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29 mai 2020 5 29 /05 /mai /2020 19:30
Valérie Scattolin, Arnaud Hue et Christel Gélébart, représentants de l’intersyndicale Hop ! Morlaix, restent combatifs malgré les grosses incertitudes qui planent sur l’avenir du site breton de la filiale d’Air France. (Photo Laurent Aquilo)

Valérie Scattolin, Arnaud Hue et Christel Gélébart, représentants de l’intersyndicale Hop ! Morlaix, restent combatifs malgré les grosses incertitudes qui planent sur l’avenir du site breton de la filiale d’Air France. (Photo Laurent Aquilo)

Le Télégramme, 29 Mai 2020

Après le courrier adressé aux salariés par le PDG Pierre-Olivier Bandet, les représentants de l’intersyndicale Hop ! Morlaix espèrent pouvoir peser, avec le soutien des élus locaux, sur le destin d’un site en danger.
Rien dans le ciel bleu immaculé de Ploujean ne laisse présager les gros nuages noirs qui assombrissent l’horizon du site aéroportuaire de Morlaix, 280 salariés, exposé par les mesures drastiques de restructuration énoncées par Air France et sa filiale régionale Hop !, née en 2013 du regroupement de Brit Air, Régional et Airliner. Pourtant, personne n’est dupe des difficultés qui s’annoncent. « Aujourd’hui, c’est vraiment tout le site qui est menacé », confirment Christel Gélébart, Valérie Scattolin et Arnaud Hue, au nom d’une intersyndicale UNSA - CFDT - CGT - CFE-CGC qui ne s’étonne qu’à moitié de la précipitation avec laquelle les restructurations sont envisagées. « Le plan était déjà enclenché avant la crise du Covid-19, ce n’est qu’une accélération ».

« Le plan était déjà enclenché avant la crise du Covid-19, ce n’est qu’une accélération »
Pour autant, il n’est pas question de baisser les bras pour les salariés morlaisiens, qui refusent la musique d’une certaine fatalité qu’on semblerait vouloir leur jouer. « Il y a des travaux avec les élus pour mettre des obstacles sur une trajectoire qui semble déjà dessinée », expliquent leurs représentants, persuadés que le cours des choses peut encore être modifié. D’abord parce que rien n’est complètement acté dans les orientations prises par la direction, même si la fermeture de certains sites semble aujourd’hui la base de travail intangible du plan présenté par la direction de la compagnie.


Air France va-t-elle sacrifier Hop! Morlaix ?
Décision prévue mi-juin

C’est à la mi-juin qu’Air France présentera les contours plus précis d’un plan de restructuration de sa filiale régionale sur lequel la direction d’Hop ! travaille actuellement. Il reste encore quelques jours pour peser sur les arbitrages, qui semblent défavorables aujourd’hui au site morlaisien. Mais les salariés d’Hop ! Morlaix, fort du soutien des élus locaux, même si la voix un peu dissonante de la députée LREM Sandrine Le Feur les a pour le moins surpris, pensent que l’avenir peut encore s’inscrire dans le Trégor, à condition que les CRJ de Bombardier, héritage de Brit Air, soient privilégiés plutôt que les Embraer si l’entreprise opte pour un engin unique. Ils ont des arguments pour cela.

Ils sont financiers tout d’abord. « La compagnie possède la flotte de CRJ 700 en pleine propriété et les CRJ 1000 seront totalement financés en 2024. Et en termes de performances, le CRJ est plus économique ». C’est évidemment ce choix qui impactera directement l’avenir des 140 salariés attachés à la maintenance de l’avion canadien sur le site morlaisien, auxquels il faut ajouter une centaine de personnes au support et les 40 salariés de Hop training, une structure d’entraînement sur simulateurs dont la clientèle est extérieure à Hop ! pour 60 % de l’activité.

« Personne ne sait de quoi sera fait le transport aérien dans quelques années »
« Un impact énorme sur l’économie locale »

Mais au-delà du site Hop ! proprement dit, c’est bien l’ensemble de la filière locale qui est impliquée, avec sa filière d’apprentissage, quelques sous-traitants et l’économie induite par l’activité du site. « Tout cela a un impact énorme sur l’économie locale », confirment les porte-parole d’une intersyndicale prête à mener un combat déjà ancien mais qui s’annonce aujourd’hui plus difficile que jamais.

« Personne ne sait de quoi sera fait le transport aérien dans quelques années », font d’ailleurs remarquer des salariés craignant que le site de Morlaix ne soit sacrifié sur l’autel d’une restructuration à la hussarde pratiquée dans l’ombre de la crise sanitaire. Tous demandent prendre le temps d’une réflexion plus globale sur l’avenir du transport aérien et d’un court-courrier qui a, selon eux, toujours sa pleine et entière place à prendre dans l’aménagement du territoire et qui ne saurait être remplacé par des opérateurs low-cost à vocation touristique.

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