A lire absolument, ce très beau récit autobiographique de Marina Nemat, jeune opposante de la gauche révolutionnaire au début de la dictature islamiste, qui a connu les geôles du régime.
À 16 ans, l'âge de l'insouciance, des découvertes et des premiers émois, Marina est arrêtée, torturée et condamnée à mort pour trahison politique. Emprisonnée dans la tristement célèbre prison d'Evin, en Iran, elle croit son destin scellé, mais, quelques minutes avant sa mise à mort, elle est sauvée par l'un de ses gardiens. Celui-ci a réussi à commuer sa peine en prison à vie. Son prix ? L'épouser et renoncer au catholicisme pour se convertir à la religion musulmane. Prise au piège, Marina n'a d'autre choix que d'accepter, renonçant ainsi à ses valeurs, à sa famille et à sa foi...
Près de vingt ans plus tard, à présent installée au Canada, Marina se souvient. De tout. Une exceptionnelle histoire de vie.
Ce roman d'Azar Nafisi a fait le tour du monde, une réflexion sur la liberté et le pouvoir émancipateur de la littérature sous un des régimes les plus obscurantistes. Un livre captivant, une vraie leçon de vie.
Après avoir démissionné de l'Université de Téhéran sous la pression des autorités iraniennes, Azar Nafisi a réuni pendant deux ans, dans l'intimité de son salon, sept étudiantes pour y lire Nabokov, Fitzgerald, Austen... Ce livre magnifique est le portrait brut et déchirant de la révolution islamique en Iran. La démonstration magistrale que l'imagination bâtit la liberté.
Marx et la Poupée, le premier roman de Maryam Madjidi, 2017, prix Goncourt du Premier Roman, Prix Etonnants Voyageurs Ouest-France, prix de l'écrivain francophone 2018, Editions Le Nouvel Attila
Myriam Madjidi a vécu l'engagement communiste de ses parents dans un parti d'opposition en résistance et persécuté dans les premières années de la dictature islamiste, des tracts qu'on faisait circuler dans ses couches, un père et une mère aux cœurs blessés par la défaite politique, la peur et l'amertume de voir les camarades tomber, des oncles en prison. Dans une écriture d'une grande beauté, très poétique, elle raconte son exil à Paris à partir de 5 ans, la douleur de perdre sa langue et son pays, le déracinement pendant l'enfance, la difficile appropriation de la langue et de la culture française, la double identité, le retour en Iran.
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