En juin 2019, la MJC de Morlaix va souffler ses soixante bougies. Cet anniversaire est l’occasion de revenir sur les moments clés de l’association, de sa création à aujourd’hui, avec Claude Bonnard, son directeur de 1969 à 2008.
La MJC est née le 14 mars 1959, de la volonté de Jean Le Duc, maire de l’époque, qui a souhaité trouver un lieu pour que les jeunes puissent se rassembler. D’abord située rue Ange-de-Guernisac, la MJC a déménagé, en 1963, place Dossen dans une ancienne salle de spectacle, La Renaissance, « un lieu prédestiné » pour Claude Bonnard, pour qui « tout a commencé par un intérim. Je suis resté 38 ans » « Quand je suis arrivé, les jeunes venaient à la MJC pour jouer au tennis de table, au baby-foot et regarder la télé », rappelle-t-il. Les premières activités notables de la MJC ont été la gymnastique, la photo et le théâtre et, en 1976, l’association a mis en place un festival d’expression populaire, à Huelgoat. Deux ans plus tard, elle a organisé le premier forum interassociatif au sous-sol de la salle Aurégan.
« Trock’son a permis aux musiciens de sortir du garage de leurs parents »
Le véritable « cap », selon Claude Bonard, a été franchi en 1979, avec la mise en place du point information sous l’impulsion de Diane, une animatrice. Cette même année, le premier spectacle associatif de plein air a vu le jour : « Morlaix 1500 ». C’est aussi en 1979 que la MJC sort ses premières publications sous le nom des éditions du Dossen, dont « Dédée Mitrailleuse », d’Andrée Postic, qui sera réédité en 2013 par Skol Vreizh. Pendant quatre années, la MJC a aussi organisé un salon des livres historiques dans la cour du musée des Jacobins.
« Gilles Servat aux Ramoneurs de Menhirs »
En 1986, est né Trock’son, « ce collectif a permis aux musiciens de partager avec d’autres et de sortir du garage de leurs parents ». « Suite à la fermeture du théâtre de Morlaix, en 1999, nous avons commencé à diffuser des spectacles via la Corniche » explique Claude. « Je me souviens du concert de Gilles Servat. Entre la salle du bas, le balcon et le hall d’entrée, nous avions accueilli plus de 400 personnes ». Anne-Marie Noret, directrice de la MJC entre 2008 et 2014, « garde en souvenir le concert tenu par les Ramoneurs de Menhirs, en 2012. On a tellement ri ce soir-là. Il y avait 200 personnes ».
« La MJC reste un lieu où l’on accueille les groupes »
En 60 ans, la MJC a vu défiler des compagnies théâtrales, des groupes et des artistes aujourd’hui renommés : le groupe Fortune, « d’envergure internationale », selon Éric Even, le directeur, ou le compositeur John Trap. Parfois ces artistes reviennent. « La MJC reste un lieu où l’on accueille les groupes, un lieu de ressource pour répéter ».
Conserver son image de jeunesse et de culture
Pour l’anniversaire, « rien n’est arrêté », selon Éric Even. « No s pensons réaliser une exposition dans le hall et apporter des témoignages. Tout au long de l’année, nous allons mettre l’accent sur l’engagement et sur de futurs projets ». La MJC et sa direction souhaitent « consolider les projets en place ». En restant « ouverte à tous », la structure doit « conserver son image de jeunesse, de culture et d’art du spectacle ». En facilitant l’accès aux spectacles « avec des tarifs allant de 5 à 8 euros », la MJC et ses 800 adhérents ont encore de longues et belles années devant elle.
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