5 mars 2013
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Ils s'inspirent du passé le moins glorieux
C'est en 1956 que la Cour suprême des Etas Unis casse les lois ségrégationnistes dans les bus, (en les déclarants anticonstitutionnelles) à la suite des campagnes de boycotts lancées par Martin Luther King en réponse à la condamnation de Rosa Parks pour avoir refusé de céder sa place à un passager blanc dans un bus de Montgomery en Alabama.
C'est en 1991 que le régime d'Apartheid a été aboli en Afrique du Sud, il sévissait depuis 1948 (Apartheid mot afrikaans partiellement dérivé du français[, signifiant « séparation, mise à part » était une politique dite de « développement séparé » affectant des populations selon des critères raciaux ou ethniques dans des zones géographiques déterminées).
C'est le lundi 4 Mars 2013
Qu'Israël instaure la ségrégation dans ses bus
Le ministère israélien des Transports a annoncé la création de nouvelles lignes exclusivement réservées aux travailleurs palestiniens qui se rendent en Israël.
S’il ne s’agit pas officiellement de ségrégation raciale, cela en a tout l’air. Le ministère israélien des Transports a annoncé dimanche la création de nouvelles lignes de bus exclusivement réservées aux usagers palestiniens travaillant dans l’État hébreu. La mesure concerne les lignes qui partent du point de passage d’Eyal, situé près de la ville palestinienne de Qalqilya, et qui rejoignent la métropole de Tel-Aviv. Elle touche toutes les populations arabes de Cisjordanie bénéficiant de permis pour travailler quotidiennement dans l’État hébreu.
Officiellement, c’est le bien-être des Palestiniens qui est visé. "Le plan vise à faciliter le déplacement des passagers palestiniens et à leur offrir une solution face aux compagnies de bus pirates, qui leur soutirent des prix exorbitants", explique dans un communiqué la compagnie israélienne Afikim, qui gère les lignes de bus entre Cisjordanie et Israël. D’après le ministère israélien des Transports, des prix "spécialement bas" oscillant entre 1 et 2 euros leur seront proposés, soit bien moins que les 8 euros que certains Palestiniens doivent parfois débourser en empruntant des compagnies privées.
Pression des colons
D’après le quotidien israélien Haaretz, la décision résulte avant tout des pressions exercées sur le gouvernement par les colons israéliens de Cisjordanie. D’après ce journal, l’ancien maire de la colonie d’Ariel, Ron Nahman, ainsi qu’un dirigeant local de la colonie de Karnei Shomron se sont élevés en novembre dernier contre le risque sécuritaire posé par la présence d’utilisateurs arabes dans les bus empruntés par les colons. Le ministère israélien des Transports fait pour sa part état de plusieurs incidents impliquant des passagers juifs et arabes dans les cars en provenance de Cisjordanie. Quelque 520 000 Israéliens peuplent aujourd’hui des colonies situées dans les Territoires palestiniens et considérées comme illégales en vertu du droit international. Et l’annonce en décembre dernier de la construction de nouvelles "implantations" israéliennes en Cisjordanie va encore augmenter leur nombre.
Palestiniens débarqués
Si les explications gouvernementales sur le but des nouvelles lignes de bus se veulent rassurantes, les précisions apportées par les conducteurs de ces mêmes bus le sont beaucoup moins. Plusieurs d’entre eux affirment au Yedioth Aharonoth que les passagers palestiniens qui refuseront d’emprunter les nouveaux "bus palestiniens" seront priés de quitter les bus dits "mixtes". "À partir de cette semaine, des contrôles seront menés aux checkpoints (point de contrôle) et il sera demandé aux Palestiniens de prendre leur propre bus", affirme au quotidien israélien un conducteur de la compagnie Afikim.
Déploiement policier
Pour l’heure, la police israélienne opérant en Cisjordanie a annoncé le déploiement de forces additionnelles de maintien de l’ordre au point de passage d’Eyal. Interrogées par le Yedioth Aharonoth, des sources policières ont confirmé que les usagers palestiniens refusant de monter à bord des nouveaux bus ne seraient pas exclus, tout en ajoutant que leurs forces "feront de leur mieux pour exécuter la décision ministérielle". Le récent témoignage de la militante israélienne Ofra Yeshua-Lyth, membre de l’ONG Machsom Watch et passagère du bus 286 entre Tel-Aviv et la Cisjordanie, sonne comme un mauvais présage : "L’officier de police, le sergent major Shai Zecharia, a arrêté le bus à une station. Les soldats ont alors ordonné aux Palestiniens de descendre", raconte-t-elle au quotidien Haaretz. "La première chose qu’ils ont faite a été de collecter leurs cartes d’identité. Un par un, les Palestiniens ont été sommés de quitter la station de bus et de rejoindre à pied le point de contrôle Azzun Atma, qui se trouvait à 2,5 km de l’interconnexion Shaar Shomron." Pour seule explication, l’officier de police leur a lancé : "Vous n’êtes pas autorisés [à voyager] sur l’autoroute 5. Vous devriez voyager dans des vans spéciaux, pas sur des bus israéliens."
Lire l'intégralité sur:
En complément de l’information sur l’Aparteid dans les bus de Cisjordanie, vous lirez ci-dessous la lettre de JC Lefort à François Zimmeray (Ambassadeur pour les Droits de l’Homme) concernant ces lignes de bus.
Puis un extrait de la biographie dudit Ambassadeur.
Bonne lecture
Yves
Monsieur l'Ambassadeur,
Vous ne pouvez pas ne pas avoir eu connaissance de cette information selon laquelle, voir ci-dessous, des bus séparant Israéliens et Palestiniens seront mis en place en Israël.
J'ai eu l'occassion de vous entendre parler du caractère universel de votre mission découlant de votre titre : "Ambassadeur aux droits de l'Homme". Et vous avez pu expliquer vos actions à l'étranger sur ce point, notamment lors de votre audition par la Commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale.
Je souhaite, en conséquence, savoir quelles sont les démarches et initiatives que vous allez entreprendre pour qu'il soit mis un terme à ce racisme qui n'est pas camouflé mais explicite. Et totalement indigne.
Dans l'attente,
Je vous prie de croire, Monsieur l'Ambassadeur, à ma détermination dans la lutte pour la liberté. Avec mes salutations distinguées.
Jean-Claude Lefort
Député honoraire
Président de l'AFPS
François Zimmeray, socialiste proche de Laurent Fabius, est l'ancien vice-président de la commission d’études politiques du CRIF. Membre de la Commission des Affaires Étrangères et de la Politique de défense du parlement européen, il s'y illustra, jusqu'en 2004, en entraînant la majorité du parlement européen dans sa demande de commission d'enquête parlementaire sur l'usage des fonds européens par l'Autorité Palestinienne. Le 13 février 2008, il est nommé ambassadeur pour les droits de l'homme par Nicolas Sarkozy sur proposition de Bernard Kouchner, alors ministre des Affaires étrangères et européennes.
Published by Section du Parti communiste du Pays de Morlaix
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