Ma première intervention au conseil départemental du Finistère ce matin. Monsieur le Président, il semble que Véronique Bourbigot a pu dénoncer hier le fait qu'on vous ait critiqué au conseil municipal de Brest en votre absence. Or, depuis 4 ans, ce qu'on entend de votre part, c'est une critique permanente, un déversement de bile sur les Insoumis ici en séance plénière du conseil départemental, avec une mise à équidistance des "extrêmes", sous-entendu de l'extrême-droite et des insoumis, alors même qu'il n'y a aucun élu départemental issu de la LFI dans le Finistère. Pour ma part je suis un chaud partisan de l'union de la gauche, dans sa diversité et sa complémentarité. Je salue d'ailleurs l'arrivée dans le groupe d'union de la gauche Finistère et solidaires de Pauline Dogue, élue écologiste, et de Barthélémy Gonella, élu Place Publique. Les élus insoumis sont présents à l'assemblée nationale, dans les collectivités, et ont le droit au respect. Il est particulièrement indélicat de les diffamer sans qu'ils puissent se défendre en direct. Cet esprit de polémique politicienne permanente s'accompagne d'un silence par rapport à la décision de Bruno Retailleau et de LR d'appeler dans la legislative partielle du Tarn et Garonne à ne pas donner une seule voix à la candidate PS à la députation face au candidat soutenu par le RN et l'extrême droite, au mépris de toute tradition de front républicain. Cela s'est traduit par la victoire du candidat RN. Une rupture politique majeure qui ouvre la voie à des alliances crapuleuses. Pour ma part, je recuserai toujours cette vieille antienne de "la lutte contre les extrêmes" visant à normaliser l'extrême-droite et à diaboliser la LFI ou la gauche de la gauche. Rappelons quand même que le Front national a été créé par des nostalgiques et acteurs de la collaboration, du petainisme, d'anciens waffen SS. Alors que notre gauche est issue des combats pour la liberté, la démocratie et la République
Ma troisième intervention au conseil départemental du Finistère du mercredi 14 octobre.
"Tout d'abord, comme Celine Le Tendre je voudrais à mon tour dire ma pensée pour les collègues enseignants Dominique Bernard et Samuel Paty, tués le 16 octobre 2020 et le 13 octobre 2023, à la veille des vacances de la Toussaint, deux professeurs victimes du terrorisme islamiste pour avoir fait leur métier d'éducation de la raison. A mon avis ce n'est pas un dispositif départemental d'encouragement et de financement de la vidéo-protection dans les collèges qui sera le plus efficace pour prévenir de tels drames mais bien plutôt des moyens pour l'éducation, la culture, la transmission de la culture de la laïcité. En ce moment les établissements scolaires vivent la baisse drastique de la part collective du pass culture avec beaucoup de projets culturels et artistiques avec les structures et les acteurs du territoire, qui sont abandonnés ou mis en suspens. L'état ne nous donne pas les moyens dans les collèges pour poursuivre nos projets en autonomie d'ouverture culturelle. Après une année faste avec le pass culture, le robinet s'est refermé. Dans nos collèges les propositions culturelles du département sont appréciées, qu'il s'agisse des propositions anciennes comme le financement de collège au cinéma, ou nouvelles comme la visite d'Oceanopolis, le prix littéraire des collégiens. En tant que praticien de l'éducation, documentaliste en collège public à Morlaix, et je rappelle d'ailleurs que les collèges publics scolarisent 60 pour cent des collégiens et non pas la moitié comme exprimé par le président, j'apprécie le dispositif du prix littéraire des collégiens, l'offre de livres aux élèves de 5e et de 6e, les rencontres avec les auteurs. A ce sujet toutefois j'ai deux remarques. Pour la sélection 2025-2026 du prix littéraire des collégiens je regrette que le département ne finance plus que deux livres sur trois pour les collégiens de 5eme dont les collèges sont volontaires et inscrits pour le dispositif. Auparavant l'intérêt du dispositif était de financer 3 livres, trois romans jeunesse pour les enfants dont certains ont parfois peu de livres dans leurs bibliothèques. C'est dommage d'être revenu sur la simplicité du dispositif par mesure de restriction budgétaire. Par ailleurs, je trouve aussi curieux d'avoir choisi dans cette sélection 2025-2026 un auteur mort, Pierre Mac Orlan, avec son roman "Les clients du bon chien jaune", daté de 1926, certes très bon, et avec une histoire se déroulant dans le Finistère mais quoi de commun avec des auteurs jeunesse contemporains? A qui décernera t'on le prix si ce roman est le préféré des élèves par rapport au "Grand voyage" d'Erik L'homme, ou "Laïka, chienne cosmonaute" d'Anne Pouget? A un descendant ou une descendante de Mac Orlan? Qui rencontrera les élèves? Enfin c'est très bien d'offrir un livre plébiscité par les 5emes de l'année précédente à tous les élèves de 6eme de collège mais est-ce bien utile d'avoir dans chaque roman une pleine page d'ouverture avec la photo du président de Calan et de sa vice-présidente et un courrier signé avec de belles autographes? Je pense que les élèves s'intéressent à la fiction pas à la com politique. Enfin Monsieur Pichon les 1000 euros de prix pour les travaux des classes sur les livres du prix littéraire des collégiens ne représentent pas deux fois le budget des CDI: je ne connais pas les pratiques dans les établissements privés mais je rappelle par exemple que le budget de mon CDI, celui d'un collège public de 240 élèves, est de 1600 euros, fort heureusement.
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