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3 mai 2023 3 03 /05 /mai /2023 11:23
Intervention de Gladys Grelaud, conseillère régionale, à la fête du VIADUC 2023 à Morlaix
Intervention de Gladys Grelaud, conseillère régionale, à la fête du VIADUC 2023 à Morlaix

Gladys Grelaud, conseillère régionale, membre de la direction du PCF au niveau national et du Finistère, de Landerneau, était invitée à faire l'intervention politique à la fête du Viaduc à Ploujean ce lundi 1er mai 2023. Voici le contenu de sa forte intervention.

"Bonjour chers camarades,

Quoi de plus politique que la question des retraites qui nous a mobilisés pour ce premier mai historique et populaire pour le retrait de cette réforme injuste. D’abord, ne nous laissons pas dicter le rythme, la séquence comme ils disent, que le gouvernement veut clôturer, vite, qui veut passer à autre chose.

Nous n’allons pas passer à autre chose.

Et d'ailleurs, vous voulez qu'on passe à quoi ? Franchement. Continuer de voir ces corps abîmés, usés. Je pense à ces femmes et ces hommes en 3 huit à l’usine des crêpes Wahou à Plouedern qui ont débrayé plusieurs jours à 95% sur la ligne, fait qui ne s’était pas vu depuis au moins 10 ans. Ces femmes très jeunes et celles plus âgées qui vous montrent leurs mains, qui ont du mal à bouger leurs doigts, leurs bras, quand ils sont froids, de revenir sur ces douleurs, de dire que c’est difficile et qu’elles sont fières de travailler. Elles n’ont pas 60 ans, ni même 50 ans pour la plupart.

Les femmes. Ces femmes qui sont le visage de la précarité en France et dans le monde. On sait qu'aujourd'hui, 80 % des pauvres dans le monde sont des femmes. Ces femmes qui en France sont payés 30% de moins que les hommes et qui ont une retraite inférieure de 40% tous régimes confondus.

Pendant trois mois, des manifs, comme jamais vu depuis 68.

Et pourtant, ce gouvernement s’est arc-bouté, ils ont refusé de recevoir l'intersyndicale et de discuter des retraites. Nous ne sommes pas invisibles.

Que reste-il quand nos députés ne peuvent même plus voter, et que la rue n’est plus écoutée ? Qu’une loi est promulguée en pleine nuit, comme des voleurs, des voleurs de vie, des voleurs de nos vies.

Alors ne baissons pas les bras.

Car si nous augmentons les salaires, on équilibre les retraites, si on taxe les profits, on équilibre les retraites et si on paie les femmes autant que les hommes, on équilibre les retraites et si on fait les trois, on baisse l’âge de départ à la retraite.

Et puis quand même si les gens descendent dans la rue, ce n'est pas que seulement pour les retraites. Des personnes qui n’y sont jamais descendu. Ça veut dire quelque chose quand même. Ceux qui n’arrivent plus à vivre, qui survivent, qui comptent, qui priorisent.

Un exemple de cette vie à survivre, que vous connaissez tous, que vous avez vécu vous-même ou dans votre entourage.

45ans, une séparation de couple, un emploi, en CDI au smic chez Leclerc depuis 20 ans. Un ami, qui pousse la porte de toutes les agences immobilières de Landerneau pour louer un appart. On le regarde. On lui sourit. Un sourire de coin. Non, monsieur, oui, vous avez un emploi, en CDI, aucun impayé, mais vous n’avez pas les moyens d’accéder au marché. Satané marché. Quelle violence. Cette violence du quotidien. ce marché de l’immobilier, le marché qui s’occupe du logement, et nous en exclu de plus en plus. ¼ des français détiennent les 2/3 du parc immobilier et ils dictent leurs règles, le taux de rentabilité de leurs patrimoines. Notre force est de défendre la régulation de ce marché et de défendre un logement public accessible à tout.e.s.

Cette violence du quotidien encore. Le calvaire des courses. Chaque samedi matin après ta semaine de boulot. Où la majorité réfléchissent à mettre dans le caddie un paquet de Haribo pour ces enfants à 2,50€. Comment l’expliquer ? c’est injuste. Rien qu’au moins de mars +15,3% d’inflation sur l’alimentation. Dans notre pays, qui est la 6e ou la 7e puissance économique mondiale, des millions de personnes sautent 1 ou 2 repas par jour. Comment voulez-vous que la « séquence » des retraites, des manifestations passe. En 10 ans, les 100 plus grosses entreprises françaises ont augmenté la rémunération de leur PDG de 66%. Dans ces mêmes entreprises, la part allouée aux salaires est passé de 61 à 51%. C’est injuste.

Une vie digne, un salaire digne pour se loger, manger, se chauffer et partir en vacances, c'est cela que nous demandons. Et pas des petits chèques. Pas de charité. 

Cette violence du quotidien, ce mépris de classe, cette violence que nous renvoie le gouvernement. Ce discours des dominants qui veut encore nous appuyer la tête dans la terre, nous faire courber l’échine, justifier l’inégalité, l’injustifiable au service du marché ; encore lui!

Nous devons transformer ce rapport, ce rapport de force et le porter en lutte collective pour relever la tête, se redresser, lutte contre les inégalités, lutter contre l’injustifiable.

Et l’enjeu de la gauche est bien là. Car, Soyons lucide. La gauche rassemble 1 français sur 4. C’est le score de la Nupes aux dernières législatives et celui qu’on nous prête si des élections avaient lieu demain. L’intersyndicale, elle, rassemble 3 français sur 4. C’est dire notre marge de progression.

 Alors oui, Nous devons élargir, agrandir, voir plus loin, gagner, l’emporter. Nous devons rassembler pour gagner et ne pas gommer. Ensemble largement dans nos différences et dans notre diversité à gauche pour des jours heureux.

Et je terminerai en parlant de notre bien commun, nos services publics que nous devons aussi les défendre. Car oui au-delà de nos retraites, au-delà de l’inflation, ce sont aujourd’hui, nos maternités qui ferment. Même pour accoucher, on peut pas être tranquille. Celle de Landerneau est en sursis. Mais celle de Guingamp ferme. Et pour encore nous dire qu’on coûte, Gabriel Attal dit qu’un accouchement coûte, coûte 2600 € ! qu’est-ce que cela sous-entend. C’est insoutenable.

Quelle violence encore. Nombreuses sont les femmes présentes ici ce matin qui savent, qui savent, à quel point les personnels des maternités de l’aide soignante à la sage femme, de l’anesthésiste à l’ASH sont des piliers dans notre maternité, et là, je ne parle pas uniquement , vous l’aurez compris, de l’institution mais de notre corps de femmes. 

Fermer une maternité, tout comme augmenter l’âge de départ au retraite, tout comme ne pas augmenter les salaires, ne sont pas des obligations, comme on voudrait nous le faire croire,

C’est un choix de société.

C’est un choix politique.

Un choix collectif.

"Aucune société ne peut prospérer et être heureuse si la plus grande partie de ses membres est pauvres et misérables (Adam Smith)"

 

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