17 octobre 2025
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Que retenir du de la déclaration de politique générale du Premier Ministre le 14 octobre?
Ian Brossat, porte-parole du Parti communiste, sénateur communiste de Paris
La suspension de la réforme des retraites, assurément. Elle est le fruit d’une mobilisation populaire sans précédent. Manifestations monstres, grèves importantes massivement soutenues par le monde du travail, relayées par des parlementaires de gauche opiniâtres. Sans cela, cette exigence serait tombée aux oubliettes.
Quelques nuances néanmoins. D’abord, Lecornu s’est bien gardé de dire quel véhicule permettra concrètement d’assurer cette suspension. Ensuite, il parle de « suspension », pas d’abrogation, soit une avancée par rapport à ce qui était prévu mais en retrait par rapport à ce qui s’est exprimé dans les urnes aux dernières élections législatives. Les électeurs ont majoritairement voté pour des partis, certes fort différents, mais qui s’engageaient à abroger la réforme Borne. Enfin, et c’est le plus grave, dans la mesure où Lecornu refuse de faire payer le capital (il se paie même le luxe de diviser par deux la contribution des plus riches !), il fait payer cette avancée aux plus modestes eux-mêmes. Donner d’une main, reprendre de l’autre, telle est sa devise.
Son budget est en effet une avalanche de mauvais coups contre le monde du travail : blocage des pensions de retraites, gel des prestations sociales et notamment des APL, suppression des APL pour les étudiants étrangers, baisse de la rémunération des apprentis, hausse de l’impôt sur le revenu avec la non-indexation de son barème sur l’inflation…
Un vrai musée des horreurs libérales dans le droit fil du budget Bayrou qui a conduit à un vote de défiance.
J’entends dire que l’engagement pris par le Premier Ministre de ne pas faire usage du 49-3 changerait la donne. C’est oublier qu’il dispose de bien d’autres outils pour passer en force. L’article 40 notamment peut être dégainé à tout moment par le gouvernement pour empêcher la création de nouvelles dépenses.
L’équation de 2024 n’a donc pas fondamentalement changé : le Président de la République reste déterminé à nier le résultat des urnes. Moyennant quelques aménagements, il continue à imposer la même politique pour assurer la domination du capital, ignorant l’exigence de changement exprimée par le monde du travail.
Dans ces conditions, je ne vois pas bien ce qui pourrait justifier autre chose qu’un vote de censure jeudi.
Et bien sûr, si elle n’est pas adoptée, le combat continuera. Pour faire barrage aux mauvais coups contre le monde du travail, pour la hausse des salaires et du pouvoir d’achat, pour la justice fiscale, pour l’abrogation en bonne et due forme de la réforme des retraites, pour une relance de la politique du logement.
Published by Section du Parti communiste du Pays de Morlaix
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