Municipales au Brésil: Manuela d'Avila, espoir de la gauche à Porto Alegre
En tête des sondages dans la capitale de l'Etat de Rio Grande do Sul, la jeune communiste tente de polir son image.
Début d'un article dans Le Monde, 13 novembre 2020 - Bruno Meyerfeld
Tant pis pour le mercure qui monte et l'épidémie qui flambe : en ce brûlant après-midi d'octobre, en pleine crise sanitaire, Manuela d'Avila a la pêche. Joviale, la candidate de gauche à la mairie de Porto Alegre s'installe dans ses bureaux et retire le masque, dévoilant un large sourire. Avec cette étrange campagne menée essentiellement sur les réseaux sociaux (Covid-19 oblige), "On gagne beaucoup de temps! C'est très pratique. On évite tous les évènements inutiles" se réjouit-elle.
A 39 ans, la jeune femme a de quoi être enthousiaste : tous les sondages la donnent en tête, avec 27 % des voix au premier tour et victorieuse au second, loin devant ses adversaires de droite et du centre. Communiste, féministe, engagée sur les droits humains et les minorités, Manuela d’Avila incarne la jeunesse et les espoirs de gauche dans la capitale du Rio Grande do Sul, à rebours de Jair Bolsonaro et de l’extrême droite au pouvoir.
"Manu" (son surnom) est loin d'être une nouvelle venue en politique. Dans le monde communiste, ce serait même plutôt une apparatchik: déjà candidate (malheureuse) par deux fois à la mairie de Porto Alegre, Manuela d'Avila fut élue en 2004, à 23 ans, conseillère municipale (la plus jeune de l'histoire de la ville) puis successivement députée fédérale (2007-2015) et régionale (2015-2019). C'est elle tout naturellement que Fernando Haddad, le candidat du Parti des Travailleurs (PT) à la présidentielle de 2018, choisit comme colistière, au poste de vice-présidente...
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