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7 mars 2012 3 07 /03 /mars /2012 20:47

Françoise Pencalet-Kerivel, candidate du Front de Gauche aux législatives à Douarnenez, a rencontré une délégation du syndicat, monté il y a un an, des vendeurs-colporteurs de presse du Télégramme dont le statut d'indépendants pour lesquels l'employeur ne verse pas de cotisations a des repercussions dramatiques sur le niveau des retraites. Elle livre là un compte-rendu des infos qu'elle a pu collecté sur la situation de cette profession peu connue qui cherche à être mieux reconnue par la direction du Télégramme et les effets pervers d'un statut peu confortable. Aujourd'hui, il y a encore des VCP de plus de 75  ans qui sont obligés de continuer à exercer le métier faute de pouvoir jouir d'une retraite méritée de niveau suffisant pour vivre... Le Front de Gauche soutient ces travailleurs au statut précaire dans leur combat pour une retraite et des rémunérations dignes et mieux garanties.   

 

Les vendeurs-colporteurs de presse sont des travailleurs indépendants sous le régime d’un micro-bic affiliés au régime général de la CPAM, contrairement aux porteurs de presse qui sont des salariés d’un éditeur. C’est un statut hybride imposé par l’éditeur depuis 1991.

En France, toutes presses confondues, ils sont entre 15 et 20 000 VCP, 700 du Télégramme travaillent sur 3 départements bretons (Finistère, Côtes d’Armor et Morbihan), à ces VCP titulaires s’ajoutent autant de remplaçants.

Ils sont rémunérés selon des contrats commerciaux : taux de commission de journaux distribués proportionnel aux kilomètres parcourus. Le taux de commission varie en fonction de la tournée effectuée en ville ou à la campagne. Par exemple dans une tournée de campagne (environs 70 km), le VCP livre environ 3.57 journaux au kilomètre entre 3h et 7h du matin et perçoit 22.20% du prix du journal. Dans une tournée en ville (25km), il livre 10 journaux au kilomètre et perçoit 14.90% du prix du journal. Depuis 2009, il est indemnisé à hauteur de 12 cts du kilomètre cependant aucun véhicule ne coûte moins de 23 cts du kilomètre.

La tournée représente en moyenne 250 clients. Si le client ne paie pas par prélèvement, le VCP passe le voir pour encaisser la somme due. Si un client, pour une raison ou une autre, ne paie pas, le VCP doit rembourser sur son argent propre les impayés.

Si le VCP est en arrêt de travail, il perçoit entre 4 et 6€ d'indemnités journalières, il doit trouver un remplaçant qu’il rémunère lui-même sur son revenu intégral (moyenne36.80 € pour 250 journaux / jours).

Ce travail a souvent été perçu comme un complément de revenus et certains VCP cumulent 2 emplois par nécessité, parfois il s’agit d’étudiant, pour certaines personnes c’est leur unique emploi. Ces travailleurs œuvrant seuls la nuit et le matin sont isolés mais depuis mai 2011, ils ont mis sur pied un syndicat pour se réunir et tenter d’améliorer un statut très défavorable au point de vue de leur protection sociale.

En effet, le contrat proposé depuis 1991 n’autorise pas le VCP à obtenir l’intégralité des 4 trimestres annuels pour l’acquisition de droit à la retraite comme il le croyait. Si bien que, aujourd’hui, certains VCP de plus de 80 ans, continuent de travailler dans le Nord Finistère !

Face à la crise de la presse, en 2008, le président Sarkozy a convoqué les états généraux de la presse. Aucune des revendications des VCP n’a abouti par contre le Télégramme leur a imposé une modification de leur contrat en 2009 permettant à l’éditeur d’obtenir une exonération de 28.10 % des charges patronales (charges que les travailleurs indépendants payaient eux-mêmes).

Aujourd’hui, le nouveau syndicat des VCP revendique une reconnaissance de leur travail qui passe par un contrat de travail digne leur permettant d’acquérir une protection sociale à la hauteur de celle des travailleurs salariés. Dans le nord Finistère, les VCP demandent à ce que l'éditeur accepte de les laisser valider par une sur-cotisation les trimestres entamés et en partie cotisés (ex : 2,9 trimestres cotisés + 0,10trimes sur-cotisés avec l'accord de l'éditeur = 3 trimestres validés) la différence est très importante pour la retraite!

 

Françoise Pencalet-Kerivel


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