Morceaux choisis, mais toute le bulletin vaut qu'on y consacre du temps de lecture:
Ordre du jour du colonel Courtois, Commandant des F.T.P.F de l'Ouest aux officiers, sous-officiers, et soldats
La bataille pour la Libération de la Bretagne et des départements limitrophes tire à sa fin.
En quelques semaines, les Forces Françaises Intérieures de l'Ouest dont les F.T.P ont liquidé à peu près seules les forces allemandes qui occupaient la région.
L'ennemi traqué de tous les côtés s'est groupé en quelques îlots d'une importance variable en général sur les côtes. Ces îlots seront attaqués et anéantis.
Tout l'intérieur de la presqu'île bretonne est libéré sauf la forêt de Paimpont (Ile et Vilaine).
(...) Les F.T.P pénétraient les premiers dans St Brieuc, Lannion, Corlay, Bourbriac, Callac, Moncontour, Perros-Guirec, Pontivy, Quintin, Broons, Plemet, Uzel, Plouguenast, Rostrenen, Mael-Carhaix, Le Moustoir, Les Forges, Vannes, Hennebont, Baud, Guéméné, Carhaix, Ploermel, Bubry, Colpo, Ste Anne d'Auray, le camp de Meucon, Locminé, Josselin, Chateauneuf du Faou, Quimper, Quimperlé, Bannalec, Le Huelgoat, St Malo de Beignon, Quetquidan et des dizaines de villages et chefs lieux de canton.
(...) Trois belles opérations montrent de quelle audace ont fait preuve les Francs-Tireurs et Partisans bretons:
1°) celui qui s'est livré entre Chateaulin et Carhaix, sur la route stratégique qui va de la presqu'île de Crozon à Rennes. Une division de parachutistes allemands était cantonnée dans l'ouest du Finistère, dans la région de Chateaulin Sizun. Cette division voulut à l'annonce des blindés américains se grouper et se déplacer vers l'est en passant par Carhaix.
Les F.T.P commencent par en empêcher le rassemblement qui devait avoir lieu à Chateaulin. Des éléments de cette division réussissent cependant à s'engager sur la route de Carhaix. Les engagements violents se produisent le long de la route Chateaulin-Carhaix. La colonne allemande, tronçonnée en cinq morceaux est presqu'entière clouée sur place. La tête de colonne, forte de 2000 hommes environ, a pu cependant arriver à Carhaix où elle rencontra les Américains. L'engagement le plus violent entre F.T.P et boches a lieu à Pont-Triffin. Des F.T.P ont tenu là, 4 jours, contre des cavaliers cosaques, des blindés boches, tuant 300 ennemis.
2°) Un bataillon en formation est surpris par les allemands dans les environs de Mael-Carhaix. A l'aube nos gars se voient encerclés. Ils décident de livrer combat dans toutes les directions, section par section, et le soir tout le bataillon s'est dégagé. Les boches laissent 120 morts et 80 blessés sur le terrain. Les F.T.P perdirent 7 hommes.
3°) Les F.T.P.F ont délivré Hennebont après des combats acharnés. Hennebont à 10 km de à l'est de Lorient, couvre cette dernière ville ont sont concentrés 20 000 allemands. Les boches ont défendu Hennebont avec acharnement; de violents combats de rue ont eu lieu, à la grenade, et à la mitraillette. Les F.T.P.F ont fait la preuve à Hennebont qu'aucune forme de combat ne les prenait au dépourvu. (...)
Aujourd'hui, les F.T.P.F sont en nombre devant Paimpol, devant la presqu'île de Crozon, devant Lorient, où l'on prépare à livrer l'ultime assaut aux boches restés en Bretagne.
Les Francs-Tireurs et Partisans peuvent être fiers de ce qu'ils ont fait pour la libération de leur province ainsi que pour celle de la France. Si l'infanterie américaine a pu éviter de venir en Bretagne c'est parce que les patriotes bretons, dont une grande partie sont des F.T.P. ont nettoyé eux-mêmes leur maison. Les radios anglaises et américaines l'ont souligné à juste titre....
Les Belles Actions F.T.P.F
(...)
Les femmes bretonnes ont occupé une place d'honneur dans le combat: des centaines de jeunes femmes et jeunes filles ont assuré les liaisons sous le feu de l'ennemi et ont fait elles-mêmes le coup de feu.
Un exemple entre mille:
Le 25 juin 1944, le sous chef de la Cie. GILBERT était chargé d'une mission. A son retour ne pouvant rejoindre la Cie. il dut se replier; l'agent de liaison DANIELLE fut chargé de le rejoindre. Après un parcours de 30 km, elle réussit après bien des difficultés à le toucher à St Tugdual, bien que cette commune fut encerclée par les allemands: l'encerclement dura 48h. Pendant ce laps de temps, elle assura la sécurité de GILBERT par les renseignements qu'elle lui fournissait. Pour cela elle allait au bourg de St Tugdual, Le Croisty et dans les communes environnantes (elle fut arrêtée trois fois). Munis des renseignements nécessaires GILBERT et DANIELLE partirent à la nuit et parvinrent à franchir le barrage allemand.
Les allemands étaient 1500 environ. DANIELLE armée d'une mitraillette dont elle connaissait le fonctionnement traversa avec GILBERT le barrage. Elle témoigna d'un courage et d'un dévouement exemplaires, pendant les 60 kilomètres parcourus pour rejoindre la Cie.
Imprimerie H.Lestic - Locminé
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