
La quasi-totalité des syndicats de fonctionnaires prévoient de boycotter, mercredi, le premier des « conseils supérieurs » qui doivent se réunir pour évoquer d’éventuels amendements à un projet de loi sur la fonction publique présenté, selon eux, « à la hussarde ».
Avant un passage en Conseil des ministres, fin mars ou début avril, en vue d’une adoption prévue avant l’été, le texte, qui s’accompagne d’un volet de 120 000 suppressions de postes, doit encore passer devant les trois conseils supérieurs de la fonction publique (territoriale mercredi, hospitalière, le 4 mars, de l’État, le 5 mars) et en « conseil commun », le 6 mars.
« Un boycott nous semble plus fort qu’un vote contre »
Cinq syndicats (CGT, FA-FPT, FO, UNSA, Sud) sur six de la « territoriale » ont prévu de boycotter la première réunion. Tous protestent, selon un communiqué commun, contre un projet de loi qui « constitue une attaque d’ampleur contre la fonction publique », même si leur avis lors de ces réunions peut être contourné par le gouvernement, qui n’a pas besoin d’un vote positif pour valider son texte.
Un jeu «dangereux»
« Un boycott nous semble plus fort qu’un vote contre », résume Johann Laurency, de la branche territoriale de FO-Fonction publique, qui dénonce un « ersatz de dialogue social ».
À Bercy, on s’attend à ce que le quorum ne soit pas rempli mercredi, tout en constatant qu’il « n’y a pas de forte mobilisation » chez les syndicats. Ces derniers, par exemple, n’appellent pas à la grève contre le texte, qui notamment étend le recours aux contractuels.
La stratégie syndicale consistant à ne pas déposer d’amendements à ce stade, poursuit-on dans l’entourage d’Olivier Dussopt, secrétaire d’État en charge de la réforme, est « dangereuse ». Car Olivier Dussopt peut, ou non, reconvoquer une instance dans les jours suivants, mais potentiellement, « ils ne pourront plus déposer du tout d’amendements ».