Il y a 3 ans la folie spéculative du système bancaire faisait planer sur le monde des menaces d’une gravité sans précédent.
Aussitôt une nouvelle expression fleurissait dans tous les médias : on était en face d’une crise systémique qui justifiait l’appel au secours en direction des états sommés de sauver le système … ce que fit sans hésiter Nicolas Sarkozy. Avec, comme d’habitude, force déclarations dont la modération et le recul n’étaient pas la qualité principale. Qu’on en juge : il ne s’agissait ni plus ni moins que de moraliser le capitalisme. Excusez du peu. On sait ce qu’il advint de ces mâles déclarations.. mais il est vrai que les promesses, chez ces gens-là, n’engagent que ceux qui les écoutent.
3 ans plus tard, miracle : le capitalisme, car c’est lui le système en question, n’y est plus pour rien. Le coupable c’est la dette. La dette des particuliers comme des états qui, bien entendu, vivent au-dessus de leurs moyens… et qu’il faut donc ramener à la raison. Même si le traitement est douloureux.
Pour assurer ce résultat tous les « spécialistes » tous les « experts » tous les « politologues » et tous les économistes libéraux sont mobilisés pour prêcher la bonne parole.
Un seul exemple : L’autre jour, sur une chaîne nationale, un brillant aréopage devisait doctement sur la situation de la dette en Europe. Et pour permettre au bon peuple à l’écoute de bien comprendre l’un d’entre eux de reprendre le fameux « bon sens populaire » déjà utilisé pour justifier l’allongement de la durée des cotisations et donc le recul de l’âge de la retraite «Puisque les gens vivent plus vieux, il faut bien qu’ils cotisent plus longtemps ». Voici la nouvelle parabole qui fut servie aux auditeurs. « Que voulez-vous, quand dans un ménage il rentre 2 200 euros par mois et qu’il en dépense 2 500 çà ne peut finir que dans le mur. Et c’est pareil pour les états ». Tout ceci asséné d’un ton qui ne souffrait aucune réplique.
Il ne vint à l’esprit d’aucun de ces brillants cerveaux que la solution pouvait être que les ressources de la famille passent à 3 000 euros. De cette façon, non seulement, il n’y a plus d’endettement mais en plus cette famille peut enfin avoir accès à ce dont elle se prive depuis si longtemps puisqu’elle disposera de 500 euros de plus. Et pour reprendre la formule péremptoire de notre spécialiste « c’est pareil pour les états »
En clair, si l’énorme part des richesses détournées pour rémunérer les banques et les actionnaires diminue considérablement, toute la donne change. Alors il devient possible, à la fois, d’augmenter les ressources des peuples et de donner aux états les moyens de répondre aux besoins d’intérêt général.
C’est ce que propose le Front de Gauche et que commencent à réclamer les peuples. Dès lors on comprend pourquoi les dirigeants, qu’ils soient de droite ou sociaux-démocrates, ne veulent absolument pas qu’ils soient consultés .En témoigne la levée de boucliers suscitée par le Premier Ministre grec qui a enfin décidé de consulter sa population par référendum. Décision dont, sous la pression internationale, il est ensuite contraint de prévoir le retrait.
La situation actuelle montre aussi combien nous avons raison d’exiger l’instauration d’une VIème République enfin plus démocratique où le pouvoir ne sera plus délégué sans contrôle à des « représentants » qui ne tiennent aucun compte des exigences de la population pas plus qu’ils ne se sentent tenus de lui rendre des comptes.
Ensemble, dans le respect de nos différences, nous avons la force de changer cette situation
Alain DAVID
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