurs à dire « Je m’appelle Erik Satie, comme tout le monde ».
Sa musique est anti-bourgeoise. Elle n’a pas pour vocation d’en mettre plein la vue. Il a influencé des peintres, des écrivains. Jean Cocteau fera appelle à lui notamment. John Cage dira de lui, plus tard, qu’il est et restera indispensable. Sa popularité auprès d’un très large public le démontre encore aujourd’hui.
Au lendemain de l’assassinat de Jaurès, il exprime son indignation en s’inscrivant à la SFIO (Section française de l’internationale ouvrière). En 1898, à l’âge de 32 ans, et à Arcueil, il s’engage politiquement avec les communistes à l’issue du congrès de Tours. Il est élu municipal en 1923, jusqu’à son décès. Durant son mandat, il est à l’origine du développement d’œuvre sociale comme celle de l’enfance défavorisée à laquelle il donne et offre un accès gratuit à la musique. Il place l’art comme vecteur de rencontre, de partage et d’éducation. Aujourd’hui encore, près d’un siècle après sa disparition, sa notoriété est intacte dans la mémoire populaire. Et il est à parier que son œuvre et son engagement résisteront encore longtemps à l’épreuve du temps.
Gymnopédie – Trois morceaux en forme de poire – Préludes flasques pour un chien.
Hector Calchas
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